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Nicaragua
© Les-ombres
Carnet de voyage

Nicaragua

Un rendez-vous manqué avec le volcan Masaya et le lac Nicaragua

Créé le 11/03/2016 - Mis à jour le 23/11/2019 

Mardi 1er mars (suite)

17h30 105064 km au compteur. Nouvelle frontière et toujours le même bordel. Pour le passeport, côté Honduras, la nana nous demande à nouveau 3$. On lui explique qu'on a déjà payé à l'entrée et là qu'on veut juste le tampon de sortie. Côté Nicaragua, on se ruine. 12$ par personne, plus l'assurance. Des jeunes nous avaient encore proposé leurs services, notamment pour l'assurance, mais on avait refusé. Au final (on a demandé au bureau), ici, c'est des vendeurs d'assurance ambulant. C'est justement ces jeunes qui s'en chargent. Comme on avait régulièrement discuté avec eux entre chaque étape (merde, vite, une anti-sèche football. En face de moi, ils connaissent les noms des joueurs et des clubs de France et de Navarre), on le retrouve facilement. Sauf qu'il n'a plus de papier d'assurance... Mais il connait quelqu'un, qui, à 19h45, nuit noire, peut la faire. C'est dans un resto 500m plus loin. Il demande 10$ pour le service, parce qu'il nous a bien aidé pendant 2h (traduire : il nous a bien tenu la jambe mais il a été sympa et ça passe le temps). On conclut à 5$ et on le ramène chez lui, à 20 km sur notre route. C'est son baptême dans un cc français, mais il avait déjà fait un voyage dans un américain : 6h de la frontière du Honduras à celle du Costa-Rica, avec des américains qui avaient voulu louer ses services pour traverser le pays. Incredible !

Donc 20h, on quitte la douane, 20h20, on s'arrête sur une station essence à Somoto juste après l'avoir laissé au bord de la route. Merci Silvio Javier Moreno Torrez ! Si vous aussi passez la frontière de nuit et cherchez un plan B pour l'assurance (je crois obligatoire), appelez le 873 29793 ou envoyez un mail à moreno.silvio@yahoo.com D'ici peu, il a même prévu de faire sa page web avec 'Passer la frontière pour les nuls' et y proposer ses services !


Mercredi 2

Dans le coin, les gens vont à dos d'âne. On reprend la route avec le centre du pays en point de mire. Mais on est d'abord arrété par un contrôle de police (amusant de voir avec quel sérieux ils inspectent le permis de conduire français, international et carte grise, mais n'y captent rien. La prochaine fois, je crois que je donnerai un mode d'emploi de machine à laver, juste pour voir). Puis on est ralenti par une plantation de tabac (dans la catégorie 'je prends une photo pour la collection agricole de Karine'). Et on s'arrête carrément à Esteli où il y a un centre commercial avec Burger King, Subway... et wifi (on essaie de se caler pour que mes parents puissent nous rejoindre quelques jours). Tant qu'on est là, on fait des courses. Bonne nouvelle, le cours du Nutella chute : il est passé de 11€25 au Guatemala à 5€ le petit pot ici. Mais en fait, ça change rien pour nous vu qu'on boycotte pour leur exploitation honteuse de l'huile de palme. On finit donc dans une station essence en sortie d'Esteli, avec un gardien intrigué qui gagne une visite du cc. On part acheter un truc à emporter au bouiboui d'en face, et on a la surprise de voir quelques cordobas sur la facture pour l'empaquetage. Alors que dans les restos, en France, tu paies moins cher quand tu emportes, ici, tu paies plus ! Quand on rentre au cc, le garde (un nouveau) dit que c'est 50 cordobas le parking. Moi 'quoi ?' Oriana : 'je crois qu'il dit qu'il faut payer'. Moi : 'Euh... non' (en français dans le texte). Le garde : 'Ah ah, il dit non ! Ah ah, allez, bonne nuit !'... Bonne nuit...

Jeudi 3

11h45 On fait 3km. Karine double et franchit une ligne jaune. Un camion fait pareil derrière nous. La police nous arrète tous les deux. Bla bla bla. 'Vous pouvez payer tout de suite ou on garde le permis et on vous donne un ticket pour payer à la banque'. Le camion repart, il a choisi l'option 1. On creuse un peu la question : si on paie tout de suite, on a pas de reçu, on repart juste comme on est arrivé. C'est comme ça que ça se au Nicaragua, nous explique Monsieur Matricule 19620 avec son badge porté à l'envers. Si on a l'argent, c'est pratique, on peut repartir tout de suite. C'est le même prix. On réfléchit... Ok, on va payer (500 cordobas). Un autre policier arrive. On lui dit qu'on est ok pour payer. Il nous rend notre permis au moment où Karine prenait un papier pour noter son matricule. Aïe ! Lui, c'est monsieur 9863. Il semble faire machine arrière. Il nous un truc du genre 'vous voulez quoi ?' ou 'vous attendez quoi ?' Je demande à Oriana de lui demander confirmation qu'on peut partir, mais pas le temps. Il redemande le permis. Finalement, il faut prendre un ticket... Ah bon ? Alors comme ça, au Nicaragua, c'est plus si pratique ? On peut plus payer directement ? On fait donc demi-tour, on va payer dans une banque et on va au commisariat (le transito, la police de la route) pour récupérer le permis. Il faut attendre leur retour (j'avais aussi relevé leur numéro de voiture, PN 605) à 14h. En attendant, on va manger au tiptop. On découvre la chaîne et on est sous le charme (en fait, ils ne seront pas tous comme ça...) : un genre de KFC, avec service, style Denny's. Aire de jeu, wifi, clim et un serveur super sympa qui t'offre le café quand tu arrives...

14h30 On retourne chez les keufs. Une gradée (3 étoiles) nous emmène voir un gars : 'Machin !' (plus fort) 'Eh, MACHIN, ramène leur permis !' 'Il faut voir avec Bidule, c'est lui qui s'en occupe' 'Ramène leur permis maintenant, je te dis'. Je suis pas sûr des termes exacts, mais Oriana et moi avons été surpris par le ton et c'est grosso modo ce qu'elle a dit.

Bon, j'espère avoir un moment avec internet et qu'ils ont un email pour dénoncer la corruption, j'ai pas trop aimé le 'c'est pratique, au Nicaragua, tu peux payer directement aux policiers' Ils n'ont même pas la décence d'attendre que ce soit toi qui suggère la corruption ! Et il faudra aussi qu'on m'explique le coup du 'franchir une ligne continue, c'est mal. Franchir une double ligne continue, c'est pire', mais ça c'est une autre histoire.

Bien, il est 15h30. Hier, à 15h30, on était ici. Esteli, j'adore !

17h On passe devant un village près d'une rivière. Les gens vendent des poissons qu'ils tendent au bout d'un baton aux voitures qui passent.

17h05 On passe devant un village. Les gens vendent des perruches et des iguanes, qu'ils tendent au bout d'un bâton aux voitures qui passent. On envisage de s'arrêter pour prendre une photo. Je dis ok, mais ils vont demander une contribution. Oriana s'insurge. Hors de question de les inciter à continuer de vendre perruches et iguanes. Pour Oriana, c'est des animaux sauvages, rien ne justifie qu'on les capture. Bon, quand on sait que les iguanes, c'est pour les manger, moi je trouve que c'est un peu comme bouffer du cerf, du sanglier ou du poisson...

18h et quelques. La nuit est là, on trouve difficilement l'entrée du Parc National du Volcan Masaya. Fermé pour au moins deux mois ! Le volcan a un regain d'activité (il y a moins d'un mois, tout était encore ok). Actuellement, seuls les volcanologues du monde entier peuvent venir. J'ai bien tenté un signe de la main avec majeur et index d'un côté et annulaire et auriculaire de l'autre, mais ça n'a pas suffit à me faire passer pour un vulcain. L'équipe est gentille et donne un coup de fil à leur boss, mais rien à faire, on peut pas dormi là. Dommage, la balade nocturne, la 'seule de toute l'amérique centrale' avec l'air extra. On aurait pu voir des parakeets (je sais pas ce que c'est en anglais, mais pas mieux en espagnol : chocoyos), des chauves-souris et perroquets qui vivent dans les vapeurs de souffre, des tunnels de lave et la lave incendescente du cratère Santiago... Au lieu de ça, on se retrouve sur une station essence Puma à 3 km de là. Manquerait plus que le volcan éternue cette nuit et on est bon pour l'évacuation d'urgence.

En plus, il fait trop chaud. C'est la misère. Il paraît qu'il neige, en France...

Vendredi 4

Nuit super bruyante.

En partant, une manif pro-police nous fait gagner un autocollant 'Yo soy conductor responsable'. No comment. On longe maintenant la côte sud du lac Nicaragua. On serait bien passé par le nord du lac, pour explorer la réserve Los Guatuzos, juste avant de passer au Costa-Rica (il paraît que quelques heures ici valent une semaine dans n'importe quel autre parc), mais le problème, c'est que de ce côté, la frontière ne se passe qu'en bateau. Et sans possibilité d'embarquer le cc...

Nous voilà donc du côté de San Juan del Sur. On fuit la ville elle-même, une station balnéaire avec soi-disant le charme du bout du monde, où les tarifs sont exorbitants et on fait 10km de piste. Nous voilà devant un 'camping' où on peut se garer et potentiellement prendre une douche. 10$ par personne. Enfants compris. Soit, tu me demandes 50$ pour dormir sur ton terrain ? (sachant qu'il a aussi une chambre à 45$ et une autre avec clim à 60$). Ok, good bye. On en tente deux autres, des hotels avec cabanas, mais ça le fait pas. On refait les 30 bornes qui nous séparent de la Panam et on se dit qu'on trouvera bien un avant la frontière (encore 30 bornes). Au bout de 20km de champs d'eoliennes, on renonce, et on fait demi-tour, vers Rivas. Là, on trouve un hotel qui accepte qu'on dorme sur le parking pour 10$, avec possibilité de douches dans une chambre. Au final, vu la chaleur, on prend une chambre, à 45$ avec clim. C'est encore abusé mais on craque. On nous prête la machine à laver de l'hôtel. Un bac qui tourne à 2 à l'heure, sans système de rinçage. Pour l'essorage, c'est un autre bac, où tu ne peux mettre que 3 ou 4 vêtements à la fois. Bien, sûr, faut avoir essoré manuellement avant, ça c'est juste histoire de dire. Pour le séchage, il y a les fils, mais avec la chaleur, c'est pas un souci.

Samedi 5

13h On quitte l'hôtel. A 4 km de la frontière, des militaires nous font signe de monter sur le trottoir pour passer, car ils controlent un gros camion dans l'autre sens. Pour éviter de péter un pneu en redescendant tout de suite le trottoir, assez haut, Karine roule un peu plus loin, et c'est la cata. Une tige de métal vient perforer le carter d'huile. Un trou de la taille d'un doigt... On a pas aimé le Nicaragua, il nous le rend bien.

Karine et Oriana trouvent un réparateur de pneu dans le village, à 500m. Il a de quoi souder pour boucher le trou. Un routier sympa (on s'est arrété juste à côté d'un controle de pesée de camion), un guatémaltèque, m'emmène ensuite avec Oriana à Rivas (40km) acheter de l'huile. C'est la 4ème fois qu'on fait cette route... Le chauffeur nous prend sous son aile. Il s'arrête un peu après une station essence, nous y accompagne pour l'huile, attends avec nous le bus qui pourrait nous ramener. Finalement, un local nous propose de nous emmener. Contre rémunération évidemment. C'est bien plus cher que le bus, mais ça nous fait gagner une heure. Le routier est outré qu'il demande tant, mais l'autre n'en démord pas. D'un côté un gualtémaltèque qui était très content que je lui offre un soda, de l'autre un nicaraguayen... On finit pas accepter et on entre dans notre taxi illégal. Une fois de retour au cc, on repart avec lui jusqu'à la frontière, acheter du silicone pour le joint cette fois. Bien sur, comme les 3 autres personnes qu'il embarque en même temps, on repaie la dîme.

Notre réparateur d'infortune (ouais, ça me semble plus approprié), a démonté le réservoir et je l'accompagne chez lui pour la soudure. Grand moment lorsqu'il monte sur un arbre pour accrocher les fils de son appareil à souder aux cables électriques qui passent là. Puis retour au cc et remontée du réservoir dans la nuit. Encore une couille, il manque un boulon. Il resserre encore quelques trucs et je lui dis qu'on verra demain pour la suite, quand il fera jour.

Dimanche 6

7h45 Voilà, c'est bon, y'a plus qu'à remettre l'huile. Mais est le boulon ? J'avais du mal comprendre, il avait fini par le retrouver hier. On fait tourner le moteur. Ca a l'air bon. Je paie l'équivalent de 40$ et au revoir. Quand je regarde sous le capot, bien au fond, il manque un boulon... Ca a pas l'air de fuir. On va continuer comme ça et on verra au Costa-Rica. Trop marre du Nicaragua.

Pendant ce temps, les enfants sont sur le terrain de foot et caressent un cheval. C'est Victor, son maitre qui leur a amené. Victor, il a juste demandé à Oriana qu'elle n'oublie pas son prénom. On l'oubliera pas, Victor. Au Nicaragua, il y a encore des gens qui ne demandent rien d'autre. C'est rassurant.

10h30 Nous voilà à la frontière. 105575 au compteur. 1er controle pour vérifier les passeports. Le gars rechigne devant celui d'Oriana qui a une page un peu déchirée depuis la douane américaine. Et mec ! Tu déconnes ou quoi ? On a traversé 5 pays depuis sans souci !.. Faudra voir ça 300 m plus loin, au poste de douane. On balaie sans aucun scrupule la horde de guides qui nous empèche d'avancer. Donnez moi une machette et je suis ready pour tourner dans Walking Dead. Un officiel nous dit de commencer par la voiture. Elle jette un coup d'oeil dedans, nous fait chmouir parce que les noms ont mal été orthographiés sur le permis d'importation temporaire (est-ce notre faute si tes collègues à l'autre frontière ne savent pas recopier ?) et y ajoute un petit scribouiboui. Il faut maitenant trouver un policier quelque part dehors, pour qu'il fasse la même chose. Trouvé ! Caché au fond du parking. Il vient, il jette un oeil, il signe, il tamponne. Maintenant, il faut rentrer dans les locaux et valider tout ça sur un ordi. Done. On repart maintenant tous ensemble pour les passeports. On entre par une porte et un mec nous crie que c'est pas par là. L'autre porte... Et non, râté bonhomme, on veut pas aller au Nicaragua, on en vient. Alors il faut faire le tour du batiment, parait-il. On fait ça pour arriver au même endroit que si on avait suivi le premier couloir... Reprenons les choses sérieuses sans se laisser distraire par les guides. Une taxe de 1$ par personne à payer pour la ville. 28 cordobas si on préfère. Mais pourquoi c'est marqué 27 sur l'affiche ? C'est le cours d'une autre fois. Ok, super, tu m'arnaques de 3 centimes. Puis, aux vrais bureaux, une taxe de 2$ par personne pour avoir un tampon sur les passeports. Ou 2x27 cordobas, si on préfère. Ici, le cours du change n'a pas bougé récemment. Voilà, c'est fini. Adieu Nicaragua. On l'aura beaucoup entendu, tu as tout aussi bien qu'au Costa-Rica, sauf que là bas, c'est plus cher. Nous, on aura surtout vu que tu prends les touristes pour des vaches à lait. Avec des prix annoncés en $ pour les touristes et pour une qualité de service qui est à des kilomètres de les valoir. Sans même compenser par l'accueil, la chaleur humaine, la convivialité.

11h20 Nicaragua, on te quitte sans regret.


Le reste du récit (avant / après) :

Carnets de voyage
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Les étapes du road trip
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