Dimanche 31 Juillet
119635 kms sur le compteur. Soit 35 kms parcourus au Brésil. Pas mal, pour le plus grand pays d'Amérique du Sud ! Je ne résiste pas à reprendre un passage du Lonely à propos de la visite des chutes, côté brésilien : 'Idéalement, prévoyez plusieurs jours pour profiter des meilleures conditions [météorologiques]'. Pourquoi pas d'ailleurs patienter dans l'hôtel du parc, il y a des chambres à partir de 100 €... Le Lonely dans toute sa retenue.
Le passage de la frontière se fait en un temps record : 15 min sortie et entrée. Sans papiers pour le véhicule non plus côté Paraguay. Soit en fait -45 min puisque on gagne une heure, ici. La première frontière où on a mis un temps négatif pour passer. Et nous voilà à Cuidad del Este (non, les trois autres grandes villes ne s'appellent pas Nord, Sud et Ouest). Buildings, grands centres commerciaux, c'est animé ! Et oh, un McDo. On galère un peu pour faire demi-tour sur la voie rapide mais on finit par trouver. Un flic en voiture, qui s'interroge sur notre manège, vient voir de quoi il en retourne. Il nous propose de nous escorter et de nous apporter toute l'aide dont on pourrait avoir besoin. Quand les flics se mettent en quatre pour te recevoir, c'est toujours un très bon présage pour l'accueil en général dans un pays. Je commence par retirer de l'argent. Comme j'ai aucune idée de la valeur du guarani, la monnaie locale, je tire le maximum proposé à l'écran (en général, en AmLatine, on est toujours 'trop' limité, côté retrait). 1.500.000 guaranis. C'est peut-être pas assez, je réitère l'opération. Me voilà avec 3 millions. On passe devant un kiosque de change, 1€ pour 6000. Ouf, j'ai pas vidé mon compte. Puis on part faire les courses. Dans l'hypermarché, il y a un scanner pour les prix. Il est génial, il donne le prix en guarani, en réal brésilien, en peso argentin et en dollar. Petit stock de bières en ce qui me concerne. La Brahmita, mais aussi deux bières de Patagonie et même une de Russie. Je m'abstiens sur les belges, françaises et allemandes. En tout cas, sacrément bien achalandé le magasin. Il y a même ces pots de Nutella qui semblent normaux de face mais qui une fois de profil font la largeur d'une lame de couteau. Et pour une fois, ils ne coûtent que 5 €. En fait, tout est pas cher au Paraguay, y compris les produits importés. Comme cela semble être la coutume ici, on laisse un gars nous ramener notre caddie au véhicule, moyennant menu monnaie et on se rend ensuite au McDo. On y retrouve tous les classiques en terme de burgers, le wi-fi, des prises aux murs (on en avait pas besoin, mais bon, elles sont là quand même) et tout ça pour bien moins cher que d'habitude (20€ pour 5 combos). Quand on quitte le McDo, il fait nuit. On se contente donc de quelques kms pour sortir de la ville et on s'installe à 100m de la rue principale, histoire d'être à l'abri du bruit.
Hier, au Brésil, il a fait très beau et chaud. Aujourd'hui, plus encore. C'est bon pour la batterie et Oriana ne se plaint pas trop. Todo va bien !
On a trop mangé au McDo, à 17h, du coup, on se contente d'un apéro d'entrée dans un nouveau pays et de caouette pour ce soir, en même temps que Karine nous fait la lecture de Potter. Puis, c'est Twilight 3, again. Oriana veut tous les revoir, après avoir lu les livres. Ca fait donc le millionième visionnage pour Karine, le 3ème pour Oriana, le 2ème pour Eliott et... le 1er pour Kyra (avec zappage des passages un peu hard). Devinez ? Je passe mon tour. Ca aurait été SW, je dis pas, mais là, c'est trop. Du coup, je me rabats sur la lecture. Après une pause anticipation avec Proie, de Crichton (rien de tel pour se motiver à la reprise de la programmation), je reprends les livres 'de route'. Silvio et la Roseraie, des nouvelles sur le Pérou. L'auteur est soit disant un maître de la nouvelle, un quart de siècle qu'il cultivait son art. Et bien non, pour moi, il peut changer de métier, je passe à autre chose après la 3ème nouvelle.
Lundi 1er Août
C'est l'heure de la petite crise du matin. N'achetez pas l'eau Agua del Sur en Argentine : elle est dégueue. Je regarde sur l'étiquette, c'est fabriqué par Danone. C'est toujours pareil. Depuis le Mexique, on a compris qu'il ne fallait pas acheter la Nestlé. Pas parce qu'ils sont sensés faire du chocolat ou des yaourts chez nous. Non, simplement parce que ce qu'ils produisent en Amérique latine, c'est de la merde. Ils y font de la sous-sous-qualité. Idem pour les céréales. Si on voit Nestlé, on fuit. Parmi les marques, il n'y a que Kellogs qui maintient sa qualité.
On a un bon feeling avec le Paraguay. Les gens sont accueillants. On était en train de se dire qu'on pourrait y rester plus longtemps (normalement, on va juste voir deux missions et on repasse en Argentine). D'autant plus que le cargo a encore été repoussé de 2 jours. Le problème, c'est qu'on a aucune infos sur les choses à voir. De toutes façons, le Routard n'a encore rien sorti sur le Paraguay (quand je rentre, je pose ma candidature). Du coup, quand on se retrouve derrière un car de tourisme, je note les deux destinations qui complètent les missions, sur leur déco publicitaire. Hop, deux lieux potentiels à visiter, sur notre chemin !
On traverse une région très agricole où se côtoient les affiches publicitaires (malheureusement surtout pour des engrais) et les cabanes en bois de toutes les couleurs. Un petit côté 'Belize' (tient, là aussi, faudrait un guide du Routard qui n'existe pas encore). Sur la route, à plusieurs reprises, on croise nos premiers opossums. Ils font les morts sur le bas côté. Sniff, c'est pas du cinoche...
Finalement, on n'ira ni à Itapura Poti ni à Capitan Meza, les deux lieus repérés en dernière minute : il faut dans les deux cas se taper 25 kms de piste. Comme on sait pas ce qu'on y verra au bout... On poursuit donc vers les missions, avec à la sono notre album perso de Monmix, et un peu de Zaz et de Maison Tellier.
On passe devant Bella Vista, la capitale de la Yierba Maté, les herbes à thé et infusion. On a commencé à voir beaucoup d'argentins se balader avec leur thermos dans la région de Missiones et à Iguazu. Et ici, au Paraguay, c'est pareil. Ils ont leur thermos en bandoulière à l'épaule, et leur tasse à la main, avec une paille en métal qui se termine par un filtre, pour ne pas avaler les miettes de feuille. Ils se promènent partout avec, c'est une véritable institution. Au point de trouver des distributeurs d'eau chaude un peu partout dans les lieux touristiques. Sur la route, dans le nord de l'Argentine, on en voyait moins, mais très souvent, les petites tiendas annonçaient par des pancartes : 'agua caliente' !
On fait une halte en cours de route au camping Parque Manantial, près d'Obligado. Un endroit magnifique avec deux belles piscines et où à priori on peut faire plein d'activité. Mais nous, on est juste là pour prendre une douche. C'est ok. Eau chaude à profusion pour 6€ pour nous 5. La famille d'origine allemande qui tient le lieu nous fourni même un petit guide des routes du Paraguay. Thx ! On fait ensuite encore 5 km et on s'arrête sur la parking de la mission Trinidad. Et qui s'y trouve déjà ? Hervé, Laurence et leurs deux gars. On discute donc un petit moment dehors, avant de rentrer manger. Puis on couche les 2 plus jeunes et on se fait la 1ère moitié du Cercle des Poètes Disparus.
Mardi 2
Après avoir à nouveau souhaité un bon voyage à Hervé et Laurence, on part visiter les ruines jésuites. Toujours construite selon la même architecture, ces ruines sont extrêmement bien conservées. Eliott et Kyra ont adoré. Ils y pratiquent un nouveau jeu : 'Espagnol Guarani Jesuite'. L'espagnol, c'est le chat, le guarani, la souris et la mission jésuite, la maison...
On se rend ensuite à la mission Jesus de Tavarangüe. (Le billet de Trinitad, à 4€ par adulte, permet d'aller voir 4 missions). Elle aurait du devenir la plus grande mission de la région, mais les Jésuites ont été expulsés avant qu'elle soit terminée. Il n'en reste pas grand chose, mais l'église est la mieux conservée de ce qu'on avait vu jusqu'à maintenant. Et elle est impressionnante. C'est dingue ce qu'ils faisaient, dans un environnement si hostile. Dire qu'ils fabriquaient même des pièces de métaux qu'ils réexportaient ensuite en Europe, comme des cloches. Et ce que j'ai déjà dit que la première imprimerie d'Amérique du Sud avait été fait dans une de ces missions ?
Retour ensuite à la mission de Trinitad, pour y manger au resto. Je commence tout de suite mon futur métier au Routard : L'hôtel restaurant 'A las ruinas', face à l'entrée de la mission n'a rien d'exceptionnel, mais il s'avère que c'est le seul de la ville et des alentours. Les notables du coin viennent aussi y manger. Sur l'ardoise, 3 plats : beefsteak (+ 2 œufs), milanaise de poulet ou spaghettis. Tous à 20.000. Tous bons, mais sans plus. Pas de carte. Le lieu est agréable, on peut y manger à l'intérieur au frais, ou sur la terrasse couverte. Personnel sympathique. Wi-fi Et... merde, j'ai oublié la partie hôtel, je connais même pas le prix des chambres :-) ! L'idée de dormir une nouvelle fois sur le parking nous titille un moment, mais on finit par opter pour se rapprocher un peu d'Encarnation, la ville du sud, qui est à 25 km.
Une fois encore, on s'est demandé s'il n'y avait pas d'autres choses à faire dans le coin. A la mission Jesus, on a même eu un petit fascicule en français, avec une partie paysages naturels - mais c'est surtout le nord, vers le Pantanal, qui aurait été sympa -, une partie tourisme d'aventure - qui nous branche pas -, une 3ème tourisme rural, dans les haciendas, qui aurait pu être sympa mais pour laquelle on manque d'adresse et une dernière, le tourisme de nature. Là, j'ai repéré quelques réserves, sur la carte. A un peu plus de 200 km à l'ouest d'Encarnation. Mais une bonne partie de la route semble être de piste. Partir sans autres renseignements, sans aucun avis, est peut-être un peu téméraire. Ca serait con de galérer pour y aller et de se retrouver dans une forêt avec trois oiseaux et deux scarabées.
Du coup, c'est stop juste avant de passer le pont d'Encarnation, dans un petit quartier résidentiel où, en poursuivant au bout de l'allée, on tombe sur un petit parking au pied d'un affluent du Parana. Franchement, sur ioverlander, il y a des mecs qui dégottent (on sait pas comment) de sacrés coins !
Comme d'hab depuis des semaines : cours de français, petit 'Tatonka' sur l'ordi pour les enfants, repas de pâtes chinoises et ce soir, pour les plus grands, la fin du Cercle des poètes disparus.
Mercredi 3
119977 km au compteur. A 13h35 on arrive à la frontière côté Paraguay. Ils sont un peu surpris qu'on ait pas de papier d'importation du véhicule mais on leur explique qu'à Cuidad del Este, ils nous ont dit que ce n'était pas nécessaire. Petit coup d’œil sommaire dans trois placards du cc et on peut y aller. De l'autre côté du pont, c'est l'Argentine. On fait 40 min de queue dans le cc, et on passe en 5 min, avec là encore une fouille sommaire du véhicule. Côté argentin, c'est carrément affiché : fouille systématique de toutes les voitures.