Cet article est constitué d'extraits de mes carnets de route. Je l'ai écrit avec pour double objectif d'aider les futurs voyageurs véhiculés (un peu) et de dédramatiser ces moments, souvent vécus avec appréhension mais qui se révèlent au final une source de souvenirs croustillants (beaucoup).
Petit prologue pratique
Pour avoir des informations détaillées et récentes sur les procédures de passage de frontière, je vous conseille de consulter l'appli ioverlander, où les POI correspondants aux postes de frontière sont toujours très bien commentés par les voyageurs.
CANADA -> USA (Niagara Falls)
18h30. Le douanier est dégoutté de voir que nous avons un véhicule français. Il en fait le tour et demande s'il y a une porte d'accès à l'intérieur. Il jette vite fait un coup d'oeil et nous demande de nous garer, pour la suite des formalités, à faire plus loin dans un bureau.
Le gars qui s'occupe alors de nous est super cool. Après une prise de photo et des 10 empreintes pour les adultes, c'est au tour de notre plus jeune fille, 6 ans. Pas de photo pour elle, pas d'empreinte non plus, mais il lui demande de mettre elle-même le tampon sur son passeport ! Après un essai sur un brouillon, elle s'en acquitte avec succès. Verdict du douanier : perfect ! Idem pour notre fils qui piaffe d'impatience. Perfect ! Au tour de notre ainée : perfect !
30$ à régler et c'est bon, on peut y aller. Oriana, notre ainée, est quand même dég, le fromage serait passé les doigts dans le nez (on en a juste gardé deux minuscules bouts bien cachés).
On tourne un peu en rond à Niagara city, notamment pour changer nos dollars canadiens, et on évite de peu le repassage de la frontière par erreur. Demi-tour en mode wrong way juste avant d'avoir passé la séparation en fer au sol qui ne s'abaisse que dans un sens ! La suggestion de ma femme de faire le change avant la frontière était bonne, mais j'avais contre-suggéré d'attendre de l'avoir passée et d'avoir payé la taxe de passage. Complètement débile puisque c'est en $US qu'elle se paye. Du coup, obligé de la régler par carte et nous voilà avec des dollars canadiens dans les poches... Finalement, c'est dans un des casinos américains qu'on fait le change. Pour me punir de ma bêtise, je n'achète même pas de jeton souvenir.
USA -> MEXIQUE (Los Nogales)
Passage de la frontière en 5 min : le douanier mexicain demande juste à jeter un oeil dans le cc. Après, si on veut, on peut rouler et tracer sa route ! Je demande à Karine, ma femme, de se garer un peu plus loin, en double file, et, pendant qu'elle fait front aux sollicitations à la sauvette, je repasse au poste de frontière US avec notre 'interprète', Oriana. Ils récupèrent notre ticket de visa, non sans avoir remarqué qu'on venait d'atteindre la date limite de consommation aujourd'hui. Ensuite, direction douane mexicaine. On remplit les papiers puis on va payer dans un autre bâtiment (21$US/personne). La 1ère chose que fait le gars quand il voit nos passeports, c'est exprimer sa tristesse pour la France (on est le 17 nov. 2015). On retourne au premier bâtiment et on a le droit à un coup de tampon sur les passeports. La présence de Karine, Eliott et Kyra n'était pas nécessaire à ces formalités... Du coup, les 5 minutes à la douane montent à 45. Et c'est pas fini. Étape suivante, l'autorisation de circuler pour le véhicule. C'est 21 km plus loin. On va d'abord à Scotiabank et heureusement que j'embarque Oriana, car le distributeur ne se met pas à discuter en français quand il voit ma carte, contrairement au Canada et aux USA. D'ailleurs, il ne la reconnaît pas, ma carte. Celle de la cliente précédente non plus, en fait. Elle revient avec un gars de la banque qui nous explique la tactique : enfoncer et retirer rapidement sa carte, jusqu'à ce que le distributeur nous vocalise que c'est pas bien. Puis remettre gentiment la carte. Autre point déroutant dans les différentes étapes de la transaction, entre 'vous reconnaissez avoir bien saisi la somme de ...' et 'voulez-vous un reçu ?' (Qu'il ne donnera pas), il y a 'voulez-vous assurer cette somme pour seulement 9$50 ?' C'est pour le cas où on me les choure aussitôt sorti ?
21 km plus tard : c'est Karine et Oriana qui se collent au permis véhicule. Quel pif j'ai eu ! Elles y passent plus d'une heure, parce que la nana ne comprenait pas que la date de 1ère immatriculation correspondait à la date de mise en circulation. Il a fallu sortir nos papiers de l'assureur US et du transit par cargo pour qu'elle l'accepte ! Au final, on en ressort avec un autocollant pour le pare-brise et un permis de circuler valable 10 ans. Le cc est 'temporairement importé'. Le tout pour 59$US. La nana du guichet n'a pas voulu de nos pesos et on n'avait plus de $US, on a donc dû faire une carte. Quand je rejoints les filles qui m'expliquent cela, au guichet d'à côté, la nana demande si on veut payer en $US ou en pesos ?! En fait, on ne pouvait pas payer en liquide mexicain. Et en $ ? Pas bien compris. Par carte, on peut payer en dollar, qui fait la transaction en pesos. Tout ça à partir de notre compte en euros. Plus simple, il n'y a pas.
Alors c'est bon, la paperasse ? On peut profiter du paysage ? On renonce effectivement à assurer le cc ici, où ça fourmille pourtant d'assureurs, car ça fait un peu boui-boui, comme échoppes. Si c'est pour payer un bout de papier avec personne derrière en cas de soucis...
MEXIQUE -> BELIZE (Santa Héléna près de Chetumal)
Le passage mexicain s'est fait en deux secondes, le temps de taponner les passeports sans même sortir du cc. Nous avons été allégés d'environ 100$ (US), probablement très bêtement, par ma faute : à la question 'avez-vous payé la taxe de tourisme ?', j'ai répondu non un peu rapidement, en pensant qu'il s'agissait d'un truc qu'on avait raté, une baraque juste avant la barrière de douane. En fait, il s'agissait plus vraisemblablement d'une taxe que nous avions payé deux mois plus tôt en entrant au Mexique. Raaah, maudit empressement (conservez bien vos reçus !)...
Nous voilà côté Belize. On remplit les fiches pour les passeports, et, au même endroit pour le cc (toujours un peu difficile car la carte grise est en français et ça les embête). La nana qui s'occupe des véhicules vient inspecter le cc. Kyra pleure parce qu'elle a peur qu'elle prenne nos légumes, viande et fromages. Bien qu'elle ouvre tout les placards et le frigo, tout passe finalement... On fait demi-tour sur 500m pour la fumigation (ou fumisterie) et on y laisse surtout quelques dollars en échange de nos hypothétiques cafards dans la carlingue. Puis on repasse au check-point avec tous les papiers et go ! Ah non, 500m plus loin, il y a l'assurance, qu'on prend pour 7 jours (comme ça on est à l'aise - rassurée maman ? - et elle est pas chère du tout)
BELIZE -> GUATEMALA (Melchor de Mencos)
On quitte le Bélize à 12h30 et on entre au Guatemala à 14h. Tampons, fumigation et pas d'assurance pour ce pays. Kyra est très contente d'arriver au Guatemala. Elle ne voulait pas quitter le Mexique, mais finalement, elle a adoré le Bélize, du coup, elle part avec un bon a priori pour la suite. Moi, je cafouille à nouveau avec l'espagnol. Il m'avait fallu trois jours au Belize pour arrêter de dire 'Gracias' et 'Buenos Dias', et maintenant, je suis à nouveau en mode 'Thank'u' et 'Mo'ning' !
[addon] Depuis, j'ai appris qu'une assurance pouvait être prise à Flores, couvrant le Guatemala, le Honduras et El Salvador. Au tiers, de 1 ou 4 mois
GUATEMALA -> EL SALVADOR (La Hachadura)
Les changeurs ambulants m'assurent qu'il n'y a plus rien à payer en quetzal, que je peux les changer pour des dollars. Je préfère voir les différentes démarches à faire :
- tampons de sortie sur les passeports
- pour la voiture :
- retirer l'autocollant du parebrise. Checked
- photocopie de la carte grise. Checked
- photocopie du permis français et internationnal. Checked
- photocopie du passeport du conducteur. Checked.
- photocopie du papier de l'importation temporaire. Flûte, celle-là, on me l'avait encore jamais demandée. Direction la casa de copias. 1Q la feuille. J'aurais eu l'air con si j'avais déjà échangé mes quetzals !
Le douanier nous rend la photocopie d'importation tamponnée et vérifie le VIN du cc. Et c'est bon. Je change donc mes quetzals en dollar. 1450Q. A 8,9Q pour un dollar, calculatrice à l'appui, le changeur me sort le nombre magique de 12905, soit 129$ m'annonce-t-il. Humm... Tu peux me remontrer le calcul ? 1450 x 8,9 = 12905. Euh, tu as bien fait 'x', tu me remontres ? 1450 x 8,9. C'est pas plutôt une division qu'il faudrait faire ? Un autre changeur s'en mèle : 'le monsieur pense que tu t'es trompé, regarde sur ma calculette' Hop hop hop, il arrive à 146$. Je lui demande de refaire le calcul : 1450/9,9 = 146,45. Ok, cette fois, c'est bien une division. Mais le change annoncé est à 8,9... Il refait l'opération sous mes yeux 1450/8,9 = 157. Ok, ça me va... Bien sur, en refaisant le calcul, vous trouverez le résultat de 162,92 et là, j'ai pas vu comment il avait fait le tour de passe-passe ! Prochaine fois, je sors ma calculette !
Côté El Salvador maintenant ! On doit présenter la photocopie d'importation du Guatemala. En plus des photocopies habituelles, il faut à nouveau la photocopier. Puis il faut attendre, dans un bureau puis un autre. On sait pas bien quoi. Puis vérification du VIN, de la plaque d'immatriculation, de la couleur du véhicule, quel est le nombre de cylindres... On me conseille une fois de plus de photocopier la feuille d'importation pour la sortie du pays. Maintenant, on peut aller voir pour les passeports. Ici, les douaniers sont juste au bord de la route, devant une table exposée aux quatres vents. C'est bon, on peut passer ! 'Eh, mais on a même pas eu nos tampons !' 'Non, j'ai pas de tampon, mais vous n'en avez pas besoin, El Salvador fait partie du C4. Si vous voulez, vous pourrez en demander un en quittant le pays !'
On peut rouler. Sauf que bien sur, pendant toute cette attente, j'ai retrouvé 80 Q dans un coin de mon portefeuille. Il y a des changeurs de ce côté-ci aussi. C'est quoi le change ? 8 contre 1. Carrèment mieux, dommage que j'en avais oublié que 80. Alors, voyons ce que ça donne avec sa calculette. 6$40. Bin oui, le fameux 80x8=640. Lui, il doute de rien. Je lui répète : '8 Q per 1 $ ?' 'Yes'. 'y ochenta quetzales ?' '...yes, ten dollars'. On est d'accord, pas besoin de calculette. Juste avant de le quitter avec mes 10$, il me dit 'no americano ?' 'no, soy frances, no gringo'. Il se marre. Mais pour le coup, je ne vois pas comment un gringo ou n'importe qui d'autre aurait pû laisser passer une conversion de 8Q à 80Q !
Pour l'assurance véhicule, nous n'avons rien trouvé à la frontière.
EL SALVADOR -> HONDURAS (El Amatillo, Panaméricaine)
Quitter le Salvador prend 15 minutes, mais on ne repartira de la frontière que deux heures plus tard : côté Honduras, c'est le bordel. Saoulé par les 'guides' qui 'proposent' leurs services, je finis pas craquer et j'accepte 'l'aide' d'un gars pour 3$. C'était probablement une erreur. Certes, il y a plein de bâtiments et on ne sait jamais où aller ni dans quel ordre, mais je ne suis pas sûr que le guide simplifie le processus. Et au final, il demande toujours plus d'argent pour tout et n'importe quoi. Je lui ai encore laissé 2$ pour des photocopies (j'en aurais probablement eu pour 1$ en les faisant moi-même, même si ici, il en faut un paquet) et j'ai refusé tout le reste. Il me demandait 15$ pour nous avoir fait éviter la fumigation. Reste à prouver qu'il y en avait une, et dans tous les cas, jamais elle ne m'aurait couté ce prix. Alors il a fait son numéro de 'je rentre pas dans mes frais', mais faut pas abuser. Quand on annonce un tarif, on s'y tient.
Nous n'avons rien trouvé sur place pour l'assurance véhicule non plus.
HONDURAS -> NICARAGUA (El Espino, Panaméricaine)
Nouvelle frontière et toujours le même bordel. Pour le passeport, côté Honduras, la nana nous demande à nouveau 3$. On lui explique qu'on a déjà payé à l'entrée et là qu'on veut juste le tampon de sortie. Côté Nicaragua, on se ruine. 12$ par personne, plus l'assurance. Des jeunes nous avaient encore proposé leurs services, notamment pour l'assurance, mais on avait refusé. Au final (on a demandé au bureau), ici, c'est des vendeurs d'assurance ambulants. C'est justement ces jeunes qui s'en chargent. Comme on avait régulièrement discuté avec eux entre chaque étape (merde, vite, une anti-sèche football. En face de moi, ils connaissent les noms des joueurs et des clubs de France et de Navarre), on le retrouve facilement. Sauf qu'il n'a plus de papier d'assurance... Mais il connait quelqu'un, qui, à 19h45, nuit noire, peut la faire. C'est dans un resto 500m plus loin. Il demande 10$ pour le service, parce qu'il nous a bien aidé pendant 2h (traduire : il nous a bien tenu la jambe mais il a été sympa et ça passe le temps). On conclut à 5$ et on le ramène chez lui, à 20 km sur notre route. C'est son baptême dans un cc français, mais il avait déjà fait un voyage dans un américain : 6h de la frontière du Honduras à celle du Costa-Rica, avec des américains qui avaient voulu louer ses services pour traverser le pays. Incredible !
Donc 20h, on quitte la douane, 20h20, on s'arrête sur une station essence à Somoto juste après l'avoir laissé au bord de la route. Merci Silvio Javier Moreno Torrez ! Si vous aussi passez la frontière de nuit et cherchez un plan B pour l'assurance (je crois obligatoire), appelez le 873 29793 ou envoyez un mail à moreno.silvio@yahoo.com D'ici peu, il a même prévu de faire sa page web avec 'Passer la frontière pour les nuls' et y proposer ses services !
NICARAGUA -> COSTA RICA (Penas Blancas)
Sortie du Nicaragua :
1er controle pour vérifier les passeports. Le gars rechigne devant celui d'Oriana qui a une page un peu déchirée depuis la douane américaine. Et mec ! Tu déconnes ou quoi ? On a traversé 5 pays depuis sans souci !.. Faudra voir ça 300 m plus loin, au poste de douane. On balaie sans aucun scrupule la horde de guides qui nous empèche d'avancer. Donnez-moi une machette et je suis ready pour tourner dans Walking Dead. Un officiel nous dit de commencer par la voiture. Elle jette un coup d'oeil dedans, nous fait chmouir parce que les noms ont mal été orthographiés sur le permis d'importation temporaire (est-ce notre faute si tes collègues à l'autre frontière ne savent pas recopier ?) et y ajoute un petit scribouiboui. Il faut maitenant trouver un policier quelque part dehors, pour qu'il fasse la même chose. Trouvé ! Caché au fond du parking. Il vient, il jette un oeil, il signe, il tamponne. Maintenant, il faut rentrer dans les locaux et valider tout ça sur un ordi. Done. On repart maintenant tous ensemble pour les passeports. On entre par une porte et un mec nous crie que c'est pas par là. L'autre porte... Et non, râté bonhomme, on veut pas aller au Nicaragua, on en vient. Alors il faut faire le tour du batiment, parait-il. On fait ça pour arriver au même endroit que si on avait suivi le premier couloir... Reprenons les choses sérieuses sans se laisser distraire par les guides. Une taxe de 1$ par personne à payer pour la ville. 28 cordobas si on préfère. Mais pourquoi c'est marqué 27 sur l'affiche ? C'est le cours d'une autre fois. Ok, super, tu m'arnaques de 3 centimes. Puis, aux vrais bureaux, une taxe de 2$ par personne pour avoir un tampon sur les passeports. Ou 2x27 cordobas, si on préfère. Ici, le cours du change n'a pas bougé récemment.
Entrée au Costa Rica :
Un gars nous montre le chemin à suivre. On veut un guide ? Non merci. 'Ok, bon voyage.' C'est un vrai guide lui ? Il a oublié d'insister comme un malade et nous a souhaité un bon voyage ?! Passage à la fumigation. Y'a personne, c'est automatique, même si ça marche pas super, on s'en fiche et c'est gratuit. Passage aux toilettes. C'est gratuit aussi, sauf si t'as envie de donner à une nana qui fait une quête pour les cubains (?). En plus il y a même du papier. Tamponnage de passeports. C'est gratuit. Allez, tant que j'y suis, je change mes cordobas en colones. Le change n'est pas terrible (19 contre 1), mais pas d'embrouille à la calculette. Tout est fait dans le calme et sans précipitation. Le permis d'importation est à demander juste en face. Le gars te file deux papiers à remplir sans piper un mot mais c'est gratuit. Ensuite, il faut aller le valider ailleurs. On arrive au contrôle de sortie. On a raté le ailleurs. Demi-tour. Des guides nous font signe. Par là, par là ! Non, c'est pas par là, on ne retourne pas au Nicaragua. On a pas besoin d'aide pour aller au Nicaragua ! Bon, on trouve le passage secret le long de la file de camion à l'arrêt et le batiment de controle de marchandise qui fait aussi office de délivrance du permis d'importation. Il faut d'abord prendre l'assurance, à quelques mètres de là, même batiment. Pas de bol, ils sont partis manger. On attend.
COSTA RICA -> PANAMA (Paso Canoa, Panaméricaine)
Tout se fait en une heure, et ça inclut l'achat de pipas (genre de noix de coco avec la chair tendre) pour liquider les derniers colones. Le plus dur, c'est de pas rater le bâtiment : si on roule tout droit, on arrive à un grand batiment blanc avec le toit qui couvre la rue. Là c'est trop tard, c'est la douane du Panama (on est pas les seuls à s'être retrouvé là...). Celle du Costa Rica, c'est genre 100m avant, sur la gauche, juste avant le carwash/fumigation. Là, il faut faire la queue au guichet de 'sortie', récupérer les formulaires à remplir, les remplir et aller payer la taxe de sortie. C'est pas commun, la banque, c'est un minibus. On y laisse 7$, plus 1$ 'pour le service' par personne. Surpris, je rechigne, mais on me fait un reçu... Une des nanas du minibus est trop contente de voir qu'Oriana est rousse, comme elle. Du coup, elle demande à faire une photo avec elle. On y ajoute Eliott et Kyra pour compléter le tableau. On retourne ensuite au guichet 'sortie', on laisse nos formulaires, et nos passeports sont tamponnés pour la sortie. Reste à résilier l'importation temporaire du véhicule, dans le même batiment, et c'est réglé. Et voilà, on reprend le cc pour faire 100m et nous glisser dans la file pour entrer au Panama.
Nous revoilà au batiment blanc, celui de la douane panaméenne. Le véhicule doit être garé sur la voie de gauche, à droite du batiment. On peut commencer à prendre l'assurance, dans un petit truc en face, c'est rapide. Ensuite, il ne faut pas aller faire la queue au service d'importation (où alors, une personne fait la queue, pendant qu'une autre fait le reste), il faut d'abord monter un escalier (pas le premier, c'est un cul de sac), pour faire tamponner l'assurance. Ensuite, il ne faut toujours pas faire le queue au service d'importation (où alors...), il faut faire tamponner les passeports, un peu plus loin. Là, selon les cas, on a payer 1$ de taxe pour la ville, en échange d'un sticker dans le passeport. Karine, qui n'a pas fait le sien en même temps que nous a esquivé la nana qui accoste les gens dans la queue pour cela. C'est seulement une fois que le passeport du conducteur est tamponné, qu'on a l'assurance et le tampon sur l'assurance qu'on peut faire l'importation temporaire du véhicule. Et là, même s'il n'y a que 4-5 personnes dans la file, faut attendre 3h (d'où l'idée d'envoyer quelqu'un en éclaireur faire la queue). J'avais déjà vu des gars taper 3 mots sur un ordi avec seulement 2 doigts, mais jamais avec un seul, voire avec zero doigt. Il y a 4 personnes devant un ordi dans le batiment, plus autant debouts qui ne font rien. 4 personnes qui attendent dans la queue devant moi. Et rien ne bouge. Et là, tous les épisodes de la 4ème dimension défilent à toutes vitesses dans ta tête, pour essayer de repérer dans lequel tu te trouves. Pour les passeports, c'était un peu pareil : j'y étais à un moment où il n'y avait personne dans la queue. J'arrive donc à l'un des guichets. Un gars est assis de l'autre côté. Je lui tends mon passeport, assorti d'un bonjour. Il répond à mon bonjour, mais 2 minutes après mon passeport était toujours devant lui. Lui n'a pas bougé. Une dame passe au guichet d'à côté et se fait tamponner. Je poste donc Oriana au guichet d'à côté, où l'humain semble un peu plus actif. Ah ! Le mien se met en route aussi... Je sais pas à quoi ils carburent, au Panama, mais c'est flippant.
Ah oui, toujours en attendant son tour pour l'importation du véhicule, il faut aller valider la fumigation. C'est le petit batiment à côté de l'espace de fumigation. Il faut payer un gars (nous on a payé 8$ mais si ça se trouve on est passé en tant que semi-remorque et on aurait seulement du payer 1$), puis suivre une fille qui sort de ce bâtiment, traverse la route pour un autre bâtiment et se fait tamponner un papier qu'elle nous donne. C'est pour dire qu'on est ok fumigéné (aucune importance si la fumigation est faite plus tard, voire pas faite du tout si tu passes à côté; personne ne vérifie non plus ce papier. On peut donc aussi passer la fumigation sans payer... Toutes les options sont faisables !).
Bref, du grand n'importe quoi. 3H de perdues côté Panama et comme partout (sauf au Bélize), jamais un panneau ou un officiel pour t'expliquer...
1 km après la frontière, le fameux contrôle de police. Là, le gars veut juste voir l'autorisation de circuler. Mais comme on comprend pas tout de suite ce qu'il veut, il nous dit en espagnol : 'personne parle espagnol là ?' 'si, si, notre fille parle espagnol'. Oriana sort le bout de son nez de l'arrière du véhicule et prend les choses en mains. Ca se termine par un 'Que Dieu vous accompagne toujours'. Moi, je dis que c'est trop cool une fille qui parle espagnol !
PANAMA -> COLOMBIE
Euh, la frontière terrestre avec un véhicule ? Je vous invite à faire un tour sur la page wikipédia du Darien Gap, ou d'écouter cette chanson que j'ai écrite The Darien Gap is an eternal D Gap.
COLOMBIE -> EQUATEUR (Ipiales / Tulcan)
Côté Colombie, c'est réglé en 15 min : un tampon de sortie sur le passeport et le permis d'importation temporaire à rendre à la Dian. Pas de 'guide' qui nous harcèle, juste un changeur officiel qui nous a montré les deux batiments concernés et a changé nos pesos en dollar à un taux à pleurer...
Côté Equateur, il faut d'abord tamponner les passeports puis aller chercher le permis d'importation. Le bureau n'est pas facilement identifiable et les gens nous renvoient plusieurs fois dans la mauvaise direction, mais au final, on le trouve, Karine et Oriana répondent à 20.000 questions et roule. 1h15 de ce côté. Aucune photocopie à faire. Aucun formulaire du genre B42X3Abis à demander à une romaine derrière un guichet. Une épreuve facile. La frontière la plus easy de notre voyage.
EQUATEUR -> PEROU (Macara)
10h50 Bizarrement, il faut remplir des formulaires pour sortir. Comme presque à chaque fois, le VIN du cc est vérifié. Bon, pas de bol, il y a une erreur pour la plaque d'immatriculation : sur le papier de circulation, c'est écrit 44 au lieu de AA. En plus on était sensé avoir un original là où à l'entrée on nous avait donné une copie (et certifié qu'ils étaient bien sensés garder l'original)... Grrr... Mais le gars laisser passer.
On est prêts à passer le pont pour le Pérou, mais on discute un peu avec un couple d'allemand qui vont dans le sens inverse. Ils ont un camion de ouf ! 6m de long, mais au moins 4m de haut, ou pas loin. Ils ont leur porte d'entrée cellule tellement haut qu'il faut une échelle pour monter !
11h30 Ca commence côté Pérou : formulaires d'entrée, tampons de passeport, prise d'assurance à l'épicerie (véridique), passage au bureau pour le permis de circuler et voilou.
12h50, on peut repartir. C'était une toute petite douane, avec très peu de passage, mais du coup, le rythme de vie n'est pas le même non plus. La petite vieille de l'épicerie recopiait lettre par lettre les informations pour l'assurance. Côté mémoire de travail, pas terrible.
PEROU -> BOLIVIE (Desaguadero)
On reprend la route tout tranquillement, parce qu'on a vu sur les commentaires ioverlander à la frontière, qu'il était presque impossible de passer un vendredi, jour de marché.
16h20 On voulait pas aller jusqu'à la frontière, mais à ne pas se décider pour un endroit où dormir, nous y voilà quand même. Le marché semble se vider. Encore beaucoup de trafic, mais plus de locaux venus pour acheter et qui auraient bloqué la rue. Seulement une foule de tuk-tuk des vendeurs qui quittent progressivement les lieux. Du coup, on se lance et en 1h20, c'est réglé. Un temps record : on se gare d'un côté du pont (ce qui fait que si un autre véhicule arrive, on le bloque, mais dans les faits, il n'y a que des tuk-tuk et des gens à pieds ici), on se fait tamponner la sortie sur les passeports et annuler le permis de circuler. On change notre argent, on paie 12 bol le droit de passage sur le pont, on se gare de l'autre côté en gênant tout pareil, re-tampon pour l'entrée. Pendant qu'on récupère l'autorisation de circuler, on assiste au coucher de soleil sur le lac Titicaca côté Bolivie et voilà, on peut y aller. Côté Bolivie, le lac s'appelle Titicaca aussi, sauf que - selon le président de notre île Uros - quand on est en Bolivie, titi, c'est chez eux, et caca, c'est au Pérou. Alors que quand on est au Pérou, on nous apprend que titi c'est chez eux et caca, c'est en Bolivie. Un peu comme tirebouschtroumpf et schroumpfbouchon...
17h40, on quitte donc la frontière, à Desaguadero. Il est en fait 18h40, maintenant qu'on est en Bolivie. Mais ça ne change rien à la nuit, elle est là et bien là. On croise un premier contrôle de police, en sortant de la ville frontière. 'Passez les gars, pas la peine de vous arrêter', nous dit-il avec son pouce levé. Tiens, un petit côté colombien ? Depuis le début, les officiels de la frontière nous avait fait bonne impression. Ce pouce en rajoute une couche, un bon feeling pour la Bolivie. Un peu plus tard, nouveau contrôle de police. Chouette, ils vérifient vraiment les papiers et ne sont pas en train d'inventer une infraction. Du coup, en attendant notre tour, on peut acheter une première spécialité culinaire aux vendeurs ambulants : pommes de terre farcies aux légumes (et un peu pimentée). Miam !
Côté assurance, on en a pas trouvé à la frontière. On en a pris une à La Paz, qui couvrait aussi tous les pays frontaliers.
BOLIVIE -> CHILI (Ollague !!)
On arrive vers 13h30 à la frontière (quasi déserte, à priori conçue sur le même modèle qu'entre le Kamchatka et l'Alaska). C'est leur pause déjeuner. Du coup, on fait pareil en attendant 14h30. Ensuite, côté Bolivie, ça prend 15 min. Et on fait 3km dans le nomansland jusqu'au Chili.
15h. On remplit 2 formulaires (seulement pour les adultes), on se fait tamponner les passeports par un gars désagréable pendant qu'Eliott et Kyra jouent au air-pingpong car il y a une table mais pas de raquette ni de balle; on abandonne nos pommes et oranges au contrôle sanitaire pendant qu'Eliott et Kyra finissent le pot de miel qui n'a pas le droit de passer non plus, on abandonne aussi nos feuilles de coca parce que seuls les indigènes peuvent passer la frontière avec, et, 40 min plus tard, on peut reprendre la route. Très rapidement, on a droit à de l'asphalte. Mais trop rapidement, on repasse à de la piste. De la mauvaise piste, type tôle ondulée...
CHILI -> ARGENTINE (Paso de Jama, vers Susques)
15h15 On arrive à la frontière, qu'on quitte à 17h. Elle était sensée être rapide, mais malgré une bonne organisation (on passe de guichet en guichet en une seule file, et on fait en même temps la sortie du Chili et l'entrée en Argentine), on ne peut pas rattraper plusieurs jours de fermeture de frontière (dûe à la neige) en quelques heures...
Nous voilà donc dans le pays des 'ch' à la place des 'y' et des 'll'. C'est d'ailleurs de cet accent que vient le surnom d'Ernesto Guevarra !
Attention, nous n'avons pas rencontré de changeurs à la frontière. Le premier resto que nous avons ensuite rencontré sur la route accepte les dollars, mais ne prenait pas la carte bleue.
ARGENTINE -> BRESIL (Iguazu)
On quitte l'Argentine sans avoir besoin de sortir du véhicule pour faire tamponner nos passeports. Par contre, on descend quand même un peu plus loin pour le véhicule. Mais comme on a prévu de retourner en Argentine dans quelques jours, on peut conserver notre permis d'importation temporaire. Une fois au Brésil, tamponnage de passeport et comme on leur dit qu'on va au Paraguay dès qu'on aura vu les chutes, pas besoin de faire quoi que ce soit non plus pour le véhicule. Du coup, passage de la frontière en 30 min au total. Et sinon, comme Oriana ne comprend pas le portugais, je tente un mauvais espagnol mâtiné d'anglais et ça marche plutôt bien.
BRESIL -> PARAGUAY (Iguazu)
Le passage de la frontière se fait en un temps record : 15 min sortie et entrée. Sans papiers pour le véhicule non plus côté Paraguay. Soit en fait -45 min puisque on gagne une heure, ici. La première frontière où on a mis un temps négatif pour passer. Et nous voilà à Cuidad del Este (non, les trois autres grandes villes ne s'appellent pas Nord, Sud et Ouest). Buildings, grands centres commerciaux, c'est animé !
PARAGUAY -> ARGENTINE (Encarnation)
Ils sont un peu surpris qu'on ait pas de papier d'importation du véhicule mais on leur explique qu'à Cuidad del Este, ils nous ont dit que ce n'était pas nécessaire. Petit coup d'oeil sommaire dans trois placards du cc et on peut y aller. De l'autre côté du pont, c'est l'Argentine. On fait 40 min de queue dans le cc, et on passe en 5 min, avec là encore une fouille sommaire du véhicule. Côté argentin, c'est carrément affiché : fouille systématique de toutes les voitures.
Pensez à rajouter une heure à vos montres, celle que vous aviez enlevé au Paraguay.
ARGENTINE -> URUGUAY (Gualeguaychu / Fray Bentos)
En 45 min, c'est réglé. Normalement, on devrait prendre une assurance, mais il n'y a rien sur place, alors on va s'en passer. La plupart des gens sont déjà assurés par Mercosur, mais nous, on en a pris une en Bolivie qui ne couvrait que les pays frontaliers. Au poste de frontière, on fait connaissance avec 4 backpackers : une française, partie il y a un an et qui a fait le Venezuela, son copain chilien, et deux Uruguayens. Ils viennent de se faire déposer et n'ont pas le droit de traverser le nomansland à pied. On les embarque. Du coup, c'est très drôle de faire valider tous les passeports, car ça se fait depuis la voiture. Oriana et moi sortons quand même pour pouvoir discuter au guichet et on fait tamponner les 9 passeports ! On fait ensuite annuler l'importation de véhicule, on en fait une autre pour l'Uruguay et on repart... tous ensemble ! 250 km à 9 dans le cc, jusqu'à Colonia.
Plus que 4 petits jours en Uruguay, et c'est le retour en France, en avion cette fois, après 13 mois de route...