Cousin du putois, de l'hermine et de la fouine, le vison est un mammifère carnivore d'une famille de chasseurs : les mustélidés, dont les plus anciens fossiles retrouvés remontent à une trentaine de millions d'années. Mais, si les paléontologues sont sûrs de l'ancienneté de la famille, il leur est plus difficile de préciser ses filiations. D'autant que la rareté des fossiles découverts en Europe laisse planer une totale incertitude quant à la date d'apparition de l'espèce européenne.
Plusieurs espèces du genre Mustela possèdent ce nom vernaculaire :
- vison d'Amérique - Neovison vison. 1,5 à 2 kg. On le trouve au parc national Tierra del Fuego, en Argentine.
- vison d'Europe - Mustela lutreola. 0,8 à 1kg
- vison de Sibérie - Mustela sibirica.
Les deux premières sont deux espèces distinctes, à capital génétique différent.
On a longtemps pensé que le vison d'Amérique et le vison d'Europe, d'apparence presque identique, avaient une origine commune – les deux espèces étaient alors classées dans le même genre, Mustela (Mustela vison pour le vison d'Amérique et Mustela lutreola pour le vison d'Europe). Selon cette théorie, il y a 1,5 million d'années, des visons d'Amérique du Nord auraient envahi l'Eurasie en passant par le détroit de Béring, qui n'était pas encore ouvert, et les deux espèces auraient ensuite évolué, l'une en Amérique du Nord, l'autre dans l'ouest de l'Europe, qu'elle aurait gagné à partir de la Sibérie.
Mais cette hypothèse a été battue en brèche par des recherches sur la systématique des animaux de la famille des mustélidés, sur la base d'analyses de la morphologie crânienne, des caryotypes (formules chromosomiques) et des caractéristiques immunologiques. De cela il est ressorti que les deux espèces de vison sont assez éloignées l'une de l'autre, et le vison d'Amérique a été déplacé dans le genre Neovison.
La ressemblance entre le vison d'Amérique et le vison d'Europe serait ainsi seulement le résultat d'une évolution convergente due au même mode de vie dans deux aires de répartition distinctes, toutes deux situées au sud de la partie de l'hémisphère Nord recouverte par les glaciers quaternaires.
Aujourd'hui, si le vison d'Europe compte parmi les espèces les plus menacées (chassé pour sa fourrure), le vison sauvage d'Amérique est encore très répandu. Des animaux échappés des élevages américains ont même constitué des populations en Europe, où ils sont redevenus sauvages.