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USA - Côte Est
© Les-ombres
Carnet de voyage

USA - Côte Est

De New-York à la Géorgie, en passant par Lancaster et Washington.

Créé le 27/09/2016 - Mis à jour le 24/11/2019 

Vendredi 21/08

18h30. Le douanier est dégoutté de voir que c'est un véhicule français. Il en fait le tour et demande s'il y a une porte d'accès à l'intérieur. Il jette vite fait un coup d'œil et nous demande de nous garer, pour la suite des formalités, à faire plus loin dans un bureau.

Le gars qui s'occupe alors de nous est super cool. Après une prise de photo et des 10 empreintes pour les adultes, c'est au tour de Kyra. Pas de photo pour elle, pas d'empreinte non plus, mais il lui demande de mettre elle-même le tampon sur son passeport ! Après un essai sur un brouillon, elle s'en acquitte avec succès. Verdict du douanier : perfect ! Idem pour Eliott qui piaffe d'impatience. Perfect ! Au tour d'Oriana : perfect !

30$ à régler et c'est bon, on peut y aller. Oriana est quand même dég, le fromage serait passé les doigts dans le nez (on en a juste gardé deux minuscules bouts).

81961 km au compteur. 4000 kms depuis le départ. On n’est pas rendus !

On tourne un peu en rond à Niagara city, notamment pour changer nos dollars canadiens, et on évite de peu le repassage de la frontière par erreur. Demi-tour en mode wrong way juste avant d'avoir passé la séparation en fer au sol qui ne s'abaisse que dans un sens ! La suggestion de Karine de faire le change avant la frontière était bonne, mais j'avais contre-suggéré d'attendre de l'avoir passée et d'avoir payé la taxe de passage. Complètement débile puisque c'est en $ US qu'elle se paye. Du coup, obligé de la régler par carte et dollars canadiens dans les poches... Finalement, c'est dans un des casinos américains qu'on fait le change. Pour me punir de ma bêtise, je n’achète même pas de jeton.

On roule un tout petit peu pour être sûr de ne pas repartir au Canada par inadvertance et on s'arrête près sur une ZAC avec un bon vieux Tim. Wifi. Téléchargement de cartes pour l'appli Here et recherche de commodités pour cc avec l'appli 'RV Parky' (merci au couple de Vancouver rencontré à Ottawa).

On se gare un peu plus loin sur le grand parking que centre commercial. Pas assez loin d'un petit resto qui diffuse en boucle 30 min de rock des 60's jusqu'à 2h du mat et qui recommence à 6h ! La Bamba et only you, je recommande ni au coucher, ni au réveil !

Samedi 22

Rien.

Non, ce n'est pas de la flemme. Rien de spécial. On a roulé un peu moins que pas beaucoup. On s'est arrêté un peu n'importe où. On a mangé et acheté à manger (en fait, on a fait l'inverse). Autant dire rien quoi.

Dimanche 23

On part encore tard de là où on faisait rien (à part quand même galérer pour trouver une aire de vidange, mais bon, j'en suis pas à dire quand on s'arrête faire pipi, je vais peut-être pas raconter non plus le tour du monde des aires de vidange).

19h Embouteillage à Stroudsburg (prononcez... Ne Prononcez pas en fait) à la frontière entre Pennsylvanie et New-Jersey (oui, pour aller de Niagara, dans l'état de New-York, à NY dans l'état de New-York, nous on passe par deux autres états...) Pourquoi se faire du mal. On sort et Karine nous trouve un joli coin avec un panneau 'Towing enforced at all times'. Le terrain appartient à une église et le stationnement n'est autorisé que pendant les offices. Pour reprendre l'expression favorite de Kyra : ooooooh my god !

Lundi 24

Au matin, une grosse marmotte près de notre cc. On en trouve vraiment partout en Amérique du Nord. Je ne pensais pas.

On roule. Normalement NYC est à 1h30, mais on perd à nouveau une heure dans les embouteillages à Jersey City. On se rend près du Port Impérial où on nous a conseillé un coin pour s'installer. Mais il y a des travaux un peu partout et ça nous parait difficile. Un gars, Saïd, pour ne pas nommer notre bienfaiteur, nous conseille d'aller au parc sous le Washington Bridge, plus au nord, et nous y convoie sur une dizaine de miles. Coin sympa, mais qui ferme à la tombée de la nuit. Après, ce n’est pas bien, c'est murderer & Cie. Notre bienfaiteur s'inquiète beaucoup pour nous. On hérite donc d'un large panel de recommandations, de son adresse et son num de tel en cas d'emergency. Il tient par exemple à nous précéder avec ses warnings pour sortir du parc, parce que la petite route tourne beaucoup et qu'avec la nuit tombante, on pourrait se perdre. Ouf, Karine s'en est sortie sans tomber dans le précipice. Où ça le précipice ?

Dans le parc, on a aussi croisé un gars qui nous a demandé si on avait un blog. Pas grave si c'est en français, il était très intéressé par notre périple. On n’a toujours pas pris le temps de faire des autocollants pour le cc, mais les gens remarquent souvent la plaque et le style pour eux atypique de notre cc, et nous pose des questions. On a souvent droit à un 'It's a Fiat. Great !' Visiblement, la marque de ce qu'il y a sous le capot est appréciée.


Mardi 25

On a finalement dormi sur le parking d'un Target (chaine de magasins) dans le quartier de Newport de Jersey City et on a été viré à 5h du mat par la dépanneuse. Le gars nous a finalement juste demandé d'aller de l'autre côté du parking, pour être moins visible. J'aurais quand même croisé un gros rat la veille au soir et Karine deux ce matin. J'ai aussi vu un gros oiseau se suicider en direct sur un mur de briques. Il a volé à fond la caisse, n'a pas supporté l'impact et est retombé sur le sol les pattes en l'air. La faune newyorkaise est vraiment bizarre...

Encore de la galère pour se garer dans Jersey City. Finalement, on trouve un parking proche du path (i.e. RER) à deux stations de WTC.

World Trade Center. C'est bien ce qu'ils ont fait. Les emplacements qui symbolisent les tours sont des espaces carrés, qui s'enfoncent de plusieurs mètres avant de former un palier, avec un nouveau carré plus petit au centre, qui s'enfonce à nouveau. Une pyramide inversée. Le long des murs intérieurs coule de l'eau. C'est apaisant et émouvant. Sur les rebords de chacun des murs, les noms des personnes décédées sont gravés. Qui a déposé une rose sur l'un d'entre eux, qui d'autre un petit drapeau américain. Tout autour, d'autres tours ont été construites ou sont en cours de construction. La tour One est vraiment belle.

Puis nous nous rendons à l'embarcadère de la Statue de la Liberté. Est-ce qu'on prend l'option pour aller dans la couronne ? La majorité du 'oui' l'emporte, mais il fallait réserver 3 mois avant ou attendre 3 mois ici. C'est donc le 'non' de la voix de la raison qui s'impose. La vue sur la Skyline depuis le bateau est vraiment extra. Et se poser sur l'île de la Statue aussi. Lors de notre précédent passage Karine et moi, il y a une vingtaine d'années, on ne s'y était pas arrêté. Et ça vaut vraiment le coup. Finalement, elle est plus grande que dans mes souvenirs (la 1ère fois, elle était beaucoup plus petite que je ne le pensais). En faire le tour avec l'audio guide en français est assez intéressant. En fait, ce n'est pas qu'un cadeau de la France réalisé par Eiffel. Il n'est que le 2ème ingénieur sur le coup, après que le projet ait été au point mort plusieurs années. L'instigateur du projet, français aussi, ne verra d'ailleurs pas son idée réalisée. Et d'une structure lourde où il était question de remplir certaines parties de sable, Eiffel, qui n'a pas encore réalisé sa tour mais est déjà expert en pont, passe à une structure souple : l'épaisseur des plaques de cuivre de la statue (évidemment creuse) n'est que de 2,37 mm ! Le piédestal a aussi sa propre histoire : au cœur des polémiques, un courant d'artistes, d'écrivains et journalistes voulaient accueillir dignement le présent de la France. Mais les fonds manquaient, alors le directeur d'un journal eut l'idée de lancer un crowfunding. Toute personne ne versant ne serait-ce qu'un penny aurait son nom cité dans le journal... Je vous passe par contre la manif du MLF de l'époque au moment de l'inauguration parce que personne n'avait pensé à inviter de nana (MP à Bastien : si tu veux troller, tu peux)...

Nous prenons ensuite le métro pour Orchard St, chez Milie et Ju. En fait, prendre le métro n'a pas l'air compliqué quand on regarde le plan des stations, mais ça le devient vite quand on demande une confirmation à quelqu'un : 'non, il faut descendre là...', 'This is J', 'This is Z'. On se croirait dans Men In Black. Je crois que tous les chemins menaient à Rome, mais chacun avait sa méthode pour s'y rendre...

Chez Milie et Ju, on lance un nouveau concept : apéro-douche ! Ça fait du bien après une journée comme celle-ci et les conditions sommaire du cc en ce moment (où faire le plein d'eau à Jersey City ?)

Puis on fait notre hamburger de chez Bare Burger (orthographe plus qu'incertaine) par internet, mais face au délai de livraison exubérant, on prend nos pieds et notre metrocard pour aller au Shake Shack (tout aussi incertain) de Madison Square. Ju aurait mérité son tips de guide. Chouette le flatiron building qui fut il y a une centaine d'année le plus haut de la ville : en forme de triangle, un de ses angles est vraiment très très petit, ce qui fait que jusqu'à ce qu'on le voit de face, on croit qu'il s'agit d'un rectangle de 2-3 mètres de large au max.

Les burgers sont excellents et les frites au fromage aussi. Kyra en profite pour perdre une dent (Oh pinaise, je l'ai encore écrit ou je l'ai pensé tout fort ?)

22h30 On file prendre le path pour rejoindre l'autre côté de l'Hudson, mais on arrive 15 min trop tard. Du tarif 12h à 26$ (double size), on passe à celui de 24h à 38$. Bad beat, mais même comme ça, c'est toujours moins cher que tout ce qu'on avait pu voir avant...

On roule ensuite une bonne dizaine de km pour rejoindre le seul Walmart qui accepte qu'on y dorme.

Mercredi 26

13h45 On se gare devant Stiples, un magasin de fournitures de bureau, avec dans l'idée d'acheter la calculatrice d'Oriana et éventuellement d'y laisser le cc sur leur parking. Calculatrice trouvée, par contre, pour le cc, on nous explique que c'est une société indépendante qui le gère et se charge d'embarquer les voitures des gens qui ne sont pas dans le magasin. Ils ne peuvent pas intervenir. Ok, on sort et là... Mais où il est passé le cc ? Disparu ! Les mecs ne se sont même pas demandés si on était client. Ils ont vu un véhicule de tourisme et l'ont embarqué. Quelle bande de débiles ! Sur ce genre de trucs, moi, j'explose. Karine calme le jeu. On demande à la manager du magasin de les prévenir, qu'il le ramène fissa et elle confie la mission à un employé. Joshua. Il ne fera pas de miracle. 20 min après (on était censé attendre qu'ils rappellent), on chope à nouveau la manager. Cette fois, je m'autorise à m'énerver un peu plus. Karine calme le jeu. C'est vrai qu’elle n’est pas très serviable, mais elle n’y est pas pour grand-chose. C'est fou comme dans ces moments là, même un mauvais anglais devient compréhensible  : 'You're maybe not responsable, but it's a parking for YOUR customers and WE ARE your customers... What did you say ?  It's crazy. We lost a lot of time. Welcome in America ! Welcome in NY !'

10 min plus tard, la sécurité se pointe... Pas celle qui vient m'embarquer, celle qui a donné l'ordre d'embarquer notre cc. La manager leur passe un savon qui fait dresser les cheveux sur la tête de la caissière à côté. A voir ses yeux sortir de leur orbite, elle n'avait jamais dû voir sa boss s'énerver. 'Did you see they going away ? Did you see they ?' ou un truc du genre. Un des gars de la sécurité, avec marqué neuneu sur sa casquette vient nous voir et nous explique que la dépanneuse est en route. Karine se fait confirmer qu'ils ramènent le cc ici. Elle en profite pour lui demander : 'It's your mistake ?'. Nous voilà face à une pivoine. 'No, it's his mistake', en montrant vaguement dehors. Sur le coup, on n’a pas compris qu'il dénonçait son collègue, qui était resté dehors; on pensait qu'il parlait du dépanneur qui allait arriver. Enfin, celui-là, on l'attend encore 20 min. Ah, voilà la dépanneuse ! Mais où est le cc ? Karine va le voir : 'where is my RV ?' Bref, il explique qu'elle doit aller le chercher avec lui à la fourrière... et devant l'expression de Karine, la rassure en lui disant qu'ensuite elle n'aurait qu'à le suivre pour revenir ici. Moi, j'étais resté dans le magasin avec les enfants et je vois Karine qui semble bien s'entendre avec le mec, alors vu que j'ai encore de sacrés nœuds dans l'estomac, je décide d'aller pourrir la situation... En fait, le gars semblait vraiment désolé et nous explique que lui, il a fait son job : normalement, la sécurité gère le parking. Elle prévient les magasins de la présence de véhicules suspects, qui doivent s'assurer que les propriétaires ne sont pas présents chez eux, puis elle appelle un dépanneur. Ok, donc là, on a tout bien compris, les Vilains, c'est la security. Sauf que ces deux-là, ils se sont déjà rebarrés. Bastard !

Il se passe encore 40 minutes avant le retour de Karine. Au final, une personne s'est excusée : le dépanneur qui n'y était pour rien et s'est même fait engueuler par son boss parce qu'il avait promis à Karine de la ramener. Une pétasse a été désagréable et m'a laissé acheter une petite bouteille d'eau à 2$ parce que les enfants crevaient de soif. Quand j'y repense, on a passé 1h30 à attendre devant leurs caisses et même pas un verre d'eau ! Et deux personnes se sont éclipsées en lousdé... Avant de partir, je retourne voir la manager récupérer l'adresse de la sécurité. Karine a eu le temps de se calmer dans la dépanneuse, mais pas moi. Newport Center Mall, tel 201 626 2078, 30 Mall Drive West, Jersey City NJ 07310. Ce n’est pas aux states où tout est bon pour un procès ? Je suis encore assez chaud pour aller les voir. Pas Karine.

15h30 On avait décidé de squatter chez Milie et Ju qui nous avaient laissé leurs clés... Au programme : douches, rasage pour les hommes, shampoing (je déteste ce mot, c'est impossible à écrire) pour les autres. Ça me fait penser aux 2 albums d'Higelin : 'champagne pour tout le monde' puis 'caviar pour les autres'. C'était un interlude culturo-musical entièrement gratuit, inutile et sponsorisé par Monmix. Je reprends ma liste à la Prévert : photos des 10 derniers jours sur FB, lecture de mails, planification de la suite du parcours... Au final, ça va se limiter à la salle de bain et une bonne bière de leur frigo. J'aurais dû prendre une photo, tu as trop de choix Julien !

20h Voilà les proprios qui débarquent. Soirée salades trop bonnes et fromages. Là encore, trop de choix. On a même pas ouvert tous les paquets pour voir ce qu'il y avait tellement il y en avait !

Presque 23h. Vite, c'est l'heure, si on ne veut pas rater le dernier path pour Jersey City.

Jeudi 27

On a pris le pli. Nuit à Walmart, courses du petit déj à Walmart aussi, 20 minutes de voiture, parking Fastpark. On y est devenu VIP. Hier, les gareurs de voitures avec Master en Tétris nous avaient dit : 'Nice family. We always find a place for you' et celui de nuit était content de nous annoncer que ce n’était pas double size cette fois, soit, comme en plus c'était inférieur à 12h, 13$. En plus, il avait préparé son texte en français ! Ce matin, un des gars fait même un check give me five avec Eliott.

On sort du métro sur la 33 st, à l'angle avec Broadway, qu'on remonte jusqu'à Time Square.

Au moins 3h dans le Toys'r Us. Il y a même pour moi une mini-expo de goodies StarWars, majoritairement de figurines Kenner, mes préférés. Eliott craque pour un paquet de carte Pokémon et dilapide ses 5$ d'argent de poche.

On poursuit la visite de NYC avec le magasin M&M's. Beaucoup plus sympa que je l'avais pensé. Peut-être dû au fait qu'un quart du magasin est consacré à des souvenirs Starwars/M&M's... je ne craque pas. On fait la queue pour payer notre petit sachet de M&M's et je suis fier d'annoncer à Karine que je n'ai pris aucun truc SW. Et là, juste à côté de moi, un saladier plein de jetons de poker M&M's... Petit craquage à 2$ finalement (mais il y en avait 6 différents et j'en ai pris qu'un !)

Encore un peu de marche jusqu'au sud de Central Park. Quand même, il faut le dire. Je ne sais pas si c'est parce qu'on débarque d'une autre planète (Athon ?!) et qu'il faut le temps de s'habituer, mais les rues de NYC, ça schlingue. Voilà, c'est dit. Et tant que j'y suis, l'air climatisé dans la rame de métro, c'est cool, mais la chaleur sur les quais, c'est du délire. Voilà, c'est dit aussi. Sinon, rien à voir, parmi la foule sur Broadway, j'ai vu un mec avec un tatouage au bras : c'était juste écrit 'I regreat this'. Je kiffe ce genre d'humour.

Pause sur une aire de jeu de Central Park (avec un petit parcours où les enfants marchent dans l'eau) et ballade vers l'angle Sud-Est du parc, vers un petit bassin d'eau. Belle vue sur les buildings juste derrière... Ce qui est bien dans Central Parc, c'est que c'est plein de petits chemins sinueux, de montées et descentes, de rochers à escalader. On s'y perd agréablement.

Retour chez Milie et Ju où on mange notre repas préféré : pâtes carbo.

Eliott, qui avait déjà réfléchi plusieurs fois au moment où il pourrait ouvrir son paquet de carte trouve enfin le temps. Sa chance légendaire de Dresseur Pokémon ne l'a pas quitté, il trouve un 'Lugia EX'...

Oriana reste dormir chez sa marraine et pour les autres, c'est déjà l'heure du métro et du path. Je viens de comprendre une pub dans le path, que j'avais déjà vu plusieurs fois. Une pub pour des matelas avec 'Try 100 nights on it' et un dessin d'un lit avec des bonhommes en armure qui portent des brassards avec des numéros : 100 knights ! Je crois bien que c'est le premier jeu de mot en langue étrangère auquel j'accède...

Vendredi 28

Après-midi avec Milie, qui est de repos, puis un peu de route, juste pour s'éloigner un peu de la ville.

Samedi 29

A nouveau un peu de route vers Lancaster et on s'arrête dans un camping pour 2 jours. Pour la piscine et les lessives, ça va le faire, par contre c'est mort pour le wifi...

Marrant, dans ce camping, tout le monde à sa voiturette de golf, que j'imagine louée ou prêtée à l'entrée. Pourtant le camping est franchement pas grand, mais tout semble prétexte pour rouler à 5 miles/h : aller à l'accueil, à la piscine, aux toilettes...

Quand même un truc pénible, à 20h, il fait nuit, et les moustiques sortent.

Dimanche 30

Qui a téléchargé 2 fois American Sniper entre mai et juin 2015 ? C'est à cause de lui que je n’ai pas de wifi, car le gérant du camping s'est mangé l'équivalent d'Hadopi...

Le déplacement en voiturette de golf doit être un sport régional. J'en ai même vu un manger dedans, plutôt que de s'assoir sur une table de picnic, présente sur chaque emplacement. Je crois qu'ils font un concours pour jouer comme figurant d'un remake en film de Wall-E.

A part ça, toujours très serviable. On ramassait des branches avec les enfants et on nous propose spontanément un sécateur. 20 mètres plus tard, un gars nous suggère de nous servir dans son tas de buches. Faut dire que lui, c'est le boss final du level : je l'ai vu hier faire ses bûches avec sa tronçonneuse.

17h Voir quelqu'un promener son chien en laisse avec sa voiturette : checked

20h Petit feu de camp. On a testé deux knackis au bout d'une branche. Verdict : 50% d'entre elles tombent dans le feu.

Lundi 31

Une dernière piscine pour les enfants et en route pour la découverte du pays amish. On évite la route 30, décrite comme 'Amishland', dans le sens attraction commercial pour touriste, et on prend le chemin de traverse. Paysage contrasté. La proportion d'amish, même si elle est importante, reste minoritaire sur l'ensemble de la population, et il y a plusieurs courants religieux où tous ne sont pas aussi stricts. Mais on croise quand même de nombreux buddys, les carrioles tirées pas un cheval. Des mini-buddys, tirées par un poney et conduite par des enfants. Des gens pieds nus sur le bas-côté. Des jeunes en trottinette. Les trottinettes sont très grandes, un peu comme les modèles tout-terrain chez nous. C'est pour eux un ersatz du vélo, interdit à cause des pédales (en théorie, tout progrès qui procure un effort moindre doit être proscrit. De ce que j'ai compris, on arrête le temps à un moment donné. Tout ce qui avait déjà été inventé à cette période est ok. Tout ce qui est nouveau est sujet à discussion).

Je guide tout le monde vers un petit village avec un resto conseillé pour le Routard. Boulette ! Je n’avais pas vu qu'il ne servait que jusqu'à 15h. Faut dire que ne pas avoir déjeuné à 16h, c'est du grand n'importe quoi. Encore que, plus qu'1h30 et on sera calé sur le repas du soir...

On assiste à un moment poignant où un gars dans sa carriole, avec ses enfants à bord, tente de traverser une nationale. Les voitures passent à toutes blindes. Le cheval flippe, se cabre plusieurs fois, s'arrête en plein milieu du carrefour, fait marche arrière. Finalement, il finit par réussir à se mettre sur le côté, descend récupérer ses rennes, perdus dans le feu de l'action, et un autre mec en carriole qui attendait quelques véhicules derrière lui vient l'aider. Franchement flippant. On avait déjà été surpris par la conduite américaine, où les mecs voient ton clignotant et se mettent à accélérer pour t'empêcher de tourner, mais là, c'est choquant. On est en ville, ils respectent visiblement pas la limite, et n'en ont rien à foutre des galères des autres.

Petit point concédé au progrès : les buddys ont des clignotants. J'imagine si ça avait dû être des lampes à huile ou des bougies qu'on allume et éteint !

Toujours en recherche d'un resto. Cette fois, j'ai bien tout lu, il y en a un à Bird-in-hand, une ville au très joli nom, surtout quand on en connaît l'origine (ou la légende de l'origine). Je vous laisse chercher, je ne vais pas repomper le guide du Routard. Demandez-moi si votre googlelisation n'est pas fructueuse. Le reste s'appelle 'Good'n plenty'. Ça veut tout dire. Cuisine amish traditionnelle à volonté. C'est clairement pour les touristes, mais c'est aussi clairement bon. Un genre de 'Chez Dany' à la mode amish, pour ceux qui nous suivent depuis Trois-Rivières.

... Et donc j'en peux plus. J'ai le bide qui va éclater.

Mardi 1er Septembre

6h15 Une de mes pires nuits. Sur un parking, à côté d'un McDo, plein de bruits, à me demander quand la dépanneuse passerait nous récupérer. Bon, je viens de demander au manager. C'est ok. On peut rester là. En plus, j'ai vraiment trop mangé hier... 5 entrées différentes (assez quelconque), 3 plats : saucisses locales, poulet fris et un genre de rosbif avec pâtes au beurre, purée, sauce qui déchire, puis 5 desserts : cheese-cake (mais bien moins bon que celui de Loïc), porridge, apple pie, un genre de figue pie, et glace...

Petit lot de consolation ce matin, à la radio du McDo, c'est Nena : neun und neunsicht luft ballons. Pas entendu depuis une éternité.

12h Ca fait 6 heures que je suis dans le McDo. Les autres m'ont rejoint pour y petit déjeuner et là, on attend un call Skype familial...

Faudrait que je sorte un peu sur le parking, pour compléter la collection de photos de plaques d'immatriculation d'Oriana. On prend celles de tous les états traversés. Hier, pour la Pennsylvanie, c'était décevant : pas de devise. Maryland, on ne sait pas encore ce que c'est. Caroline du Nord, ça sera 'We first fly'. Une carte postale à qui trouve pourquoi.

... Kyra sur Skype. A la question 'Vous êtes où maintenant ?', elle répond : 'Au McDo !' Quand je disais qu'on abusait du McDo. Hier soir, c'était encore plus fort : avant de se coucher, sa petite pensée du soir fut 'Oh fait maman, c'est quoi qu'on appelait Quick déjà ?'...

Après-midi à Washington. Maison blanche et détente sur le Mall, où des équipes amateurs, moyenne d'âge 35 ans, s'ébattent au soft ball...

Puis exil en banlieue sud, Alexandria, pour retrouver un parking Walmart. Parmi les magasins de la zone commerciale, un Chuck E. Cheese's. On est 4 à y trainer Karine. C'est sympa. On peut y manger (mais on n’est pas là pour ça) et faire des jeux. C'est un mixte entre la salle d'arcade et le casino, mais pour les petits. On y gagne des tickets, qu'on met à la fin dans une machine mangeuse de tickets et qui nous permettent de choisir un lot (mais ridicule le lot : une paille, une grenouille naine en plastique et 5 carambars en ce qui nous concerne, pour 138 tickets gagnés avec nos 10$ de mise). On s'est quand même amusé 1h30, jusqu'à 22h et on s'est promis d'y retourner, à la petite souris (c'est leur logo).

Mercredi 2

Walmart bruyant et faune hétéroclite hier soir. Mais il faut dire qu'il est ouvert 24h, tout comme le McDo d'à côté. On cherche un peu l'intérêt de ce type de fonctionnement qui attire juste quelques clients qui achètent deux paquets de chips et 3 bières, alors que c'est quand même un hypermarché avec un paquet d'employés à payer... Au final, j'y ai quand même mieux dormi qu'hier. On souffre par contre beaucoup de la chaleur et de la moiteur. On est poisseux 24/24 nous.

9h. Oriana vient de se lever, 30 min avant ses habitudes. 'Papa, est-ce que je peux aller dans le Walmart, pour profiter de la clim ?' Qu'est-ce que je disais. C'est quoi la suite de notre parcours ? Le Sud ? Ah ouais...

Dans un autre registre, le frigo ne fonctionne plus quand on roule, depuis hier. Il ne se met plus en mode batterie. Va falloir creuser dans les fusibles, avant qu'on ne se remette à faire de la route et que cela devienne problématique.

Aujourd'hui, nous sommes allés au Musée de l'Air et de l'Espace, de la Smithsonian Institution (comme le Musée de 'Une nuit au Musée' non ?). Comme la plupart de leurs Musées, il est gratuit. Il y a juste des urnes à la sortie pour donner ce qu'on veut. Pas trop de galère pour se garer dans la rue, mais la signalisation par panneaux est assez complexe. Genre tu peux te garer 2h sur les places devant toi mais pas derrière, de 10am à 4pm le mercredi et jeudi. Un peu plus loin, c'est seulement à partir de 6pm. Le reste du temps, c'est une voie de circulation.

Le Musée est super. On y a passé 5h (en renouvèlent le parcmètre et en changeant de place régulièrement). C'est l'un des musées les plus visité au monde.

Les avions sont les originaux, de nombreux modules spatiaux aussi. 'Spirit of St Louis' (traversée de l'Atlantique par Lindbergh, 33h30 sans dormir), l'avion des frères Wright (59 secondes dans les airs), le Loockheed Vega tout rouge d'Amelia Earhart (la femme de tous les records. Disparue en Amazonie - ou dans le Pacifique ? - en 1937. Celle-là, je la connais grâce à une énigme de la chasse au trésor Google Earth, il y a deux ans), avions des deux guerres, avion Phantom, avions de porte-avion, biplans. Et toute la partie espace : module d'exploration, module lunaire d'Apollo 13, jeep lunaire et des tonnes de matos. J'ai noté que le kit de survie des astronautes comprenait un paquet de cartes à jouer 'Bicycle'. La qualité ! Et que leurs pochettes de nourriture ressemblent à s'y méprendre à des sacs à vomi... Et qu'ils ont dans leur ration des M&M's. Vraiment passionnant, didactique et interactif. Rien que dans la salle pour les enfants, 'Comment peut-on voler ?', on y a passé 1h30 à tirer sur des manettes et pousser sur des boutons.

Le soir, on retourne au même Walmart et on mange au même McDo. On y reste longtemps car il fait vraiment chaud et qu'il y a la clim. Petites parties d'Uno et de Coloredo. Kyra en profite pour siffler en douce tous les verres de coca...

Jeudi 3

Kyra est tombée du lit cette nuit. Excès de coca ?

Aujourd'hui, c'est visite du Musée des Espions. On se gare juste devant. Celui-là, il est payant, mais il vaut le coup. On y passe 4h, et encore, uniquement parce qu'on a passé vite fait la seconde partie, consacrée aux James Bond. Dès l'entrée, on est dans l'ambiance : on entre dans un ascenseur surréaliste et on débarque dans une salle pleine de profils d'espion. Il faut en choisir un et en mémoriser les détails. Au fil des pièces, on découvrira les méthodes des espions, les gadgets, l'histoire des espions légendaires, la cryptographie et les codes (de Champollion à Enigma en passant par 'les Français parlent aux Français'). On passe à travers un conduit d'aération, on 'cherche et trouve' des planques et des menaces sur des écrans interactifs, on écoute des micros planqués, on utilise des sonars... Ici et là, la suite de notre mission : interrogatoire pour voir si notre couverture résiste, questions pour voir si on réussit notre mission... Le Top !

Ensuite on décide d'aller au nord de la ville jeter un coup d'œil sur le zoo (suite à une envie du jour, on a décidé d'ajouter cette visite pour demain). Le zoo, Smithsonian, est gratuit. Le parking, lui, est à 22$ la journée. On tente en vain de se garer dans le coin. Finalement, je suggère qu'on trouve un McDo, pour la wifi et de là un Walmart pas loin pour y dormir. Je pousse fortement pour quitter la ville vers le nord. Quasi mortelle erreur. Embouteillage et rien d'autre à l'horizon. Il ne fait pas bon être copilote dans ces moments-là, quand on est à l'origine d'une si mauvaise idée. On retraverse Washington du Nord au Sud, pour rejoindre notre Walmart préféré, le tout dans les embouteillages.

On retrouve aussi notre McDo et nos parties de jeu de société. Il fait toujours très chaud...

Vendredi 4

Le zoo. Il est grand. Il faut prendre un plan, payant lui, pour ne pas se perdre. Bon, même avec le plan, c'est pas gagné. Le zoo est divisé en 3 grandes zones. On attaque la première, en commençant pas la maison des petits mammifères. Super. On y passe un temps fou : fennec, paresseux en train de manger... Puis le centre des reptiles (super), les félins (bof), les chevaux de Prywalski (une fois qu'on connait, bof bof)... Le think tank des orangs-outangs : les salles d'expérience / jeu sont distinctes d'une bonne centaine de mètres de leur maison. Pour s'y rendre, les singes empruntent un réseau de cordages au-dessus de nos têtes, à une quinzaine (?) de mètres de hauteur. Ils doivent décider le matin s'ils veulent y aller ou pas et peuvent rentrer le soir. Encore une fois, beaucoup d'interactivité, y compris, au moment où on passe, un jeu organisé par les soigneurs. C'est à celui qui tire le plus fort sur une corde, entre un humain et un singe. J'étais plus fort que lui... mais il faisait le strict minimum pour avoir sa friandise...

Bon, on a fait un tiers du zoo, il est 18h et les bâtiments ferment. On y reste jusqu'à 20h mais la plupart des animaux d'extérieur sont aussi rentrés se coucher. En repartant, on croise trois cervidés sur le parking. Echappés ? Non, venant de la forêt d'à côté (on est quand même à la périphérie de Washington !)

Retour à la maison : Walmart et McDo. Kyra attend avec impatience la partie de jeu du soir. Elle est addict.

Demain, 2ème journée au zoo, votée à la majorité (Kyra et moi étions contre)

Samedi 5

Aux feux rouges, les pompiers remplissent leurs bottes au profil de on ne sait pas quoi. Les conducteurs sont nombreux à y déposer leurs billets.

Les parkings du zoo sont full. On est samedi de weekend du Labour Day... J'annonce que c'est mort, mais pas pour Karine. Décision prise que je parte avec les enfants et on se donne des horaires et checkpoint pour se retrouver. Je me mets en mode marabout. Karine a réussi à garer le cc à environ un kilomètre, gratuit en plus, et nous retrouve assez rapidement. Je maintiens quand même le mode marabout.

La maison des pandas : super (pour eux) mais balo (pour nous), elle est fermée, parce que leur couple a eu une seconde naissance il y a 15 jours...

La maison des oiseaux : assez décevante, peu d'oiseaux. Mais quand même de très jolies spatules roses dans la volière où on déambule. Et puis le kazoar est caché, Karine est très déçue.

On repasse par la zone panda. Cool le panda est de sortie. Fugace, mais cool quand même. Oriana est surprise de sa taille. Un bon gros ours.

Un passer ensuite un bon moment à regarder un éléphant se battre avec des pneus suspendus à un câble. Il a l'air de faire ses comptes sur un boulier géant. Puis on entre dans leur maison. C'est l'heure des soins. On assiste au coupage des ongles. Enfin, vite fait pour moi : trop de monde, trop chaud, je sors (je suis toujours en mode marabout). Là encore, c'est très pédagogique. On peut par exemple pousser sur un panneau pour comparer notre force à celle des pachydermes. Voir deux grands tubes remplis pour l'un des aliments qu'il mange en une journée, pour l'autre... de ce qu'il rejette dans le même temps. On apprend que les éléphants communiquent dans une gamme de sons inaudibles pour nous, sur de très grandes distances. Certains sons ont été décodés : 'let's go', 'we are here', 'ready for sex'...

Côté ours brun, on est gâté : c'est le moment où les deux petits décider de tanner leur mère jusqu'à ce qu'elle accepte de leur donner la tétée. Ils ont un an et demi et c'est déjà de bons gros bébés.

La ferme des animaux : alors là, minable. 2 sangliers, 3 chèvres, 4 ânes. Habituellement, dans les zoos, les enfants peuvent déambuler et donner à manger. Là non, les animaux sont juste dans leur étable. Mais quand même, il y a une vache normande et voir une américaine s'extasier d'un 'oh my god, it's so cute !', c'est trop drôle.

Divers autres animaux que je passe, je ne vais pas tous les faire...

Ah oui, quand même, le tamanoir était pas mal. On le cherche 5 min, on attend encore devant son enclos et oui, il sort de sa cabane. Pas longtemps, c'était juste pour aller vider sa vessie. Mais comme on est patient et plein d'espoir, on attend. Et effectivement, il sortira deux ou trois fois, toutes les 5 minutes, pour se dégourdir les pattes. La plupart des gens passent, ne voient rien et continuent. Nous, on a vu le tamanoir. Et c'est beau, un tamanoir.

Retour à la maison (c'est Kyra qui le dit cette fois) : Walmart et McDo. Devant le regard désespéré de Kyra quand on annonce qu'il est trop tard pour faire un jeu, on fait une petite partie. Faut pas casser les rituels.

Dimanche 6

J'ai beau me plier en quatre pour tester les fusibles, je ne trouve pas l'origine de la panne du frigo. Il marche en mode gaz, mais plus en mode batterie. Je suis super énervé. J'en ai marre de dormir sur un parking. Marre de la chaleur (même si c'est moins pire depuis deux jours) et marre des grandes villes. Bref, je craque.

On reprend la route. On s'arrête à Frederickburg, un peu avant Richmond, pour manger sur une aire d'autoroute. Qu'est-ce qu'on voulait faire à Richmond déjà ? Je l'avais juste noté parce qu'il y a des courses de Nascar, mais pas avant une semaine et le Petit Futé, lui, nous dit qu'il y a plein de sites historiques, en particulier liés à la guerre de sécession. L'aire de service est un centre d'information. On compare les prospectus et on tombe sur 'Pamplin Historical Park' : 'one of the best places in Virginia' (Travel Chanel), 'the past comes alive...' (New York Times). Le Petit Futé n'en parle pas. Comme le Lonely, il reste très factuel. Karine ne jure que par le Routard, pour son côté 'prise de position' et je commence à la rejoindre. Sur le Petit Futé, j'aime leurs anecdotes du genre 'Autrefois, ce réseau d'îles était un repère de pirates... C'est là que Barbe Noire fut tué... Ici, en 1587, naquit le 1er enfant anglais en Amérique. Trois ans plus tard, la colonie avait disparue corps et bien'. On était parti pour aller aux Outers Banks du coup. Mais si on se pose deux secondes, pourquoi faire un si grand détour ? Pour voir de jolies plages ? Plus de pirates en tout cas. Fin de la digression. Donc ok, le Petit Futé nous indique plein de lieux où il s'est passé quelque chose un jour, genre l'église St John où le patriote Patrick Henry prononce le discours homérique resté fameux par la phrase 'Give me liberty or give me death', quelques jours avant les premiers coups de fusils de la guerre d'Indépendance, à Boston. Au final, l'Histoire la rend intéressante, mais ça n'est qu'une jolie église en bois.

Nous, on décide d'aller sur la reconstitution d'un lieu qui raconte et montre comment se sont passées les choses. On s'arrête donc à Petersburg, juste à côté du site, sur l'annexe de parking d'un McDo. 'Truck friendly'. Le McDo 24/24 est grande classe, frais et propre. On croise les doigts pour que les truckers considèrent notre cc comme friendly aussi.

Détail important, on a fait nos trois repas (ça faisait longtemps) et les 3 dans le cc (ça faisait très longtemps). Le McDo final, c'était juste pour la glace et le café de Karine... euh non, pour la fraicheur.

Lundi 7, Labour Day

Petit café perso avant le réveil de la troupe : 54 cents. Deux, voire trois fois moins que dans les autres McDo. S'il devait y avoir un trophée des meilleurs McDo... J'en profite pour regarder comment fonctionne la mesure de pression de pneus aux states. Il y a soit le kilo Pascal (presque identique au Bar), soit le pound per square inch (PSI). Pour faire la pression, ils ont un système archaïque : un piston sort du tuyau et indique une mesure approximative. Au début, j'avais craint que mon pneu, qui doit être à 5 / 5,5 bar était à 8,2. Si on convertit 5,5 en PSI, ça nous fait 79,8. Plus la chaleur, ça donne les 82,0 indiqués (et non 8,2). C'est mieux. Les américains n'ont pas à se prendre la tête, depuis plusieurs années, le voyant lumineux indiquant une pression hors limite est obligatoire sur le tableau de bord...

Le site historique. Petit récap pour les enfants de la guerre civile, bleu contre gris. Esclavagiste ou pas (on zappe la pression économique du Nord sur le Sud), Nord contre Sud. Il y a un planning des tours guidés ou show, on ne sait pas trop. J'insiste pour qu'on soit à l'heure dite au bon endroit, au cas où il y ait une démonstration de quelque chose. Raté, c'est une visite guidée, mais banco, on est les seuls visiteurs à ce moment-là, donc le jeune, en costume de soldat confédéré, nous fait une présentation d'une heure rien que pour nous, à notre rythme. Avancée des Nordistes conduite par le bourrin Ulysse Grant et sa supériorité numérique. Résistance vaillante du grand tacticien Robert Lee. On est en Virginie... Le détail des attaques de Grant pour couper les vivres à Petersburg (qui arrivent par 4 voies ferrées) est passionnant. Puis le gars enchaîne par la vie quotidienne dans un camp sudiste. Les campements d'hiver aux doux sobriquets de Château aux poux ou Maison de la vermine. Les rations, beaucoup plus réduite que pour ceux de l'Union. Le fait qu'il y avait autant de morts par maladie que par balle (mais c'était pire pendant la guerre d'Indépendance) et pour conclure, le chargement de la poudre et le coup de fusil !

Pour la suite, on continue seuls, vu que le guide a été retrouvé par d'autres visiteurs et qu'il reprend un rythme plus soutenu.

Visite de la plantation qui avait été réquisitionnée pendant la guerre et petits quartiers des esclaves. Une impressionnante fresque chronologique sur l'histoire de l'esclavagisme. En vrac, quelques trucs : 100 ans avant la guerre civile, certains états avaient déjà abolis l'esclavagisme ; l'acte qui autorise un propriétaire à poursuivre un esclave en fuite dans un état abolitionniste; l'écriture de 'La case de l'oncle Tom'... Par contre, ça m'énerve, je n'arrive plus à me rappeler du nom du film un peu déjanté, plutôt récent, de l'esclave qui forme la paire avec un chasseur de prime tueur d'esclavagiste. C'est pas 12 years a slave, c'est l'autre ! J'ai aussi découvert l'origine du nom du Libéria. Le pays a été fondé par d'anciens esclaves qui ont quitté l'Amérique pour rejoindre l'Afrique. Ca comble un trou dans le no man's land de ma culture gé ça !

On termine par le musée (tout le reste était en extérieur). Des carabines, insignes, uniformes, un amusant bidule qui est en fait la fusion de deux balles qui se sont percutées l'une l'autre, une petite galerie d'une quinzaine de mètres en son et lumière qui nous met dans la situation d'un assaut... Les américains savent y faire.

On cherche un peu la meilleure route à prendre pour la suite et le gars qui ferme le parking en profite pour nous accoster. Ça se termine par un 'il y a ceux qui en rêvent et ceux qui le font vraiment', assorti d'un 'travel safe'.

On s'arrête dans le Sud de la Caroline du Nord (pour situer, c'est juste à côté du Nord de la Caroline du Sud) et pour changer on mange chez Denny's et on dort sur une Rest Area (aire d'autoroute).

Mardi 8

Caroline du Sud... Georgie... Pourquoi les voitures se mettent à accélérer comme des dingues à la vue d'un passage à niveaux qui clignote ? Ah ok, un train de marchandises de 80 wagons, ça prend son temps pour passer. Nous voilà à Savannah. La ville qui tout le monde recommande tellement elle est belle. Il y a une vingtaine de vieilles bâtisses à voir. On parcoure la ville en roulant et on ralentit devant certaines. Autre fierté de la ville, ses parcs. Il y en a encore 22 dans le centre historique. Comme la plupart des villes, les rues forment un quadrillage et ici, un carrefour sur deux, il y a un parc, et l'ensemble forme un quadrillage dans le quadrillage (pour ceux qui ne comprennent pas mes explications abscons. Mince, je ne sais pas comment on dit abscons au féminin. Karine me dit 'trouduc' quand je lui demande, mais j'ai des doutes. En plus, je suis même plus sûr que ça veuille dire ce que je veux dire : obscures, pas très compréhensibles. Bref, pour ceux qui ne comprennent pas mes explications confuses, le plus simple est de regarder sur Google map.)... On fait une courte pause dans un des parcs. Ils ont tous des chênes millénaires, envahis par la mousse espagnole. C'est très beau. Il n'y a qu'un parc dont les chênes sont exempts de mousse ; l'histoire dit qu'il est hanté parce que c'est là qu'on effectuait les pendaisons.

On cherche une plage. Pas si facile. C'est Karine qui trouve grâce à l'Atlas donné par la famille Clark (cf. début du séjour à Halifax). Nous voilà à Tybee Island. La route est une succession de marécages. Nice. On se pose à la pointe de l'île, sur un parking payant de 8AM à 8PM (la règle à appliquer après 20h n'est pas précisée). La mer. Bain de pieds. Eau chaude. Puis on mange tous ce qu'il y a dans le frigo : la bonbonne de gaz est vide...

Mercredi 9

Tout le monde debout à 6h50. Kyra donne l'alerte, on subit une attaque de moucherons presque invisibles qui passent à travers les moustiquaires. Fuyons !

Break chez un concessionnaire de RV avec garage. On fait le plein de propane et on leur demande de chercher la panne pour le branchement du frigo sur batterie. Ils ont cherché longtemps : 50$... mais rien trouvé (voyons le positif : ça veut dire que je n’étais pas si nul, à pas avoir trouvé moi-même). On rachète une seconde bouteille de propane, on va tourner uniquement sur le gaz...

Jekyll Island en vue. C'est un State Parc : 10$ l'entrée. Il y a des douches pour se rincer ? Oui ? Ok, on prend. Rencontre avec un raton-laveur sur le ponton. Baignade en eau très chaude en compagnie d'un pélican (à moins de 20m). Ca le fait non ? Par contre, bien qu'il y ait des panneaux indiquant de faire attention, pas de trace de tortue sur la plage. Avant de partir, on se branche sur le robinet d'eau qui sert à arroser leurs palmiers pour refaire le plein. On va dire que ça fait partie du package à 10$ l'entrée... La nuit tombe. Echaudés par l'attaque des moucherons zombies du matin, on décampe, avant que Jekyll Island ne devienne Mr Hide Island.

Nous voilà en Floride, à St Augustine. On dort sur une rest area.



Le reste du récit (avant / après) :

Carnets de voyage
(avant et après)
Les étapes du road trip
Etats-Unis
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