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Barichara

Un village coup de coeur, pour sa beauté, sa tranquilité et pour la petite rando jusqu'à Guane, par le camino real.

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Visité le 16/04/2016 - Mis à jour le 07/06/2020 

Barichara, le plus charmant des villages coloniaux

Barichara a la réputation d'être le plus beau village de Colombie, un titre qu'il a obtenu dès 1975. En 1978, son centre historique est déclaré monument national. Barichara fait aussi parti des 17 'villages du patrimoine de Colombie' (liste du Ministère du tourisme, 'Pueblos Patrimonio de Colombia').

Ce qualificatif envié, Barichara le doit à ses rues pavées et à ses maisons d'architecture coloniale très bien préservées, aux murs blanchis à la chaux.

Mais ce n'est pas son seul atout : en guanais, le dialecte local, son nom signifie 'lieu de repos' et c'est vrai que le village semble vivre au ralenti, loin de toute agitation. Je me souviens d'ailleurs m'être fait cette réflexion, en descendant une de ses rues pavées : 'waouh, si les rues n'étaient pas si pentues, ça aurait été le village idéal pour y passer ma retraite'.

L'architecture de Barichara

Ce qui frappe en premier lieu, ce sont ses rues pavées, en pente raide pour la plupart, qui forme un quadrillage. Attention, on ne parle pas ici des petits pavés du nord de la France, ici, les pavés font entre 30 cm et un mètre de côté !

Et quand elles ne sont pas pavées, les rues sont en terre. L'asphalte s'arrête aux portes du village.

La seconde caractéristique, ce sont ses maisons coloniales, aux murs blanchis à la chaux. Le pisé qui se cache derrière la chaux n'est d'ailleurs pas constitué d'un mélange de paille et de terre, mais de bahareque : de longs roseaux qui soutiennent le pisé. Il s'agit là d'une technique utilisée depuis plusieurs siècles dans la région.

On remarquera aussi l'absence de vitre aux fenêtres qui s'explique par la douceur du climat sec de Barichara. Les températures dans l'année, ne descendent que rarement sous les 16°C et ne dépassent jamais les 28°C.

Enfin, on ne peut éviter sa cathédrale, au toit et aux murs jaune orangé, comme le toit des maisons et les murs du cimetière.

L'histoire de Barichara

La première pierre de ce qui deviendra Barichara a des origines divines. En effet, tout commence lorsqu'un berger découvre sur les lieux ce qui ressemble au visage de la Vierge inscrit dans une pierre. Les locaux en font très vite un lieu d’adoration et construisent une petite chapelle autour de la pierre.

Plus tard, en 1702, un capitaine de l’armée espagnole est à l'origine des premières habitations. Le temps passe et la chapelle devient une église, et l'église se fait cathédrale. La paroisse, qui date de 1751 s’appelait d'abord Vare-Florence, puis Vara-Echada et enfin Barichara, et donne ainsi son nom au village.

La Cathédrale de l'Immaculée Conception, devant la place principale, possède deux hautes tours. A l'intérieur, on peut observer son plafond constitué de bois et de bambous. Elle possède 10 colonnes de 5m haut.

La randonnée du Camino Real

Il existe plusieurs camino real dans les alentours, mais la principale voie pavée de l'ère précolombienne, créé par le peuple guane, est celle qui relie le village éponyme à Barichara.

Nous voici sur les hauteurs de Barichara, près à suivre le petit chemin, pavé de pierres, qu'on n'emprunte qu'à pied ou à dos d'âne, et qui mène à Guane en passant par les montagnes et les prés, le tout en 5,5 kms. Munis de nos chaussures de compét et après une longue séance de crémage, on se met en route. Ca nous prendra 3 heures, pauses comprises. On aura croisé deux fois la route pour voiture (tout à fait praticable, goudronnée) et beaucoup souffert de la soif, partis avec seulement 2 litres parce que le temps était limite, mais finalement surpris par l'arrivée subite d'un soleil radieux. N'empêche, cette mini-rando était vraiment géniale : des paysages très variés, de très belles vues et même une géocache en plein milieu.

Une fois à Guane, après s'être réhydraté à coup de chicha et de sabaron, nous prenons le dernier bus, aux innombrables arrêts, pour rentrer à Barichara.

Guane, l'autre village colonial, presque aussi charmant

'Capitale' du peuple indien guane, ce village au fond de la vallée a été découvert en 1540 - bien plus tôt que Barichara - par l'espagnol Martín Galeano.

Il s'est ensuite lui aussi développé dans le style colonial tout en restant un modeste village de 100 habitants !

On peut notamment y visiter un petit musée archéologique. Il comprend des fossiles datant de 60 millions d’années ainsi qu’une princesse momifiée. Grace à la visite, guidée, on peut en apprendre un peu plus sur le peuple guane, comme leur curieuse habitude de déformer la boite crânienne des nouveau-nés en la resserrant à l'aide de divers outils, pour mieux effrayer les ennemis...

A voir aussi, son église Santa Lucía.

D'autres 'chemins royaux' quittent aussi le village et mènent à divers endroits de la campagne environnante.

La Fabrique de papier de fique (Fundación San Lorenzo)

Une dizaine de femmes y travaillent, pour faire le papier et surtout pour confectionner de nombreux objets souvenirs à base de papier.

L'une d'entre elle nous montre les différentes étapes de fabrication, pendant environ une demi-heure. Ici, on fait du papier avec la fibre du fique et celle de l'ananas (la plante, pas le fruit).

En cours accéléré, ça donne : récupération de la fibre, lavage, cuisson, lavage, filtre, fermentation, dilution et tamis où se dépose la future feuille de papier, démoulage, presse et séchage. Et voilà, une feuille de papier !

Dans la vraie vie, il se passe plusieurs jours pour l'ensemble des étapes que je décris un peu plus dans mon carnet de voyage.

Les spécialités culinaires de la région :

  • Les fourmis géantes à grignoter. Les 'hormigas culonas' sont un des symboles de Barichara, et on en trouve de nombreuses représentations sculptées et accrochées aux murs des maisons. Ici elles se mangent surtout grillées et salées. Une tradition qui perdure depuis l'époque pré-hispanique des indiens Guane... Et pourtant, j'ai réussi à passer à côté et louper l'occasion d'y gouter nature (je me suis rattrapé plus tard à Puyo, dans la jungle amazonienne, avec les fourmis citriques). Si quelqu'un veut bien m'en ramener, il parait qu'on en trouve dans de petites boites dans les épiceries locales.
  • Les 'hormigas culonas' cuisinées. Les fourmis à gros cul se mangent aussi cuisinées. C'est dans le restaurant de l'école d'art et d'artisanat, lui-même celui d'une école de cuisine que j'aurais l'occasion de gouter un steak de chèvre à la sauce d'un émincé de fourmis. Au final, pour ceux qui connaissent déjà le steak de chèvre, c'est juste une sauce en plus, qui ressemble beaucoup à la sauce au poivre et champignons. La cuisine du restaurant est par ailleurs très bonne, mais reste très proche de la cuisine européenne, en dehors de deux ou trois plats régionaux.
  • le cabro pepitoria : de la chèvre servie avec du riz mélangé au sang et aux viscères de l'animal. Le plat, gouté à La Casona, est bon, mais le restaurant sensé être pas cher mais qui ne l'est pas tant que ça, reste moyen. Ses viandes notamment sont un peu sèches. Une fois de plus se rappelle à nous une règle d'or qu'on a trop souvent tendance à oublier : on mange bien mieux dans les restos de routier que dans les restaurants de lieu touristique... N'en déplaise aux spécialités
  • la chicha qu'on trouve à tous les coins de rue de Guane. Un alcool léger à base de maïs fermenté. Une recette ancestrale des indiens du coin, dont rien que l'odeur donnait envie de vomir à certains d'entre nous, mais dont je me suis délecté. Et pour faire bonne mesure, la seconde spécialité alcoolisée du coin, le sabaron ! Une liqueur à base de lait de chèvre fermentée et d'aguardiente. On a goûté à la pèche, à l'ananas, 'traditionnel' et on en a acheté un plein baril - non, je m'enflamme, une petite bouteille - de sabaron whisky.

Encore plein d'autres choses à voir à Barichara

  • la maison du président Aquileo Parra
  • la maison de la culture Emilio Pradilla González
  • le 'Puente Grande', l’un des cinq (petits) ponts en pierre les plus reconnus du pays, sur le chemin entre Guane et Barichara
  • les miradors sur les hauteurs du village, avec le Salto del Mico, qui commence à être prisé pour les photos du canyon ou encore le point de vue de la chapelle de Santa Barbara.



    Nous on s'était posé en haut du village, avec une vue incroyable sur la vallée. En terme de vue, probablement notre meilleur bivouac !



  • la Casa de la Cultura Emiliano Pradilla Gonzalez, un tout petit musée sur la culture locale
  • divers ateliers d'artisanat. Tourisme oblige, de nombreux ateliers ont vu le jour à Barichara. Outre celui de fabrication de papier, on peut aussi visiter ceux de plusieurs tailleurs de pierres, une confection de cigares, des ateliers de tissus et de broderie de fibre, et plusieurs ateliers de fabrication de céramiques
  • et enfin le cimetière, juste magnifique... à ce qu'il paraît, parce qu'à mon grand regret, nous n'y sommes pas allés.

Poursuivre la visite de la région de Santander

  • Si vous avez aimé Barichara et Guane, vous aimerez probablement aussi deux autres villages coloniaux de la région de Santander : Giron près de Bucaramanga et Curiti à 30 km d'ici
  • Le canyon du Chicamocha, entre San Gil et Bucaramanga : 2 km de profondeur, soit 30% de plus que le Grand Canyon aux USA !
  • Et non loin, San Gil, capitale du sport extrême (rafting, canoë, parapente...)
  • Un tout petit peu plus au sud, à Paramo, il est possible de suivre la rivière Las gachas et de faire de la spéléo dans la Cueva del Indio, après avoir rejoint la grotte à l'aide d'une tyrolienne de 80 m.

Quelques extraits de mon carnet de voyage

...Avant de quitter l'atelier [de fabrication de papier], on a visité leur jardin, avec une tonne de plantes pouvant servir à faire du papier. De la marijuana par exemple !

...On se rabat donc sur le café à côté de l'église (pour la 3ème fois en 3 jours), les enfants y prennent des fraises à la crème, Karine un cocktail café froid super bon et moi un double expresso super bon aussi. Je crois que le café s'appelle la Casona de Tonita. Un bon endroit pour se détendre en terrasse. D'ailleurs, les locaux ne s'y trompent pas. C'est d'abord les jeunes qui s'y retrouvent, après avoir récupéré leurs enfants à l'école, puis c'est l'heure des retraités, j'imagine avant que ne sonne la messe de 18h.

...Moi, je vais quand même chercher la géocache, mais je rentre bredouille, quand le soir tombe. Elle était située le long d'un ravin où plusieurs couples s'adonnaient à des séances de selfies, et la recherche était un peu trop périlleuse. Mais j'aurai moi aussi pu faire de belles photos.

...Tiens, un camion poubelle. C'est un objet suffisamment rare pour mériter d'être signalé. Barichara dispose de son propre service de ramassage des ordures. Municipal et qui se tape toutes rues pavés et non pavés, celles qui montent et celles qui descendent. Bravo !

...Barichara, c'est vraiment un village agréable. Un village où l'on se dit qu'on achèterait bien une petite maisonnette pour y passer sa retraite... A condition d'avoir ses petits-enfants pas loin, pour nous amener à manger à domicile, parce qu'il y a des côtes qu'on ne monte plus, passé un certain âge. Ou alors, une maison sur la place principale ? Barichara m'évoque un petit village de Corse, sauf que je me goure peut-être complètement vu que je ne suis jamais allé en Corse...

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Colombie - Barichara


Colombie - Camino real de Barichara à Guane

De Barichara à Guane

Colombie - Guane


Colombie - Taller de fique de Barichara

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