Montenegro, membre de l'Union Européenne. Quel changement ! J'en oublierais presque de donner l'heure - 15h30 - et le kilométrage - 127 216 au compteur -. Le paysage est magnifique, il ne pleut plus, Karine peut en profiter. Bref, une arrivée au Montenegro appréciable. Conformément à ce qu'on a décidé, on ne remonte pas vers le Parc National du Durmitor et Biogradska Gora, mais on part plein sud, pour s'arrêter à Niksic, où il y a un lac et selon iOverlander un coin sympa où bivouaquer.
Effectivement, c'est top. Beaucoup de place. Peu de monde (quelques locaux qui arrivent en fin de journée). Un grand et beau lac avec une jetée aménagée et une petite plage. Un groupe de scouts allemands en train de pécher des écrevisses dans un ruisseau qui fait le tour du lac. On est franchement super bien. En soirée, on est rejoint par une autre famille française en van : une maman enseignante, un papa casque bleu (qui était d'ailleurs à Sarajevo en 95) et deux enfants : Maïlys - orthographe approximative -, 12 ans, et Luan, presque 9 ans. Eux passent leurs vacances au Montenegro, et ils ont une carte (donnée au passage de frontière par la côte). On en fait une photo, avec les principaux lieux touristiques, ça peut toujours servir. Bientôt, une 3ème famille française, en fourgon aménagé nous rejoint, avec encore deux enfants, un garçon et une fille.
Je commence ma journée à 7h par un petit footing sur les bords du lac. A mon retour, Eliott est ready pour aller dehors, aller voir les écrevisses. Les scouts ont laissé une canne à pêche (enfin, un bâton et un hameçon), alors on fait quelques tentatives. Au final, bientôt rejoints par Luan et son père, puis Kyra, on finit chacun son tour les pieds dans le ruisseau, avec des bidons de 5 litres d'eau coupés pour essayer d'attraper ces crustacés. C'est Eliott qui fera la première prise, et elle sera suivie par 8 autres, la plupart grâce à l'acharnement du papa de Luan. On petit-déjeune/ brunch vers 12h, puis d'aucun bouquinent et on part se baigner. Les enfants attrappent des coups de soleil à vouloir pêcher les petits poissons du lac et tout le monde sauf moi repart se baigner vers 18h. Moi j'en profite pour rattraper mon retard sur ce carnet. Mais vu que j'en suis rendu au moment où j'écris cela, je vais faire un break, plus facile que d'essayer de raconter le futur, et aller voir ce qu'ils font. Enfin quand même, de l'avis de tous, la meilleur journée depuis le début du voyage.
19h30 Un orage avec pluie nous fait craindre pour notre soirée écrevisse, prévue avec David, Hélène et leurs enfants, mais finalement, le vent est avec nous et le nuage noir s'éloigne rapidement. On regroupe donc nos tables et chaises devant le cc, pour profiter de notre lumière extérieure ; car une fois les écrevisses bien rouges - ceux sont les enfants qui les mettent dans le bouillon -, il est 20h30 et il fait déjà nuit. Nous passons une excellente soirée ensemble, accompagnés d'un bon vin du Montenegro que David ouvre pour l'occasion.
5h45 Réveillé par le soleil et n'arrivant pas à me rendormir, je m'apprête à aller courir. Et là, en sortant du cc, les boules : notre table et nos chaises ont disparu. On les avait laissées posées contre notre cc hier soir, avant d'aller se coucher, vers 1h. J'y avais vaguement pensé mais luttant contre ma paranoïa habituelle, je m'étais convaincu que ça risquait rien. Karine, elle, n'y avait pas pensé, mais à la réflexion, sur un bivouac informel, là où de nombreux jeunes viennent passer la soirée et une partie de la nuit, c'était pas très malin. C'est le prix à payer quand on prend un peu trop la confiance. En tout cas, ils ont fait ça bien, sans nous réveiller. 5 chaises et notre table qui se démonte dès qu'on l'attrape par un des nombreux mauvais bouts, tout ça sans un bruit. Je jette un coup d'oeil du côté du van de David : même punition. J'apprendrai plus tard qu'ils avaient rentrés une partie des chaises, mais l'autre partie et leur table se sont aussi envolées...
... Trop dég pour aller courir, je rumine dans le cc.
13h On quitte le coin, avec dans l'idée de revenir au retour, car malgré cette dernière mésaventure, c'était quand même un coin très agréable. Mais avant de partir, il y a collage d'autocollants. Depuis plus de deux ans qu'on parle de le faire ! Alors bien sur, on n'en a pas pour tous les pays, car le premier qu'on a pensé à acheter, c'était en Colombie. Et puis par la suite, on a parfois oublié, et d'autres fois on n'en a pas trouvé. Mais on en a quand même une petite dizaine, et même un de Grand Canyon, qu'un collègue - Merci Mathieu - m'avait ramené après coup. On commence donc un petit serpentin d'autocollants près de l'entrée du cc, et on reprend la route.
Mon idée était de passer par le Monastère d'Ostrog, en faisant un tout petit détour d'une dizaine de km sur notre route, juste histoire de voir ce monastère orthodoxe encastré dans la falaise. Finalement, on s'en passera et ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé et perdu plus d'une heure. Au bout de 4 km de route en épingle dans la montagne, avec des virages sans aucune visibilité et l'obligation de devoir s'arrêter tous les 100m pour pouvoir se croiser, on réalise qu'il nous en reste encore au moins autant à faire, et d'après le visuel sur maps.me, il y a une série de virages encore bien plus rapproché que ce qu'on a déjà fait. Karine hésite, alors je tranche : demi-tour. Certes, la route est asphaltée et en très bon état, mais c'est super chaud. On n'est pas assez ostrogoths pour Ostrog.
17h Quelques courses à la capitale, Podgorica (200 000 hab). On se spécialise donc dans l'achat de bouffe avant le passage de frontière...
On longe ensuite le nord du lac de Skadar, visiblement dans la banlieue riche de la ville : leur maison sont comme les notres, mais leur terrain 10 fois plus grand et l'on passe même devant une résidence avec une grosse limousine dans le jardin...
17h50 Frontière de Granicni Prelaz Božaj, sensée être plus rapide que celles de la côte. 40 min de queue dans les véhicules.