Tout commença un matin de février 2010, alors que nous préparions notre départ pour une semaine de vacances dans la maison de famille en Lorraine. Comme à l'accoutumé, nous étions complétement sous l'eau... La lessive n'était pas sèche, nous allions manquer de body pour Kyra, la petite dernière de 4 mois.
Bah, les enfants allaient grandir à vitesse grand V, nous allions avoir de plus en plus de temps pour nous et très vite nous en serions à nous demander comment ces années avaient pu passer si vite. Si ça se trouve, nous en arriverions même à nous ennuyer. S'ennuyer ?! Quel concept étrange et dérangeant ! Surtout, ne pas paniquer. Mais quand même, tomber dans la routine... Qu'allions nous faire une fois que nous aurions éclusé les nombreuses années de retard de visionnage de DVD et de séries TV ?
Alors Karine eut cette idée de génie (comme il en arrive parfois lorsqu'on étend le dernier pyjama '6 mois' sur le fil) : il suffirait de partir pour un tour du monde...
C'est ainsi que durant notre semaine de vacances, la conversation revint régulièrement sur le sujet, principalement durant les repas.
- Tu crois que les enfants devraient avoir quel age pour partir ? Parce que je me vois mal me trimballer sur l'Himalaya avec un sac rempli de couches...
- Dis, un tour du monde, ça se fait dans quel sens ?
- Mais si on loue un camping-car, on fera comment pour prendre le Transsibérien ?
Rapidement, il fallut expliquer à Oriana, 7 ans et demi, la raison de ces questions incongrues : papa et maman avaient décidé qu'un jour, nous partirions faire un tour du monde.
Et là, ce fut l'illumination sur son visage. " Quoi ? Mais ça veut dire que j'irais plus à l'école ?" (Elle venait de passer du CP au CE2 et s'ennuyait déjà à dépérir...) " Et on partirait quand ? combien de temps ? On pourrait voir tous les animaux ?" Voilà qui relevait déjà le débat !
Quant à Eliott, 3 ans, la question était invariable :
- J'ai plus faim. Est-ce que je peux aller regarder un dessin animé ?
- Non Eliott, tu sais que c'est seulement pendant ta tartine du matin et au goùter !
- bon, alors je peux aller jouer aux pirates ?
La semaine s'écoula paisiblement, entre les excursions dans la forêt d'en face, derrière les vergers de mirabelles, et les incursions dans l'arrière cuisine, où était punaisé un grand planisphère depuis les années 80...
Durant cette semaine, il fut décidé :
- que nous partirions quand nous aurions l'argent
- que ce serait dans au moins 3 ans (que Kyra soit au moins propre). Non, 4 ans, disait Karine. 3, rétorquais-je systématiquement. 4, insistait Karine... 4, va pour 4, finis-je par dire (tout le monde sait que c'est toujours l'homme de la maison qui a le dernier mot)
- que l'on partirait un an, le temps d'une année sabbatique, à moins de gagner aux jeux d'ici là,
- que l'on s'efforcerait d'aller sur les traces de tous les animaux qu'Oriana voudrait voir,
- et que, si, il y aurait toujours l'école, sauf que ce serait maman (ou papa) qui ferait la classe !
Moi, j'étais comme Oriana lorsque nous lui avions expliqué le projet : "mais je vais y penser tous les jours jusqu'à ce qu'on parte maintenant !"
Je repris mon boulot de développeur de site web, et entrepris, à chaque pause déjeuner, de développer ce site, pour tenir à jour notre préparation, préparer la structure qui servira au récit de notre périple et pourquoi pas, de trouver des sponsors.
Pendant le premier mois je développais les bases du site, tout en surfant sur le web pour profiter d'expériences d'autres familles en vadrouille. En avril, j'achetais le livre de Corinne Tsagalos, 'Le tour du monde en camping car', pour l'offrir à Karine en cadeau d'anniversaire.
C'est en surfant sur ces différents sites que nous adoptions l'idée de faire d'abord un tour de chauffe, d'une part pour avoir un avant goùt du voyage avant l'heure, d'autre part pour expérimenter un voyage au long cours. C'était décidé, l'année prochaine, nous partirions 1 mois et demi en Scandinavie.
En Juin, tout en continuant à développer le site, je commençais mes recherches pour organiser ce tour de Scandinavie.
Une question revenait constamment dans mes pensées : quel moyen de transport adopter ? Importante pour le tour de chauffe, cette question devenait primordiale pour le tour du monde. L'idée du tour de monde était maintenant bien ancrée, nous étions déjà maintenant dans les préparatifs du voyage : comment voyager ?