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Bolivie : La Paz, le Salar d'Uyuni et le Sud-Lipez
© Les-ombres
Carnet de voyage

Bolivie : La Paz, le Salar d'Uyuni et le Sud-Lipez

Du lac Titicaca au Salar d'Uyuni et au Sud-Lipez, en passant par La Paz, Tiwanaku et Oruro

Créé le 01/12/2016 - Mis à jour le 23/11/2019 

Vendredi 17 (suite) [oups, apparemment, j'ai pas noté le kilométrage, mais on devait être autour de 115500 km au compteur]

17h40, on quitte donc la frontière, à Desaguadero. Il est en fait 18h40, maintenant qu'on est en Bolivie. Mais ça ne change rien à la nuit, elle est là et bien là. L'idée était de se trouver rapidement un coin où s'arrêter, mais dans le noir, c'est pas easy, donc coup, on se retrouve à faire les 40kms qui nous séparaient de Tiahuanaco, un village avec des ruines où on savait pouvoir dormir. Mais avant cela, on croise un premier contrôle de police, en sortant de la ville frontière. 'Passez les gars, pas la peine de vous arrêter', nous dit-il avec son pouce levé. Tiens, un petit côté colombien ? Depuis le début, les officiels de la frontière nous avait fait bonne impression. Ce pouce en rajoute une couche, un bon feeling pour la Bolivie. Un peu plus tard, nouveau contrôle de police. Chouette, ils vérifient vraiment les papiers, du coup, en attendant notre tour, on peut acheter une première spécialité culinaire aux vendeurs ambulants : pommes de terre farcies aux légumes (et un peu pimentée). Miam !

Et voilà, on quitte la US1, le nouveau nom de la 3S, mais c'est toujours la Panam, pour la petite route vers Tiwanaku (l'autre nom de Tiahuanaco). Sur ces deux derniers km, on embarque un couple de locaux qui revenaient eux aussi du Pérou et venaient de se faire déposer par le collectivo. Ils ont un resto juste à côté des musées et nous proposent de dormir devant chez eux. Cool ! On ne mange pas dans leur resto, vu qu'ils viennent juste de rentrer et n'ouvrent pas ce soir, mais on va dans l'autre resto, en face, de l'autre côté des voies désaffectées du chemin de fer, pour prendre à emporter. Il y a de la lumière mais c'est fermé. Un chien fait office de sonnette et la proprio nous crie de l'étage qu'elle arrive. Elle propose de nous faire un truc simple à manger et de nous l'amener au cc quand c'est prêt (on se spécialise vraiment dans la livraison à domicile). Son resto, la Cabana del Puma, recommandé par le Routard, fait effectivement de bons sandwichs (pour incroyablement pas cher).

On est prêt à se coucher, après visionnage de Top Gun sauf pour Kyra qui dort déjà. Nous, on dépasse à peine le plancher des 3900m, mais il fait déjà un froid glacial...

Samedi 18

Puisqu'on est là, on visite les ruines de la civilisation tiwanaku, qui a précédé les incas. Ils sont aussi connus pour la rectitude de leurs murs. Le site est célèbre pour sa porte du soleil, mais nous on trouve qu’elle ne vaut pas tripette. Par contre, on trouve le monolithe Ponce, au centre du carré Kalasasaya ('pierres dressées'), superbement détaillé. Ca représente un personnage de haut rang et les gravures donnent l'impression d'une multitude de tatouages. On joue aussi au jeu 'les murs ont des oreilles' suggéré par le Routard, même si au début on a du mal à comprendre où se positionner. En fait, si on se met à l'extérieur de l'enceinte, et si on colle son oreille au milieu d'un des murs (celui qui se trouve plutôt du côté Porte du Soleil, mais celui de l'autre côté devrait marcher aussi...) on entend les gens qui se trouve proche du monolithe parler très distinctement. Le temple semi-souterrain est pas mal aussi, avec ses 172 têtes anthropomorphes de roche volcanique. Et la vue sur le site et les environs, depuis la colline Akapana, avec les ruines encore à moitié enfouies est pas mal aussi. Les archéologues ont encore de quoi faire ici. En attendant, des lamas pas farouches continuent de déblayer en débarrassant le lieu des mauvaises herbes. Nous, on a commencé la visite par la colline, pour faire le parcours dans le sens inverse de ma description et c'était pas mal. C'est d'ailleurs le sens suggéré par les numéros sur le ticket d'entrée. Mais alors, pourquoi j'ai commencé par la fin ? C'est à cause du Routard, je cherchais un nom dedans et je me suis laissé embarquer par le sens qui n'est pas celui proposé par le site. Le Routard ne parle pas de la Porte de la Lune, à 150m du site principal. Il a bien raison, on a fait les 150m, et ça ne les vaut pas. Par contre, il parle du site de Pumapunku, à 300m et nous on n’y est pas allé. Les autres avaient trop faim... Idem pour les musées, dont le Routard a dit qu'ils étaient à ch... On leur a fait confiance. Sinon, il paraît (toujours selon le Routard, que le site a beaucoup servi d'inspiration à Hergé pour Le Temple du Soleil. A croire qu'Hergé a parcouru toute l'Amérique Latine pour faire cette BD, si on s'en fit - on s'en fie ? - aux différents guides du Routard qu'on a eu sous les mains. Les guides locaux connaissent pas la BD. Ils ne connaissent pas Hergé non plus, ni a priori le conseil de comics, de mangas ou de BD... Moi j'ai pris des photos de tout, on verra bien une fois rentré, à moins qu'ils se trouvent des volontaires parmi nos lecteurs pour faire un comparatif une fois les photos en ligne (si elles le sont avant notre, retour, car notre retard a du mal à être comblé...)

Passons à la suite, le resto, de ceux qu'on a pris en stop hier. Là, on a le droit au service royal, avec entrée (soupe de quinoa), plat (entre autre du lama, très bonne viande blanche mais comme du veau) et même un dessert (ouais, là, la banane dans le yaourt à la fraise...) Une bonne adresse, simple, mais il en faut pas plus. Par contre, c'est con, j'ai pas noté le nom. C'est Mara quelque chose. Ca, je m'en rappelle, parce que ça m'a fait penser à Mara Jade. Super la référence...

Petit tour digestif dans un petit bout de la ville, où on tombe sur un groupe qui répète pour le 21. Le 21, c'est la big fiesta, le Solstice d'hiver ici et le nouvel an Aymara. Et s'il y a un endroit où le passer, c'est ici, le lieu est réputé dans toute la Bolivie. On assiste à des concerts le 20 au soir et au lever du soleil, on va sur le site, à la porte du soleil (donc - on a demandé aux guides - on repaye l'entrée, même si j'ai du mal à croire qu'il y aura quelqu'un à 5h du mat au guichet), pour la cérémonie où le shaman nous assistera pour recevoir les énergies lumineuses (ouf, parce qu'on aura passé toute la nuit à se cailler grave).

On repart en début d'aprèm avec dans l'idée peut-être de revenir le 20. Mais c'est à voir car je suis le seul à vouloir me lever à cette heure et puis même si apparemment, le lieu fait la une incontestable dans toute la Bolivie pour ce jour-là, on a du mal à imaginer que ce soit un truc avec plus de 50 pelés (et ça sera le cas de le dire) qui se retrouveront là à se geler toute la nuit. C'est franchement un petit bled, il doit y avoir 2 hôtels...

On arrive donc à El Alto, après avoir traversé genre 3kms de route toute droite avec plein de maisons en briques rouges pas finies. Même combat qu'au Pérou en banlieue des grandes villes, des constructions à tout va, mais pas finies et pour la plupart pas habitées. C'est un mur par an ? Par mandat électoral ? On renonce à s'arrêter à El Alto pour chercher le stade où se jouent les luchas de Cholitas. C'est déjà assez le bordel avec les déviations et la route en terre. On passera par une agence à La Paz, comme 99.99% des touristes (des rares touristes qui ont entendu parler de ce divertissement très 'amateur' mais très populaire). On se lance donc sur l'espèce de périphérique qui descend en sinuant jusqu'au coeur de La Paz. La vue sur la ville est à tomber par terre. Démesurée, très peu d'immeubles, un nombre incalculable de maisons à un ou deux étages à flanc de colline, sur un dénivelé vraiment très rapide, et qui va de 4000 à 3200. Encore un truc de ouf. La capitale la plus haute du monde. Dire que Mendoza, en 1548, avait d'abord commencé à fonder La Paz à Laja, à quelques kms, sur l'altiplano, avant de changer d'avis trois jours plus tard pour le faire dans cette cuvette (au climat plus clément). Maintenant, ça donne une ville immense qui a poussé sur 360° sur toutes les montagnes environnantes...

On erre un peu dans la ville, dans le centre qui monte et qui descend, à la recherche d'un hôtel. On écume les adresses du Routard et celle de ioverlander, mais aucune dans des rues accessibles par le cc ou avec un parking voir simplement une place sur le long de la rue. Déjà, avec les étals de vendeurs y compris sur les ronds-points, on est bien content quand on peut tout simplement rouler... Est-ce la peine de dire qu'on a déjà renoncé à faire les 75 bornes qui nous sépare de Tiwanaku pour le nouvel an à venir ? On finit par trouver un hôtel / auberge de jeunesse pas mal, avec un parking privé pas loin. On récupère une chambre avec 5 lits un peu biscornue puisqu'elle donne sur un couloir-salon qui donne sur la salle de bain privée en passant autour d'une autre chambre. Parquet au sol, on n’aura pas froid aux pieds. En fait, cet hôtel, l'Hostal Republica, est une maison coloniale de 1904 qui a été habitée par le président José Manuel Pando. A voir les murs, je crois qu'un choix a été fait de laisser la déco en état... Personnellement, je ne trouve pas le choix si heureux. J'apprécie par contre l'eau chaude 24/24 et le petit radiateur électrique.

Dimanche 19

Le midi, on mange des salpenas. Bon, mais épicé. Et l'après-midi, on prend le bus touristique dédié, parmi les jeunes anglais, américains et allemands, pour monter à la salle de sport d'El Alto voir les luchas de Cholitas. Le public est composé de 50% de touristes, qui, comme ils sont presque tous passés par une agence, comme nous, ont payé le prix fort et ont le droit aux places au bord du ring. Et à 50% de locaux, en famille, qui eux sont dans les gradins. Commence le show, de catch (très) amateur et de lucha de cholitas. C'est drôle, l'action se passe surtout à l'extérieur du ring, voire par moment à l'extérieur de la salle. Les bouteilles d'eau sont régulièrement confisquées par les cholitas, le popcorn vole, les pelures d'orange et même les morceaux de gâteau. Les gentilles sont applaudies et les méchantes huées. Normal quoi. Un bon moment, drôle et original.

Aujourd'hui, c'est aussi la fête des pères, mais tout n'est pas encore ready...

De retour à l'hostel, un petit repas au resto de l'hôtel (appelons ça un resto...), le début du 'Voyage d'Arno' sur l'ordi et au lit.

Lundi 20

On se balade (Maman, j'oublie toujours ! C'est bon ?) dans La Paz, que je n'aime pas vraiment. Elle est pas moche, elle est pas belle. Elle est quelconque, avec des rues pas très larges qui montent et descendent. Elle manque de clarté, de couleurs. Un peu comme certains quartiers de Paris qu'on ne visite pas parce qu'il n'y a rien à voir. Il y a un endroit qui est quand même pas si mal, c'est la place Murillo, avec le Palais Présidentiel, le Congrès et la cathédrale. On y trouve l'horloge inversée, que Morales a fait installer pour montrer la contestation envers les pratiques imposées par le Nord. Normalement, le président est connu pour permettre l'accès aux bâtiments officiels à tout le monde. Mais aujourd'hui (même cette semaine, voire 'pour une période indéterminée'), c'est tout le contraire. De grandes grilles de fer sont posées dans toutes les rues qui entourent la place (une dizaine) et elles sont gardées par des soldats type CRS qu'on peut d'ailleurs voir à certains moments enfiler précipitamment leur casque et attraper vite fait leur bouclier. On peut passer, mais cela se fait au compte-gouttes. On ne peut pas non plus sortir par n'importe quelle porte. La tension politique est palpable ici.

On se dirige ensuite en bas de la ville, pour remonter de l'autre côté et manger dans un resto cubain. C'est rare, quand on choisit de manger autre chose que local, mais celui-là nous tentait bien. Au final, la nourriture aura été originale, bonne, mais pas exceptionnelle non plus. Par contre, le cadre est nickel, nous transporte vraiment à Cuba, avec en prime une tonne de commentaires sur les murs, plafonds et même abat-jours ! Si vous cherchez une trace de notre passage, c'est au-dessus de votre tête, à droite en entrant, sur la charpente de la paillote ! C'est le proprio qui faisait le service et on a été bluffé. Des mois qu'on avait pas eu un vrai service. Attentionné, rapide, agréable. C'est con, mais c'est quand même autre chose que d'avoir les couverts balancés sur la table et de devoir systématiquement en redemander parce qu'ils savent pas compter...

L'après-midi est déjà bien avancée. L'idée, c'était d'aller au musée de la coca, pas loin, mais juste pour grignoter des gâteaux à la coca dans la cafeteria. On a plus fin mais on va voir quand même. Au final, pour y manger, il faut passer par le musée (qui coute trois fois rien, genre 4€ pour nous 5). C'est parti... Et voilà une excellente surprise. Des fascicules en français nous sont remis à l'entrée, d'une centaine de pages, bien écrits, presque sans fautes et qui commentent toutes les photos aux murs et narre l'histoire de la coca. C'est essentiellement un musée de photos et illustrations sur les murs (avec quelques rares objets) mais il est vraiment très bien et très intéressant. La coca, la cocaïne, le vin Mariani (d'origine corse, 1863), l'origine du Coca-Cola qui, cocorico, vient donc de la France puisque c'est un pharmacien américain qui s'est inspiré de la recette du Mariani ! Etc ! A la sortie, je récupère une boulette de cendres de pommes de terre et banane, qu'on est sensé mâcher après les feuilles et qui augmente l'effet stimulant (résistance au froid...). Des feuilles, j'en ai encore, je suis paré pour le Salar.

On monte ensuite d'un étage, pour le petit bar où on déguste - le mot est grand - crêpes et gâteau à la coca. Rien d'exceptionnel. Par contre, on y vend des CDs de musiques 'autochtones', folklorique, rock bolivien et même une compil collector de 78rpm d'il y a presque 100 ans. Le gars qui a fait ces compils est sur place, donc il m'explique tout en détail. Hop, dans la poche. Ca sera pour Monmix et MattDiskEyes !

Il est maintenant trop tard pour faire le second musée qu'on avait prévu, c'est donc retour chez nos pénates.

Mardi 21 Nouvel an Aymara

Jour férié. Personne dans les rues et Museo nacional de Etnografia y Folklore fermé. A tout hasard, on tente quand même le Museo de Instrumentos musicales. Bingo ! Ouvert, le prix des tickets pour une bouchée de pain (en fait, le même prix qu'un petit pain) et... sensationnel ! Son créateur n'est autre qu'Ernesto Cavour, spécialiste du charango et membre du groupe Los Jairas. Evidemment, je n'en avais jamais entendu parler jusqu'à aujourd'hui, mais il s'avère que c'est un dieu dans son domaine. Pour le musée, il assure. C'est parti d'un musée privé dans sa maison, puis, en reconnaissance à l'idole du pays, la mairie de La Paz a fini par lui laisser une maison coloniale pour exposer. On fait donc le tour de la quinzaine de salles de la maison à étage, qui s'articulent autour d'un grand patio. Même architecture que le musée d'art populaire à Mexico et tout aussi efficace. Des instruments précolombiens (chouette, j'ai eu le droit à ma collection de flûtes érotiques préhistoriques et j'ai été impressionné par l'imagination que nos ancêtres avaient déjà à l'époque. On est loin de la guerre du feu !), des tonnes de charangos (désolé pour la période 'en carapace de tatou ou de tortue'...), des percussions, d'immenses flûtes andines. Une collection originale de crécelles. Plein d'instruments sympas à disposition pour s'amuser. Un fourre-tout de petits instruments jouets (il manquait la boite à Meuh, si j'y pense au retour, j'en envoie une !) et pour finir, une salle avec ses médailles, ses disques et ceux de ses potes... Un extraordinaire musée qui mérite plus que les deux bonhommes accordés par le Routard. Et si ça suffit pas, il y a une salle de concert 'intimiste', qui tous les samedis soirs accueillent le maitre et d'autres virtuoses. On hésite à rester quelques jours de plus...

On quitte le musée et la très jolie Calle Jaen (la seule belle rue de La Paz ?) et on rentre tranquillement... avec un break dans une espèce de salon de thé. L'Alexander Coffee. Seconde révélation de la journée. C'est une chaîne de café (il doit y en avoir 3 dans la ville) et celui de la rue Potosi est au top. Tant pour les gâteaux que pour les sandwiches ou les crêpes. Ca fait longtemps que vous n'avez rien mangé de franchement bon ? Passez par là...

Nous, on en a un peu abusé et on zappe le repas du soir. Par contre, ça laisse du temps pour la fête des pères ça ! J'ai droit à un superbe dessin de Kyra, à une carte en relief d'Eliott et à un tableau en fil de laine collée d'Oriana. C'est elle qui gagne la palme de l'originalité, avec une reproduction du lac Titicaca et de notre île Uros.

Puis, on s'accorde le traditionnel film sur l'ordi, pour Oriana, Karine et moi. 1ère partie de Will Hunting. Côté culture générale, on fait dans la validation des acquis de notre visite du musée de la coca de la veille, avec des répliques du genre 'La semaine prochaine nous parlerons de Freud et pourquoi il s’enfilait des doses de cocaïne à tuer un cheval.' Sur ce, faites de beaux rêves...

Mercredi 22

4ème petit déj' à l'hostel. On trouvait la serveuse pas très fute-fute, mais aujourd'hui, c'en est une autre. La misère. Normalement, en extra, on peut avoir des oeufs au plat ou une omelette bacon. Hier, pour la première fois, on avait réussi à avoir l'omelette. Les jours d'avant, il n'y avait plus d'oeuf, ou pas de bacon (et une omelette sans bacon ? Bin non, parce que c'est pas sur le menu. Comment calculer le prix dans ces circonstances...) ou c'était trop tard (les poêles étaient déjà lavées ?) Bref, aujourd'hui, nouvelle personne pour s'occuper de la cafet, donc pas d'omelette. Mais ça, on gère. Par contre, les petits pains creusés, où la mie a été retirée, ça c'est du jamais vu. Pourquoi ? Bin parce qu'il y en avait trop, alors il a fallu l'enlever... Faut pas chercher à comprendre. Elle a peut-être des poules chez elle ou je sais pas. Quant au jus d'orange, une quinzaine de personnes sont passés prendre leur petit déj, il reste donc une quinzaine de verres non bus sur les tables. Surtout qu'elle ne se pose pas de questions sur le côté potable du breuvage. Bien sûr, en France, on pique un scandale direct. Ici, je crois qu'il faut juste pas chercher à comprendre...

La matinée a été efficace pour la suite du programme. Via internet, j'ai réservé une place dans un cargo pour le retour du cc. Et avec Oriana, on est allé prendre une assurance pour le cc valable pour la Bolivie et les pays limitrophes (il n'y avait pas d'assurance possible au passage de la frontière).

Côté sortie, on attaque le musée de l'ethnographie. Les photos sont en option, mais le musée reste pas cher... Ca fait juste bizarre d'avoir une vigile qui vient me taper sur l'épaule pendant la visite pour m'expliquer que je ne peux pas prendre de photos. Mais si mais si, madame, regardez, j'ai payé le billet ! Le musée est plutôt sympa. Il y a une salle sur le textile, une sur les masques (magnifiques) et une sur les céramiques (où c'est surtout les films qui sont intéressants). Malheureusement, la 4ème salle, sur les costumes de plumes est en réfection... Au 2ème étage, il y a un parcours historique de la Bolivie de la préhistoire à nos jours très bien fait. Et au sous-sol, une collection pour les numismates. Pourtant, bizarrement, on reste un peu sur notre faim quand on en sort. Peut-être parce qu'il est grand et qu'il y a beaucoup d'espace inexploité...

La journée se termine par Just Married sur l'ordi. Perso, je passe mon tour.

Jeudi 23

Officiellement, c'est journée break, en partie parce que Karine n'était pas au top de sa forme hier et qu'elle se sentait pas de reprendre la route aujourd'hui.

La journée commence bien avec quelques parties de Rummykub, à dispo à la cafet. Mais pour Oriana, dès le début d'après-midi, ça devient une journée cata. Voilà qu'elle nous fait une horrible migraine. Sa première, une grosse migraine ophtalmique avec presque tous les symptômes rares. Lui sont seulement épargnés les hallucinations et la vision à l'envers, mais elle a le droit à l'élocution pas claire du tout et les grosses taches devant les yeux. Le tout assorti de vomissements jusqu'au milieu de la nuit. Faut voir le côté positif, c'est toujours mieux quand ça se passe à l'hôtel...

Avant cet épisode tragique, Eliott et moi avions eu le temps de se faire couper les cheveux. Bon, limite tragique aussi...

Vendredi 24

Nouvelle journée break, le temps qu'Oriana se remette.

Côté adulte, c'est l'occasion de faire un petit point de la suite du programme. Comme toujours dans ces moments-là, on sabre à la machette. Runnenabaque et sa jungle et les dauphins roses ? 20 heures de route pour les bus, soit 30 pour nous dont de la piste... On biffe. Cochabamba et le parc Toro-toro ? 140 km de pistes et des passages à guet. On biffe. Sucre ? Finalement, on n'y trouve plus grand chose à voir qu'on n'ait déjà vu, à part le parc des dinos un peu genre Hollywood. On biffe ! Potosi et sa mine : on marche courbé entre des parois effondrées, gaffe aux flaques d'eau mélangées de produits toxiques, aux échelles qui ne tiennent qu'à un clou, salpêtre, amiante, wagonnet qui peuvent nous tailler un orteil en passant... ok, on biffe aussi. Bin voilà, prochaine étape, le Salar d'Uyuni !

Pour le repas du soir, on comptait manger au resto de l'hôtel, mais pour une raison obscure (c'est la remplaçante ce soir, celle qui nous mange notre mie de pain) ce n'est pas possible dans la salle. On peut par contre avoir des plateaux dans notre chambre. Bon, pour la pizza 4 fromages, c'est seulement pour une personne, car il n'y a pas assez de fromage pour 4. Par contre, on peut prendre deux assiettes de pâtes Alfredo au fromage avec... Règle d'or, ne jamais chercher à comprendre. Ok mange donc dans la chambre devant le DA Kuzco. Mais pas Kyra. Elle n’a pas faim. Elle a mal à la tête et a envie de vomir... Un peu plus tard, ça me prend aussi.

Demain, partira ? partira pas ?

Et sinon, ça tombe comme un cheveu sur le soupe, mais il y a un truc super ici. Une horloge dans le quartier qui sonne tous les quart d'heure et bien sur toutes les heures. Dans la famille, ça nous évoque tous la même chose : nos vacances récurrentes à Hannonville, Lorraine...

Samedi 25 juin

Bien que Kyra ne soit pas au top de sa forme, nous optons finalement pour partir. Mais avant de quitter définitivement La Paz, on tente d'aller à la Valle de la Luna, à une douzaine de km au sud-est de la ville, en croisant les doigts pour que cela soit accessible en cc. Au final, la route est asphaltée et il n'y a aucun souci, si ce n'est que c'est pas facile à trouver et qu'on est souvent dirigé d'un côté à l'autre du rio ChoqueYapu selon les humeurs des sens interdits (jamais annoncés par les panneaux d'ailleurs, il faut regarder le sens des voitures ou la tête effarée des passants...) Ca zigzague quand même un poil et c'est trop pour l'estomac fragilisé de Kyra, mais elle s'accroche (après avoir vomi). On longe le quartier Aranjuez où vivent politiciens, riches hommes d'affaires et narcotrafiquants, mais la vue ne porte pas jusqu'à leurs maisons. Un vigile est posté à l'entrée de lotissement. Il y a aussi une belle clinique de l'autre côté de la rue, comme on en a encore jamais vu en Amérique latine... Voilà le canyon, où la terre érodée a formé des centaines de cheminées de fée et longs pitons de plusieurs dizaines de mètres. Je vois pas le rapport avec le sol lunaire, si ne n'est la maquette de capsule spatiale scratchée et le panneau représentant un OVNI, mais dans tous les cas, c'est beau. Une ballade en théorie de 45 min mais où on a bien mis de double, en tenant les enfants en laisse pour éviter de ramener des crêpes dans le cc... Dangereux pour des lutins excités (en fait, seulement Eliott vu que Kyra est un peu KO) mais vraiment bien. Kyra, qui faisait une pause sur un banc pendant qu'on explorait les moindres recoins et la seule à avoir aperçu un(e ?) viscache. Un lieu à ne pas rater quand on est dans le coin, mais à faire en bloquant un taxi ou avec son propre véhicule, car les tours guidés n'y restent à priori qu'une vingtaine de minutes, ce qui ne permet que de faire la petite promenade, et pas la grande...

Pour repartir, on tente la route qui contourne La Paz par le sud, et débouche sur la B1 (Bolivia 1) au sud d'El Alto. Elle n'est pas sur notre carte papier, mais visible sur Here. Pour pas s'embarquer dans une galère, on demande à un gars qui nous confirme que c'est possible et qu'elle est bien asphalté. C'est gagné ! We did it. Un bon raccourci, qui doit pouvoir être encore meilleur pour les 4X4, vu les nombreuses petites pistes qu'on a croisées.

On part maintenant vers le sud. Juste avant un péage, petit contrôle de police

D'où venez-vous ?

- La Paz.

- Où allez-vous ?

- Uyuni

- Oruro d'abord non ?

- Oui, Oruro d'abord.

- Ca vous plait la Bolivie ?

- Oui, beaucoup. On est allé à Tiwanaku, puis une semaine à La Paz et là on part visiter le sud.

- C'est bien. Faudra revenir alors. Faites une bonne route.

Merci ! Donc, pas besoin de montrer nos papiers. On est juste là pour discuter un peu ? Pour l'instant, tous les arrêts policiers ont été agréables en Bolivie. Et ça compte dans la vision que cela donne du pays...

Moi, je suis super content d'avoir repris la route. J'apprécie le temps passé dans des hôtels pour la connexion internet et, pour visiter des grandes villes, c'est quand même bien plus agréable et confortable, mais rouler et regarder le paysage, c'est quand même bien plus sympa.

18h30 On s'arrête à la nuit tombée près d'une station essence fermée. Karine et moi avons tous les deux un peu mal au crâne depuis qu'on est passé au-dessus des 4000m mais c'est gérable. Là, on est à 3800. Oriana bosse toute seule (encore une leçon et elle sera venue à bout du programme de bio), Eliott bosse avec Karine, Kyra a le statut 'enfant malade' et peut regarder un DA. Du coup, moi, je fais des sudokus, mais j'ai un souci. Malgré mon petit mal de crâne, je torche les diaboliques direct au stylo. C'est quoi, le level au-dessus de diabolique ?

J'ai présumé de mes forces. Les sudokus sont finis, mais je crois que je suis bon pour la vraie migraine. J'abandonne tout le monde pendant le repas, pour essayer de dormir, après avoir avalé ma meilleure amie dans ces cas-là, l'Aspirine Effervescente 1000g.

Elliot et Kyra sont couchés après avoir regardé la fin de je sais plus quel film. Oriana va se coucher aussi. C'est l'heure pour moi d'émerger, vu que je m'étais endormi dans sa couchette. J'ai du bol, la migraine ne s'est pas installée, juste un pénible mal de crâne.

Dimanche 26

En Bolivie, faut le savoir, l'essence se négocie. En arrivant à la pompe, j'ai jeté un oeil sur le précédent paiement, ce qui m'a permis de voir que le prix local est de 3,70 boles le litre. Le pompiste m'annonce le prix 'étranger' : 6 boles. C'est officiel, il y a un tarif étranger. Et encore, le fait qu'il y en ait un n'est pas si mal, car selon de nombreuses stations, ils n'ont tout simplement pas le droit de servir des étrangers. Du coup, toute l'astuce est de discuter de manière discrète pour s'approcher du prix local. Ne pas le faire évidemment en présence d'autres personnes et surtout pas de policiers. Je lui suggère le litre à 5 boles, sans facture. Il demande quand même à son patron, pas loin, et c'est ce dernier qui valide la transaction...

On passe par Oruro et on s'arrête manger dans un resto classe, avec un vrai de vrai serveur et au final un prix pas si élevé puisque les plats sont assez copieux pour deux (voire pour 3 celui qu'on pensait pour 2). Sauf qu'on s'attendait pas à un truc aussi gargantuesque, du coup, on se retrouve avec 50% des plats en doggie bag... Mais c'était franchement bon, surtout le plat spécial viande, leur spécialité, où Karine et moi avons même aimé les rognons, les criadillas et des tripes en tuyaux grillés. Officiellement, je déteste, mais là... bin c'était bon ! Avant de partir, je retourne au marché qu'on avait traversé en cc, avec Eliott et Kyra, parce que j'avais vu des fausses figurines SW. Tentantes, parce que de contrebande, mais un peu trop plastoc pourri pour que je craque.

On reprend donc la route, puisque c'est dimanche, et qu'on ne pourra donc pas voir travailler les artisans qui fabriquent les costumes pour le carnaval de la ville (réputé). Karine s'est adaptée à la conduite bolivienne : quand il y a une belle route toute droite, prendre celle sur le côté qui permet de faire un demi-tour, pour éviter les méchants topes. Bon, c'est un peu comme prendre la sortie à droite prévue pour tourner à gauche dans le but inavoué d'aller tout droit sans avoir à s'arrêter au feu (à la sortie de Chelles 2 pour ceux qui retournent sur Brou ou Vaires par exemple).

On s'arrête je sais pas trop où, sur la route, près de thermes et d'une petite aire de jeu. Soupes chinoises et la fin de Will Hunting, avant de passer une nuit de plus à se geler les miches.

Lundi 27

Dehors, les flaques d'eau à côté du cc ont gelé. Je me suis levé la nuit pour lancer le chauffage une petite heure... A 10h, ça commence à se réchauffer.

13h On a repris la route et on croise des baroudeurs en vélo, tout emmitouflés dans leur parka. Pourtant, nous, on a maintenant chaud, on est en T-shirt, mais c'est vrai qu'il y a un vent d'enfer. La route est à nouveau une longue ligne d'asphalte au milieu d'un immense désert. Difficile à croire que l'on se trouve à 4000 m d'altitude, puisque dans le lointain, on voit encore des montagnes. De temps en temps on croise un petit village, aux maisons d'adobe. Ca ressemble un peu au désert péruvien, mais en plus pur. Pas de déchets sur les bords de route. Une atmosphère sereine. On croise surtout des lamas et des alpagas et parfois un troupeau de vigognes, sauvages. On roule, tranquilles, on s'arrête de temps en temps prendre une photo. Que du bonheur.

Nous traversons Huari et son marché. Je pense que ça restera l'image de la Bolivie : quelque soit l'heure et le jour, du plus petit village à la capitale, il y a un marché au milieu de la route.

Nous sommes maintenant à 80km à vol d'oiseau de Salar d'Uyuni (N-E), à 180 km de la ville d'Uyuni (S-E) et déjà, à l'horizon, c'est tout blanc... On croise de beaux rapaces au bec rouge, et aussi des mouettes. Je suis surpris de voir que ces dernières ont trouvé des niches écologiques un peu partout. Un grand lac à moins de 150km et elles sont là.

Encore une route magnifique à parcourir, de Huari à Uyuni. En plus, elle a été asphaltée il y a quelques mois, donc c'est no stress.

13h40 Je retourne ma carte routière 'South America, The Andes'. Ca y est, sur le papier, entre Cartagena et Ushuaia, on a fait la moitié ! Le sable passe peu à peu la main à la terre rouge, mais le désert continue...

Tout à coup, Karine s'interroge sur le panneau qu'elle vient de voir. 'Interdiction de chasser...' Ca, c'est ok, on en a déjà vu plusieurs, avec des vigognes de dessinées. Sauf que là, c'est pas une vigogne, ou alors vue de son cul, mais ça ressemblait plutôt à une autruche, quand même. Je confirme, j'ai lu quelque part qu'il y avait des nandous autour du Salar. Karine me croit pas mais 500m plus loin, elle s'exclame à nouveau 'là ! là ! là !' On se gare vite fait sur le bas-côté pour observer deux nandous courir et s'arrêter à une centaine de mètres. Cooooool ! S'il n'y avait pas eu le panneau, s'ils n'avaient pas couru à ce moment-là, avec leurs plumes camouflage couleur désert, on ne les aurait probablement pas vus. Par contre, pour les photos, ça va pas être top. Après l'écran en arrivant en Colombie, c'est le stabilisateur qui a lâché à Cuzco. Du coup, j'ai l'erreur E:62:10 qui s'affiche en permanence dans le viseur, et surtout, j'ai plus la technologie pour compenser ma tremblote naturelle. J'aurais bien tenté de donner de gros coup sur l'angle gauche en bas de l'appareil, comme c'est préconisé pour ce genre de symptôme, mais Karine préfère qu'on attente d'être rentré, pour ce traitement de choc.

On pique-nique dans le désert. Il fait super chaud, mais on va pas jusqu'à ressortir tables et chaises (qui n'ont pas été sorties de la soute depuis Antigua, Guatemala). Maintenant, c'est à 100% le décor du Nouveau-Mexique, avec ses montagnes rouges en ligne de mire. Oriana, qui relit 'Les âmes vagabondes' n'a aucun souci à se mettre dans l'ambiance, elle a juste à lever les yeux deux secondes de la tablette...

Nous voilà à Uyuni. Une ville globalement carrée, avec des rues très larges, pavées. Très lumineuse, probablement empoussiérée par le sable-sel du Salar. Bien qu'animée, elle me donne bizarrement la sensation d'une ville fantôme. Une grande ville du far-West qui saurait qu'elle est sur le point d'être attaquée par des brigands. Ca ne s'explique pas, c'est juste une impression. Mais cette ville, je l'aime. Pendant que Karine fait travailler les plus jeunes, je pars faire un tour. Dans les rues se succèdent de tous petits commerces. J'achète un pack d'eau et deux bouteilles de coca dans l'un d'eux, qui ne vend que des boissons. Je ramène tout ça à la base. On s'est arrêté dans une presque impasse, le long du trottoir. Au bout, c'est un centre militaire. A côté, c'est l'hôtel Tonito et la pizzeria Minuteman. Un repère de voyageurs au long court. De l'autre côté de l'impasse, un gros camion aménagé pour le voyage par des allemands... Le problème de l'eau réglé, je repars faire mon tour, juste pour le fun. Je tombe sur un petit magasin qui ne vend que des couvertures et des voitures et trotteurs en plastique pour enfants. On a pas vraiment besoin de tricycle, mais les couvertures... Je retourne chercher Karine et on finit par tomber d'accord avec la vendeuse pour une couverture qu'elle aurait eu du mal à vendre, parce que dépareillée. Et oui, ici, les couvertures se vendent avec les housses de dessous (en polaire) et les taies d'oreiller (en polaire aussi). Par contre, côté négociation, les boliviens ne sont pas faciles. Tu demandes une réduction et ils te proposent 2% ! Alors que dans tous les autres pays d'AmSud, tu fais mine de partir et ils baissent de 20 ou 30% ! Nous rentrons donc avec notre couverture made in china qui va, j'en suis, sur changer notre vie (les enfants, eux, ont leur polaire depuis les States). Sur le retour, on tombe sur un magasin spécialisé dans les produits ménagers. Sopalin, liquide vaisselle... Karine demande si elle a des mouchoirs en papier en version mi-espagnole mi-langue des signes et la dame nous montre un coin de la boutique. Le coin du papier toilette. Et au cas où on aurait un doute, elle attrape le rouleau de PQ qui se trouve sur son comptoir, en prend deux feuilles et se mouche dedans. C'est de la bonne qualité madame, vous pouvez acheter les yeux fermés. Les enfants découvrent notre achat et Kyra lui donne tout de suite un nom : mouton-mouton ; puis on file vite à la pizzeria.

Encore un lieu qui me charme immédiatement. Bon, côté pizzas, elles sont bonnes, mais pas de quoi se rouler par terre. Certains annonçaient la meilleure pizza de Bolivie, voire d'AmSud. C'est possible, vu que les dernières bonnes pizzas qu'on a mangées datent de Banos, Equateur, mais bon, ça vaut toujours pas celles de Migran, Vaires-sur-Marne. Les desserts - cookies faits maison et gâteaux au chocolat fait maison - sont aussi très quelconques. Mais le lieu est super. Chris, originaire du Massachussetts, a fini par s'installer ici avec sa belle-famille après un passage par La Paz. Aux murs, des dizaines de photos de voyageurs qui ont acheté son t-shirt 'Minuteman pizza' et posent dans des endroits mythiques ou improbables du monde entier. A dos d'éléphant en Thaïlande, à côté du Sphinx ou de la pyramide de Gizeh, à la Mittad del Mundo, sur une plage de Finlande, au Colisée, à côté de l'armée en terre en Chine et même au point le plus au sud du monde, sur une base militaire en antarctique ! J'allais oublier : parmi une tribu de guerrier massai !!! Dans une autre salle, des photos de touristes au Salar avec des mises en situation toutes plus ingénieuses les unes des autres. On trouve aussi un poster des hommes qui ont construit le Rockefeller Center, en 42, en pause casse-croute sur une poutre au milieu du vide. Une autre photo avec un homme en train de construire une petite arche de brique, dans la rue, avec la légende 'Build it, they will come'. Il s'agit du four à pizza du resto... Maintenant, on est assis confortablement à côté d'un poêle, là où autrefois, il y avait la rue... Même les toilettes sont sympas, avec au mur des photocopies d'un livre du style : 'comment survivre à une tempête de sable', 'comment sortir d'un coffre de voiture', 'comment dealer avec une tarentule', 'comment traverser une rivière infestée de piranhas' (on le met où le 'h' ?). Il y a aussi une illustration avec la sorcière qui offre une pomme à Blanche-Neige et qui dit 'prends là, c'est 100% naturel'. Et enfin, il y a la serveuse. La peau de son visage est un parchemin. Elle n'a plus d'âge. Et elle est extrêmement gentille, et drôle, quand elle coure en sautillant chercher un verre qu'elle a oublié...

Mardi 28

Quelle nuit ! Mouton-mouton est l'achat utile de ces deux derniers mois. J'ai presque transpiré cette nuit.

Après avoir relu le Routard pour organiser notre tour du Salar, on part à la recherche d'une agence. Au passage, je suis amusé de voir que les gars du Routard on exactement la même vision de la ville que moi : sans avoir de vrais arguments dans ce sens, cette ville nous fait penser à une ville du Far-West... Pour le choix de l'agence, c'est facile, il suffit de regarder les avis des précédents voyageurs sur les fenêtres. On tombe sur celui des 'Flamants roses migrateurs', une famille de voyageurs qu'on connait sur le net. En plus, cette agence fonctionne avec Estrella del Sur, une agence chilienne qui nous avait été recommandée. C'est décidé, après avoir tout de même négocié le prix, on partira donc demain avec Tambo Loma. De toutes façons, toutes les agences proposent la même chose. Les seules choses qui varient sont la qualité de l'hébergement, le repas, l'humeur du guide et le niveau de dégradation des 4X4.

Je m'achète une paire de chaussette en laine d'alpaga (ou de viscache) et on cherche ensuite un endroit pour manger. On évite soigneusement le bar-pub qui propose le super défi de boire le cocktail au sperme de lama et on se rabat sur un petit resto de la place centrale. Rien d'extraordinaire et service longuet. Pendant qu'on mange, dehors, il se met à neiger...

Pas grand-chose à faire dans l'après-midi, de toutes façons déjà bien avancée. Le soir, on retourne chez Minuteman Pizza, et on convient qu'au final, elles sont quand même bien bonnes les pizzas. Je demande s'il est possible d'avoir le même T-shirt que sur les photos aux murs, et la charmante vieille dame fait venir exprès le gars responsable es T-shirt. Un de plus dans ma collect. Faudra que j'aille me faire photographier avec devant la Tour Eiffel et que je leur envoie. Ah oui, un autre truc de bien dans ce resto : l'ambiance sonore qui comprend entre autres des morceaux d'Amélie Poulain.

Mercredi 29

On part garer le cc au fin fond du village, chez des gens de l'agence et on repart dans le 4X4 avec notre guide, en faisant un petit détour par la station essence. Il s'agit de faire le plein, mais aussi de remplir les 3 gros bidons sur le toit, car pendant 3 jours, on ne croisera aucune station. Le périple commence à Colchani, à 20 km au nord d'Uyuni. Un barrage de police s'assure qu'on a bien tout ce qu'il faut : feuille de coca, médicament, extincteur... Et quelques pièces passent d'une main à l'autre. Une fois à Colchani, on fait un rapide tour de stands artisanaux, d'un pseudo-musée avec des statues de sel et... on mange. Vers 13h, on prend vraiment la route et en 30 secondes, on est dans le Salar, entourés de blanc de tous côtés. Pour moi, c'est magique. Le paysage prend immédiatement la place numéro 1 dans tout ce que j'ai eu l'occasion de voir depuis le début du voyage. On s'arrête une première fois pour voir des ojos, espèces de trous d'eau qui bubullent dans le Salar, là où la croûte de sel est encore très fine. Puis on s'enfonce plus profondément dans le désert de sel, pour s'arrêter à l'Hôtel de Sel. On ne peut plus y dormir : faute de système d'évacuation des eaux sales, tous les hôtels dans le Salar ont dû fermer. Mais on peut encore y pique-niquer. Sinon, un hôtel de sel, ce n'est rien d'autre que des briques en sel et du ciment en sel. Perso, c'est pas là-dessus que je mettrais 3 étoiles. A côté de l'hôtel, il y a une grande statue en sel du Dakar, qui est par contre plutôt réussie. 3 ans maintenant (je crois) que le Salar est une étape du Dakar. On reprend la route. Quelle route ? On repart en 4X4 dans le blanc. Notre chauffeur se guide d'après les montagnes en ligne de mire. Au sol, il y a de nombreuses traces de 4X4 qui vont globalement toutes dans le même sens. On s'arrête un peu avant la Isla IncaHuasi ('maison de l'Inca'), pour la fameuse séance de photos surréalistes. Paul ('Paoule'), notre chauffeur, avait avec lui des petits dinos en plastique, un bon point pour lui, mais on avait aussi pensé à prendre quelques trucs, dont une figurine Darth Vader dont je ne suis pas peu fier. On doit bien rester une demi-heure heure à imaginer de nouvelles scènes à photographier. Puis on arrive sur l'île, dont la promenade est toujours en extra. Le Routard ne lui a donné que 2 'bonhommes'. Pour nous, elle en vaut bien 3. Elle permet d'avoir une vue des hauteurs sur le Salar, magnifique. Ca doit aussi être possible depuis d'autres îles qui ne font généralement pas parti des tours organisés, mais sinon, il faut faire un tour de 4 jours et pousser jusqu'au volcan Tunupa, au Nord du Salar. On avait un peu hésité à le faire, mais à l'idée de se geler une journée de plus pour faire de la grimpette... on a renoncé. Donc pour nous, c'est Incahuasi, et ses immenses cactus parfois d'une dizaine de mètres, en plein milieu du désert de sel. L'île possède aussi un autre attrait : on peut y trouver une grande géocache. C'est donc munis de la tablette en mode GPS qu'on en fait le tour. Bingo, loin des regards, au bout de l'île, sous un rocher, un grand thermos qui fait office de boite. On y trouve un très beau TB et on y en laisse un autre qu'on avait depuis le Panama je crois, et aussi le TB d'Oriana. Karine est jalouse, elle aurait aimé laisser le sien, tellement la cache est bien pensée dans un lieu grandiose. On finit par repartir et la 1ère question de Paul quand on rejoint le 4X4, c'est 'vous avez trouvé la cachette ?' C'est un truc qui l'a beaucoup intrigué. Pendant le quart d'heure qui suit, on ne parle que du 'jeu' et des différentes caches qu'on a faites dans le monde.

La nuit tombe, on s'arrête un peu avant la sortie du Salar pour pouvoir y observer le coucher de soleil. C'est vraiment fantastique. On roule ensuite une demi-heure de nuit, on passe devant un hôtel pourri... Ouf, c'est pas le nôtre. Maintenant qu'on est sorti du Salar, on est sur de la piste uniquement accessible en 4X4. Voilà notre hôtel, qui porte le même nom que notre agence, Tambo Loma. Un hôtel de sel plutôt pas mal, sauf que notre douche oscille entre froid et à peine tiède. Un autre groupe (à l'hôtel, on est avec 3 autres groupes de 5 à 6 personnes) n'a pas pu se doucher parce que l'eau était trop chaude !!! Quand on arrive, on a le droit à un goûter (matés, café et biscuit) et on enchaîne presque aussitôt avec le repas, parce qu'on est les derniers arrivés. Les 3 autres groupes font le parcours à l'envers, ils sont arrivés du Sud-Lipez, et demain, ils se lèveront à 5h pour assister au lever de soleil dans le Salar.

Les enfants se couchent dans les duvets qu'on nous a fournis, en plus des couvertures de l'hôtel. Ceux sont des duvets sarcophages prévus pour les régions polaires. Karine et moi, on se passe des duvets, ça sera toujours ça de moins à remballer demain matin. Le lever est prévu à 6h00...

Jeudi 30

Argh, la porte des toilettes est bloquée. Par facile d'essayer de l'ouvrir avec pour seul éclairage une lampe de poche. Parce que ce matin, il n'y a pas d'électricité. Ici, ça marche au générateur, et il n'est allumé qu'en soirée. Alors faut le savoir, les cartes de métro de N-Y sont trop souples pour jouer à McGyver, par contre le pass annuel des parcs nationaux des states marche nickel. C'est la 2ème fois que j'aurais eu à ouvrir une porte avec une carte durant le séjour. Va falloir que je pense à le noter quand je ferai le compte à la Prévert des trucs qu'on a fait pendant le voyage. Au final, vu qu'on a pas de lumière, on ne se lève pas à 6h comme prévu, mais à 6h45, en même temps que le soleil.

Côté petit déj, Kyra dira 'C'est pas super mauvais'. Traduction : c'est plutôt pas mal.

On est prêt à décoller vers 7h30 à la conquête du Sud-Lipez. On commence par traverser les champs de quinoa. Depuis 3 ans, c'est pas fameux, à cause de la sécheresse. Les semailles se font vers septembre et la récolte vers avril. Ici, on ne cultive que ça et les pommes de terre. C'est la région d'Uyuni qui fournit les plus grandes quantités de quinoa de Bolivie. La communauté qui possède la plupart des champs, c'est les Lipilipi, qui vivent essentiellement à San Juan. On poursuit vers le sud. Côté musique, Paul nous met un peu de tout, des ballades de Lionel Richie ou des Eagles au rap bolivien, en passant par la 'musique nationale' (c'est comme ça qu'il appelle la musique traditionnelle) J'ajoute donc à mon répertoire, après Karkas - déjà cité par le resto de Tiwanaku et la dame du parking de La Paz -, après Kalamarka (cité aussi deux fois), Alajpacha et Runa Marca ; après tout ça, j'ajoute aussi Tupay et 'groupo bolivia, les Mujeres'.

On traverse le Salar de Chiguana et on passe devant la voie de chemin de fer et une caserne militaire au milieu de nulle part. Finit les minuscules villages entre le Salar et le Sud-Lipez. Maintenant, il n'y a plus que le désert. Ou plutôt, les déserts. Sable, terre, cailloux, poussières ou rochers et d'autres variantes type sable et rochers, ou terre et cailloux. On peut faire toutes les combinaisons. Et à cela, on peut aussi ajouter de temps en temps des zones de sel et d'autres de petits buissons. Fini les lamas, puisqu'on est maintenant loin des habitations, mais on croise régulièrement des petits groupes de vigognes ou de guanacos (et là, merci de ne pas me demander la différence...).

Première étape touristique de la journée, le volcan Ollague. Le volcan en lui-même est plutôt loin, mais on est au coeur d'une ancienne éruption et c'est assez étonnant : l'éruption a eu lieu à une époque où la mer était encore présente. Du coup, la lave s'est déposée sur les rochers du fond un peu comme une couverture (j'imagine en évaporant l'eau en même temps ?). Une oeuvre d'art naturel du plus bel effet. Paul nous explique que les scientifiques estiment qu'une grosse éruption pourrait avoir lieu d'ici une dizaine d'année et atteindre Uyuni. Histoire à suivre.

Ensuite, on enchaine les lagunas : Canapa, Helionda - où on s'arrête pour manger et où fait figure de privilégiés avec notre repas chaud à l'intérieur d'un petit abri-salle de repas -, et la laguna Honda. Dans ces lagunes, aux teintes variées (turquoise, vert, rose, blanc, rouge), aux rivages cristallisés par le sel et/ou la glace, on peut observer des flamants roses. Il y a trois espèces : les flamants chiliens, les andins et les flamants de James. Moi, j'attendrai de pouvoir zoomer sur les photos pour tenter de les différencier.

On traverse ensuite le désert de Siloli où je vois 2 viscaches dans les rochers en train de regarder passer les 4x4 et on s'arrête à l'Arbol de Piedra. C'est le rocher le plus célèbre du coin, parce qu'il aurait une forme d'arbre. En fait, le lieu est plein d'énormes rochers qu'on peut escalader, probablement arrivés ici suite à une éruption et façonnés depuis des milliers d'années par le vent. C'est vrai que l'arbre de pierre, avec sa base érodée est pas mal, même si je trouve qu'il a plutôt une tête de chameau, cou tendu. Mais il y a plein d'autres rochers aux formes sympas dans le coin, et s'il fallait donner une note, ce serait pour le lieu en entier qu'on donnerait 2 étoiles.

On arrive ensuite à la Laguna Colorada, censée être le must du voyage dans le Sud-Lipez. Et là, le Routard a fumé la moquette. Ou alors, il a oublié de faire sa mise à jour. Ou alors, c'est pas la bonne époque (côté horaire, nous, on certifie y être passé à un moment où le soleil était encore bon). Bref, cette lagune est sensée être rouge sang et doivent s'y trouver des milliers de flamants. Elle est d'un rouge plutôt marron et les flamants, comme nous l'avait expliqué Paul, ont pour beaucoup migrés dans d'autres lagunes, notamment Canapa et Helionda. La laguna Colorada a un gros problème, elle s'assèche. L'avis du guide vaut ce qu'il vaut, mais il pense que dans 5 ans, c'est fini pour elle et que ça fera un nouveau Salar. Merci le réchauffement climatique. Le Routard lui avait donné 3 bonhommes, le climat peut lui en retirer un...

Pour passer de l'autre côté de la laguna, il faut payer 150bol/p aux rangers du parc national Eduardo Trucmuche, mais bonne surprise, Eliott et Kyra ne paient pas. On continue ensuite jusqu'à notre hôtel. Euh, non, c'est n'est pas un hôtel, c'est un alojamiento, un 'logement'. Qu'on peut aussi appeler 'logement sommaire' ou 'refuge' ! Mais la nourriture y est bonne, le générateur fonctionne pour encore deux heures ('dépêchez-vous de recharger vos tels et appareils photos les gars'. D'autant plus qu'à cette altitude et avec ce froid, les batteries ne tiennent pas longtemps) et demain matin, on aura de l'électricité de bonne heure grâce à la batterie solaire. On va faire la queue dans les sanitaires communs pour se laver les dents. Pas la peine de se poser la question de la température de l'eau de la douche, y'a pas de douche. Allez vite, au lit dans notre dortoir de 7 personnes pour nous tout seuls. Tout habillés, pull + polaire, dans nos duvets de warrior, avec les 3 couches de couvertures supplémentaires du refuge. A 4400m, en hiver dans le Sud Lipez, ça rigole pas. J'ai lu quelque part que c'était la région la plus froide du monde après la Sibérie. Jusqu'à -30° la nuit.

Vendredi 1er Juillet

4h50. On se lève pour prendre le petit déj à 5h. Et on reprend la route, de nuit, pour arriver aux geysers de Sol de Manana pile-poil au lever du soleil. Les geysers sont à 5000m, mais juste avant d'arriver, on a pulvérisé notre record de hauteur : 5200 ! Encore un truc de ouf. Le Routard nous avait prévenu, du coup on avait prévenu les enfants : pas question de mettre les mains dans les jets de vapeur, de marcher sur les bords etc... Au bout de 5 min, on fait comme tout le monde, on se réchauffe les mains dans la vapeur d'un geyser, je m'offre même un saut par-dessus, et on marche entre les flaques de boue bouillonnante. C'est super, pour le coup, on se croit vraiment sur une autre planète. Mais les enfants ont trop froid, alors on retourne vite à l'abri dans le 4x4. Une fois de plus, on ne partage pas l'avis du Routard mais cette fois dans l'autre sens. Quoi ? Seulement deux bonhommes pour ce voyage dans un autre monde ? Nous, on en donne 3 sans hésiter. On roule à nouveau un peu et on arrive devant une mini-piscine semi-naturelle. C'est l'heure où on est sensé faire trempette dans une eau à 37°. Qui est volontaire ? Kyra ! Bon, ok, j'accompagne, et Eliott, qui a beaucoup hésité fini par se jeter à l'eau lui aussi. On barbote donc pendant une demi-heure dans un bassin d'une quarantaine de cm de profondeur. C'est super agréable et au final, on n’a même pas eu froid en sortant. On reprend ensuite notre parcours vers la Valle de Dali, un assortiment de rocher qui ressemblerait à une oeuvre du peintre (3 étoiles sur le Routard, moins selon nous) puis vers la Laguna Verde (2 étoiles du Routard, moins selon nous, car malheureusement, elle s'assèche elle aussi) et c'est déjà le chemin du retour. Ce sera alors à nouveau des kilomètres dans le désert, dans les déserts. On s'arrête quand même dans le premier petit village qu'on croise, près d'une laguna avec des gros oiseaux non identifiés, pour manger. Cette fois, on a toujours droit à un abri, mais pas à un repas chaud. Et on repart, on s'arrête à la Valle de Rocas, un autre regroupement de rocher creusé par le vent qu'on trouve plus beau encore que celui de la veille. Et on reprend une fois encore la piste cahoteuse, jusqu'au carrefour avec la piste pas cahoteuse, celle qu'emprunte aussi les quelques camions et bus allant et venant du Chili. Sur 160 km jusqu'à Uyuni, on passera par 4 villages, dont San Cristobal, qui possède une très jolie église, une grande aire de jeu et un marché avec de bonnes glaces (bin oui, à 16h, il faut chaud !) et des empanadas !

Une fois rentré à Uyuni, vers 18h30, on récupère notre cc et on retourne se garer près de la caserne et de Minuteman Pizza, où l'on mange pour la 3ème fois.

Samedi 2

Comme chaque matin ici, je suis réveillé par les gueulantes militaires des bataillons qui assistent probablement au lever de drapeau. Mais il a beau être 6h30-7h et faire jour, hors de question de sortir du lit à cette heure, il fait bien trop froid.

Vers 8h30, je vais acheter dans la rue, près du marché couvert des petits pains, des empanadas et autres beignets farcis plus originaux, genre avec un oeuf entier dedans. Plus tardivement dans la matinée, on part faire quelques courses avec Karine et Oriana, puis je retourne chercher les enfants pour aller manger au Kactus. C'est un resto assez plaisant, avec des peintures aux murs de tous les lieux qu'on a pu voir dans le Salar et le Sud-Lipez. Si on prend le repas du jour, c'est bien moins cher qu'à la carte et on a le droit à une salade, une soupe de quinoa, un plat de viande et un dessert. Enfin, les desserts, ils pourraient s'abstenir... On reste là un bon moment, parce qu'en plus ils ont internet. Du coup, on en profite pour envoyer un mail au lycée d'Oriana (on est sensé y passer rapidement pour valider l'inscription) et aux services astronomiques d'Alain Maury d'Atacama (le space obs) pour pouvoir y faire une 'découverte du ciel' quand on y sera. Le centre nous répond super rapidement. Rdv est pris pour le 9 pour une aventure dans les étoiles en français. On passe pour la Xème fois devant le magasin de couverture mais il est une fois de plus fermé.

On passe ensuite dans un garage - en fait, dans le jardin d'un gars dont le métier est de réparer les voitures -, pour la fuite qu'on a au moins depuis La Paz. On a de l'eau qui coule sous le cc, sous le châssis, derrière le siège conducteur. Pour moi, c'est du liquide de refroidissement et ça sort du chauffage arrière qui fonctionne sur le même circuit que le chauffage avant. Je voyais pas trop ce que le liquide de refroidissement venait faire dans ce coin, mais c'est confirmé. Le gars essaie de renfoncer les tuyaux de l'intérieur et les fixe avec du silicone par en dessous, pour plus que ça bouge avec les cahots. Je flaire la mauvaise idée, mais ça fait...

On finit la journée dans notre pizzeria adorée, mais Kyra, à nouveau malade et qui ne peut rien avaler, finit par vomir (dans le resto), le verre d'eau qu'elle a bu... Pas glop.

Dimanche 3

Aujourd'hui, on a juste derrière notre cc un autre cc : les 5happyhoppers. Une famille belge vivant au Luxembourg. Le cc est superbe, avec des stickers quasi taille réelle de Spirou à toutes ses époques de coup de crayon. Pour l'instant, ils n'ont pas trop le temps de discuter, ils sont à la recherche des 3 jeunes amis, uruguayens et argentins qu’ils avaient laissé en quittant le Chili.

Nous, on retourne manger au Kactus, où on assiste en direct à la 1ère mi-temps de Francia - Iceland. 4-0, c'est bon, on peut quitter le reste serein, après une petite séance de photos avec les deux serveuses.

On repasse devant le magasin de couvertures toujours fermé et on fait le tour du marché. Habituellement, il y a une brocante tous les jours ici. Aujourd'hui dimanche, c'est une brocante-marché, c'est juste un peu plus grand. On en profite du coup pour acheter des vêtements polaires d'occaz pour Kyra, une belle couverture (baptisée Plume-Plume) et pas de figurines SW, vu que j'avais déjà acheté les 5 figurines présentes sur la brocante la veille. Environ 2€ la figurine sans arme, je crois que c'est le même prix voir plus cher qu'en France. Faut dire qu'en magasin, dans toute l'AmSud et l'AmCentre, ces figurines sont à 10-15 € ! Les imports US, c'est cher... En plus, je le redis mais c'est déprimant, le marchandage en Bolivie n'est pas facile. 170 boles une couverture et la vendeuse accepte de baisser de 5 !

On retrouve ensuite nos voisins les 5 happy hoppers, qui sont 8 vu qu'ils ont récupérés en route un couple de jeunes argentins et un uruguayen qui est le petit ami de leur fille ainée. Pendant que Kyra et Eliott jouent avec Adrian, qui a leur âge, dans notre cc, on discute avec eux sur le trottoir. Ils arrivent de San Pedro de Atacama et ont fait la piste en passant par la Laguna Colorada en 6 jours, dont un jour et demi de perdu suite à un ensablement. Ok, c'est décidé, s'ils ont été assez courageux pour faire cette piste en cc, on peut bien se lancer sur celle toute plate que prennent les bus et qui mène à Calama !

Le temps passe vite et c'est déjà l'heure de quitter Frank, Inge, Isabelle, William, Adrian et leurs amis. Ils vont dormir au cimetière de train. Je pensais qu'on irait aussi les rejoindre en soirée, mais finalement, après avoir fait la vidange dans la pampa, le plein d'essence négocié, le plein d'eau gratuit, on retourne devant notre pizzéria. Karine voudrait profiter encore un peu du wifi ('Bonne fête Tom !'), Kyra n'est toujours pas très bien et voilà que ça me prend aussi. On commande des pizzas à emporter et notre serveuse d'un âge certain, qui pense à s'enquérir de la santé de Kyra, nous souhaite une bonne continuation de voyage au Chili.

Lundi 4

Après quelques ultimes courses à Uyuni, on se lance sur la piste à 12h45. La piste n'est pas celle des cartes papiers, ni même celle de Here. Seuls ioverlander permet de deviner le chemin qu'on va suivre, grâce aux différents spots de gens qui ont dormi sur le chemin. La première partie de la route existe quand même sur notre carte papier de Chili-Argentine. Un petit trait noir, alors que plus au nord en bordure du Salar, il y a un double trait jaune (route secondaire non asphaltée) qui IRL n'existe pas... En passant devant Villa Villa, on double un break. Bizarre, un véhicule qui roule moins vite que nous. Ah, excusez-le, il a des enfants et un lama dans le coffre... On continue sans trop de difficulté jusqu'à San Cristobal, où on mange à côté de l'aire de jeu. De bonnes salades composées achetées au marché. C'est bon, mais la question est toujours de savoir comment ça passera. On reprend ensuite la route jusqu'à dépasser San Augustin et Los Reyes. A partir de là, plus de trait sur la carte. La carte nous propose à gauche ou à droite, mais il y a bien une piste aussi tout droit et c'est elle qu'il faut prendre. On s'arrête dans une forêt de rochers, probablement le domaine de viscaches et on se gare le plus possible à l'abri du vent (ce qui n'empêche pas le cc de tanguer sévèrement). On a parcouru 150 km en 3h45 de route. Il en reste environ 50. Ce n'est pas si mal.

Mardi 5

On quitte la Valle Las Rocas, ses rochers érodés et son vent terrible. Au bout de quelques kilomètres, je repère une viscache. Mais Karine est la seule à pouvoir aussi l'apercevoir, avant qu'il ne se cache. On essuie ensuite une bonne petite tempête de sable avant d'arriver à la frontière. Malgré qu'on ait fermé toutes les écoutilles, il y a de la poussière partout à l'intérieur. Vraiment partout. Table, cuisine... jusqu'aux couvertures des enfants au fond du cc.

On arrive vers 13h30 à la frontière (quasi déserte, à priori conçue sur le même modèle qu'entre le Kamchatka et l'Alaska). C'est leur pause déjeuner. Du coup, on fait pareil en attendant 14h30. Ensuite, côté Bolivie, ça prend 15 min. Et on fait 3km dans le nomansland jusqu'au Chili.



Le reste du récit (avant / après) :

Carnets de voyage
(avant et après)
Les étapes du road trip
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