La ville de Maras se trouve à environ 50 km de Cusco, sur un plateau à 3300m d'altitude.
Les salines quant à elles se trouvent à une heure de marche de la ville, à 7 km au nord. Perchées sur un versant escarpé du mont Qaqawiñay, elles plongent ainsi progressivement dans la vallée de l’Urubamba, vers la Vallée Sacrée des Incas.
La ville de Maras fut fondée en 1556 par les Espagnols, et certains bâtiments de cette époque ont pu être conservés. On y trouve notamment un couvent jésuite et celui dit de Sancho Usca Paucar. Dans l’église San Francisco de Asis, on peut aussi admirer de magnifiques sculptures, quelques objets incas en or, ainsi que des peintures d’Antonio Sinchi Roca.
Quand aux salineras, elles existent depuis plusieurs milliers d'années et étaient déjà utilisées comme source de sel avant l'époque des incas. Depuis au moins trois siècles avant J-C., les habitants de la vallée exploitent le sel des salines, qui servait à approvisionner la région de Cusco ainsi que toute la région que représente le Pérou de nos jours.
Il existe deux explications possibles à cette manne de sel qui s'échappe d'une petite source de la montagne en plein coeur des Andes, à 350 km à vol d'oiseau de la mer.
Soit des strates de sel sont naturellement présentes dans la roche. Et dans ce cas, ce sont les nappes d'eau qui les traversent qui en emportent le sel avec elles, lorsqu'elles s'écoulent à l'extérieur.
Soit il s'agit d’un immense amas d’eau salée prisonnier de la roche et qui alors s'échappe lentement vers l'extérieur, par l'entremise d'une petite faille.
Une fois que cette eau s'écoule en un petit ruisseau saturé en chlorure de sodium dans les salines, il est possible, pour chaque cycle de 4 à 6 semaines durant la saison sèche, de récolter une couche de sel d'environ 10 cm d'épaisseur.
De nos jours, les Salines de Maras sont toujours exploitées par environ 700 à 800 familles de la région, qui se transmettent les parcelles de générations en générations, et ont développé le commerce du sel à travers le monde par le biais de coopératives.
Ces salines constituent au total quelques 3600 bassins de 5 m2 en général et ne dépassent pas 20 m². Plusieurs siècles avant les Incas, le sel qui s'échappait de la montagne était déjà récoltés, le long de rigoles créées par l'homme à cette fin. Ceux sont probablement les Incas qui développèrent le système avec la création des bassins, qu'ils appelaient 'Kachi Rapay'. Ce système fut ensuite amélioré par les espagnols pour mieux profiter de l'évaporation de l'eau sous l'action de la réverbération et du soleil.
De nos jours, la production de sel, qui s’étend de Mai à Septembre et se fait exclusivement à la main, avoisine les 150 à 200 tonnes annuelles, ce qui est évidemment très peu comparée à la production de sel de mer, mais reste conséquent pour ce type de sel particulier, un sel rose mondialement reconnu, l'Inca cachi ou le 'sel des Incas'.
A noter que chaque bassin doit être restauré tous les 5 ans environ.
C'est durant cette période de récolte, de Mai à Septembre, que les terrasses offrent le plus beaux des paysages, lorsqu'elles revêtent des teintes très variées, allant du blanc étincelant au marron profond.