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Argentine - Nord-est argentin et Buenos-Aires
© Les-ombres
Carnet de voyage

Argentine - Nord-est argentin et Buenos-Aires

Traversée du Nord-Est argentin : chutes d'Iguazu, missions jésuistes de San Ignacio Mini et Santa Ana, les Esteros del Ibera puis découverte de Buenos-Aires.

Créé le 05/01/2017 - Mis à jour le 23/11/2019 

Mercredi 3 Août

A 18h30 (anciennement 17h30), on cafouille un peu pour tourner à un rond-point. Du coup, des policiers qui ont dû croire qu'on voulait éviter le barrage nous arrêtent et on doit à nouveau ouvrir quelques placards, puis on repart, en mode recherche active d'endroit où dormir, car la nuit tombe. A 18h45, je nous repère une petite aire avec 2 tables de picnic et un sanctuaire dédié à El Gauchito. C'est pas l'idéal, car on est pas assez loin de la route pour le bruit, mais au moins assez pour ne pas être secoué à chaque passage de camion. Autre aspect un peu moyen, c'est que la chapelle a son gardien, qui doit probablement se servir à l'autel : il est fortement alcoolisé. Mais pas méchant, on finit par réussir à s'en dépêtrer au bout de quelques minutes. Demain, il y aura quelqu'un qui parle allemand, nous annonce-t-il, ça sera plus facile pour se comprendre. Ok, à demain alors !

La soirée est aussi ponctuée de petits coups de klaxon des camionneurs, que certains laissent échapper en passant devant le sanctuaire, en un rapide hommage au Robin des bois. Touchant.

Ce soir, c'est film familial, on découvre tous 'Sur la piste du Marsupilami'. Faut expliquer à Kyra que non, on a pas raté un pays, la Palombie n'existe pas vraiment, mais sinon, on trouve ça assez drôle. Moi, j'aime beaucoup l'insulte suprême, 'hiro de Speculoos', et c'est sympa de repérer immédiatement un coati et que l'européen, Alain Chabat, le prenne pour une loutre... Avec tout ça, désolé papa, j'ai zappé le SMS pour ton anniversaire. Houba houba ?

Jeudi 4

En fait, le gars qui parlait allemand, c'était lui ! Ce matin, il nous laisse déjeuner peinard mais fini par me tomber dessus avant qu'on soit partis. Oriana refuse de sortir faire la traduction. Il m'offre des feuilles, pour la grippe et d'autres pour la toux, et me montre son potager, qui se résume à une dizaine de pots. J'ai du mal à comprendre et il tente plusieurs fois l'allemand. Du coup, je m'y mets aussi, même si la dernière fois que j'ai parlé allemand, ça remonte plus ou moins au bac et c'était pour avoir 5/20... Bref, il m'explique qu'il a veillé toute la nuit sur le cc et qu'il a empêché quelqu'un de nous voler nos pneus, alors si on avait un peu d'argent pour lui manger... Je lui explique que non, on a pas d'argent, et il me dit que ce n’est pas grave, qu'il n'y a pas de problème. Avant de partir, je lui offre un paquet de biscuits, pour le remercier des herbes médicinales.

On arrive à l'embranchement avec la RP 40, la piste qui mène à Carlos Pellegrini, au coeur de la réserve provinciale Esteros del Ibera. Là-bas, point de station essence. Si on prend la piste d'ici, c'est 146 km jusqu'à la ville, puis encore 120 km pour rejoindre Mercedes à la sortie de la réserve, avant de pouvoir faire le plein. L'idée, c'était donc de faire le plein ici, à la station là pour ça. Sauf qu'ils n'ont plus ni diesel ni super. Zut, pourquoi ne l'a-t-on pas fait à Gobernador Virasoro, il y a 40 km ? Du coup, on continue jusqu'à Santo Tome, 24 km, et on revient une fois le réservoir plein.

Déjeuner, lecture d'un chapitre d'Harry Potter et on s'engage sur la piste. Des deux côtés, ceux sont des marécages. Sous nos roues, de la terre rouge, qui a certainement été amenée des régions avoisinantes. On comprend pourquoi la route n'est pas praticable en temps de pluie. Elle doit être submergée très rapidement et former une boue immonde. On croise quelques oiseaux non identifiés sympathiques : un échassier qui ressemble à une cigogne, un beau rapace blanc et noir, des oiseaux à tête rouge, d'autres au ventre bleu ou encore au ventre jaune, et aussi des espèces de poules d'eau, au bec fin et allongé et aux jambes fines et allongées aussi. On tombe même sur un renard gris, qui nous regardait venir au milieu de la route. Au bout d'une heure et demie de route - et seulement 60 km -, il est grand temps de chercher un endroit pour dormir. D'autant que Karine, après cet entrainement intensif pour le prochain rallye des Gazelles, aurait besoin d'un peu de répit. Problème, c'est que ça fait un moment qu'il n'y a que de la piste, sans aucun décrochement ni d'un côté ni de l'autre. Finalement, face à la nuit qui s'approche à grand pas, on s'arrête à la première occasion, sur l'allée d'une hacienda, juste devant leur porche d'entrée cadenassée. Espérons que personne n'aura besoin de sortir ou entrer d'ici à demain matin. Ou que ce ne soit pas le chemin quotidien de leurs vaches (au sol, pas de trace de voiture, mais seulement de vaches et de chevaux...)

Il nous reste un petit quart d'heure avant qu'il ne fasse vraiment nuit : vite, on fait le ménage dans le cc, où tout est recouvert d'une épaisse couche de poussière rouge...

Vendredi 5

9h45 Trois gauchos sur leurs chevaux, avec leur béret sur la tête, contournent le cc et nous souhaitent le bonjour. Ils nous préviennent qu'ils vont bientôt repasser avec leurs bêtes. Va falloir qu'on bouge !

C'est reparti pour la piste, dans la terre meuble ou le sable. A un moment, trois beaux charognards sont juste devant nous. Quand on arrive à leur niveau, on tombe sur un raton-laveur, chopé par une voiture, à quelques mètres de son terrier. Un peu plus tard, on voit encore quelques cigognes et un oiseau type héron mais au ventre jaune. Ici, on compte 350 espèces d'oiseaux, soit la moitié des espèces que compte le pays. Une fois à Pellegrini, on devrait pouvoir trouver un guide sur la faune et la flore. Je vais pouvoir mettre des noms sur tous ces échassiers. Un peu plus tard, c'est un canard à bec vert...

On fait une petite halte pour laisser passer un troupeau de vache, mené par trois gauchos. Coup de bol, on passait juste devant une estancia et ils avaient donc la place de nous contourner. Un peu plus tard, on s'arrête à nouveau pour un martin-pêcheur. Il repart avant que j'ai le temps de le photographier, mais je tombe sur le même modèle en version mini. Des martins-pêcheurs nains, ça existe ? Nouvel arrêt un peu plus loin, Karine a vu un serpent traverser la route. On descend tous observer le petit serpent. Enfin, petit, mais quand même la longueur d'un bras d'enfant. Noir sur le dessus, rouge et gris sur le ventre.

14h30 Décision exceptionnelle : nous avons vu le camping de Carlos Pellegrini, le Ibera, et avons décidé d'y dormir. Côté entrée, avec nos 3,10m de hauteur, on passait tout juste l'arche. Une chance car le camping est super. Il y a 5 emplacements pour cc, et un peu plus pour des tentes. Electricité, eau potable, table, bancs et barbecue à chaque emplacement. Il donne directement sur la lagune et, même à la nuit tombée, on n'est pas envahi par les moustiques. Normalement, la 1ère nuit, c'est 100 par personne de + de 3 ans, et 120 pour notre cc. Là, comme on voulait aussi faire l'excursion en barque (200 par personne), on n’a pas eu à payer la nuit pour Eliott et Kyra.

En attendant que Karine prépare le repas, les plus jeunes ont quelques minutes pour feuilleter le guide Vida y Color prêté par le gars du camping. On y apprend que ce que j'avais pris pour un renard hier, et Karine, qui avait à peine ralenti, avait prise pour un chien, était en fait un loup à crinière. Très très rare. Un peu comme être le premier à attraper un Evoli dans Central Park...

16h A peine le repas terminé que c'est l'heure de la sortie en bateau. La plupart des excursions se font depuis le camping. On récupère deux filles qui logent en ville dans notre barque et on part pour un peu plus de deux heures sur la lagune. Très rapidement, sur les embalsados, les îles végétales flottantes, on voit nos premiers carpinchos. C'est le nom local des cabiais - ou capibaras. Moi qui croyais qu'il n'y en avait qu'au Venezuela. Des mâles, avec leur bosse sur le museau, espèce de glande qui sert à marquer leur territoire. Des femelles, et aussi des petits de 3 mois déjà bien gros. Peu de temps après, on voit les caïmans yacaré overo et même un de l'autre espèce, mais plus rare dans le coin, le yacaré negro. On voit aussi une foultitude d'échassiers et d'oiseaux divers. Notamment des martins-pêcheurs. Dans le coin, il y en a 3 espèces : le moyen, amazon kingfisher, qu’on n’a pas vu ; le grand, ringed kingfisher, qui était là, et le petit, le green kingfisher, qui était là aussi. J'avais pas rêvé hier, il y a bien des grands et des petits martin-pêcheurs, qui se ressemblent énormément. On voit aussi des anhingas, beaucoup de hoco colorado (héron tigré), de grandes aigrettes, des cigognes maguari, des chajas (espèce de gros dindon) ... Et puis on s'apprête à marcher un peu sur une île flottante, quand une des deux nanas s'exclame : un serpent, là dans l'eau. Un anaconda jaune d'environ 3 mètres. Le guide nous explique qu'on est extrêmement chanceux, lui n'en a pas vu depuis plus de deux mois... Kyra s'inquiète de marcher sur l'île flottante et de croiser un yacaré. Faut pas, ça ne mange que des poissons, notamment les palométas, une espèce de piranha. Par contre, si on tombe à l'eau, alors oui, on peut s'inquiéter, parce que les piranhas, eux, ne se priveraient pas pour se faire un petit steak d'humains ! On poursuit notre parcours et on prend le chemin du retour. Un autre guide, sur la seule autre barque sur la lagune en même temps que nous, nous fait des signes. On dirait qu'il mime 'dans sa maison un grand cerf'. Notre guide fait demi-tour et l'autre barque nous rejoint pour nous montrer le chemin : ils avaient repéré un cerf. C'est une femelle 'ciervo de los pantanos' (marsh deer, ou Blastocerus dichotomus). Le plus grand cerf sud-américain, et le meilleur nageur. C'est pour cela qu'on en trouve sur les embalsados. 'Excursion complete', comme le dit notre guide !

Voilà une journée bien remplie, qui se termine après le repas par Twilight 4.1. On avance lentement, mais on va finir par atteindre le bout du tunnel, avec ces Twilight...

Samedi 6

Petite promenade matinale dans le village. Un des plus étonnant que j'ai pu voir. Ici, quelle que soit la direction qu'on prend, on est à plus de 120 km d'une ville ou d'une route asphaltée. Ici, les rues sont en sable, comme l'était la piste sur nos 30 derniers kms. Le village est très étendu, avec entre 10 et 15 quadras dans les deux sens. Les quartiers sont de la même longueur que chez nous en zone pavillonnaire, d'une petite centaine de mètres, sauf qu'on ne compte que 4 maisons et leur grand jardin par quartier. Dans les rues, il y a au moins autant de chevaux qui se promènent en liberté que de chiens. Soit une bonne trentaine. On en voit paitre tranquillement sur la place principale. J'ai aussi croisé deux vaches. Par contre, je n’ai pas vu plus d'une dizaine d'humains. Sur le retour, où je longeais la berge, à environ 100m du camping, j'ai pu saluer un caïman qui faisait la grasse mat'...

On déjeune dehors, c'est quand même plus sympa, mais s'il fait un peu frisquet.

Ensuite, on se rend au poste de garde de la réserve, et on enchaîne les trois parcours pédestres. Le premier, sur des pontons, nous fait traverser un peu de marais. On y retrouve capibaras et caïmans, sur 500m. Le second, dans la forêt et les plaines, sur 1,7 km nous permet de rencontrer un jeune cerf. Un corzuela parda (Mazama gouazoubira) pas du tout craintif, ou trop occupé à manger dans son buisson. On s'approche jusqu'à 2 mètres, Kyra et moi, et quand il se décide à partir, c'est sans se presser. On a donc vu deux des trois espèces de cerf de la région. Petite pause avant le 3ème parcours, on regarde le film projeté à la demande dans les locaux de la réserve. 40 min, en français, sur la vie des gens du coin : les quelques insulaires qui vivent encore sur les îles ou îles flottantes. Il reste encore 7 familles, mais c'est probablement la dernière génération. Les mariscadores, c'est-à-dire les chasseurs. Métiers qui n'existe plus depuis 1983, date de l'interdiction de chasse, lorsque le lieu est devenu réserve provincial. Par décret, les mariscadores qui l'ont souhaité sont alors devenus les premiers gardes-guides de la réserve. Et enfin les gauchos, de plus en plus rares, qui travaillent dans les escars ou estancia. Dans le film, on a assisté à un transport de 150 vaches, avec la traversée de marais et de deux passages nécessitant l'usage de barques. Deux gauchos partent en avant, et nagent avec leur chevaux (du coup, ils montent en slip...), suivi par les vaches et d'autres gauchos qui ferment la marche, en barques. Un truc de dingue. Ici, les gauchos montent pieds nus. On l'avait remarqué la veille, en vrai, mais on s'était demandé si ce n’était pas un caprice de jeune. Mais non, ça se passe vraiment comme ça. Mais vu qu'ils ont souvent les jambes dans l'eau, ça s'explique. Une fois ce documentaire bluffant terminé, on fait le dernier chemin, de 500 m, et comme son nom l'indique, on y repère quelques singes hurleurs. Encore une journée 'Excursion complete' !

En rentrant au camping, on fait un petit détour par le village et on achète le guide 'Ibera, vida y color'. On en profite pour réserver une balade à cheval pour Kyra, Oriana et moi, avec Bruno, un vieux de la veille qui pour nous montrer qu'il assure avec les chevaux et nous prouver son sérieux, nous montre un diplôme : un diplôme de guide officiel de la réserve, obtenu en tant qu'ancien mariscador, en 1983. Il a été l'un des dix premiers guides (maintenant, il y en a 40).

La soirée se passe avec Harry Potter (en film, pour aller jusqu'à notre marque-page du livre) et la nuit se passe en écoutant tomber la pluie. Ça promet pour reprendre la route demain. Normalement, pour Mercedes, c'est plus facile (personne ici n'en revenait qu'on soit venu par le nord), mais avec la pluie, ça peut devenir impossible.

Dimanche 7

Il ne fait pas encore beau, mais la pluie a cessé.

10h, l'heure de la promenade à cheval, avec Bruno l'ex-mariscador, son fils, d'une trentaine d'année, et un couple de touristes de Santa Fe et deux enfants. Finalement non, la femme prend peur avant même qu'on soit sorti du jardin (l'accès à la rue se fait en passant sur des planches). Du coup, un autre gars, ami du premier prend la place de sa femme et nous voilà parti. Dès la sortie de la ville, on se lance dans le marais. Nos chevaux pataugent dans la boue, s'enfoncent dans l'eau et très rapidement, on a les pieds dans l'eau ! Kyra s'en sort parce que ses jambes sont plus petites et qu'elle les tend le plus haut possible. Waouh, quelle aventure ! Ensuite, on traverse un petit bois. Là, Kyra galère un peu à éviter les branches basses et du coup se fait écrabouiller un pied contre un arbre. Le garçon d'une dizaine d'années, lui, se trouve à l'arrêt, parce qu'il a lâché ses rennes. Mais tout le monde ressort finalement sain et sauf. On attaque ensuite la pampa et les herbes hautes. Ça, c'est facile. Et avant de retourner au village, on va jusqu'à un mirador sur la lagune, où on a juste un troupeau de moutons à éviter... Là, Bruno nous parle un peu de ses années de chasse. Il nous explique qu'il n'y a plus vraiment de braconnage, maintenant, parce que les amendes sont sévères et qu'il n'y a plus non plus d'acheteur de cuirs, principal intérêt de la chasse. Il nous parle ensuite des reconversions, dans le tourisme. Lui, il possède 30 chevaux, des 'criollos' (créoles) fait pour résister aussi bien aux grandes chaleurs qu'à l'hiver. Le sien a 14 ans. Ces chevaux ont une espérance de vie d'environ 30 ans, en moyenne. Oriana me dit qu'en France, la moyenne est plutôt à 8 ans... Notre tour se termine. J'essaie d'apprendre à dire merci en guarani, mais je dois renoncer, trop dur à prononcer.

Il est 12h30, il fait à nouveau beau, alors on va reprendre la route, après le repas. Pendant qu'on était parti faire du cheval, Eliott et Karine, munis de notre guide sur la faune, ont fait un safari-photo. Ils ont coché tous les animaux qu'on avait déjà vu dans le coin, et ajouté quelques oiseaux et un papillon monarque à la liste. Franchement, un super camping dans une région idyllique.

Nous voilà sur la route de Mercedes. Les arrêts sont encore fréquents, maintenant que Karine a aussi chopé e virus de photographie d'oiseau. Jusqu'à maintenant, j'étais le seul porteur du virus, attrapé dès notre 1er camping, au Canada, là où on avait vu nos premiers geais moqueurs. Ces arrêts sont pour moi autant d'occasion d'enrager contre notre appareil photo qui n'a plus de stabilisation depuis Cuzco. C'est devenu quasiment impossible d'utiliser tout le potentiel du zoom. Hé, encore un gros animal qui passe devant nous. Dans ces cas-là, moi je crie toujours 'un renard'. Mais non. Ce n'est pas un loup non plus. Un peu bêtement, je tente 'une loutre', mais le jour où les loutres auront des grandes pattes comme ça... Ce qui m'avait fait penser à la loutre, c'est le fait que le pelage était court et semblait lisse. En fait, en procédant logiquement, vu la queue, on en déduit qu'il ne peut s'agir que d'un félin. On regarde dans le guide. Pas de taches, donc pas un ocelot, ni un chat de Geoffroy. A moins que cela ne soit un jeune, mais non, c'était plutôt grand. Pas assez pour être un puma ou un jaguar tout de même. Il nous reste quoi ? Un jaguarundi. Bin ouais, ça ressemble foutrement à un jaguarundi. Alors nous, on n’a pas vu d'ours, de bisons ou de bip-bip (clin d'oeil à Marie et ses gars), mais on a vu un anaconda jaune, un loup à crinière et un jaguarundi :-p !

On croise encore plein d'oiseaux, essentiellement des rapaces noirs avec le bout des ailes et de la queue blancs. Pour la plupart des rapaces, c'est l'inverse. Du coup, il n'y a dans la région que 3 possibilités : le black-chested buzzard-eagle, le great black-hawk et le carancho (caracara). Des caranchos, on a en déjà vus plein, mais toujours au sol. Du coup, impossible de savoir lequel des trois a du blanc aussi sur le bout des ailes, les photos du guide ne montrant pas les oiseaux en vol. La question reste ouverte pour les ornithologues en herbe (pas de carte à gagner, car on sera probablement déjà rentré en France quand on lira la réponse...)

Franchement, je crois que c'est durant ces 3 jours à Esteros del Ibera qu'on a vu le plus d'espèces d'animaux sauvages de tout notre séjour.

20h Je viens de lire un passage de la section 'animaux' du Lonely qui confirme ce que j'ai écrit juste au-dessus : 'les marécages de Esteros del Ibera,] ... [sont l’un des meilleurs endroits du continent pour observer les animaux,] ... [l’endroit est comparable au Pantanal brésilien, en plus intéressant'. Cool, je n'ai plus à regretter de ne pas avoir pu faire le Pantanal alors !

Lundi 8

Hier, nous nous sommes arrêtés au début de l'asphalte, à 40km de Mercedes. Ce matin, alors que nous déjeunions tranquillement sur le bord de la route, un cc français s'est arrêté à côté de nous. C'est ainsi que nous avons fait connaissance avec les 'memepascap.net', une famille avec deux garçons de 4 et 7 ans. Eux commencent leur voyage, pour un an en AmSud. Eliott est aux anges, il a pu échanger des 'J'aime lire' contre des histoires de Pokémons. On fait le compte, après qu'ils nous aient demandé si on avait rencontré beaucoup d'autres familles itinérantes. Ils sont les 7èmes avec des enfants.

Arrivés à Mercedes, on remplit le frigo et on refait un stock d'eau en bouteille (à Pellegrini, on arrivait en fin de course et l'eau - potable - du robinet n'avait franchement pas bon goût), puis on va manger dans le resto recommandé par le Lonely, le Sal y Pimientos (Le Routard est toujours aux abonnés absents dans le coin), mais il n'avait rien d'exceptionnel. Pourtant, beaucoup de touristes argentins s'y trouvaient, sensément pour déguster de la bonne viande asado. Au final, c'était la pizza d'Eliott la meilleure. Et copieuse et pas chère en plus.

On trouve ensuite une lavanderia où on discute le prix avec le gars (c'est à la pièce et il compte aussi pour une pièce les paires de chaussettes et petites culottes). On se met d'accord mais on lui explique que c'est quand même beaucoup moins cher en France. Il nous dit que les allemands viennent chez lui et qu'ils trouvent que c'est bon. Il ne sait pas que les Allemands sont sensés pouvoir toujours payer plus que les autres ? On lui donne le prix en France et il a du mal à nous croire. Nous voilà dans une grande discussion sur la durée d'une lessive ici et ailleurs. C'est vrai qu'ici, un cycle dure 1h30... On veut lui dire que c'est vrai, qu'aux states, c'est encore moins cher qu'en France, mais que les cycles ne durent que 20-30 min, et que ça lave rarement bien. Mais à peine a-t-on prononcé le mot 'États-Unis' qu'il se marre et dit 'ah ah ah (un peu avec la voix de Hagrid, dans HP), mais ici, on est à Mercedes, on vit avec les chevaux (qu'il nous montre sur le cadre derrière lui), on n'est pas aux Etats-Unis, ah ah ah'. Ok, les gringos ne sont pas les gens les plus respectés ici !

Une fois l'épisode lessive clos, on quitte la ville de quelques kilomètres, pour nous rendre au sanctuaire de Gauchito Antonio Gil. C'est ici que se trouve la tombe présumée de l'icône. Tout autour, une bonne quinzaine d'échoppes qui vendent des goodies associés. Tous les jours, à toutes heures, des gens y viennent en pèlerinage. On fait comme tout le monde, on achète 3 bougies, rouges bien sûr. Partout des plaques de remerciements. On croise surtout des motards, des camionneurs, policiers, pompiers. Tous ceux qui passent leur temps sur la route. Karine achète un petit ruban 'Gauchito Gil protere mi camioneta' et moi un autocollant du Jésus-Robin des bois.

Voilà, la nuit tombe déjà, alors on retourne à l'entrée de la ville, où il y a un camping municipal gratuit (l'emplacement est ok, mais on y évitera les toilettes et les douches...)

Ce soir, c'est la fin du premier tome d'Harry Potter !

Mardi 9

Amusant, ce camping municipal de Mercedes qui sert principalement de lieu de barbec pour les locaux et de terrain d'échauffement pour l'équipe de foot. Ce matin, Eliott et Kyra étaient habillés de bonne heure. Ils avaient entendu hier soir qu'on pouvait faire un feu sur les emplacements pour les barbecues. Du coup, on a déjeuné dehors des tartines grillées. Puis, après avoir pris la pause devant le cc avec quelques footballeurs, nous sommes allés rechercher notre linge à la lavanderia et le gars en a profité pour visiter notre cc. Ensuite, nous avons squatté longtemps dans le cc, en stationnement le long de la route, en face de l'office du tourisme, en attendant que le wifi gratuit veuille bien fonctionner un peu.

Ensuite, nous avons fait environ 60 km, jusqu'à Curuzu Cuatia. Enfin, on s'est arrêté 7 km avant la ville, devant l'entrée d'une estancia, mais je ne connais pas son nom et je trouvais celui de la ville trop mignon. Alors pour 7 km, on va faire comme si.

Mercredi 10

14h45 Les belles routes à deux voies nous réussissent moins que la piste. Un caillou projeté par un camion et 5 minutes plus tard, une belle fissure de 30 cm sur le pare-brise (côté copilote). Reste à voir si on trouve rapidement où faire réparer... On s'arrête à Concordia et on tombe rapidement sur un concessionnaire Fiat, par hasard, et il nous envoie 300m plus loin chez un gars qui fait ça. Rdv pris pour le lendemain, 11h, pour un rafistolage qui devrait stopper la fissure. Puisqu'on est là, on en profite pour faire des courses au grand Carrefour juste à côté. Pour ceux qui suivent le cours de la bourse des goodies, le prix des figurines SW ici est de 22€. Puis, on cherche un endroit où dormir. On avait repéré 2 ou 3 options à l'entrée de la ville, mais maintenant qu'il fait nuit, c'est moins évident. On finit quand même par trouver, avec tables de picnic et barbecue. Un petit repas vite fait et on attaque le second chapitre d'Harry Potter et la chambre des secrets.

Jeudi 11

Ça y est, pour 300$ar (18€), la fissure est colmatée. C'est le premier truc pas cher qu'on trouve en Argentine. On croise les doigts pour que ça tienne. Heureusement qu'on avait le ruban d'El Gauchito accroché au rétro, sinon, j'imagine que le pare-brise aurait volé en éclats ! Pendant la réparation, on s'est promené dans le Carrefour et on a squatté la station YPF pour son wifi (très pourri d'ailleurs, mais j'ai quand même appris que vous étiez maintenant 500 à suivre nos aventures sur FB. Cool !)

Arrêt à Régionales Maria, un magasin-entrepôt le long de la nationale, qui se fait de la pub depuis plus de 100 km !!! C'est une sorte de coopération agricole-pêche-chasse. Ici, on trouve des conserves (entre autres) de tout : carpincho, yakaré, tatou, cerf, nandou, buffle, lama... A priori, tous ces animaux sont autorisés à la chasse dans certaines régions, comme Corrientes. Nous, on s'est contenté d'acheter un saucisson de capibara...

Nuit à Gualeguaycho, sur une grande station Shell, avec un wifi du tonnerre. Lecture du chapitre 3 d'HP2.

Vendredi 12

Après s'être couché vers 1h30 (on a profité du wifi), on a passé la journée à la station : prendre une incroyable douche (mieux qu'une douche, il s'agissait d'une salle de bain privée, le grand luxe), faire quelques parties de jeux de société et profiter encore du wifi. Maintenant, il est 17h et on s'apprête à partir ! En même temps, le cargo prend un peu plus de retard chaque jour. Pour l'instant, il est annoncé au 25 (9 jours de retard). Karine a déjà dû annoncer à sa directrice qu'elle ne reprendrait pas à la date prévue et qu'elle ne serait pas à la formation où elle l'avait inscrite...

20h La route était bonne, Karine a préféré rouler un peu de nuit pour arriver à San Antonio de Areco, où un s'est fié à ioverlander pour un petit coin tranquille en bord de rivière (merci 'laviedevant-leskilometresderriere' pour ce spot).

Demain, on ira à la pêche aux infos voir s'il n'y aurait pas une petite fiesta gaucho dans le coin. Car Areco, c'est une petite ville coloniale de 20 000 habitants, mais c'est aussi la ville des grands rassemblements gauchos. Bon, de nuit, c'était pas flagrant.

Samedi 13

Le 'Dia de la Tradicion', fête de début novembre qui comme son nom ne l'indique pas dure 15 jours, la ville doit être géniale. Mais en attendant, c'est juste une ville où l'on peut flâner ou bronzer sur les berges de la rivière. On peut y faire des balades à cheval de 15, 30, 45 ou 60 min, autour de la ville. Celle d'une heure sont à 200$AR, soit le même prix que celle de 2h dans la pampa de Pelligrini. Deux fois plus cher en ville que dans la pampa de Esteros del Ibera ? Cherchez l'erreur. Quant aux estancias, elles ne sont pas vraiment accessibles : tout est fait pour passer par le téléphone ou internet, pour y dormir ou y manger. Et à priori, pas de fête ou spectacle de prévu. Du coup, on fera probablement comme le Routard le disait, on cherchera une agence à Buenos Aires et on prendre le bus de touristes pour aller assister à un spectacle (qui, si ça se trouve, aura lieu ici. C'est d'un ridicule...)

On est quand même allé au Musée Gauchesco Ricardo Güiraldes. Pas de quoi faire un détour, mais pas si mal quand même. On s'y rend en traversant une réplique d'un ranch du XVIIIème, avec une pulperie et un pigeonnier (les pigeons était une source de nourriture assurée...). Une partie du musée est consacré à Güiraldes et son oeuvre (C'est notamment l'auteur de Don Secundo Sombra, un roman culte). L'autre partie est dédiée à l'histoire des gauchos, et aux artisans du cuir. Y est entre autre exposé le drapeau du Dia de la Tradicion, qu'on ressort tous les 10 novembre.

Pas une journée renversante, mais on a aussi joué à Saboteur et à Coloreto, où on s'est fait laminer par Kyra. Un peu de devoirs et de lecture d'Harry.

Pour ce soir, on va redormir au même endroit (qui s'est avéré étonnamment calme pour un vendredi soir) et normalement, demain, c'est Buenos Aires. D'ailleurs, on n'y a pas trouvé grand-chose à faire qui nous branche. Karine voudrait y voir des danseurs de tango (normalement, en Aout, il y a le Mondial du Tango... à creuser s'y on est dans les dates), mais à part ça...

Ce soir, comme hier, c'est concert de grenouilles à l'heure du coucher.

Dimanche 14 - Arrivée à Buenos Aires

Comme quoi les enfants regardent quand même un peu le paysage : en allant à B-A, Kyra lance l'alerte. Un McDo ! On n’avait pas spécialement besoin d'un McDo, mais ça avait l'air de lui tenir à coeur... Après qu'elle eut exploré chaque parcelle de l'aire de jeu, on a pu repartir. On a traversé la partie nord de B-A, par l'autoroute, sans aucun ralentissement, et le premier point ioverlander qu'on a tenté s'avère exceptionnel. Incroyable que jusque-là, une seule personne l'avait commenté. C'est juste derrière le Planétarium, sur le parking surveillé du Tennis Club. Les gardiens nous ont vu arriver et nous ont immédiatement montré la place qu'ils ont l'habitude de laisser aux voyageurs. On peut y dormir et laisser notre cc durant la journée. Le rêve !

Ce soir, c'est encore soirée Oriana / Karine, avec au programme 'Ma vie en l'air'. En fait, j'ai regardé et c'était plutôt pas mal !

Sinon, vers 1h-2h de mat, on a eu le droit au réveil des Portenos. Pas vraiment gênant car Karine et moi étions en train de trier des photos et les enfants ne se sont pas réveillés. Mais ce n’est donc pas une légende urbaine : ils se couchent puis se lèvent pour aller en 'soirée' à partir de 2h du mat ! En même temps, c'est l'heure où sont donnés les cours de tango. Encore une bonne raison de ne pas aimer danser moi je dis !

Lundi 15 Commémoration de la mort de San Martin

Journée en dent de scie, parce que c'est férié et qu'il y a plein de trucs fermés, mais aussi parce que c'est un jour spécial donc avec ses côtés sympas.

On quitte notre cc et on traverse les différents parcs du coin. Les rues sont piétonnes pour la journée, tous les portenos sont là pour footing, roller ou pause maté dans l'herbe. On prend le métro place d'Italie, après avoir acheté la carte magnétique dans un 'kiosco' (épicerie buraliste). Le métro est nickel et les stations jolies. Place d'Italie, il y a même une mosaïque de la mission de San Ignacio Mini.

On fait un premier arrêt pour l'office du tourisme, mais pas de bol, c'est fermé. On reprend donc le métro (heureusement, il ne coute que 30 centimes par personne) pour la Plaza de Mayo, où se trouve le Palais du Gouverneur. On l'appelle aussi la Casa Rosada, en raison de sa couleur qui est le résultat d'une couche de peinture rouge (pour faire plaisir aux Fédéralistes) et d'une autre bleue (pour les Unitaristes). La place est aussi le lieu de toutes les contestations, comme en témoigne les divers restes de taggage. C'est aussi qu'ont lieu les célèbres rassemblements des 'Mères de la place de Mai'. Comme c'est jour férié, on a le droit de visiter le palais, ce qu'on ne fait pas, mais on reste un long moment au pied du drapeau. C'est un peu comme à La Paz, cette partie de la place est cerclée de barrières et de CRS et l'entrée est filtrée. Ça y est, comme toutes les deux heures, la garde est relevée. On suit les trois gardes qui quittent le palais, patientent au passage piéton en attendant le feu vert, traversent, longent la place et... entrent dans la cathédrale. On les suit toujours et là, dans une alcôve de la cathédrale où se trouve le Mausolée du Général San Martin, les deux gardes qui surveillent la tombe sont relayés (à quoi sert le 3ème garde qui fait l'aller-retour ?). Nous voilà, le jour de la commémoration de la mort de 'Père de la patrie' devant son mausolée. Vous saviez qu'un des principaux acteurs de l'Indépendance de l'Argentine, libérateur du Chili et du Pérou était mort à Boulogne-sur-Mer, où lassé des luttes internes entre unitaristes et fédéralistes, il s'était exilé (on y trouve d'ailleurs un musée qui lui est consacré) ?

Puisqu'on est dans le coin, on va jusqu'à la salle Piazzolla, où on voudrait voir un spectacle de tango. Bon, c'est fermé demain, les enfants seront trop fatigués pour ce soir, alors on planifie ça pour mercredi. Côté budget, ça entre dans le sponsoring de Monmix ! Ensuite, je tente de changer mes guaranis du Paraguay dans le quartier des banques, mais tout est fermé. Au Blue Market, ça le fait pas. D'abord, ils hallucinent de voir des guaranis (ils pensaient que j'avais dit 'Paraguay' à la place de 'Uruguay'), ensuite, ils m'en donnent deux fois moins que leur valeur. Je crois que je vais attendre la France et le Comptoir des Tuileries, où ils prennent une marge que de 25 à 30 %... (je vous rassure, je n’en ai pas des millions. Enfin, si, mais des millions de guaranis, alors ça va !)

On ne sait pas trop quoi faire, mais il y a un genre de salon de thé. Abuela Goya, à priori c'est une chaine. Mais c'est très bon ! Vrai café et bonnes parts de gâteau !

Ensuite, on a du bol, le petit centre d'info touristique est ouvert. Ils nous donnent l'adresse exacte pour le passage en Uruguay via le ferry (faut encore qu'on y aille pour vérifier les prix, mais vu d'internet, ça semble tellement cher qu'on fera probablement le grand tour par les terres), le bus à prendre pour aller à la Boca ('mais vous n'irez pas après 17h, hein ?' s'inquiète le guide. Non, on sait, ça craint encore un peu là-bas...) et où aller chercher des coupons pour le Mondial du Tango.

Avec toutes ces petites occupations pour passer le temps, il est presque 18h, heure du coucher du drapeau. Cette fois, plus question d'aller de l'autre côté des grilles anti-manif. Ça doit être systématique fermé justement pour que les huit gardes puissent évoluer librement. De notre côté de barrières, il y a quelques manifestants qui réclame la vérité sur les condamnés paraguayens. Voilà, fin des clairons, drapeau plié, on peut rentrer.

Après le métro, on retrouve nos quartiers avec les infatigables rollermen et joggers.

Un peu d'internet (où on apprend que le Mondial du Tango, c'est du 18 au 31, donc trop tard pour nous) et au lit direct pour moi, juste après une aspirine 1000, la migraine menaçant sérieusement. Zut, j'ai raté un chapitre d'Harry Potter !

Mardi 16

Le coin où on a dormi, ces deux dernières nuits, c'est le Parque Palermo. 3 bonhommes Routard. On comprend, c'est un super endroit pour se détendre. On dit merci au paysagiste français Carlos Thays. Aujourd'hui, on prend le taxi direction la Boca et on se fait déposer devant la boite à bonbons... euh, la Bombonera, le stade mythique d'Argentine et de l'équipe Boca Juniors (mythique aussi). Ensuite, c'est direction le Caminito, à deux pas, avec ses façades en tôles ondulées de toutes les couleurs. Un quartier très populaire qui garde - artificiellement - l'influence des premiers immigrants italiens, un quartier très vivant et où évoluent de nombreux artistes. Bien sûr, l'essentiel de l'ambiance est fabriqué pour les touristes (jusqu'aux tôles ondulées fixées sur les murs en briques), mais la magie bohème opère, on aime ! (Mais je conseille malgré tout d'aller faire un tour sur Le Petit Hergé... pour démystifier le coin. Par ailleurs, c'est LE site à parcourir pour visiter Buenos Aires. Pour des visites guidées, faut pas hésiter, c'est apparemment le gars qu'il vous faut !). On y mange une parrilla, mais une fois de plus, on préfère nos barbecs de la maison... Et puis c'est déjà l'heure de rentrer, alors on prend le bus (le quartier n'est pas desservi par le métro). Le trajet, qui traverse la ville d'est en ouest est long, très long. Mais avant de clore le chapitre Boca, petit conseil pour ceux qui voudrait faire un trip 'fiesta gaucho' (nous on a renoncé), c'est dans ce quartier qu'il faut réserver : 2 fois moins cher que les prix annoncés par le Routard...

Côté activité du soir, on est dans un grand trip Harry Potter (merci les cousins à Orlando d'avoir relancé le sujet) et c'est donc un chapitre de plus.

Mercredi 17

Aujourd'hui, c'est marche à pied, jusqu'au célèbre cimetière de Recoleta. Son architecture est encore le fruit d'un architecte français. Si on considère les mausolées comme les maisons des morts, il s'agit vraiment d'un petit village, avec ses rues, ses ruelles et ses petites places. Mais ça reste super austère, car seules les familles riches et célèbres peuvent y loger, et elles doivent toutes avoir un égo démesuré et rivalisent dans la taille, le marbre, les statues et le blingbling morbide de leur mausolée. Bref, c'est plutôt moche et froid. Mais je rejoins Oriana, qui comme Karine, a détesté mais dit 'fallait quand même voir ça'. Moi, ça m'a donné envie de retourner faire un tour au Père Lachaise, à titre de comparaison. Moi, j'aurais bien aimé aller aussi au Cimetière de Chacarita, qui reste dans l'ombre de celui-ci, bien qu'il soit un des plus grand du monde. Il paraît que c'est 'un lieu de repos, de méditation'. Et en plus, s'y trouve la tombe de Carlos Gardel, le roi du tango, avec toujours quelqu'un pour laisser une cigarette allumée dans la main de sa statue. Un peu le Jim Morrison du coin. Mais voilà, la jauge visite de cimetière est passée dans le rouge. On marche encore un peu vers un bouiboui d'empanadas recommandé par le Routard (La cocina, près de la station de métro Pueyrredón), on prend le métro pour place d’Italie, où on s'installe dans un parc pour manger. Ah là oui ! Très bonnes empanadas !

On rentre ensuite au cc, où on s'occupe jusqu'en fin d'aprèm, où on repart jusqu'au métro pour le centre-ville. C'est soirée classe au Piazzolla, pour le spectacle de tango. Petit cocktail et show captivant : danse, chant et orchestre seul. Côté danse, le spectacle faire le tour des différents types de tango, en duo, trio etc... Côté chant, moi j'ai trouvé ça plutôt moyen. Côté orchestre c'était super : il y a des passages où ils sont les seuls sur la scène : un pianiste, un violon, une contrebasse et deux accordéons, et ça le fait !

Pour le retour, 23h30 plus de métro, alors c'est taxi.

Jeudi 18

Perso, je suis malade, alors la visite de la réserve écologique de Costarena Sur, formée sur le fleuve sur les décombres des démolitions de la ville, je la sens pas trop. J'utilise mon joker pour un départ de B-A aujourd'hui, avec recherche active d'un endroit pour vider les toilettes... On n’est pas retourné voir les prix du ferry, on sait que c'est très cher, et comme on a le temps, on décide de repartir sur Gualeguaychu où passer la frontière avec l'Uruguay par la route. Avant de partir, on profite quand même du wifi pour jeter un coup d'oeil sur nos billets d'avion. Aie ! Plus rien à 600 € pp, on est maintenant dans les 1200-1800 €. La claque.

Après avoir passé une heure à tourner en rond en ville (l'accès à l'autoroute dans le coin ne peut se faire qu'avec le pass.…) on décolle enfin.

On repasse par Zárate, puis l'immense pont, les marécages, le paquebot énorme échoué on sait pas comment dans un énorme marais et on file tout droit vers le nord.

On s'arrête quand même quand on passe devant un magasin Carrefour. Dans les rayons, un gars nous demande si c'est à nous le cc dehors. Lui, un local, il a fait la France avec le sien (et a eu une amende de 43 €, comme quoi, c'est partout...)

Sur la route, on fait notre bilan de B-A. Elle mérite le nom de ville qui ne dort jamais. A part ça, c'est un petit bout d'Europe en AmSud. Pour nous qui ne sommes pas très ville, rien d'exceptionnel. On trouve les quartiers parisiens beaucoup plus riches et variés !

On arrive pour la nuit à la station Shell, la même qu'il y a une semaine, avec ses douches et son wifi. Le staff nous reconnaît, c'est plutôt sympa.

Vendredi 19

On remonte nos manches et c'est parti pour la recherche de billets d'avion. Après réeffacage de cookies sur l'ordi, pour réaligner les prix, on arrive à un tarif de 1100 € pp, mais au moment de valider, c'est la misère, on ne reçoit pas le SMS sur le tel de Karine et la transaction est refusée. On recommence, on vérifie nos plafonds... Rien à faire. Je vais chercher mon tel (rangé depuis le début du voyage !) et on change de carte Visa. Toujours pas. On appelle le centre CB de notre banque, mais c'est le sketch du numéro automatique qui ne capte qu'un numéro sur 2 quand il faut faire des choix. On envoie un mail à notre conseiller (BNPP), on prévient la famille pour d'éventuelles actions sur place et on laisse tomber pour la journée. Plus d'une heure après nos tentatives, je reçois un SMS avec le code... Mais Karine, toujours rien. Et là, révélation, on longe la frontière depuis un bon moment. Le dernier message de Free sur le tel de Karine, qui date de quelques jours, devait être 'Free vous accompagne en Uruguay', sauf qu’on n’y est pas encore allé ! Probablement des SMS qui se perdent en route...

Au final, vu l'heure, on ne va pas passer la frontière aujourd'hui. C'est donc une première, on aura passé deux nuits et une journée entière dans une station essence !

Pour se remonter le moral, fin du T2 de HP !

Samedi 20

Réveil à 4h30 pour être dans les créneaux horaires français, mais pas de réponse de la BNPP. Quelques heures plus tard, message des parents de Karine, qui se sont rendus à l'agence : c'est bon, c'est réglé, on va pouvoir payer avec un code autre que le message SMS. On tente... et c'est un échec, nouveau refus de la banque.

Tant, pis, on verra en Uruguay.

Vers 14h, on passe la frontière. Le dénouement dans un prochain épisode !


Le reste du récit (avant / après) :

Carnets de voyage
(avant et après)
Les étapes du road trip
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