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Mardi 1er Mars

On arrive à la frontière à 12h45. Le compteur indique 104 909 km. Quitter le Salvador prend 15 minutes, mais on ne repartira de la frontière qu'à 14h40 : côté Honduras, c'est le bordel. Saoulé par les 'guides' qui 'proposent' leurs services, je finis pas craquer et j'accepte 'l'aide' d'un gars pour 3$. C'était probablement une erreur. Certes, il y a plein de bâtiments et on ne sait jamais où aller ni dans quel ordre, mais je ne suis pas sur que le guide simplifie le processus. Et au final, il demande toujours plus d'argent pour tout et n'importe quoi. Je lui ai encore laissé 2$ pour des photocopies (j'en aurais probablement eu pour 1$ en les faisant moi-même, même si ici il en faut un paquet) et j'ai refusé tout le reste. Il me demandait 15$ pour nous avoir fait éviter la fumigation. Reste à prouver qu'il y en avait une, et dans tous les cas, jamais elle ne m'aurait couté ce prix. Alors il a fait son numéro de 'je rentre pas dans mes frais', mais faut pas abuser. Quand on annonce un tarif, on s'y tient.

Que dire du Honduras ? On y passera plus de temps aux frontières que dans le pays. Le sud, côté Pacifique, ne nous a pas beaucoup ému. Le paysage est très désertique : herbes jaunes à perte de vue et quelques arbres maigrichons. On rate de peu le steak de maman chèvre au repas de ce soir. Elle traversait la route sans regarder à gauche. Heureusement, Karine a de bons reflexes.

16h30 La police nous arrête. Il parait que je n'avais pas ma ceinture. Vrai. Je venais d'échanger de place avec Oriana. Bon, on fait quoi alors ? Il nous fait un speech sur le fait qu'il va garder le permis et qu'on pourra aller payer demain mais que sûrement ça nous embête car on doit partir... Oriana comprend la moitié et on fait comme si on ne comprenait rien. Ca s'éternise. On dit que c'est pas grave, qu'il nous explique juste où il faut payer et qu'on va aller demander à la police touristique où on peut aller dormir. Je glisse un petit 'ça va les enfants ?' derrière, pendant un blanc... Il semble géné. C'est sûr qu'on ne demande pas de régler ça vite fait... Il n'ose pas trop proposer... Au final, il dit un truc du genre 'je peux peut-être vous aider, je peux laisser filer'. Une manière de proposer un paiement à l'amiable ? On fait les gros débiles et je dis à Oriana de le remercier chaleureusement. Merci. Merci. Merci. L'intervention de Kyra tombe à pic. 'Elle dit quoi la petite ?' 'Elle demande ce qui se passe. On lui a dit que j'avais pas ma ceinture, et que vous aviez dit que pour cette fois, ça allait. Que vous étiez très gentil'. Et voilà, on se serre la main, et bye bye. Cela dit, cela m'aurait fait mal au c. de payer une amende pour une ceinture, alors qu'ils montent pas paquet de 10 dans leur voiture et qu'ils sont debout à l'arrière des pick-up...

Après ce petit interlude, on repart vers l'autre frontière. On a deux options : suivre la panaméricaine et remonter un peu vers le nord-est, dans les montagnes, ou aller sur la route plus directe, à l'est. Une fois de plus, on opte pour le chemin le plus long et la fraicheur (relative). Plus on remonte vers le nord, plus le coin semble sympa et les gens souriants. Un petit regret de ne rien avoir fait au Honduras. Le nord, et notamment au dessus du Salvador, aurait pu être agréable. Mais bon, il faut maintenant penser à se garder du temps pour l'Amsud, le guide 'Honduras - Salvador - Nicaragua' ne nous a rien déniché de transcendant (à part une pluie de poissons, mais on est hors-saison !), et c'est - source à vérifier -

censément le pays avec le plus fort taux de criminalité au monde hors pays en guerre, avec une spécialité enlèvement d'enfants...

17h30 Voici venu le moment de passer l'autre frontière...