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Mexique - Centre du pays - Mexico, Guanajuato...
© Les-ombres
Carnet de voyage

Mexique - Centre du pays - Mexico, Guanajuato...

Sonora, Sinaloa, Nayarit, Jalisco, Michoacan, Guanajuato, Mexico, Puebla, Oaxaca et Veracruz

Créé le 30/09/2016 - Mis à jour le 23/11/2019 

Mercredi 18 Novembre 2015

96900 km au compteur.

Passage de la frontière en 5 min : le douanier mexicain demande juste à jeter un œil dans le cc. Après, si on veut, on peut rouler et tracer sa route ! Je demande à Karine de se garer un peu plus loin, en double file, et, pendant qu'elle fait front aux sollicitations à la sauvette, je repasse au poste de frontière US avec notre interprète, Oriana. Ils récupèrent notre ticket de visa, non sans avoir remarqué qu'on venait d'atteindre la date limite de consommation aujourd'hui. Ensuite, direction douane mexicaine. On remplit les papiers puis on va payer dans un autre bâtiment (21$US/personne). La 1ère chose que fait le gars quand il voit nos passeports, c'est exprimer sa tristesse pour la France. On retourne au premier bâtiment et on a le droit à un coup de tampon sur les passeports. La présence de Karine, Eliott et Kyra n'était pas nécessaire à ces formalités... Du coup, les 5 minutes à la douane montent à 45. Et c'est pas fini. Étape suivante, l'autorisation de circuler pour le véhicule. C'est 21 km plus loin. On va d'abord à Scotiabank et heureusement que j'embarque Oriana, car le distributeur ne se met pas à discuter en français quand il voit ma carte, contrairement au Canada et aux USA. D'ailleurs, il ne la reconnaît pas, ma carte. Celle de la cliente précédente non plus, en fait. Elle revient avec un gars de la banque qui nous explique la tactique : enfoncer et retirer rapidement sa carte, jusqu'à ce que le distributeur nous vocalise que c'est pas bien. Puis remettre gentiment la carte. Autre point déroutant dans les différentes étapes de la transaction, entre 'vous reconnaissez avoir bien saisi la somme de ...' et 'voulez-vous un reçu ?' (Qu’il ne donnera pas), il y a 'voulez-vous assurer cette somme pour seulement 9$50 ?' C'est pour le cas où on me les choure aussitôt sorti ?

21 km plus tard : c'est Karine et Oriana qui se collent au permis véhicule. Quel pif j'ai eu ! Elles y passent plus d'une heure, parce que la nana ne comprenait pas que la date de 1ère immatriculation correspondait à la date de mise en circulation. Il a fallu sortir nos papiers de l'assureur US et du transit par cargo pour qu'elle l'accepte ! On final, on en ressort avec un autocollant pour le pare-brise et un permis de circuler valable 10 ans. Le cc est 'temporairement importé'. Le tout pour 59$US. La nana du guichet n'a pas voulu de nos pesos et on n'avait plus de $US, on a donc dû faire une carte. Quand je rejoins les filles qui m'expliquent cela, au guichet d'à côté, la nana demande s'il veut payer en $US ou en pesos ?! En fait, on ne pouvait pas payer en liquide mexicain. Et en $ ? Pas bien compris. Par carte, on peut payer en dollar, qui fait la transaction en pesos. Tout ça à partir de notre compte en €. Plus simple, il n'y a pas.

Alors c'est bon, la paperasse ? On peut profiter du paysage ? On renonce effectivement à assurer le cc ici, où ça fourmille pourtant d'assureur, car ça fait un peu boui-boui, comme échoppes. Si c'est pour payer un bout de papier avec personne derrière en cas de soucis...

La route commence sur une forêt de cactus, et puis c'est herbe jaune et arbustes. On se plaignait des routes US... ça va pas aller en s'améliorant. En plus, une tonne de ralentisseurs. On venait de lire un truc de mise en garde du Routard, au sujet des dos d'âne. C'était quoi déjà ? Aïeeeee ! Ah oui, qu'ils sont traîtres et mal indiqués. On a volé et dans l'affaire, un placard s'est vidé. Un petit miroir à main de cassé. Voilà, vaccinés !

17h30 On respecte les consignes, on ne roule plus à la nuit. Arrêt près de Empalme, devant une station essence Pemex (c'est facile au Mexique : Pemex pour Pétrole Mexicain, Telmex pour téléphone, Jumex pour les jus de fruits, Banamex une banque ou des bananes ?). J'embarque Oriana pour faire acter notre demande 'd'hébergement'.

Le truc cool du jour : le froid est resté de l'autre côté de la frontière.

Oriana kiffe son rôle d'interprète et assure un max

Jeudi 19

Encore une journée de route. On fait une nouvelle découverte en traversant une ville : la version animée du petit bonhomme vert du feu pour piétons. Il marche, il marche et quand il ne reste plus que 3 secondes pour traverser, il sprinte !

On croise aussi beaucoup de chiens sauvages, dans les villages et les stations essence. Plus sympa, voir les mecs qui viennent bosser sur les chantiers d'autoroute à cheval ! Ils laissent tranquillement leur cheval brouter sur le bord de la route, attaché à une longe. Dans le même genre, on a vu un gardien de troupeau, avec monture et lasso. A part un serpent que Karine n'a pas pu éviter, il ne se passe pas grand-chose d'autre. Eliott et Kyra profitent d'un temps où je suis derrière pour bénéficier de leur première leçon de poker.

Voilà qu'on quitte l'état de Sonora pour Sinaloa. Contrôle phytosanitaire. 'Vous avez des plantes ? De la nourriture ?' Nooon. Bien sûr, tout le monde sait qu’on n’a pas de nourriture dans un cc. Par contre, un peu avant, à la douane inter-état, Karine a encore bloqué sur 'Vous venez d'où ?'. Déjà, elle a compris 'Vous allez bien ?' alors elle a répondu oui. Une fois qu'Oriana lui ait traduit, elle n’a pas su répondre. On lui a soufflé : USA.

On dort à nouveau chez Pemex. Même arrêtés en stationnement, posés depuis une vingtaine de minutes, des gamins viennent pour laver le pare-brise (en montant sur le parechoc). Pris par surprise, on n’a pas le temps de refuser.

Vendredi 20 Fête de la Révolution

Nuit d'enfer, surtout pour Karine. Au bruit classique d'une station essence s'est ajouté celui de mecs qui ont joué à monter dans les tours et faire des dérapages. Mais c'est pas le pire. Eliott avait un bon pour dormir avec sa maman et il a troqué sa couchette avec moi. A 1h du mat, Kyra a débarqué. Poussée hors de notre lit, Karine a fini par se poser 1h30 sur un siège (heureusement, la tablette avait assez de batterie pour lui permettre de lire). A 2h30, Oriana s'est elle aussi réveillée. Elle a laissé sa place à Karine et s'est couchée dans le lit de Kyra, plus petit...

Le paysage a complètement changé : champs et pâturage. Fini le désert de cactus.

12h Nous voilà à la sortie de Los Mochis. Une voiture de police nous double et nous invite à nous garer. On se serre la main et il nous explique qu'il nous a pris à 65 au lieu de 40. Nous, on a juste vu un panneau 90... On a le choix entre lui laisser notre permis ou notre plaque d'immatriculation, à récupérer en allant payer au commissariat. On lui laisse le permis pour qu'il établisse la contravention, mais deux minutes plus tard, il revient et nous explique que ça ira pour cette fois. On se quitte en se serrant à nouveau la main (la première fois, le serrage de main était pour la conductrice et moi, la seconde pour l'interprète et moi !).

Los Mochis, c'est la 1ère ville du nord décrite par le Routard. Visiblement, plus au nord, cela ne vaut pas le coup de s'attarder. Et encore, elle n'est citée que parce que s'y termine une ligne de chemin de fer réputée : Los Mochis / Chihuahua (16h30 pour faire 653 km le long de canyons, parmi les plus imposants du monde, sur un monorail sans parapet). Mais on y lit quand même un petit passage : '... le village et le port de Topolobambo, à 45 min de bus, où s'ébattent pélicans et dauphins'. Seront-ils au rendez-vous ? Les pélicans ne manquent pas. On scrute la jetée quand un gars qu'on peut voir les dauphins sur l'île en face. On scrute de plus belle quand un autre gars nous propose une ballade d'une heure en barque à moteur. Combien ? 400 pesos. J'en propose 300, il fait mine de réfléchir et accepte. Zut ! Je ne suis pas parti d'assez bas ! C'est pas pour le prix : 300 pesos, ça doit faire un peu plus de 15€ (les baleines à Tadoussac, c'était 170$ canadiens), mais pour le principe, je ne voudrais pas pourrir l'économie locale. Bon, et les dauphins alors ? Bin oui, on les a vus. Au moins deux bandes. Devant, à gauche, à droite, à 5 mètres, et même plonger sous le bateau... On a juste raté la rencontre avec Al Pechocho, celui qui vient pour être caressé sur le ventre.

Ensuite, on a acheté nos 1ers taquitos et tortas et on a roulé 45 min pour se poser une 3ème nuit au Pemex, à 17h30 nuit tombée.

Au moins, ça pose les rythmes des soirées : devoirs et/ou douches, repas, histoire, dodo...

J'ai failli oublier. Dans les villages, ce n'est pas seulement des chiens errants que l'on croise : il y a aussi des poules et des coqs errants.

19h Pour agrémenter un peu le repas du soir, on va au magasin de la station essence (c'est toujours un Oxxo) et on achète nos 1ers tamales. S'ils pouvaient avoir le Wi-Fi, on aurait vite fait d'oublier McDo !

Samedi 21

Petite pensée qui accompagne notre journée de route : si on prend les routes à péage, toujours regarder le tarif voiture et vérifier sa monnaie ; notre cc n'a que quatre roues, il paie comme les voitures (souvent la personne au guichet se penche pour en avoir la confirmation).

Lors de notre pause midi, nous nous installons à côté d'un camion en panne. Le chauffeur bosse sous le camion, puis - de désespoir ? -, s'installe un peu plus confortablement sur sa planchette pour faire une petite sieste...

Dimanche 22

Nous avons dormi près de Mazatlan, à la sortie d'un péage. C'est juste un peu plus pire que sur un Pemex... Depuis hier, nous avons vraiment été rattrapés par la chaleur. De 22h à 7h, ça va, mais après, on transpire à nouveau comme de oufs.

Ce matin, j'ai pris mon café à l'échoppe du péage, avec un vendeur de hamac qui parlais un peu anglais. Un peu plus tard, il a aussi discuté avec Oriana... et si jamais on voulait un hamac, il nous fera un bon prix, parce qu'on est une 'nice family' (en english dans son échange en espagnol :-) ).

On croise beaucoup de papillons sur la route. De gros modèles. Eux n'arrivent pas à éviter notre pare-brise, et Karine prie pour ne croise pas un de leur quinzaine de point de pèlerinage, où ils se regroupent pour hiverner. Karine adôôôôôôôre 'ces insectes débiles qui savent pas voler droit'.

Aujourd'hui, nous avons visité notre 1er W. mexicain ! On se demandait s'ils fêtaient la Noche Buena et Navidad comme nous, avec sapin et cadeaux à son pied. De toutes évidences, au vu du nombre de rayons jouets et de sapins à l'entrée, la réponse est oui ! (Mais on a eu raison de faire certaines provisions avant, car les imports sont en toute logique plus chers ici)

Aujourd'hui, nous avons mangé dans notre premier McDo mexicain. En terre inconnue, on retrouve des valeurs sûres. En tout cas, même si contrairement à tous les avis, on n'avait pas trouvé les McDo des US mauvais, on doit bien reconnaître qu'ici, ils sont meilleurs !

Tiens, les pompiers font aussi la quête aux feux rouges. Mais dans leur casque et non en tendant leur botte comme aux US.

17h30 On a roulé seulement une heure et c'est le moment d'enchaîner pour une deuxième sur une petite route. La nuit tombe, ça va être du sport. Il faut éviter les piétons sans réfléchisseur, les vélos et mobylettes sans phare, les chiens, vaches, poules sans lumière non plus. Et les culs de poule aussi.

Ça y est, nous voilà à Teacapan. Pourquoi on voulait y aller déjà ? Ah oui, pour son petit camping dans un coin de nulle part. Le coin de nulle part, on l'a trouvé. Mais pas le camping. On demande aux forces municipales. Ils ne savent pas mais nous demandent de suivre leur pick-up mitraillette, pour dormir dans le jardin 'botanico' du village. Plus facile pour eux de rouler sur les rues en terre, défoncées, que pour nous. Une fois dans le jardin, nous voilà bien : on cherchait aussi un camping pour faire la vidange. Là, forcément, rien. On ne peut plus faire pipi dans le cc et même pas sortir : c'est el pais de los mosquitos ici (ils ont d'ailleurs déjà fêté leurs retrouvailles avec nous hier). Y'a pas, bien gentil, mais on repart. Un motel à 500m avant la ville (qui était le terminus de la route). 600 pesos. C'est super cher, mais sur le coup j'ai pas le réflexe de négocier. Et puis, ça fait vraiment du bien : toilettes, douche, clim et contre toute attente, internet haut débit (10 fois mieux qu'à la maison).

Lundi 23

Même en plein jour, en ayant pris les coordonnées GPS du camping, on le trouve pas non plus. Probablement un petit chemin de terre pas vu quelque part... Comme on a lu qu'au Mexique, les camping-caristes faisaient leurs vidanges, soit dans les campings, soit dans les toilettes de Pemex, soit dans la nature ; on a pris la 3ème option. 1ère vidange en plein air ! On se console en se disant qu'on pollue moins que d'autres, vu qu'on a fait poser un système (SOG) qui nous dispense de produits chimiques. J'avais bien lu 'Comment chier dans les bois' (merci les collègues) mais j'avais pas de pelle pour creuser le trou. Désolé.

Après Sonora, Sinaloa, nous traversons notre 3ème état mexicain, le Nayarit.

4 mois et des poussières que nous sommes sur les routes. Ressentis très contradictoires. Déjà tant de choses vécues différentes, qui semblent - qui sont - à des kms derrière nous. Ne parlons même pas de ce qu'était la vie dans une maison. Et pourtant déjà 4 mois. Ça passe si vite. Le passage de la frontière y est certainement pour beaucoup, mais je me sens encore 'explorateur débutant' : on fait quoi ? On va où ? Qu'est-ce qui nous attend dans 500 km ?

Dans la gamme des nouveautés, notons quand même que le vrai pays des cow-boys, c'est le nord du Mexique. Les vaches, ils les emmènent au pré à cheval. Pas de sombrero, mais des Stetsons !

17h30 Arrêt au Pemex, la routine quoi !

20h30 Une petite partie de Yam's avant de coucher les enfants.

A retenir pour les prochains : n'hésitez pas à goûter la nouveauté de chez Jumex : le jus de orange/ananas/cactus et probablement d'après le dessin, du céleri. La première fois c'est pas bon. La seconde non plus. Le 3ème et 4ème pas mieux. En fait, c'est jamais bon mais je peux pas m'empêcher d'en reprendre. Par contre, pour l'eau, on n’a pas encore trouvé d'eau minérale. L'eau du robinet n'est pas potable, donc on se rabat sur l'eau purifiée. Évitez la Nestlé, elle doit être sucrée, elle a un goût trop beurk. L'E-pura est meilleure.

Mardi 24

La nuit au Pemex à l'entrée de Tepic était plutôt pas mal. Le parking à l'arrière était suffisamment grand pour pouvoir s'éloigner du bruit et des vapeurs d'essence. Il a même été possible de faire le plein d'eau avant de partir. Les stations essence sont d'ailleurs nombreuses sur 'l'autoroute' qui longe Tepic et il y en a plusieurs qui ont l'air pas mal pour la nuit. Quand je parle d'autoroute, il s'agit en fait d'une route 'cuota' (à péage), plutôt du style nationale, par opposition à la 'libre'. Entre chaque grande ville, il y a toujours les deux options et les deux routes sont en général pas très loin l'une de l'autre. Les payantes sont censées être plus sécuritaires, avec moins de contrôles de police, et moins de village à traverser. La qualité de la route doit aussi être meilleure. Mais cela ne veut pas dire qu'on n'y trouvera pas de nid de poule, voire de nid de dindon ou d'autruche, vu leur taille. C'est souvent des deux voies dont une seule est utilisable parce que l'autre est en travaux ou défoncée. Ou alors, c'est toute une portion dans un sens qui est en travaux, et il faut partager l'autre côté. Et puis quand même, aux abords des villages, il ne faut pas oublier les topes ou autres vibratores, sinon, comment les gens feraient pour qu'on s'arrête acheter leurs produits. C'est d'ailleurs un bon moyen de repérer les redoutables topes : une échoppe au ras de la route ? Tout à parier que le tope est juste à ce niveau !

Dans le coin, c'est canne à sucre partout, mais cette fois, Karine ne s'arrête pas. Puisque Tequila est presque sur notre chemin, on pousse jusqu'à la ville. Tout autour, des champs et des champs d'agave bleue. On y fait la connaissance avec les rues pavées avec topes ! Ça secoue donc tout le temps, mais parfois encore plus ! On se tâte un peu pour visiter une distillerie, mais j'en ai pas envie, la circulation est bordélique, les places de parking rares et on a faim. On reprend donc la route pour Guadalajara, la 2ème plus grande ville du Mexique, surtout connue pour son nom imprononçable. Selon Oriana, il faut rouler le 'r', mais le 'j' est aussi un 'r'. Le premier se différencie de l'autre parce que c'est du bout de la langue, avec un chouia de 'l'. De toutes façons, moi, j'ai du mal avec toutes les villes. Impossible de les retenir. Los Machis ou Les Moches ? Teacapan ou Teocaplan ? Et c'est pas fini... Mais bon, même Hugues Aufray ne s'en sortait pas. Oups, j'ai donné une réponse !

Guadalajara, base de lancement de l'épisode 2 de l'opération Garage. McDo, recherche internet, prise d'adresse de 3 garages et tant qu'on y est, on planifie nos étapes dans le centre du Mexique. En fait, on élimine surtout les villes avec des musées à plus de 500 km au nord de Mexico. Bon, ça y est. Après une après-midi au McDo, je craque. Je fais ma petite crise de nerfs et on y va. Au moment de reprendre la route, à la recherche d'un lieu pour dormir, Karine réalise grâce à son téléphone qu'on a perdu une heure. Il est 21h30. On a lu sur internet que d'autres voyageurs avaient dormi dans la rue dans le quartier de Los Fuentes. Sans trop y croire, on y va. Encore une rue pavée avec topes en pierre. Et quand on dit pavée, c'est pas les briques plates du Paris-Roubaix, c'est des cailloux posés les uns contre les autres. On achète des tapas dans un resto et on en profite pour demander si on peut dormir dans le coin. Il nous montre le trottoir 20m plus loin en nous suggérant de demander aux gens. Mais les gens qui discutent à cet endroit sont juste des passants, qui pensent que c'est bon mais nous conseillent de nous signaler à la patrouille de sécurité. Patrouille qu'on guette avec Oriana jusqu'à 0h30, avant de renoncer. La rue s'appelle Calle de la Calma. La bien-nommée !

Mercredi 25

1er garage, un Fiat : NPAI... On se balade dans la ville en voiture. Ça roule plutôt pas mal. Bien sûr, il y a des topes et des trous un peu partout, mais aussi des trucs pas mal, comme les 'returno' qui permettent de faire demi-tour sur les boulevards, ou encore les voies de sorties en diagonale, pour passer d'un boulevard à une petite route parallèle.

2ème garage : NPAI... On visite des quartiers un peu plus populaires. Ça sent bon aux étals. Rencontre fortuite avec une usine à gaz. Chouette, on avait justement une bouteille de vide depuis hier ! Entre Calle Rafael Lozada et Calle Carlos Antonio Carrillo pour ceux qui chercheraient !

15h. J'annonce tout de suite que le cc a retrouvé sa forme ou je reprends le court chronologique du récit ? Ne vendons pas la charrue avant d'avoir tué la peau de l'ours qui est parti à point, je vais reprendre où je m'étais arrêté

3ème garage : NPAI... Allez, c'est mort. Mais puisqu'on vient de dépasser un garage boui-boui, on tente le coup. Armé de mon interprète et de mes antisèches ('inyector' et 'sistema EGR' à prononcer 'éréeré'), je commence par demander s'ils bossent sur du diesel. Le mec à qui on parle demande à un des gars : 'hé, Machin, tu bosses sur du diesel toi ?' 'Si'. On lui explique. Il regarde sous le capot, sous le moteur, touche 2-3 trucs et nous demande s'il peut faire le diagnostic. Bien sûr, fais-toi plaise mon gars, mais les gringos n'ont pas réussi. Il enchaîne sur 2-3 tests électriques du côté des injecteurs, demande à un autre gars de donner quelques coups d'accélérateur, resserre une vis et me montre son appareil de diagnostic : 'Maintenant, c'est bon. Le diagnostic montrait un problème sur l'injecteur 4. Ça devait être un faux contact. Roulez 20km et si ça se rallume, revenez, sinon, astalauégo'. Ça fait 100 km et Karine se fait prendre en photo sur tous les radars du coin (heureusement, il n'y en a pas). Quand je pense qu’il n’a même pas voulu accepter la propina...

Jeudi 26

Nous avons dormi sur un parking d'un mini-Walmart, à Zamora. Les moustiques ont débarqué en douce et on a dû leur faire la chasse pendant une demi-heure avant de se coucher. On a branché la prise anti-moustique, mais forcément, la batterie a flanché pendant la nuit et il y en avait qui s'étaient planqués en attendant passer l'orage. Résultat, Kyra a une bonne quinzaine de piqûres et c'est à nouveau la crise.

Rendez-vous manqué par Skype pour l'anniv de Papy. Le Wi-Fi du McDo n'a pas voulu fonctionner. Pas de Starbuck et encore rien trouvé d'autre. Prochain McDo à 100km de petite route, soit 2h. Ça va pas le faire pour aujourd'hui, question décalage horaire avec la France. Par contre, dans les petites rues, on trouve la poste. Pas d'accès direct en cc car la rue est trop petite. Karine se gare plus loin et j'y vais avec Oriana. Quand je reviens, Karine me fait remarquer qu'on est juste devant un 'salon de coiffure'. Depuis trois mois qu'elle dit qu'il faut qu'elle trouve un coiffeur, qu'elle cherche des avis sur internet dans chaque ville, voilà qu'elle se décide pour un petit salon de 20m carré (zut, je sais pas taper les exposants). Et en plus, la nana fait aussi les ongles : d'une pierre deux coups puisqu'Oriana avait eu un bon pour à son anniv.

Pendant ce temps, à 100km plus au sud, le volcan Paricutin continue de fumer en nous attendant.

... Quasiment 2h plus tard, deux starlettes ressortent toutes guillerettes. Allez les filles, on embarque ! Ah, il parait que je dois aussi parler de la fille de la coiffeuse, une gamine de 3 ans, qui est une vraie pipelette ! 'Mira ! Mira !'. Comment devenir incollable sur les noms des princesses Disney en espagnol !

Une cinquantaine de km sur une route à peu près droite avec juste des troupeaux de vaches ou de montons qui restent bien sagement sur le bas-côté. Beaucoup de gens à cheval. Ça a l'air de remplacer la mobylette. Puis on enchaîne pour 50 km sur une petite route de montagne et là on dit merci la réparation du moteur. Je voudrais appeler le cc 'Guadalajara' en honneur de la ville salvatrice. Eliott propose 'Guadal'; j'appuie la motion, mais les filles ne sont pas décidées... Petits villages de routes pavées, trou d'au moins 50 cm de profondeur d'un côté de la route, tas de cailloux de 2 m un peu plus loin de l'autre côté... Des gens qui marchent le long de la route, avec des femmes qui portent tout et n'importe quoi dans des écharpes de portage... et bien sûr, toujours et surtout au milieu de nulle part, les topes !

On vient de traverser le village de Paracho, suite à une erreur du Tomtom qui n'a pas compris que la route à suivre contournait le village. Bien lui en a pris : un tout petit village dont la rue principale n'est constituée que de magasins de guitares sèches, qu'ils fabriquent sur place. Je m'exclame : 'Mais c'est la ville des guitares !', et effectivement, quand on sort de la ville (ou quand on y entre, c'est selon), une immense guitare en guise de statue. Là, on n'a fait que passer, mais on va essayer d'y faire une halte au retour !

De mieux en mieux : Tomtom nous dit, deux fois de suite, de prendre une route imaginaire en nous jetant directement d'un précipice !

Autre village. Le style vestimentaire des femmes a complètement changé. Grandes robes colorées, écharpes. Elles ont les cheveux noirs nattés. Je crois qu'on est chez les indiens qui parlent le purépecha. Il paraît qu'ils ont le même niveau d'espagnol que moi. Heureusement, le Routard est là : 'Bonjour' se dit 'Nashki'.

19h Ça y est, on est au centre de vacances de Las Cabanas de Angahuan. Deux cavaliers nous y ont guidés à travers les rues en terre ou pavées du village. Nous avons convenu de les retrouver demain pour une balade de 2 ou 3h à cheval, pour aller voir l'église ensevelie et peut être si on a pas trop mal aux fesses, la colline avec une belle vue sur le volcan. Nous n'irons pas au pied du volcan où la lave coule encore, car là, c'est 6h de cheval... Nous avons aussi payé le gardien du centre, 150 pesos, pour rester jusqu'à demain soir (nuit dans le centre, mais dans notre cc) et bénéficier des toilettes et de l'aire de jeu. Coût de la balade, 750 pesos pour 5 chevaux, jusqu'à l'église. On a bien essayé de négocier, mais non... Ça sent bon la vraie aventure pour demain !

Dehors, on entend une sorte de chant sortir d'un hygiaphone. Appel à la prière locale ou y a-t-il une fête au village ? Possible, car les femmes avaient l'air en tenue de soirée quand on est passé.

Vendredi 27

Autant pour le Routard, bonjour se dit 'Nash Idansky' et 'bon midi' 'Nash Susku'...

10h Nous voilà prêts à partir à cheval. Finalement, ce n'est pas comme j'avais compris ; Kyra et Eliott ne montent pas avec un guide, nous avons chacun un cheval et 3 guides à pieds pour mener à la longe les chevaux de Kyra, Eliott et Karine. Au bout de 3/4 d'heure, nous arrivons à l'église encalminée dans la lave. Impressionnant. L'autel, maintenant en plein air, fait encore l'objet de nombreuses offrandes : bougies, photos, longues nattes de cheveux. En redescendant, nous achetons des quesadillas de maïs bleu, préparés devant nous. Nous informons le guide le plus âgé (15-20 ans) que nous souhaitons continuer jusqu'à la colline, pour la vue sur le volcan. Les deux autres guides doivent avoir 7 et 10 ans. Le plus grand râle un peu et nous quitte, pour nous rejoindre deux minutes plus tard. Pause pipi ? Le chemin jusqu'alors était facile : terre et caillou, mais avec des bordures de trottoir pour baliser la route. A la colline, cela devient un vrai chemin. Karine craque et laisse son cheval, pour la plus grande joie du petit guide qui prend sa place. On aurait pu payer qu'un demi-cheval pour Karine, puisqu'elle fera le reste de la balade à pied. Une fois en haut de la colline, après une grimpette à pied digne de celles que l'on fait à Hannonville en Lorraine, on se retrouve face à une immensité de lave solidifiée, jusqu'aux deux volcans. Du plus petit, on voit s'échapper des fumerolles. Sur le plus grand, aux jumelles, on peut voir des gens longer la crête. Quand nous rentrons, il doit être à peu près 15h. Nous payons notre loueur de cheveux et cafouillons un peu pour la propina pour les guides, faute de monnaie. Au final, le loueur nous dit qu'ils pourront partager ensuite et nous leur laissons 300 pesos.

Nous mangeons ensuite au restaurant du centre (qui gère une dizaine de bungalows) : très copieux, bon et pas cher. Nous payons aussi pour une 2ème nuit. Les enfants profitent ainsi de l'aire de jeux très sympa et on s'arrange pour pouvoir utiliser les douches d'un bungalow (le mieux, le troje en bois). Puis je m'écroule à cause d'un mal de crane qui ne passe pas, pendant que les autres grignotent un peu avant d'aller se coucher. Le repas se termine d'ailleurs à la lampe de poche : la batterie ne tient plus la charge. Depuis un moment, elle continue de se décharger la nuit tombée, même sans utilisation, et cela fait plusieurs jours qu'elle se couche pendant la nuit. Elle ne sera d'ailleurs pas la seule, puisque le frigo s'est éteint aussi. Bizarre, puisque nous n'avons branché cette bouteille de gaz, remplie aux States il y a 3 semaines, que depuis 4 jours...

Samedi 28

La nuit était bruyante, mais on était prévenu, un groupe d'étudiants débarquaient dans le centre pour faire la fête. Au Mexique aussi, ils ont la techno ! Au fait, l'espèce de muezzin qu'on entend matin, midi et soir, c'est juste une bande enregistrée pour prévenir tout le monde que la bouffe est arrivée !

Matinée aire de jeu. J'en profite pour démonter le store de la cuisine (bin oui, on a une cuisine, une salle à manger, la salle de bain, chambre des parents et celle des enfants !), retendre le ressort et le remonter. C'est toujours pareil, pendant trois semaines on reste avec un truc qui marche plus, en l'occurrence le store qui se rembobine plus, et il suffit de prendre une demi-heure pour régler le problème. Quant au problème de gaz, il s'est réglé tout seul. Sûrement une microcoupure et la batterie trop à plat pour fournir l'étincelle.

On décide de manger à nouveau au resto. Toujours aussi bon et copieux. Service toujours top, avec nachos offerts en apéro.

Et puis c'est l'heure de partir. On dit au revoir à Matéo, le gérant du resto et du camp. Puis à Enrique, qui attend le retour de ses chevaux à la sortie du camp. Oriana descend avec moi lui serrer la main et lui dit 'Dios mayamocua'. Merci en purépecha. On repart et on croit comprendre qu'il explique à ses collègues loueurs que c'est lui qui nous a appris quelques mots. Traversée du village dans l'autre sens. Décidément, pas besoin que ce soit jour de fête, toutes les femmes ici ont des robes magnifiques. Quitte à marcher pieds nus. A la sortie du village, signe de la main à Alessandro, qui attend les prochains touristes.

Angahuan. Un village calme (hormis les appels à la bouffe et les fiestas d'étudiants), reposant, avec des gens souriants. Pour Karine et moi, le bivouac le plus agréable où on a posé notre cc depuis le début du voyage : pas trop chaud, pas de moustique, un grand espace, des jeux pour enfants... et tout le charme de l'eau des toilettes qui marchent en alternance avec la cuisine du resto (une seule arrivée d'eau à dériver manuellement ?)

16h30 On repasse devant Paracho, la ville auto-proclamée capitale mondiale de la guitare. Ce matin, Karine me demandait si je voulais en acheter une. J'y avais déjà réfléchi et malgré la tentation, la réponse était non. D'abord parce qu'il aurait fallu faire un détour par une grande ville pour tirer de l'argent. Ensuite parce que c'est encombrant et qu'au final, on a vraiment très peu de temps d'oisiveté (difficile de dire qu'on a pas de loisirs...) Grosse déception pour ce passage dans l'autre sens, toutes les vitrines de la cinquantaine de magasins sont fermées. On ne travaille pas le samedi par ici. Le destin ne voulait vraiment pas que je fasse le fond de mes poches pour une guitare. En tout cas, gros oubli du Routard de ne pas avoir mentionné ce village où tu peux 'dire comment est la guitare de tes rêves et elle sera pour toi uniquement'.

17h Et encore les mêmes petits villages où les chevaux sont garés à côté des voitures, les topes, les mêmes petites routes avec chiens, vaches, moutons, les barrages de police. Les mêmes questions 'd'où venez-vous ?'. Réponse naturelle de Karine : 'du volcan Paricutin'. 'Où allez-vous ?'. Et là, gros blanc et grosse, grosse crise de rire d'Oriana et moi, pendant que Karine s’emmêle et qu'on essaye sans plus de réussite de prononcer correctement une des villes par laquelle on va passer... Policiers cools en tout cas !

Voilà, on quitte 'les villages indigènes de l’État de Michoacan'. En route pour Guanajuato !

19h Dur retour à la réalité de la station Pemex (à la Piedad), avec sa musique de fond gnangnan typiquement mexicaine style Rouleau Essuie-glace...

20h A quoi ça sert de vivre dans le noir pendant une heure (à la lueur des consoles DS) pour économiser la batterie, si c'est pour qu'elle se couche au moment même où on allume la lumière ! 'Oh là là, on en vit des choses. C'est pas rien le tour du monde !' sera la phrase du jour, signée Eliott. Du coup, grignotage du soir à la lampe de poche de Kyra. Karine nous raconte ses vacances d'enfance avec son frère et ses parents en Turquie et Yougoslavie, style visite chez le médecin qui a des poules dans sa salle d'attente. Finalement, l'éclairage lampe de poche, c'est pas si terrible !

Au programme de demain, achat d'eau distillée ou nouvelle batterie. A supposer qu'on trouve un magasin ouvert le dimanche.

Dimanche 29

Les Walmart espagnols sont ouverts le dimanche. D'ailleurs, pour les prochains à passer dans le coin, son parking est assez grand (à l'ouest de la ville). Sinon, il y a aussi les Pemex plus au nord, à quelques km de la ville, bien plus grands que celle au sud de La Pietad.

Lundi 30

Hier, nous sommes arrivés à Guanajuato avec encore une bonne heure et demi de jour devant nous. Munis du nom de la rue, San Clemente, et des coordonnées GPS fournies par d'autres voyageurs du net, nous avons cherché le jardinet qui fait office de camping. Cherché, cherché, cherché. Guanajuato est une ville à flanc de collines, anciennement grande cité minière, les galeries ont été reconverties en rues souterraines. A la surface, c'est San Francisco, sauf que les rues font la largeur du cc, qu'elles sont pavées, et tout sauf droites. Mais pour la pente, c'est pareil. Bon, on a pas trouvé. Pas grave, il y avait un autre camping à une dizaine de km hors de la ville. On avait aussi les coordonnées et la rue... on a pas trouvé non plus. On a fini à côté d'un resto qui nous a proposé de squatter sous son lampadaire... Nouvelle soirée à la lampe de poche. Aujourd'hui, on fait moins les fiers. Ce camping, on veut le trouver, alors on demande au point touristique à l'entrée de la ville (qui sert juste aux guides qui veulent vendre leur tour guidé). En fait, c'est simple, il ne faut pas demander un camping, ni un campo, ni un jardin de quelqu'un qui loue à des autocaravanas (de toutes façons, ici, ce mot espagnol n'est pas compris, il faut plutôt dire 'casa rodante'). Ce qu'il faut dire, c'est 'Trailer Park'. Orianaaaaa ! Comment on prononce déjà ? T'r'aïlair park ! C'est bon, on a un point sur une carte et le gars a mérité sa pièce. On prend la Panoramicà, la route qui fait office de périph. Sur la carte, ça fait un joli cercle. Dans la vraie vie, ça tourne à droite, à gauche, en haut, en bas. Il faut demander tous les 500m pour être sûr qu'on est sur le bon chemin. Sans oublier le mot magique T'r'aïlair park. Pour finir, il faut prendre un sens unique à contresens (la veille, on était passé quasi devant), car sinon, le cc ne passe pas. Et on y est : c'est dans la Calle Subida de Barrio Nuevo (à retenir si on veut pouvoir y revenir en taxi...) La vue sur la colline d'en face est superbe, avec toutes ces maisons multicolores. C'est on ne peut plus sommaire et c'est pourtant un grand bonheur. Jamais on aurait parié là-dessus il y a 4 mois ! Il y a des douches avec eau chaude, des toilettes, avec option obligatoire araignées included et même une arrivée d'eau et une prise électrique (fils dénudés apparents) sur chacun des 4 emplacements. On est les seuls touristes (sniff) et les autres emplacements sont occupés au fil de la journée par d'autres voitures (que les gars récupèrent au petit matin). C'est la grande pause. On sort table et chaises. Je répare la porte de placard de la salle de bain qui marche au scotch depuis 3 mois et démonte le store d'Eliott pour le scotcher proprement (fini le volet sac poubelle opaque suggéré par M-L et qui tenait depuis le début du voyage !) Pendant que les enfants jouent à la pétanque avant de faire des devoirs, je pars en expédition dans le centre historique à la recherche d'internet. 30 min pour descendre et traverser le centre d'ouest en est - en ayant demandé plusieurs fois mon chemin et grâce à l'aide d'un gars qui m'a accompagné sur une portion non négligeable. Je n'arrive pas à trouver quel bar propose du Wi-Fi et je me rabats sur un cyber café sans café à 5 pesos la demi-heure. C'est plus qu'il m'en faut pour faire un coucou sur notre page FB (mais sans prendre le temps de lire les commentaires :-( ) et voir les consignes pour les nuls pour remettre de l'eau distillée dans une batterie. Pour remonter ensuite dans ma colline, c'est 45 min + 10 demandes de confirmation de chemin + 1 accompagnement sur 500m.

Et maintenant, on redescend tous ensemble ! Balade côté ouest du centre historique, et super repas à l'oreille de Van Gogh. Pinà Colada et Tequila Sunrise : Karine revit. Plat trop copieux, je suis le seul à finir et incapable d'aider les autres. On rentre en prenant un taxi, mais Kyra n'en saura rien, elle est déjà dans les bras de Morphée.

Mardi 1er décembre

Ici, la musique est omniprésente. On distingue sur la journée 3 grands mouvements. Un concerto en ré mineur de 9h à 20h d'aboiements de chiens, puis, progressivement, les aboiements se transforment en hurlement jusqu'à 5h du mat, là où commence, une heure avant l'aube, la délicieuse sonate du chant de coqs. Entre 9h et 10h, c'est un peu la cacophonie, chaque star se disputant la vedette.

Et pourtant, on est bien. On se lève, en tee-shirt et tongues et on a juste à regarder la veille qui se réveille, depuis ses hauteurs. La phrase du jour sera de Kyra, quand Karine dit : 'on est bien là, dans ce camping', elle répond : 'Mouaif ! Camping... Camping... Au camping du Blue Bayou, avec Papy et Mamie, il y a deux piscines quand même...'.

Aujourd'hui, nous avons visité le centre historique : Marché Hidalgo (un marché couvert dans un grand bâtiment qui ressemble à une église, où nous avons mangé le midi - Karine reprendrait bien un peu de cocktail de camarones -), les Callejones (labyrinthe de petites ruelles), la fameuse Callejon del Beso (tellement étroite que l'on peut s'embrasser de balcon à balcon), le jardin de la Union (avec son concert de cuivres), la plazuella des baratillo. On a aussi assisté à un orchestre puis à une procession. 1er jour de l'Avent ? Pour le soir, on a cherché un resto conseillé par le Routard (2015) mais disparu, remplacé par une crêperie... Alors on en a pris un autre, le Trucco 7, parce qu'il se trouve au 7 de la rue Trucco. La cuisine mexicaine est vraiment trop bonne. Moi, je me suis risqué aux Enmoladas, comme leur nom l'indique, à la sauce Mole. Plus risqué encore, c'était la Mole negro (soit façon Oaxaca) : sauce noire, c'est la réduction d'une purée de poivrons avec du millet, des oignons et des bananes caramélisées, plus du cacao, des amandes et des piments. Trop bon, j'ai saucé !

Un autre coin sympa, le bar Los Lobos, très rock dur. Avec les enfants, c'est pas le style, mais j'ai quand même jeté un coup d’œil en passant, la déco déchire. De toutes façons, on est accueilli à l'entrée par un portrait de Jim Morrison façon céramique morcelée. Ça donne le ton.

En rentrant (et cette fois Kyra ne dort pas car elle veut voir le taxi), on a la surprise de voir une jeep-campeur suisse à côté de nous.

Mercredi 2

Guanajuato est une ville où il faut prendre le temps de se poser, pour apprécier. S’asseoir sur un banc en fer forgé et écouter sa musique. Hier, on a pris notre billet pour une balade en minibus avec arrêt sur divers lieux touristiques (dont le Musée des Momies qu'on va zapper) pour aujourd'hui 13h30. Et ce matin, je suis allé signaler qu'on resterait une nuit de plus. En passant, c'est aussi un bon moyen pour négocier : 'pour une nuit, c'est combien ?' '200' 'Et pour moins, si on reste deux nuits ?' '... 360'. Du coup, ce matin, c'était ok pour 500 les 3 nuits. Ça reste un peu cher pour le pays, mais la ville est assez touristique.

Comme hier, la matinée est consacrée aux devoirs, après avoir discuté avec le couple suisse, Barbara et René. Ils font le même parcours que nous, on se reverra peut-être. D'ailleurs, eux avaient récupéré des adresses de camping pour toute l’Amérique centrale, du coup, nous voilà maintenant munis de l'url du site d'un routard allemand qui nous sera probablement très utile (même si comme nous, en arrivant sur place, il leur est arrivé de ne rien trouver).

En parlant de 'comme nous', ils se sont fait arrêter par un flic à Los Mochis... Le même que nous, qui leur a parlé d'une amende à 210 franc suisse, ramenée à 25 de main à la main. Moralité, mieux vaut dire qu'on est d'accord pour aller payer à la gendarmerie et il devrait laisser tomber...

Cette après-midi, nous sommes partis pour notre tour en minibus. Mais Oriana, qui montrait déjà des signes de faiblesse hier, était vraiment au plus bas aujourd'hui (côté intestins). Voilà que ça prend aussi Kyra. Du coup, les filles ont pris un taxi pour rentrer, pendant qu'on a continué entre hommes. Détail amusant, elles sont tombées sur le même chauffeur qu'hier soir ! Côté tour guidé, ça vaut pas le coup, sauf si on comprend bien les explications en espagnol ou qu'on veut connaître les noms complets (et c'est pas facile) de chaque héro qui a donné son nom à une rue. On est emmené de boutiques en boutiques, attenantes à des petits musées qu'on peut faire en payant en plus : Maison des lamentations, Musée de la Ste Inquisition et des instruments de torture, Musée des momies et la mine. On n'a fait que cette dernière, avec Eliott, mais à part descendre un escalier et voir un appareil à forer pour poser la dynamite... Il y avait deux trucs de bien : le Pipila avec une vue magnifique sur la ville ; mais du coup, mieux vaut prendre le funiculaire pour y aller. Et les rues souterraines, dont la plupart ne sont pas praticables en cc ; et ça, je pense que demander à un taxi de nous y balader (au secours maman, combien déjà ? Je me balade à cloche pied c'est ça ?) aurait été plus simple et moins onéreux.

Une fois de retour (on a remonté notre colline à pied avec Eliott), je repars chercher trois canettes de coca pour les malades, à la mini-mini-superette 50m plus bas en sortant de notre camping. Le papy qui tient la boutique parle français ! Sorti de la 1ere promotion de l'école franco-mexicaine de Mexico en 1971 ! Il m'a même proposé une cigarette brune : 'c'est presque comme vos Gauloises !' Entre autres, je lui ai demandé où on pouvait voir jouer des Mariachis. C'était bien place de l'union, mais seulement le vendredi et samedi en début d'aprèm. Ça explique pourquoi on les a pas entendus hier (mais seulement vus, ils doivent quand même parfois jouer pour certains clients des restos). Par contre, on a du coup un bon plan pour quand on sera à Mexico : la place Garibaldi où il doit en avoir 100 à 200... Savez-vous d'où vient le mot mariachi ? Du français parait-il. Après le passage de [l'empereur ?] Maximilien, beaucoup de soldats sont restés. Les locaux (ou les soldats ?) proposaient de la musique pour les mariages. En toute logique, ils sont devenus les mariachis. C'est en tout cas la version du grand-père du magasin du coin. Comme quoi tout mène aux rencontres sympas, y compris les problèmes intestinaux !

Jeudi 3

Les filles vont déjà mieux. Comme dirait la Team Rocket, on s'envole vers d'autres cieux. Teotihuacán Un lieu de plus que je n'arrive pas à retenir. Traduit du Nahuatl, ça donne 'le lieu où sont nés les dieux' ou 'le lieu où l'on devient dieu en mourant'.

16h Pas glop, il pleut.

17h Énorme bouchon sur l'autoroute, à 50km au nord de Mexico, probablement dû à un accident. La police nous fait prendre une sortie. A la station Pemex du coin, c'est envahi de camions alors on poursuit un peu plus loin sur une petite route, et on s'arrête à l'entrée d'une petite clinique où la doctoresse nous dit que c'est ok. Elle prévient le voisin qui pourra nous surveiller et la police qui fera une ronde.

Vendredi 4

Cool, la batterie a tenu. Boire de l'eau lui a redonné une petite santé. Conseil aux voyageurs débutants : penser à vérifier le niveau plus souvent !

Un peu de route de campagne. L'authenticité. Le troupeau de moutons et son berger, dans un champ récolté. Pas de pesticide, l'herbe pousse entre les rangées de maïs. Rien ne se perd.

On se fait un petit déj aux échoppes attenantes à la Pemex. Encore de nouveaux goûts. Tamales (les feuilles de maïs) mais à la semoule rose dedans cette fois, sucré avec des raisins secs (ou petites prunes ?). En boisson, atolé : un bouillon de riz au lait à boire avec un café à la cannelle et autres épices. Super bon. Comme un vin chaud ! Ça me rappelle que l'autre fois, au resto, j'ai aussi mangé du nopal cuit, une variété de feuille de cactus. Va falloir que je fasse la liste de ce que je n'ai pas encore goûté : tout est trop bon, je ne voudrai pas en rater !

La phrase du jour est encore de Kyra. Bon, elle est d'hier mais je viens de m'en rappeler : 'On est au Mexique, rien nous dérange !' C'est l'adaptabilité légendaire des plus jeunes...

... à 5 sur une mobylette, c'est possible (c'est du vu hein, pas du vécu !). Puisque je suis dans la rubrique véhicule, j'ai oublié de parler des coccinelles Volkswagen ! Je crois que la firme a financé le Mexique. Ça doit bien représenter 5% du parc automobiles du pays. Et dans certaines villes comme Guanajuato, il y en a encore plus. [notes du 11/12 : ça m'intriguait alors j'ai fait mon enquête. Voir http://automobile.challenges.fr/actu-auto/20030730.LQA0001/fin-de-production-la-coccinelle-tire-sa-reverence.html et http://www.mexique-fr.com/art-culture/la-coccinelle-au-mexique/ avec la phrase de conclusion on ne peut plus juste : 'Pour l’instant, on ne sait pas quelle sera la voiture qui remplacera la coccinelle au Mexique, mais on sait que dans tous les cas, elle restera sur les routes du Mexique pendant encore de nombreuses années.']

16h Nous sommes maintenant à Teotihuacán, après avoir fait quelques courses à Soriana (le W. local). Nous avons demandé à 2 des 5 entrées du site si l'on pouvait dormir sur le parking, avant de visiter demain. La réponse fut un non catégorique. Par contre, il y a un trailer parc en ville, près de la cathédrale (mais aussi cher que les motels). On demande plutôt à un resto ('El ranchito' à la porte 2) si on peut squatter son parking. C'est ok. Combien on doit ? 'Rien, on verra plus tard'. On espère que c'est juste une formule de politesse et qu'il ne va pas nous annoncer une facture exorbitante demain ! Du coup, c'est temps libre pour tout le monde jusqu'à demain. Temps libre... et devoirs !

19h20 Le gars ferme son resto. Il vient nous prévenir qu'il s'en va, et que 'le monsieur dans la voiture à côté va rester cette nuit pour nous surveiller'. A côté de nous, il y a effectivement une voiture avec des clignotants bleus et rouges. C'est trop bizarre. Beaucoup d'américains nous ont dit 'Mexique ! Attention ! Danger !' Et les mexicains, quand on leur demande si on peut dormir, répondent en général : 'oui, c'est éclairé, vous êtes en sécurité'. Nous, ça fait bien longtemps qu'on se sent en sécurité partout. On était stressés et inquiets les deux premiers jours, mais surtout à cause des mises en garde qu'on avait reçues. A aucun moment on a vu une situation où on s'est dit que ça craignait. Perso, j'étais bien plus stress sur certains W. du côté de N-Y ou Washington... Lors de notre dernier motel, j'avais téléchargé l'e-book gratuit 'Don't go there. It's not safe. You'll die... and other more rational advices for overlanding Mexico & central america'. On vient d'en lire un peu bout avec Karine. C'est drôle, lisez-le !

Samedi 5

Levé un peu avant 7h, je me rends devant la porte d'entrée 2 pour pouvoir prendre des photos sans autres touristes. La grille du resto est fermée, mais la barrière en barbelés à côté est praticable. 50 m plus loin, la grille du site est aussi fermée. Je demande (toujours dans mon espagnol fraîchement appris hein !) à quelle heure ça ouvre. Siete. Ok, et il est quelle heure ? Siete y quarto. Ok, ça, c'est le Mexique ! Sympa d'être le seul sur le site. Je vois s'élever les montgolfières dans le ciel. Ciel qui par contre est couvert de nuages. Pour les photos style levé de soleil, c'est raté. Je fais l'ascension de la Pyramide de la Lune. Petite ascension, mais sacrément raide. Et je prends la photo du site...

Tout le monde est réveillé. Échange de bons procédés, on déjeune au resto, qui nous a accueilli, puis on part explorer le site tous ensemble. A cette heure, la foule de touristes est arrivée. Je pensais qu'on aurait vite fait le tour mais en fait, on fait une fois de plus la fermeture (17h). Piràmide del Sol jusqu'au sommet, Piràmide de la Luna (1er pallier, les suivants étant réservés pour les archéologues), Calzada de Los Muertos (la Chaussée des Morts, i.e. la 'rue' principale), Palacio de Quetzalpapàlotl (un édifice partiellement reconstruit, avec des fresques murales d'origine) et pour finir, la Ciudadela et le Templo de Quetzalcoatl avec de magnifiques sculptures sur les façades (jaguars et Tlaloc, qui ressemble à un robot de l'espace). Nous n'avons pas eu le temps de faire le musée du site, ni celui des peintures murales...

Un peu partout des vendeurs d'artisanat imitent le jaguar pour se faire remarquer. D'ailleurs, on repartira avec notre jaguar à nous, Eliott : muni d'une tête de jaguar qui a avalé un homme, en terre cuite, il suffit de souffler dedans pour reproduire une imitation très convaincante du feulement. Kyra prendra la version oiseau et pépiements (en fait, on a fait mine de pas les acheter à cause du prix et je les ai sortis en douce plus tard dans le cc, en poussant le fameux rugissement)

Cette journée fut aussi celle de retrouvailles. Devinez qui étaient au sommet de la pyramide du soleil, parmi la foule, tout en haut des 245 marches ? Barbara et René ! Après les accolades, une question cruciale : 'Vous n'auriez pas trouvé les cales pour notre voiture ?' Si, bien sûr, je les avais récupérées, persuadé qu'on se reverrait bientôt. Ça n'a pas tardé !

La journée de visite se termine et on vise un W. en banlieue de Mexico. On demande à la sécurité si on peut rester dormir. Pas trop, mieux vaut demander un peu plus loin, devant le ciné multiplex. On redemande à la sécurité du ciné. C'est non. Il faudrait la permission de la police. Ça peut être oui, mais ça devrait être non. Je fais quelques courses avec Karine, pendant que les enfants restent au cc. Quand on revient, la police (militaires encagoulés) arrive en même temps que nous au cc (Oriana nous racontera ensuite qu'ils tournaient autour depuis un moment, mais n'avaient pas dérangé les enfants). Discussion par l'intermédiaire d'Oriana : 'Vous voulez dormir ici c'est ça ? Je fais venir le commandant, ça va peut-être être possible. Bon, par contre, il va probablement vouloir inspecter le véhicule, pour la sécurité. Et s'il dit oui, ça serait bien de penser à le remercier, avec un peu d'argent.' Sur le coup, ça me plaît pas du tout. Je suis stressé et énervé. C'est dans ce genre de cas où on ne se sent pas en sécurité, juste parce qu'il y a des flics... C'est un peu comme voir les militaires Gare de l'Est avec le doigt sur la gâchette de la mitraillette. Le Commandante débarque avec son long manteau et son insigne, s'assure qu'on est bien une famille, met rapidement mes 70 pesos dans sa poche et nous explique que les grilles du parking seront ouvertes à partir de 6h demain. Je me couche passablement énervé, puis je relativise. Certes, c'est un racket (même si on pouvait toujours choisir de pas rester), mais c'est aussi un service, de leur point de vue. Ils sont vraiment en état de siège, on sentait qu'ils voulaient être bien sûr qu'on cachait pas 4 malabars braqueurs de supermarché. Alors voilà, ils acceptent qu'on dorme là et ils se chargent de notre sécurité...

Dimanche 6

Je me lève chercher un café avec dans l'idée d'en proposer un au policier qui 'a veillé sur notre sécurité toute la nuit'. En fait, c'est le trio de policier/soldat qui vient à ma rencontre, avec un salut tout militaire pour être sûr que je les reconnaisse (ils ont fini leur nuit, ils sont en jogging). Ils me demandent un truc, je comprends pas tout de suite... En fait, ils veulent savoir si je leur paie un café. J'allais le faire, mais j'aurais préféré avoir le temps de leur proposer. Bon, finalement, ils ont pas le temps, mais il aimerait bien l'argent pour le boire plus tard. Je lâche donc 15 pesos pour chacun et vamos chacun de son côté... C'est con. Offrir un café : on donne quelque chose pour un service rendu, même si la notion de service reste très discutable, ça le fait. C'est comme laisser une pièce au garagiste. Le problème, c'est que t'as pas le temps de proposer, c'est eux qui demandent. Pour l'instant, il n'y a qu'avec ces soldats que c'est arrivé. Pompistes, guides, dames pipi etc ne demandent pas. Voire parfois, ils refusent... Bref, une autre expérience.

14h On est dans la capitale. Ça va être coton de trouver un hôtel avec possibilité de parquer le cc. Par contre, ça roule bien dans la ville. Et finalement, on trouve assez vite. Un hôtel - le Viena - grande classe (selon les critères locaux), dans la Zona Rosa ('olé !'), avec le cc qu'on laisse garé devant.

Le soir, on se fait un resto dans le coin recommandé par le Routard, la Casa de Tono. On fait la queue dehors après avoir pris un ticket et on attend que des places se libèrent (15 min). A 22h30, il y avait encore 3 - 4 personnes qui attendaient, quand on est sorti. Pas cher et bon, une fois de plus. Cette fois, on retiendra le pozole, une soupe de poulet avec plein de trucs dedans.

Et sinon, faut que les gens arrêtent de dire que le Mexique et Mexico c'est 'no safe'. Certes, on a évité les régions près de la frontière US où les cartels font la loi, et il y a des quartiers de Mexico où faut pas traîner la nuit, comme dans toutes les capitales. Mais ici, par exemple, dans la Zona Rosa, un quartier 'cadre' le jour et plutôt gay et lesbienne la nuit, on se balade à pied sans souci.

Lundi 7

Journée de fermeture des musées. Du coup, on prend le métro pour se rendre au centre historique. Le métro est clean et agréable, hormis le fait que les rames sont plutôt bondées, à toutes heures. Mais les couloirs sont larges, et on ne se marche pas dessus pour les correspondances. Marrant, alors qu'à Paris, on a l'impression que tout le monde court tout le temps, ici, les gens vont d'un pas tranquille. A l'image du Mexique tout entier.

La grande place du Zocalo est assez décevante, en décembre, pour nous, touristes : elle est transformée en bidule d'hiver, avec une grande patinoire, une piste de luge et un immense sapin décoré par Coca-Cola. Pas la peine d'y chercher les groupes de danseurs aztèques...

On mange dans une rue annexe, dans une petite échoppe recommandée par le Routard, une fois de plus. Les tacos n'y sont pas mauvais, mais assez gras. Par contre, ce qui est sympa, c'est la manière dont on procède. On commande au comptoir sur le trottoir et on paye plus tard (avant ou après avoir fini son assiette) à un autre gars qui attend sur le trottoir, en annonçant simplement ce qu'on a pris. Une fois fini, on laisse l'assiette à un autre gars qui attend lui aussi sur le trottoir. Pas de chaise, on est donc une vingtaine de personnes à manger debout et à faire embouteillage pour ceux qui ne font que passer.

Karine nous fait ensuite faire une halte dans un magasin de fruits confits (on arrive au bout de nos chocolats Kisses - par contre, il nous reste de bonbons Bertie Crochue d'Orlando. Mais goût céleri ou vomi, ça le fait pas pareil).

On visite ensuite la cathédrale. Dorures et chérubins partout. Moi, j'aime beaucoup, mais Kyra dira : 'c'est pas un peu trop là, quand même ?'... Un christ noir sur sa croix... Je ne m'y attendais pas ici. On fait ensuite la visite des clochers. Une vraie expérience. Je ne sais pas si c'est possible en France : on monte un escalier en colimaçon pour atteindre le 1er clocher, puis on rejoint le 2ème en passant par les toits de la cathédrale, en marchant le long des dômes, avant de redescendre par un autre escalier. Marcher au sommet d'une cathédrale, c'est vraiment trop fun ! Avec le Zocalo vu d'en haut. Un must pour 20 pesos par adulte !

On poursuit ensuite notre série 'où manger ? Où boire un verre ?' du Routard, dans une excellente adresse pour boire un jus de fruit, dans une autre rue autour de la place (Le Jugo Canada). Là encore, ça vaut le détour. Puis on rentre à l'hôtel via le métro.

Mardi 8

Après un Skype avec Papy et Mamie, nous passons par la lavanderia (7 kg de linge à récupérer demain) et nous nous rendons au Musée de l'Anthropologie en métro et en traversant un parc très agréable. Nos espoirs d'y voir une représentation des voladores sont comblés en arrivant. Quatre danseurs totonaques qui se lâchent tête en bas d'un mat très très haut - 30 m - et tournent, tournent, jusqu'à ce que leur corde se soit entièrement déroulée. Une petite pirouette et hop, les voilà pied à terre. Combien de tours ont-ils fait ? C'est l'occasion de gagner une carte postale, pour celui qui se rapprochera le plus du nombre.

Un peu plus tôt, nous avions fait une halte, à la sortie du parc, dans une grande librairie. Oriana a choisi deux livres en espagnol, un 'bon pour' qu'il lui restait de son anniv. Étonnant de voir qu'un livre venant d'Espagne à 13€50 puisse être vendu ici 100 pesos (7€)...

Nous voilà dans le musée. Karine et moi sommes tout de suite impressionné par sa qualité. D'abord par sa conception architecturale, en forme de U autour d'une grande colonne centrale 'fontaine' ou plutôt mur d'eau. C'est très bien pensé : on peut faire la dizaine de salles du 1er niveau dans l'ordre chrono, depuis Lucie jusqu'à nos jours, en suivant toutes les grandes étapes de migrations et colonisations de l'Amérique Centrale. Bien sûr, mon appareil photo tombe en rade de batterie et celui d'Oriana de place mémoire en cours de route...

Il y a beaucoup de grands dioramas très bien conçus qui représentent des scènes de chaque époque. La chasse au mammouth, la pèche, l'agriculture, les diverses sépultures. Très bien pour les enfants car les explications viennent toutes seules, sans besoin de tout traduire. Tous les lieux importants du Mexique sont représentés, avec d'immenses maquettes et fresques murales des sites. On retrouve donc Teotihuacán, que Kyra nous décrit parfaitement, et d'autres lieux qu'on visitera plus tard. Le top. Le 1er étage est sur le même principe, chaque salle correspondant à un peuple indien. On découvre donc les indiens du nord, près de la frontière. Saviez-vous qu'apache était en fait un terme Zuni qui signifiait simplement 'ennemi' ? Les indiens du nord-est, sur le golfe, où on n'ira pas mais où pourtant ça donne très envie (vêtements et art très touchant), les purépechas, qu'on a vu au volcan Paricutin et qui occupent en fait un tout petit espace, et les autres, qu'on verra plus tard, notamment les mayas qui regroupent plusieurs tribus sur un grand espace : Yucatan, Chiapas, Belize, Guatemala... Franchement super. On y a passé 3h30, mais ça aurait beaucoup plus si on avait pu traduire toutes les explications des différents objets : instruments de musique, objets de sacrifice (chacmol...), de chamanisme (pipes...), scientifiques (calendrier), statues (atlante et divers dieux) etc... Très très riche, très très beau.

En rentrant, on s'arrête à la station de métro Insurgentes où une dame nous explique en anglais (pendant qu'on se pose pour chercher le meilleur chemin vers le resto de Tono) que le coin n'est pas 'safe'. C'est sûr qu'avec nos peaux blanches et nos petites têtes rousses, on se pose comme touristes, mais ici, il y a plein de monde, y compris des familles et ce n'est ni Pigalle ni St Ouen, mais plutôt les Halles. Tout va bien, don't be afraid.

Avant d'aller se coucher, Skype avec Émilie

Mercredi 9

Aujourd'hui, nous avons visité le musée de l'Art Populaire, après avoir récupéré notre lessive, fourni une 2ème fournée (7 kg again) et fait un autre Skype, avec Papinou et Bonne-Maman cette fois.

Nous n'étions pas encore entrés dans le musée que nous l'adorions déjà : sur le trottoir, des chars de carnaval en papier mâché, représentations d'animaux mythiques aux couleurs flamboyantes. Le musée est composé de 3 étages de 2 salles chacun, autour d'une grande cour intérieure où les balcons servent à mettre en valeur d'autres animaux, qui se portent pour le carnaval comme des exosquelettes. Ils sont principalement faits de matériaux de récupération, comme des bouteilles en plastique, et sont constellés d'un système de lampes de couleur. Nous avons vu une vidéo de l'inauguration de ces bestioles, l'année dernière et de nuit, c'est magique. Le succès de l'expo à l'ouverture était tel que les gens faisaient la queue sur le tour complet du pâté de maison ! Du coup, les gars sont sortis dans leur carapace dans la rue, ce qui n'était pas prévu, pour satisfaire tout le monde. Sur les balcons, il y a aussi un nombre incroyable de pignata. C'est naturellement ces expos aux balcons qu'on a préférées ! Dans les salles, pas de blabla ou très peu ; juste les différents œuvres avec leur nom et celui de leur auteur. On se rappellera de la salle des représentations de la mort. Au Mexique, elle est joyeuse. La mort est un 2ème monde, après celui qu'on connaît, où les hommes mènent finalement les mêmes activités. On y fait la fête, on s'y marie, on danse, on joue, on lit son journal... Bon, Kyra fera encore probablement des cauchemars cette nuit (le musée d'hier, avec ses masques et ses squelettes, avait laissé des traces), mais c'est la vie. Encore de magnifiques animaux avec des couleurs de ouf. Le jour où les mexicains ont découvert les teintes fluos, ils ont dû faire une fiesta d'enfer ! Karine voudrait ce genre de déco dans notre appart, elle est comme un gosse. D'ailleurs, elle monopolise notre appareil photo. Eliott - et c'est la 3ème fois depuis Teotihuacan - dira : 'Mais pourquoi on fait pas toutes ces jolies choses, chez nous ?' Une série de représentations très variées de l'arbre de la vie. Des crèches. Des scènes de la cène. Des masques de diables et autres personnages. Une scène touchante en papier mâché des twin towers pour représenter le 11 septembre : 'Les tours des Larmes'... Un énorme regret en quittant le musée : mais pourquoi ne vendent-ils pas de cartes postales ?

Ce soir, on est claqué. Je vais chercher à emporter au McDo, pour reposer les estomacs. Vu que j'ai été limite toute la journée, je fais un petit jeune. La nuit, ce sera au tour de Karine d'être réveillée par ses intestins...

Jeudi 10

Ce matin, on va quitter l'hôtel. Les enfants étaient tristes hier soir. La route et la vie en cc, ça reste quand même fatiguant. On apprécie tous ces breaks entre quatre murs et les départs ne sont jamais faciles...

... Finalement, le système digestif de Karine a décidé qu'on resterait un jour de plus à l'hôtel.

J'allais partir avec Oriana au musée Frida Kahlo quand mon propre système digestif a lui aussi signalé son envie de rester. Comme j'allais pas partir sans lui, on va plutôt rester sur place et réfléchir à nos prochaines étapes.

... Journée à se reposer donc, à manger du riz et boire du coca sans bulle. Grosse dose de dessins animés sur l'ordi pour les enfants, tablette et DS. Une petite partie de jeu de société et la fin de Mme Doubtfire avant de se coucher.

Vendredi 11

Cette fois, on y va ! Karine et Oriana visitent la maison musée de Frida Kahlo. C'est vraiment l'artiste nationale et on trouve des reproductions de ses toiles partout. Oriana l'avait étudiée l'année dernière et c'était son sujet à l'oral d'espagnol du brevet. Les plus jeunes ayant déjà leur dose de Frida, je reste avec eux dans le cc. Un petit DA (ils arrivent au bout de la saison 3 de Dragons) et les maths ! Le musée a bien plus aux filles. Mais comme je n'y étais pas, il n'y aura pas de récit. Il faudra se contenter des photos et d'une phrase : 'Des pieds ? Pourquoi j'en voudrais, alors que j'ai des ailes pour voler.'

On se rend ensuite à Xochimilco, en banlieue sud et on s'installe sur le parking de l'embarcadère Nuevo Nativitas.

Samedi 12, jour de la fête de la vierge de Guadalupe

Nuit de dingue. C'est visiblement le lieu où faire la fête. Les différents spots de musique ont rendu les armes... à l'aube. Sans compter plusieurs fois les sirènes d'ambulance sur le parking (coma éthylique ?). Faut dire qu'hier à 17h, ça titubait déjà. Petite accalmie de 6h30 à 7h30 puis un gars qui pousse la chansonnette au micro. Mais c'est la messe, en plein air ! Et bien sûr, en 24/24, à chaque instant du jour ou de la nuit, des pétards (de très gros) et fusées d'artifice. C'est ça le Mexique. La phrase du jour sera de Karine, au réveil : 'ouais, je comprends pourquoi les américains viennent faire leur springbreak au Mexique...'

Karine n'est pas au mieux de sa forme. Elle reste au cc pendant que je pars avec les enfants en trajinera parcourir les canaux de Xochimilco. Encore une expérience pittoresque. Il s'agit de très grandes barques dirigées par une espèce de gondolier, avec une table centrale et une dizaine de chaises de chaque côté. Les mexicains y passent souvent la journée en famille. D'autres barques, plus petites, servent au ravitaillement ou au divertissement. Dans certaines, on y fait la cuisine. On te laisse assiettes et couverts, qui sont récupérés au retour. Il y a les barques de vendeurs ambulants de souvenirs, celles des mariachis etc. Et puis aussi, minoritaires, celles de ceux qui vivent vraiment dans les îlots. On fait une halte pour visiter le musée des axolotls. C'est une petite maisonnette (enfin, quatre murs, soit une pièce d'environ 4m x 12m), avec des vivariums. Le jeune qui nous présente les divers reptiles connaît bien son sujet. On y découvre les serpents du coin (couleuvre, vipère) et d'autres (boa, python), des batraciens, dont une grenouille blanche d'Asie faisant parti d'une des dix espèces de grenouille les plus menacées (ai-je bien compris ?), des poissons préhistoriques, une salamandre (un français, on dirait un basilique) et bien sûr, l'axolotl. Le plus connu, blanc avec des espèces de branchies rouges et le plus commun, qu'on trouve encore dans la région, plutôt noir. Il nous a fait siffler un boa qui n'aime pas être caressé après avoir mangé un lapin. Les enfants ont pu caresser un iguane et on a appris plein de trucs. Un jeune passionné qui touchait sa bille. A un moment, on ne comprenait pas le nom d'une espèce en espagnol. Il ne pouvait nous la dire en anglais, mais il connaissait le nom latin !

On rentre par le chemin d'où on est venu, pour ne pas dépasser les 2h qu'on avait prévu.

On reprend ensuite la route, en traversant Mexico du sud à l'est, pour s'arrêter dans une Pemex une fois sortis de la conurbation. Aujourd'hui, ça innove côté musique : c'est chants religieux pour toute la soirée ; Fête de la Guadalupe oblige. Aujourd'hui, nous n'avons pas suivi les millions de mexicains qui ont fait le pèlerinage à la basilique de la Guadalupe, où se trouve le suaire avec l'effigie de la Vierge ; mais nous les croisons maintenant, sur leur chemin de retour. Voiture avec... les mots pour décrire me manquent... une espèce de mini-chapelle en bois sur le toit (?), un tissu avec la Vierge sur le capot. Et aussi des jeunes en vélo (sur l'autoroute), avec leur sac à dos décoré. Ce matin, les deux messes dehors qu'il y a eu sur le parking de l'embarcadère, c'était aussi pour la fête. Ce soir, pétards et feux d'artifice redoublent de ferveurs.

Dimanche 13

On décide de ne pas aller voir le Popocatépetl et Ixtaccihualt. Ce n'est pas parce qu'on les avait découvert dans un épisode des Barbapapas qu'il faut forcément y aller ! C'est donc trainouille et courses à Puebla, qu'on ne visitera pas non plus (il paraît qu'il y a pourtant une tonne d'églises très jolies). On roule de nuit (19h !). En ce moment, on se refait tous les albums de Goldman. Au fait, on a passé les 100 000 km au compteur. On passe une nouvelle nuit sur une Pemex, ou se trouve aussi le quartier général de la Policia Federal de Tehuacan.

Lundi 14

Avant de partir sur les routes un peu montagneuses, vers Oaxaca, on décide de chercher un peu s'il n'y a pas un garage qui pourrait résoudre le problème de faux contact (je ne sais pas si je l'ai écrit, le cc est à nouveau tombé malade un peu avant Mexico). On trouve un premier 'garage', qui tente la manœuvre, mais sans succès. On demande à un second s'ils bossent sur du diesel. Oui, faites demi-tour et entrez dans l'atelier. On fait le tour du quartier et quand on arrive à l'entrée, au feu, ça cale. Impossible de redémarrer. Ils viennent nous pousser jusque dans le garage. Après démontage du filtre et d'autres trucs, le couperet tombe : ce n'est pas mécanique. Ils font venir l'électricien mais le couperet tombe une seconde fois : ce n'est pas électrique. Demain, ce sera au tour de l'ingénieur en électronique de bosser.

Les enfants avancent sur les devoirs, et on se pose des questions. Là, on était à côté d'un garage... Comment gérer ce genre de panne en pleine nature ? Au Pérou ? L'horizon n'est pas rose.

On dort dans le cc, dans le garage. 'Mi casa e su casa'...

Mardi 15

Au moins, dans le garage, ils écoutent de la bonne musique. Réveil 8h30, heure où les ouvriers commencent à bosser. On s'occupe comme on peut dans le garage.

20h Le cc est réparé. Remplacement et dérivation des connecteurs des injecteurs. Ca a l'air de le faire. Kyra était très déçue, car dans nos scénarios plan B catastrophe, on avait parlé de poursuivre notre année sabbatique dans la maison de famille d'Hannonville, en Lorraine, et visiblement, elle préférait le plan B au plan A... La soirée se prolonge par une longue discussion avec le patron, ses frères et les jeunes (les gars) de la famille. Visite guidée du cc par Oriana. Bien sûr, dans notre échange, s'immisce Charles Aznavour, mais aussi, tenez-vous bien, un des ados nous sort du Renan Luce de son téléphone. Il connait 'La lettre' par coeur. Eliott et moi avons aussi eu un chapeau en cadeau. Bref, un moment très touchant.

Mercredi 16

Nous avons passé une seconde nuit dans le confort du garage et c'est l'heure de se dire au revoir. J'ai préparé pour les jeunes une clé USB avec nos chanteurs français compagnons de route, et notre adresse Facebook demandée à plusieurs reprises. A nouveau, on a le droit à des cadeaux, dont des 'dulces' pour se régaler. Une sorte de nougat, spécialité de la ville. De quoi prendre la suite des kisses et des fruits confits.

Nous faisons route vers Oaxaca (une impression de déjà-vu sur cette phrase...) Routes de montagne, montagnes envahies par de grands cactus qui montent vers le ciel. On dirait des poteaux télégraphiques. Le cc a l'air de tenir. Heureusement, car les grands rapaces marrons avec l'intérieur du bout des plumes blanc nous accompagnent (je ne suis pas contre offrir une carte postale à celui qui trouve ce que c'est. C'est très commun dans tout le Mexique. Faudrait proposer une photo à l'appui, car je ne connais pas moi-même la réponse).

Arrivés dans le 'camping' de Oaxaca grâce aux coordonnées GPS, on sort la table et les chaises. Je crois que je devrais arrêter de mettre des guillemets pour les campings limites et plutôt en mettre quand ils sont normaux. Ca a l'air d'être ça l'exception ici. Il fait chaud, très chaud par rapport à ce qu'on a connu depuis deux mois. Donc, c'est le genre de camping sans eau chaude, aux douches moisies et où il faut verser un seau dans les toilettes en lieu et place de tirer la chasse. Comme presque partout au Mexique, il y a une poubelle pour mettre le papier toilette. Surtout pas dans les toilettes elle-même, qui se boucheraient.

A peine arrivés depuis une heure, seuls dans le camping, qu'un petit campeur immatriculé en France débarque ! Nous faisons donc connaissance avec Armelle, Christian et leur chatte Saphira, qui font le même parcours que nous dans l'autre sens. C'est surtout Karine qui a discuté avec eux, donc je n'ai pas tous les détails, mais ça doit faire deux ans qu'ils remontent l'AmSud, avec de temps en temps un petit retour en France, pendant que leur véhicule les attend sagement sur place. De grands voyageurs, qui ont déjà fait la Chine, le Kazakhstan, le Turkmenistan, l'Ouzbékistan, l'Iran et d'autres pays d'Asie avec ce véhicule. Là, ils vont à Teotihuacan pour parquer leur campeur 2 mois et repartir ensuite pour faire les USA.

Jeudi 17

Petit déj dehors. Même l'ouverture de la soute, pour sortir table et chaises, et qui transforme la chambre d'Oriana en openspace n'a pas suffi à la réveiller. Du coup, petit déj à 11h. Mais quel petit déj ! Croissants, pains au chocolat, chausson aux pommes. Merci Tartamiel et la française qui a eu l'idée de monter cette petite chaîne de pâtisserie de chez nous. La phrase du jour sera sans hésitation d'Eliott : 'Ca a le goût de France'. C'est effectivement la 1ère fois qu'on mange un déjeuner comme ça. Même au Québec, on n'avait mangé que des ersatz. Dommage qu'elle ne fasse que des viennoiseries et gâteaux, on aurait bien aimé une baguette dans la même veine !

13h30 On est enfin prêt à partir voir la ville. C'est l'heure où Armelle et Christian en reviennent. Du coup, on parle, on parle et à 16h, quand ils reprennent la route, on se dit qu'il est trop tard pour y aller. Qu'est-ce que c'est agréable de discuter avec d'autres voyageurs. On a encore appris plein de choses, sur les pays à venir, et autres détails pratiques comme la route à éviter dans le Chiapas, si on veut préserver son porte-monnaie, et une appli qu'on connaissait pas, ioverlander, avec les coordonnées des campings et les avis des gens (celui dans lequel on est, c'est 'douches immondes et Cie', mais on s'en fout, on prend la douche - chaude - dans le cc et on a de l'eau à volonté). Du coup, pour le reste de la journée, c'est ménage à bord. Kyra et Eliott sont super contents, car ils ne voulaient pas aller au centre historique, et ont pu jouer dehors toute la journée.

Ce soir, en allant chercher notre dose de tacos, j'ai pris une bière. Pas sûr, mais je crois que je n'en avais pas bu depuis Fort Worth. Un truc de dingue. On voyage, on voyage et on en oublie les bases.

Aujourd'hui, ça fait un mois qu'on est au Mexique. C'est passé super vite, sans qu'on s'en rende compte... 5 mois sur la route, j'ai du mal à réaliser.

Vendredi 18

Hier soir, j'ai fait connaissance avec 4 blattes énormes (comme un pouce) dans les sanitaires. Ca m'a rappelé une nuit au Gabon (j'avais 15 ans) dans un village de transit sur le chemin des trains de manganèse. Sauf que là-bas, c'étaient des gros scarabées dans les chambres et que je trouve les scarabées beaucoup moins répugnants que les cafards. Les cafards, c'est comme dans Men in Black. Beurk.

Le petit déj de Tartamiel était moins sympa aujourd'hui : ni pain au choc, ni chausson aux pommes...

On prend le bus pour aller au centre historique. En passant, on voit une église tagguée 'La religion est l'opium du peuple'. 100% des mexicains ne sont donc pas croyants... Arrivés devant la cathédrale près du Zocalo, on traverse un marché sympa, avec de magnifiques robes et tuniques. Puis on va à la poste. A côté de la poste mexicaine, notre PTT perd largement son titre de rapidité légendaire. Espérons que nos deux cartes de Noël, pour Doom et VVedge arrivent avant Pâques... Puis nous allons au 2nd Tartamiel de la ville, où là, on trouve de quoi nous combler (et le wifi en prime). On continue cheminement spécial papilles en allant dans la rue des chocolatiers. Il ne faut pas rater la chocolaterie qui fait l'angle entre la rue du 20 Novembre et la calle Mina. On peut les observer faire le chocolat devant nous et derrière, dans leur patio, déguster d'excellents verres de chocolat froid (ça fait aussi restaurant, mais nous, on venait déjà de s'empiffrer).

Nous sommes ensuite allés plus au nord, à la recherche d'un médecin (Karine et moi en avons un peu marre du régime riz-coca-sans-bulle-Tiorfan qu'on traîne depuis Mexico). On passe devant un super magasin d'artisanat, avec beaucoup de vêtements, mais surtout plein de petits alebrijes (les animaux fantastiques qui nous avaient subjugués au Musée de l'Art Populaire de Mexico). En fait, il s'agit de la coopérative des femmes artisanes, citée par le Routard, mais à une autre adresse. Pour le coup, il va falloir que je me fende d'une petite note au Routard, car si vous voulez acheter un souvenir, c'est the place to be. D'ailleurs, Karine et les enfants repartent avec le leur ! La bonne adresse donc : Labastida 117, face au jardin du même nom (rue M. Abasoto, au nord du quartier historique). Et précision utile, seulement pendant les vacances : de la dernière semaine d'octobre à début janvier, la semaine sainte et de juin à 'guetza' (zut, j'ai pas Oriana sous la main, c'est quel mois ça déjà ?)

Une fois chez le médecin, 2h d'attente... mais avec une TV et Starship trooper ! Médecin agréable et à priori compétent. On choisit de payer moins cher sans facture, pour s'éviter de la paperasse avec l'assurance santé, mais on regrette ensuite quand on voit la note des médocs à la pharmacie : 60€ pour nous deux. A voir si on pourra se faire rembourser avec juste l'ordonnance et le ticket de caisse... On rentre ensuite en taxi. En passant, on voit un tag 'La courageuse police qui affronte le peuple sans arme'. Décidément, Oaxaca est une ville contestataire où tout le monde en prend pour son grade.

Au final, ville sympa, sans le charme de Guanajuato, car avec des rues très quadrilatère et des trottoirs trop petits pour à la fois laisser passer les piétons et permettent à toutes les échoppes de s'exprimer librement (du coup, c'est les piétons qui perdent). Mais l'artisanat y est très riche. Le soir, c'est aussi animé et festif. J'allais oublier : on a acheté des pétards nous aussi !

Samedi 19

Nous aurions pu aller visiter le site archéo de Monte Alban, à l'ouest de Oaxaca, mais nous avons préféré faire 10 km à l'est, pour aller voir un arbre à Ste Maria del Tule. C'est un taxodium mucronatum, mais plus impressionnant que son nom, c'est sa largeur qui n'a d'égal que sa hauteur, d'une cinquantaine de mètres. Le tronc fait 14m de diamètre. Enfin, ça lui a quand même pris 2000 ans pour en arriver là.

Le village est lui aussi très sympa, avec un petit marché d'artisanat et un autre où manger, mais duquel on a fui parce que chaque femme de chaque étal te hurlait dessus pour annoncer le menu en même temps quand tu passais devant. Avoir au moins 10 nanas qui gueulent tout autour de toi, d'un coup, t'as l'impression de faire un cauchemar. Allez, encore une carte postale quizz ciné, pour celui qui trouve le titre du film avec les extraterrestres qui prennent le corps d'humains et qui crient de concert quand ils repèrent un humain non 'infecté'.

On finit la journée par des courses au W. à la sortie sud de Oaxaca et on demande pour y dormir. Le manager est ok mais il trouve ça pas secure. Du coup, on demande aussi aux policiers dehors (un escadron dans un camion, soit une vingtaine de flics en armure). Pas de soucis, c'est juste qu'on risque d'avoir froid. Et oui, dans le coin, camping-car se dit 'camioneta', mais camionnette aussi... Ils ont cru qu'on avait un pickup et qu'on voulait dormir à l'arrière, à la belle étoile.

Dimanche 20

Direction Puerto Angel et San Agustinillo. 250 km pour 5h de route annoncée. Route de montagne en mauvais état où ils trouvent encore le moyen de mettre des topes après un virage en côte.

Pause repas à midi à mi-chemin sur une Pemex et sympathique échange avec des missionnaires venus de la Baja California pour apporter ici la parole de Dieu. Normalement, il devrait accompagner notre cc et notre voyage maintenant.

Lundi 21

Ca, c'est fait : 4h de route hier soir pour faire les 150 km restants. Ce qui nous fait un total de 6h. C'est le temps annoncé par le Routard pour les navettes qui partent de Oaxaca. Pour les bus, il annonce 9h... Le temps de route ne peut se calculer en km. Faut plutôt fonctionner comme pour un projet web : tu fais une estimation que tu penses normale, et tu doubles, voire triple pour tenir compte des imprévus... C'est pas compliqué, un virage en succède à un autre, sans discontinuer. Nous sommes passés par le coin des vendeurs d'ananas, puis de bananes, puis de noix de coco. Progressivement, de nuit, la végétation est passée du désert à la jungle. Bizarre de voir par moment des espèces de lianes pendouiller au-dessus de la route.

A Pochutla, où nous avons dormi, il y a une Pemex. C'est aussi sensé être le terminus des bus et minibus. Ensuite, pour ceux qui n'ont pas comme nous un cc qui roule du feu de Dieu, il faut faire la vingtaine de km restant en taxi ou en camion collectivo bâché (je pompe sur le Routard, mais je trouvais ça drôle comme moyen de transport).

En fait, ce que l'on a pris pour de la jungle hier, de nuit, devait plutôt être une simple forêt de palmiers et de broussailles. N'empêche que les lianes qui pendaient au-dessus de nos têtes, on les a pas inventées.

Ce matin, nous passons d'abord devant Puerto Angel, qui est un vrai petit village de pêche, avec une belle plage (mais où je crois il vaut mieux ne pas se baigner, à cause de la pollution de la pêche). Puis un premier petit village touristique, Zipolite, avec au moins 2 RV Parks. Vient ensuite San Angustillino, superbe rue avec plein d'hôtel-bungalows côté plage. Très dur à décrire car impossible à imaginer sans l'avoir vue : une rue, des restos et pleins de bungalows les pieds dans le sable. On voulait y passer 4 nuits pour les fêtes, mais tout est pris. Il y a beaucoup de touristes. Ca parle français et anglais. D'ailleurs les bungalows les plus sympas sont tenus par des français installés ici. On comprend pourquoi. Le côté je bois un cocktail au bout du monde et je fais la sieste dans un hamac sur la terrasse de ma cabane avant d'aller plonger dans une mer magnifique à 30m... Bref, pour nous, c'est mort, c'est archi-complet. On poursuit 3km plus loin, à Mazunte. Ca ressemble à un village mexicain, bien moins friqué que San Agustinillo, mais avec toutes ses petites rues, impossible de trouver un truc de libre (plus ou moins des chambres chez l'habitant) où on pourrait garer le cc. Il y a bien vaguement une espèce de camp avec un bungalow au bout de 500m de piste défoncée, mais c'est 4 murs avec fenêtres sans vitre et moustiquaire sur un seul des lits. C'est moyen pour nous. C'est par contre un village très baba cool, avec encore une fois beaucoup de français qui s'y sont échoués. Une vie à la mexicaine, comme celui qu’on a croisé qui se baladait dans la rue avec un plateau de 'bon pain français qui va vous rappeler le pays'. Nos options pour Noël ne sont franchement pas folichonnes. On est au désespoir, et il fait chaud, très chaud. Les 3 filles sont à l'agonie.

On poursuit 3km de plus, jusqu'au parc écotouristique de la Ventanilla. C'est là qu'on voulait aller ce soir, avec l'espoir de pouvoir accompagner le garde dans sa ronde de nuit pour voir les nids de tortues. Et pour ça, c'est bon. Chouette, une bonne nouvelle. On peut aussi dormir là dans le cc sans soucis. Cool. Il est 16h, on mange dans le resto du parc. Bon, mais grave trop cher. Deux fois plus qu'ailleurs. Les filles sont toujours à l'agonie à cause de la chaleur. Ici, on peut aussi louer un bungalow. 500 pesos, soit 3 fois moins cher qu'ailleurs dans le coin en cette haute saison. On en demande pas plus. Si, on demande quand même le wifi... Mais non, faut pas rêver. En vrai, une bonne douche aurait suffi à nous requinquer, car dès que la nuit tombe, il fait bon dehors, une chaleur agréable pour y passer la soirée (avec un anti-moustique). Mais on va pas cracher sur un bon lit et un peu d'espace.

En résumé, un petit coin au bout du monde (quand on vient d'Oaxaca en tout cas, car en fait, ce n'est qu'à 1h30 de Puerto Escondito, qui doit être dans le top 5 des spots de surf du monde) est à retenir quand on voyage en sac à dos : San Angustinillo un peu friqué mais trippant pour son côté 'je me lève et je fais 30m pour piquer une tête dans l'eau', et Mazunte pour le style néo-hippie, avec son épicerie au panneau 'Mezcal y papel O.C.B.' Pour une famille en cc et de surcroit à la période de Noël, c'est par contre la misère.

Mardi 22

Grosse déception pour les tortues de nuit. Rien, nada, à part quelques traces. Et puis le côté c'est mieux de s'habiller en noir, mais le gars arrive avec son short fluo et parcours en 4x4 plein phares... Moi, j'ai marché une heure (idem au retour) sur la plage avec un gars (ballade sympa quand même) et les autres sont montés à 4 sur le quad (+ chauffeur) et sont partis devant. Eliott est tombé lors d'un virage et a manqué de se tuer... On apprendra plus tard (à Zipolite) que les tortues débarquent par vagues toutes les x semaines et qu'en ce moment, il n'y en avait pas. Moyen le 'oui oui en ce moment, il y en a beaucoup'.

Ce midi, à Mazunte, pour la 1ère fois, on a quitté un resto alors qu'ils étaient en train de préparer notre repas. Ca commence par un menu où finalement ils n'ont rien aujourd'hui, la nana qui discute sur son portable en plein milieu de la prise de commande et quand elle nous amène les verres, il y a un reste du jus de fruit du client précédent. Cette fois, c'est moi qui ait dit 'on se casse', ce qui est pourtant pas mon genre... Elles ont été surprises, mais parfois, faut leur faire comprendre que le touriste n'est pas qu'une vache à lait.

Toujours désespérés, on décide de quitter le coin pour le sud et on repasse devant Zipolite. De grands murs de 5m et un panneau 'RV Park'. On tente quand même sans trop y croire, et là, c'est la pépite. Un grand parc, de vrais emplacements et des appartements de libres... On décide d'y passer deux nuits dans le cc et celle de Noël et la suivante dans un appart (2 chambres, douche, ventilo et clim). Pour chaque nuit d'hôtel (1500 pesos), on ne paiera pas une nuit de camping...

On choisit un emplacement à côté d'un couple québécois de Trois-Rivières, Linda et Alain, qui passent l'hiver au Mexique. Enfin, on est bien et en agréable compagnie !

Un premier resto, le 'sel et poivre' qu'on recommande, mais il y en a plein d'autres...

Mercredi 23

On découvre Zipolite la cool, avec ses quelques nudistes qui font leur yoga sur le sable à 7h30 du mat (c'est peut-être bien la seule plage du Mexique où ils sont bien acceptés), Zipolite la fun avec ses grosses vagues (et ses courants mortels, warning !), Zipolite l'endormie et déserte à 7h du mat' (et mon bar de la plage pour le café du jour), Zipolite des touristes de 17h à 21h et ses échoppes à souvenirs sur la rue, Zipolite la festive - un peu - le soir au Bang-Bang, Zipolite la mélomane avec tenez-vous bien Pixies, les Doors, Pink Floyd, Guns'n Roses et j'en passe. J'ai même entendue une version instrumentale, au saxo, de 'Un jour Lara'. Zipolite aux multiples facettes, Zipolite que j'adore.

Elle mérite sa chanson, j'en parlerai à Monmix !

Et bien sûr, la piscine du camping à l'eau tout de même un peu trouble (du genre on voit pas ses pieds).

On décide d'aller manger à la bonne adresse recommandée par le Routard, mais elle affiche complet jusqu'à samedi. On se rabat sur un restaurant de poissons, qui s'avère très bon.

Jeudi 24

On s'installe dans l'appart. Luxe ! Sapin et décos sont rapidement installés...

Et puis, poussés par Kyra, on se rend à 'sel et poivre' pour le réveillon. Kyra dormira pendant tout notre repas et se réveillera au cri d'un 'bon, ils arrivent ces plats ?' Obligé de lui recommander un plat de crevettes à emporter... Le bar d'à côté, le bang-bang, est squatté par des français qui vivent ici. Une quinzaine de jeunes qui fêtent Noël en s'acharnant sur une pinata de Santa Klaus aux cris de 'Joyeux noël' (il manquait que le 'Felix' pour compléter le tableau) !

Vendredi 25

Ils sont là ! Les cadeaux au pied du sapin !

Dans l'euphorie, on choisit de rester une 3ème nuit en appartement.

Sur les conseils de Karine, Eliott vise une noix de coco en haut d'un palmier de 15m avec son arc du Père Noël. En plein dans le mille, mais la flèche reste dans les palmes...

Samedi 26

Kyra nous a concocté le programme de la journée : piscine tous ensemble pour que Karine puisse faire des longueurs, Eliott et Oriana des courses sous l'eau et moi l'aider à nager. Puis on jouera au bar à commander des bières (tabourets en dur dans la piscine mais bar pas encore ouvert pour la saison)

Puis on retournera au bon restaurant où on fait tomber les couverts dans le sable.

On final, on ne fera rien de tout ça, mais plutôt baignade à la mer.

Allez, encore une nuit ici, dans le cc !

Dimanche 27

Histoire de mettre à exécution le programme de Kyra, on reste encore un peu...

Les premiers jours, c'était vrais petits pains au choc de la panaderia de Max et sa mère, qui adorent tous les deux Pink Floyd. Les jours suivants, c'est crêpes à 'Le Castelet', tenue par une dame qui parle français (son mari était français). On lui laissera notre petit sapin, pour tenir compagnie au grand quelle avait à la crêperie.

Allez, encore une nuit ici, dans le cc !

Lundi 28

Cette fois, c'est décidé, on part. Je dis au-revoir à mon bar du matin au bord de l'eau.

Les enfants font un dernier plouf dans la piscine.

Karine, qui avait déjà eu un livre en cadeau de Linda et Alain en reçoit 3 autres.

14h On est prêt, on y va... Mais qui que voilà qui s'installent à côté de nous ? Bea et Matt, un couple franco-canadien de Vancouver, avec la soeur de Béa venue les rejoindre pour un mois dans leur périple des Amériques. Du coup, le fameux bla bla bla qui repousse notre départ à demain ! Une nouvelle page FB et un blog à suivre : findingourroutes. Karine gagne encore un livre ! On va bientôt pouvoir mettre en place un bibliobus francophone trans-americas !

Le palmier qui avait piqué la flèche d'Eliott est sympa, aujourd'hui, il la lui a rendue !

Mardi 29

Pour notre départ Béa et sa soeur nous ont concocté des pancakes vegan chocobanane au lait de soja et d'amande. Un régal. Et juste avant de partir, nous sommes invités à l'apéro par les deux familles espagnoles des emplacements d'à côté. Mais ça y est, cette fois, on est vraiment partis.

Un peu de route tortueuse jusqu'à une plage près de Salina Cruz et Tehuantepec. Les 3 derniers km sont de la piste. Au bout, une petite baignade et une rinçade dans la douche du camping : 3 murs, une porte, pas de toit et un grand bidon et un petit seau ! Mais propre, ça le fait.

On a par contre de sérieux problèmes avec la batterie de l'habitat. Dès que le soir tombe, elle se couche. L'ajout d'eau distillée ne l'aura pas prolongée longtemps. Prochaine grande ville et on en achète une neuve, ça va nous changer la vie.

Mercredi 30

Ce matin, j'ai pu voir les grands rapaces se poser sur un poteau télégraphique et c'est confirmé, il s'agit bien d'urubus à tête rouge !

Nous avons quitté l'océan pacifique en fin de matinée et, en fin d'après-midi, nous avons rejoint l'océan atlantique, dans le golfe du Mexique, à Coatzacoalcos.

Coatzacoalcos. Joli nom, mais ville miteuse.

Sur notre route Sud-Nord, Karine a allumé les feux et pouf, écran noir. Plantage. Merci de rebooter. Plus de phares, plus de clignotant et plus de tableau de bord non plus (toutes les aiguilles à zéro). On roule à vue, à la mexicaine en fait. Je cherche un peu au niveau des fusibles, mais bien sûr, la notice Fiat n'a rien à voir avec les différents panneaux in situ... On verra demain...

On mange dans l'espèce de cafét qui se trouve dans le Walmart (en plein milieu du rayon charcuterie et plats préparés) et comme c'est bientôt la fermeture, le gars nous offre plein de plats en plus. Merci !

Jeudi 31

Cette nuit, c'était orage party ! Grand vent et pluie, y compris dans le lit d'Eliott au petit matin.

Je commence donc ma journée par chercher la panne de fusible. Non, je commence ma journée par ruminer, puis je cherche la panne de fusible et je trouve le coupable. Au W., où on a bien sûr dormi, ils en vendent, des petits pour voiture. Ca, c'est fait, le tableau de bord s'illumine à nouveau. Puis démontage de l'armature intérieure de la fenêtre d'Eliott, pour chercher la fuite. Je monte sur le toit pour verser de l'eau pendant qu'Eliott me confirme de son lit que ça s'infiltre... 3 points de fuite identifiés sur le silicone extérieur de la fenêtre, qui s'est craquelé avec le temps et la chaleur. Au W., ils vendent aussi du joint silicone... Au W., on trouve de tout. Y compris une consultation médicale dans le magasin. Ca, c'est pour Eliott et Kyra qui ont mal aux oreilles depuis deux jours. Verdict attendu : otite pour Eliott, inflammation pour Kyra. Dans la foulée, on achète une rallonge électrique et une grosse lampe à leds qui marche sur secteur et batterie...

On fait ensuite 3 km et on s'arrête dans un motel avec 3 grands lits. La fin d'année s'annonce bien. J'allais oublier : j'ai mis une bouteille de cidre au frigo !

Vendredi 01/01/2016

Réveillon très simple : TV en espagnol pour Kyra et moi... Eliott lui nous a lâché 30 min avant l'heure, à son grand regret, mais son mal à l'oreille l'a achevé. Pour Karine et Oriana, c'était lecture. Oui, Oriana qui ne lit jamais, a avalé d'une traite 'Les filles de Nightingale' offert par Linda. Au menu, c'était nos courses au W. : patate et fromage fondu (au vin blanc, et pas qu'un peu) et fraises, mures et framboises, bien trempées dans l'eau et les petites gouttes de désinfectant...

De 7h à 8h ce matin, internet a bien marché, on est donc à jour dans les photos, mais après, c'était mort. On a galéré un max pour un Skype avec la famille.

Reprise de la route vers 13h et arrêt à 17h30 pour la nuit sur une station Pemex, à 15 pesos 'pour un coca'. C'est notre première station 'payante'. Le fusible a regrillé en route, donc sans phare on a pas trop le choix et puis c'est une belle et grande station Pemex... Je profite des quelques minutes de jour restantes pour réfléchir à cette histoire de fusible quand la connexion électrique se fait au niveau de mes neurones. Comme dirait Vic le Viking, j'ai trouvé (oui, j'aurais pu choisir Eureka comme référence) : à San Francisco, probablement pendant que notre cc était stationné pour la journée, un petit feu arrière droit et haut avait été arraché. Et là, je m'aperçois que les fils ont quitté le domino et se touchent. Du coup, je scotche tout ça. Ca devrait aller maintenant.


Le reste du récit (avant / après) :

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(avant et après)
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