Les ruines de la cité sacrée des Quilmes sont un témoignage de ce peuple, de la civilisation Diaguita, et de l'étendue de ses connaissances.
Située à quelques 60 km de Cafayate, sur le flanc du mont Cerro Alto del Rey, l'ancienne cité sacrée des Quilmes domine la désertique vallée de Yokavil où ne pousse aujourd'hui que des cactus candélabres mais qui à une autre époque était bien plus prospère.
La cité était composée de plusieurs regroupement d'habitations en pierre, reliés entre-eux par de petits sentiers et répartis sur une trentaine d'hectares.
On peut encore observer les murs et les fondations de nombreuses d’habitations de formes rectangulaires. A noter au passage que les murs furent d'abord considérés comme étant les fondations, avant que l'on comprennent les les Quilmes vivaient dans des habitations partiellement enterrées, entre autres pour se protéger de la chaleur.
Quelques emplacements étaient des enclos pour les animaux.
Entre les habitations, on trouve aussi d'anciens greniers à grains avec, creusé dans les pierres de taille utilisées pour le sol, plusieurs mortiers qui étaient utilisé pour piler les céréales.
La ville possèdent aussi deux cimetières.
Au plus haut de la ville, se trouve la maison du chef ainsi que les restes de deux petites forteresses d'où on pouvait faire le guet (et proviter de la vue, magnifique ?)
Les plus anciennes traces d'occupation du site par les Quilmes datent du 11ème siècle. Selon l’historien Pedro Lozano, les Quilmes, venus du Chili, auraient traversés les montagnes de la Cordillère des Andes pour fuir les Incas, qui envahissaient leur territoire. Une fois dans la région, ils combatîrent les Calchaquí qui finirent par céder ce territoire, tout en maintenant leur domination sur les régions plus au nord, la vallée de Cafayate et les quebradas de las conchas. Avec le temps, une paix s'instaura entre les deux communautés.
Les ruines révèlent que les Quilmes pratiquaient l’agriculture et l’élevage de bétail, comme le lama. Il avait mis en place un important système d'irrigation à l'aide de canaux qui alimentaient la cité et ses alentours. Un barrage avaient été construit plus loin, d'où l'eau était détournée. Ils pouvaient ainsi cultiver sur de très grandes surface des céréales, comme le maïs ou le quinoa, mais aussi d'autres légumes, comme les pommes de terre et les haricots.
La population de la cité sacrée de Quilmes s'éleva jusqu'à 5 000 habitants, ce qui est considérable pour l'époque. C'était suffisant en tout cas pour faire de Quilmes une des premières villes pré-hispaniques de l'actuelle Argentine.
Les Quilmes eurent à nouveau à faire face aux Incas, mais cette fois, l'architecture stratégique de la cité leur permis de résister à plusieurs assauts, durant les années 1480.
Mais avec l'arrivée des conquistadors espagnols, Quilmes est contrainte de résister à nouveau à de nombreuses attaques, ce qu'elle fait avec succès pendant plus de 130 ans, pour finalement tomber en 1666. Le millier de survivants est alors déporté sur divers lieux, comme San Miguel, Cordoba ou Santa Fe. Mais l'essentiel de la population, 260 familles, est contrainte de migrer près de Buenos-Aires, à 17 km au sud de la ville. Un parcours de 1000 kilomètres à pied dans des conditions extrêmes : seuls 400 d'entre eux auraient survécu au périple. Une fois arrivés, ils fondent une nouvelle ville qui sera à son tour nommée Quilmes, et qui compte aujourd'hui 230 000 habitants. Mais parmi ces habitants, il n'y en a probablement plus aucun qui soit un descendant du peuple d'origine. Par contre, c'est dans cette ville qu'à été fondée la brasserie de la bière éponyme, qui est s'est plutôt bien développée et est l'origine de 75% de la bière qui s'écoule en Argentine. Inutile de préciser que dans la région des ruines de Quilmes, elle correspond à 100% de la consommation locale.
Les seuls descendants du peuple Quilmes sont probablement ceux des quelques individus qui avaient pu échapper à la déportation et s'étaient installés dans la régionde l’ancienne Cité. De nos jours, ils forment la communauté Quilmes.
En 1716, l'Espagne accorde par ordonnance royale les jouissances de leur terre à diverses communautés indigènes, dont les Quilmes et les Amaichas, installés à une trentaine de kilomètres au sud-est. Mais l'ordonnance n'est jamais appliquée.
Le site fini par être complètement abandonné.
Ce n'est que beaucoup plus tard, en 1888, que l’archéologue Lafone Quevedo redécouvre la cité. 9 ans plus tard, l'historien Juan Ambrosetti en commence alors l'étude.
Puis les ruines subissent de nombreux pillages, avant que les fouilles ne reprennent, en 1919 et en 1929. On retrouvera notamment plusieurs pétroglyphes dans la quebrada, représentant des personnages humains et des animaux.
En 1977, la communauté quilmenas qui vivaient sur les 200 hectares autour du site est expropriée, afin, officiellement, de restaurer le site. Mais aucune restauration n'est entreprise.
En 1992, c'est Hector Cruz, un homme d'affaire, qui loue les terres, pour 110 $US mensuels, et entreprend d'en faire un complexe touristique, avec hôtel, piscine et bar-restaurant...
En 2002, suite aux luttes judiciaires des indiens Quilmes mais surtout parce qu'il ne payait pas ses loyers, le bail de l'entrepreneur n'est pas renouvelé... ce qui ne l'empêche pas de continuer à profiter de cette petite manne touristique, jusqu'à ce que les Quilmes finissent par bloquer l'accès au site en 2007 et que la police finisse par le déloger.
Depuis 2008, ce sont bien les descendants des Quilmes qui exploitent le site et le petit musée à des fins touristiques.