19h15 A la sortie du ferry, c'est la claque. Il fait chaud, très chaud (30°). Pour consoler Kyra, on lui offre sa première sucette, donné par commerçant à Helsinki.
Elle aime.
On se pose sur le parking d'un jardin botanique à la sortie d'un village et on fait notre première ballade en forêt finalndaise. Première rencontre avec les colonies de moustiques. Très accueillants (mais c'est loin d'être l'horreur, c'est pour l'instant comme le soir dans nos jardins).
- J'ai rien noté pendant deux jours, alors Karine a profité que je fasse la vidange pour combler cette lacune. Je reprends directement ses notes, qui sont aussi détaillées que ce que je considère comme un texte rédigé ! -
A Turku, visite du Musée de l'Artisanat : vieilles maisons en bois, très intéressantes mais la moitié est fermée, il n'y a que trois animations (pour une fois qu'on est dans les horaires) et ils partent en 'lunch breack'. Rien n'est traduit en anglais, un peu décevant. Chaleur étouffante.
[N. de Laurent : on achète une crème antimoustique. Il en existe des différentes selon les régions. Mais celle que la pharmacienne, qui me montre ses mollets ravagés, nous conseille, c'en est une qui protège même de ceux du nord... A noter aussi, la pompe à essence refuse ma carte de crédit. Par contre, elle prend les billets.]
Route vers Helsinki et arrivée au camping : complet ! Pourtant, une douche s'impose après cette journée où chaleur se combine avec moiteur (on frémit en pensant aux larves de moustiques éclosants par centaines... par milliers ?)
Tomtom nous trouve une plage super avec douche pour se rincer après et cabine pour se changer. Les finlandais adultes arrivent vers 20h30. Ils commencent leur 2ème journée !
Il fera vraiment jour jusqu'à 23h.
Raffraichis, repas au campingcar puis on repart trouver un minuscule parking en bordure de golf. Dodo !
Réveil à côté des joueurs de golf qui s'entraînent à 15m de nous : ça donne envie aux deux grands. Grand moment pour Eliott qui trouve une chenille poilue et qui la suit sur six ou sept mètres !
Départ pour Helsinki même : visite du Musée d'Histoire Naturelle (génial pour nos enfants passionnés d'animaux : super présentation. Dommage, les jeux restent non traduits, encore une fois)
[N.d. Laurent : Enormément d'animaux empaillés ou reproduits en résine. Des plus petits insectes (par centaines) aux plus gros carnassiers, toute la faune du pays y passe. Un autre étage, dédié aux animaux du monde, n'est d'ailleurs pas en reste. Enfin, un 3ème niveau concerne des reproductions d'animaux préhistoriques. Pour nous, le Routard aurait pu ajouter une troisième étoile !] Fermeture une heure plus tôt qu'annoncé dans le Routard. Ici, on ouvre tard et on ferme tôt !!
Puis église de Temppeliaukion : église dans le rocher. Trajet qui se finit sous la pluie. On est mouillé mais ces dix minutes raffraichissent un peu l'atmophère. Récolte de paroles de Dieu en plein de langues [sur de petits feuillets genre marque-page].
Puis parc Sibellius et sa statue en tuyaux : pour finir pas si mal [N.d. Laurent : je l'avais bien dit]. Goùter dans le parc, avec aire de jeux.
19h30 Arrivée au camping où on avait réservé pour la lessive.
0h15 Je prends une photo où on voit la lueur du soleil couchant ! [N. de Laurent : dommage, l'appareil n'était pas à l'heure. Je le réglerai le lendemain].
Il fait toujours chaud. Heureusement, le voisin a de quoi nous raccorder à l'électricité (on galère !). La wifi marche cette fois, post concernant la Suède !
Départ du camping à 15h, (notre record) on a pris notre temps : ménage, douches, rangement du cc, brossage du chien, essayage de toutes les aires de jeux du camping ! En route pour Suommenlinna. Après la pluie de la nuit, il y a un petit vent qui raffraîchit agréablement après ces deux jours et demi de suées.
[N. de Laurent : je reprends la plume ici]
16h Repas place du marché : lihapiirakha - beignet sucré avec riz et viande -, soupe de saumon que Kyra a adoré, calamars frits, friture qu'Eliott a adoré, et saucisse frites (Eliott encore). A côté de nous, assises sur le port, comme nous, deux nanas jettent leur glace : les mouettes les ont attaquées. Et une fois les nanas parties et les glaces à terre, c'est la curée. On est assis a deux mètres et je dois jouer des moulinets pour protèger notre pitance.
On prend le bateau-métro pour Suomenlinna (trajet de 10 min). Kyra est de nouveau aux anges. Elle adore vraiment voir et encore plus prendre le bateau. Cela a fait parti des quelques mots qu'elle prononce en moins de deux !
Ballade sympa. Détente.
21h30 On bouge le cc de 200m pour être le long du port, avec une vue magnifique sur les deux cathédrales depuis la fenêtre du cc, pendant qu'on mange.
23h30 Les enfants sont couchés, on part vers Porvoo. Y'a pas un chat dans les rues d'Helsinki. On est pourtant à deux pas du quartier le plus animé...
0h30 On arrive en banlieu de Porvoo, mais on ne trouve pas de coin sympa pour s'installer. Dès qu'on quitte la Nationale / Autoroute, on arrive dans de petits villages où la route est en terre non dammée et où on ne croise rien d'autre que les allées de résidence et un arrêt de bus. Après un court passage sur une voie pour vélo et 1h30 de galère, on se jette sur un parking le long de la nationale, qui fait aussi arrêt de bus. Ca promet pour demain.
Et sinon, c'est confirmé, le soleil se lève vers 2h, mais il ne fait plus jamais vraiment complètement nuit.
10h Du traffic, mais cela ne nous a pas empéché de dormir. C'est surtout la chaleur qui posait problème.
Porvoo, 50 000 habitants. Des parkings très chers. On en prend pour 2h, 2€. Le syndicat d'initiative est très fourni: une brochure de plusieurs pages, en français, avec les lieux conseillés, l'itinéraire pour touristes, la carte de la ville, un paragraphe sur chaque resto ou boutique. La ballade le long de la rivière et dans le rues pavées est sympatique, mais sans plus (dans le style, on préfère Ystad, en Suède). Une 'cathédrale' où on peut voir un bel orgue, une chaire richement décorée et une licorne peinte sur un des piliers (why ?). On a mangé des lounas au café Cabriole, écouté un groupe de musique. Des danois très cool, venus nombreux avec leurs groupies dans un bus rien que pour eux. Le Viborg FDF Bands. Le leader, très speed nous a fait penser à Bertrand, à Karine comme à moi. Les instruments étaient peu communs, genre quatre gros xylophones.
On retourne au cc. Des parkings très chers ? Mais vraiment très chers alors. Payé de 12h à 14h, on revient à 15h50, la prune est de 15h42. Pas de bol. 40€. On peut payer dans toutes les banques. J'y vais tout de suite. Ca fait 45€, parce que je paie cash. Et si je veux pas payer cash ? Bin faut avoir un compte à la banque ! (En relisant ensuite le Routard, il s'avère qu'on peut payer au commissariat sans majoration).
J'ai aussi acheté quelques CDs d'occaz de groupes du pays, pour MattDiskEyes - Matt, si tu aimes, cliques sur 'J'aime' -
16h 300km à faire jusqu'à Punkaharju.
St Petersbourg est, à un moment du trajet, à moins de 200km.
C'est la seconde fois de suite que la pompe refuse ma Visa. Après renseignement, certaines stations, dont Shell, acceptent bien les cartes, mais seulement les finlandaises !
Sur le trajet, on goute notre premier sucre d'orge de Gränna. 'Jordgubb'. On se rappelle plus à quel parfum cela correspond... au goùt, fraise.
20h30 Les eskers autour de Punkaharju. Paysage tout simplement magnifique.
On cherche un coin où s'arrêter pour passer la soirée et la nuit, mais on ne trouve pas : chaque arrêt est mieux que le précédent ! On décide d'aller jusqu'à un endroit où deux plages sont répertoriées par le Routard. On passe par une route avec un précipice de chaque côté, et le lac en bas, pour atteindre les plages. Un espace un peu plus large, avec des arbres, un petit parking et une cabane à glace. Les enfants trempent leurs pieds, on se ballade et on mange dans le cc, avec pour vue le soleil qui se couche sur le lac. Toutes les couleurs entre le bleu et le rouge y passent, c'est splendide.
On ressent vraiment un virage dans le voyage. On a quitté les zones urbaines, les capitales, les châteaux et villes moyennageuses. Place aux lacs et aux forêts.
On a prévenu les enfants qu'ils ne pourront se baigner demain que s'ils ne se réveillaient pas trop tard. Réponse cash d'Eliott : 'Me lever de bonne heure, c'est pas vraiment dans mes habitudes, mais bon !'.
9h15 On se baigne tous et cette fois, c'est moi le premier à l'eau (Oriana est hors concours, elle gagnerait tout le temps). L'eau est étonnamment chaude, c'est une plage de sable, et en trois mètres, on n'a plus pied. J'adore. Au controle sanitaire, le taux d'E. Coli est de 5 / 100 ml. Ca va, on dépasse pas les 4000 / 100 ml, la baignade était autorisée !!!
12h-15h30 Musée de la Forêt finlandaise. Excellent. Notre préféré pour l'instant, avec le Musée d'Histoire Naturelle d'Helsinki. Multiples objets en bois, d'art ou du quotidien, tout le parcours du bois, de l'abattage au traitement, en passant par le trajet en traineau et par rivière (objets, vidéos, maquettes). Une chambre du silence, avec des animaux projetés en lumière sur un écran illustrant le bord d'un lac, et les bruits au petit matin en fond sonore. Une grande salle avec véhicules pour l'abattage : grues, tracteurs etc. Les enfants ont pu utiliser une vraie grue pour attraper des plots de bois et les empiler. A ce jeu là, Oriana est plus douée que son papa (qui a dit 'ça ne m'étonne pas ?'). Deux joysticks pour toutes les directions avec chacun deux boutons, c'est déjà plus ma génération. Et une salle dédiée aux enfants : une grotte à ours, un grand arbre cabane, des livres illustrés y compris en français, des déguisements, une table pour le coloriage... Pour le Routard, c'était 2 'étoiles', pour nous, la 3ème s'impose.
Heure du goùter. Enfin ! Materne a pensé à utiliser des couleurs différentes selon les parfums de compote à boire Pom'pote (on vient de finir un deuxième paquet de 12 et le 3ème de notre stock est comme ça). Ca, ça va nous faire gagner du temps !
16h30 Kerimäki et la plus grande église en bois du monde. Rien d'extraordinaire : c'est une église, elle est grande et elle est en bois. L'histoire raconte que l'architecte a du revoir ses plans car les paroissiens pensaient qu'elle allait être trop petite. On raconte ensuite que les ouvriers auraient interprétés des mesures en mètres là où il s'agissait de pieds. C'est bien sur faux, les plans sont bien en mètres. En fait, les dirigeants voulaient que tous les pratiquants puissent assister aux mêmes offices, en même temps. Soit 3000 places assises, la moitié de la population de la ville. Ce n'est d'ailleurs pas la plus grande église en bois, mais seulement celle pouvant accueuillir le plus de personnes assises. L'hiver, il existe une autre église, à côté, plus petite et donc moins couteuse en chauffage. Sauf pour le 25 décembre, à 6h du matin, où tout le monde se les gèle ensemble, à la chaleur de milliers de bougies.
Il y avait quatre personnes qui répétaient un concert, ça c'était sympa.
On remonte ensuite de 200 km, vers Lieksa et on s'arrête à Paateri, où se trouve l'atelier d'Eva Ryynänen. Pour y arriver, on fait notre quota de route en terre. On dort sur le grand parking de l'atelier.
Le matin, on visite le lieu. On est soufflé. Une incroyable artiste, décédée en 2002. Elle a fait construire une église, en bois, avec de grandes baies vitrées. Dans le sol sont posées des tranches d'arbres, la moindre planche ou rondin est scuplté. Les portes sont une oeuvre d'art. L'autel est constitué des racines d'un arbre. C'est touchant. On regrette qu'elle soit décédée, qu'on ne puisse pas la voir, la féliciter.
Ensuite, on parcourt son atelier, avec de nombreuses ébauches. Tout semble avoir été laissé en état.
Attenant, une salle où sont exposées quelques scuptures. Et, derrière une vitrine, tout un bric à brac : les objets qui devaient trainer dans l'atelier. On pourrait même écouter ses CD ou vinyls, ou regarder une de ses vidéos en super 8, tout est à portée de main.
Enfin, sa maison, où là encore, tout est en bois sculpté. Le séjour semble immense, avec deux grands bancs sculptés et creusés sur toute une longueur d'arbre. Dans son oeuvre, on retrouvera beaucoup d'objets religieux et d'autres relatifs au conte 'Les sept frères', d'Aleksis Kivi.
Un lieu à ne pas rater.
Puis, on se dirige vers Lieksa, juste à côté. L'église ne nous émeut pas vraiment, mais sa forme est assez originale, les bancs étant disposés en cercles. Cela semble propice aux concerts. L'interieur est vraiment très moderne. Les bancs sont molletonnées, c'est vraiment très confortable.
Comme on est dans la semaine du Festival des Cuivres, il y a justement un orchestre de chinois qui répète. On voit un très jeune chef d'orchestre dans un rôle qu'on ne lui connaissait pas : il conseille, dirige, coache et scénarise la prestation.
A l'entrée de l'église, il y a trois sculpture d'Eva Ryynänen.
On renonce au musée de plein air de Lieksa et on préfère aller faire les courses et se poser dans un camping (comme tous les autres, au bord d'un lac). Un petit minigolf (on n'a pas choisi le meilleur, mais Oriana n'en pouvait plus d'attendre), puis repas dans les cuisines. En fait, depuis le Danemark, tous les campings sont équipés de cuisines mises à disposition, avec four micro-onde etc. C'est assez pratique mais on n'en avait jamais profité.
Ce midi, au dessert, pensant attaquer un gros yaourt, on a mangé un 'Kevyt viili lättfil'. Lattfil, je le traduirais volontier par 'fil de lait'. Ca a bien le goùt du yaourt mais la consistance de la cancoillotte. Karine et Oriana m'ont laissé leur part. Ca vaut le shrimp coktail à l'apéritif. Comprenne qui peut !
Puis ballade pour voir les rapides de Ruunaa (Ruunaan Retkeilykeskus). On tombe sur un gars qui tente de les remonter avec un genre de minikayak... Mais non, il renonce, il se pose sur le côté. Mais qu'est-ce qu'il fait ? Il pose un trepied avec une caméra sur un rocher ! Et il y retourne ! Cabrioles et pirouettes avant, il maîtrise !
On aura aussi vu les plus grandes fourmilières de Carélie du Nord. En tous cas, celles qu'on a vu nous paraissaient pas mal.
Puis on fait quelques 10 km pour un autre sentier, dont 4 non revétus. Il est 19h30. Trop tard pour faire les trois kms avec tout le monde. Mais peut-être qu'après manger, Oriana et Karine le feront.
21h30 Dessert du soir : on ouvre le 1% viili ou 1% fil. A priori, ça correspond bien au 1% filandreux. Rien à voir avec la matière grasse. C'est le taux de 'flubber' dans le yaourt, nous dit Oriana (le film d'horreur).
22h35 Kyra ne s'endort pas.
C'est moi qui part en ballade avec Oriana. On fait le parcours Siikakoski, d'environ 3 km. On croise des pécheurs qui retournent à leur tente et beaucoup de crapauds. On passe un pont suspendu qui enjambe des rapides. Sympa.
Karine se baigne dans la rivière. Au bout de cinq mètres, elle revient vers la berge. Ca n'a pas l'air, mais le courant est vite fort.
On coupe un peu de bois avec les enfants. Par ici, à chaque fin de route et départ de sentier, il y a une cabane pour le tri des déchets, une cabane pour le bois et des bancs en cercle autour d'un espace pour faire le feu.
12h On continue notre remontée vers le Nord. Maintenant, c'est devenu systématique, tous les cc ou caravanes que l'on croise nous gratifient d'un salut de la main, et réciproquement. Environ tous les 5 / 10 km. Uniquement des finlandais ou des russes.
16h A mi-chemin entre Kajaani et Suomussalmi, soit environ au centre de la Finlande (du Nord au Sud), premier panneau indicateur de la présence de rennes (jusqu'ici, c'était seulement des panneaux avec des élans).
16h50 20km au sud de Suomussalmi, on croise nos premiers rennes en vadrouille, sur le bord de la route. Une mère et un bébé puis, 50m plus loin, un autre adulte.
Suomussalmi. La route, un champ, des centaines d'épouvantails. C'est le peuple silencieux. Silence donc.
18h On arrive à la ferme de rennes de Hossa. On ne peut pas y manger, on n'a pas trop compris pourquoi (seul le jeune est à la maison et il doit voir un ami ? Anglais super limité). Par contre, il nous montre les rennes. Deux jeunes (mères ?) et deux petits dans un enclos, et un gros mâle de 5 ans qui se cachait derrière la maison et qui est libre d'aller où il veut. Les autres, une centaine, sont dans la nature ! Le jeune garçon nous propose de leur donner à manger et même Kyra s'y colle !
On se trouve ensuite un petit coin sympa. Ce soir, ce sera purée Mousline. Steack de rennes pour une prochaine fois !
Matinée tranquille, puis on repart vers Kuusamo, annoncée comme la dernière ville vers le Nord possédant un hypermarché.
On croise encore notre lot de rennes sur le bord de la route, dont un qui se prend pour un convoyeur de diligence. Il nous ouvre la route, en plein milieu, refusant de se ranger sur le côté.
Faire les courses dans le seul hyper du nord-est de la Finlande nous prend trois plombes. On a acheté plein de trucs qu'on sait même pas ce que c'est. Des steacks hachés de toutes les couleurs et de toutes les saveurs, comme dit la chanson (réf. : 'Athon', un super opéra rock). 'Jaukemaksapihvi', à 14€45 le kg, 'Kalamurekepihvi', 13,95, 'Lihapullat kermakas', 10,95, 'Linorströminpihvi', 12,30. Pour ceux qui voudraient s'amuser à traduire...
9h45 Je réveille Eliott. Oriana est déjà prête. On va faire la descente de luge sur la piste genre bobsleigh, à Ruka. C'est à partir de 4 ans accompagné et 8 ans seul. Eliott prend le télésiège pour la première fois. Encore un truc sympa. Court (15 min montée et redescente) mais sympa.
Puis on part à la recherche d'une aire de service. Hier, après les douches, on est tombé en rade d'eau. On a beaucoup de bol, on trouve une espèce de camping longue durée / hivernage à Ruka même. La réception est à plusieurs kilomètres, au centre ville, mais les services sont en libre service.
En route pour le parc Oulanka et en particulier le sentier Hiidenlampi, de 5 km. Le cercle polaire ne se trouve qu'à 20-30 km, mais on ne le passera que dans deux jours, lorsqu'on sera plus à l'ouest, à Rovaniemi.
Sur les 30 km qui nous séparent du sentier, 20 sont non revétus... De toutes façons, c'est 30 km / h max, à cause des cahots, mais aussi des rennes qui ont la priorité. Et les poules faisannes ? Dans le doute, on s'arrête et on la laisse traverser aussi.
On est à 15 km de la frontière russe.
16h30-19h Ballade. Passage devant les rapides, un enclos de triage de rennes et retour. On joue à 1, 2 3 saute avec Kyra, mal nous en prend, on lui fait mal au bras.
La douleur ne la quitte pas, elle garde son bras raide, on commence à craindre un truc sérieux. On s'arrête au Centre de Recherche Scientifique du parc. Une étudiante passe un coup de fil au centre de soin le plus proche. Kuusamo. 50 bornes. 1 heure.
23h Karine passe deux heures au centre de soin, avec Oriana qui assure son rôle de grande soeur encore plus que d'habitude, tandis que j'attends avec Eliott dans le cc. D'après le médecin, il n'y a rien, mais il faut revenir si elle ne se sert pas de son bras demain. Karine a trouvé le médecin et l'équipe soignante aimable et compétente.
On part vers Ranua, à l'est.
0h15 C'est toujours bizarre de rouler le soir. Ca sera le moment le plus sombre de la journée. On pourrait encore rouler sans phares (sauf qu'ils sont obligatoires même le jour), on risquerait juste de rater un renne qui déciderait de traverser soudainement. On croise de nombreuses chouettes sur le chemin, une dizaine, qui passent juste devant nous, à 5-10 métres d'altitude, en louvoyant. Un truc non identifié traverse furtivement. Haut sur pattes, ça n'a pas l'air d'un renard. Un lynx ? Trop petit je pense.
Ce soir, les lacs sont brumeux. Ca plairait à Stefen King.
Vers 1h30, le jour revient
Matin. Le temps est à nouveau au grand soleil.
On passe la journée au Zoo de Ranua. La visite se fait dans un seul sens. C'est un ponton de trois quatre mêtres de large qu'on suit. Impossible de rater un truc, il n'y a qu'à suivre le sens des flèches. Par contre, ça manque de baraque à hotdog. On se partage un paquet de chips et des compotes à boire. Il n'y aura que deux stands de glaces sur le parcours, et avant le repas, ça nous tente pas vraiment.
On passe en revue toutes les espèces animales arctiques de Scandinavie. Il n'y a que le carcajou et les loups qui se cachent, mais on les avaient vu à Skansen. Là encore, c'est un zoo à faire en soirée, car on peut en sortir à l'heure qu'on veut. On retiendra surtout le boeuf musqué, vraiment imposant (genre une mini-pétaure de Troy) et l'ours brun qui fait ses ablutions.
Pour clore la visite, une mini-ferme, avec vache et veau, cane et canetons, chèvres, cochons, âne, cheval, cochons d'inde... et une grande aire de jeux, avec chateau et tyrolienne.
Soir. On va jusqu'à Rovaniemi, aux urgences, car Kyra n'utilise pas son bras et qu'ici, on doit pouvoir faire des radios. Après trois heures et des manipulations par trois fois par le même médecin dans le doute perpétuel et qui persiste à parler uniquement en finnois, Karine obtient d'avoir des radios. Pas de fracture. Probablement une luxation mais qui serait rétablie. Le médecin précédent avait effectivement fait la manip, en signalant que s'il y en avait une, cela repositionnerait correctement les bidules.
On a dormi dans un petit parking le long de la route principale, à l'entrée de la ville, assez bruyante le matin. Pas top même si on étaient entre deux lacs.
On arrive à 13h30 à l'Arktikum. L'exposition temporaire concerne l'or et son extraction. On y passe pas mal de temps (du coup, les enfants ont hâte d'aller à Tankavaara). Puis, une salle dédiée à la culture same, avec notamment les costumes traditionnels, très différents d'une région à une autre. Une autre salle concerne les changements climatiques, fontes de glaces etc...
15h Projection d'un petit film sur les saisons dans l'arctique. On y voit par exemple des baies mures sous le givre.
Là, on se dit qu'on grignoterait bien un petit truc à la cafèt, avant de reprendre.
Puis vient la salle dédiée au grand Nord. C'est extrémement interactif, très accessible pour les enfants, avec de grands panneaux magnétiques pour positionner des magnets d'animaux de 50 cm sur leur habitat naturel, essayer des lunettes de soleil face à une source de lumière pour s'apercevoir que celles des inuits, en bois avec juste une fente sont bien celles qui protègent le mieux, mettre sa main dans une soufflerie pour ressentir le froid dû au vent... Moi, j'ai fait un score sur le mini jeu vidéo de parcours dans le grand Nord.
Il y a aussi une salle où on s'allonge sur le dos pour voir au plafond un film sur les aurores boréales, avec des parties en images améliorées, pour montrer les croyances relatives au phénomène, comme par exemple le renard de feu qui parcours l'horizon et laisse des trainées avec sa queue, ou encore les deux hommes qui jouent au foot avec un crane (?) qui projette des gerbes de couleurs (faut que je me renseigne à la Fifa, sur cette croyance qui m'est inconnue).
18h Hein ? Ca ferme ??? Il nous reste une salle. Je la fais au pas de course avec Eliott, tandis que Karine, Oriana et Kyra foncent acheter des souvenirs. Deux grandes maquettes (5 m sur 5 m ?) de Rovaniemi, avant et après la seconde guerre mondiale, plusieurs scènes de vie du 19 et 20ème siècle, ours et carcajou empaillés et un truc sympa, sur écran tactile : choisir un animal et écouter son cri.
Franchement passionnant, mérite largement les trois 'étoiles' du Routard.
Par contre, il est bien trop tard pour le village du Père Noël.
On va se poser au camping, on lance deux lessives et on retourne manger au Mc Do.
Passé 22h. C'est cool, il est encore ouvert (jusqu'à 1h, une révolution dans ce pays). C'est le Mc Do le plus septentrionnal du monde et ils font encore des '1955'. Ca nous change du pain brun, des tranches de salami et du genre de Leerdammer. On revit. Moi, j'en prends deux, des 1955. Je finis celui d'Oriana ainsi que les glaces et milkshakes (sacrément bons, y compris le mien, vanille réglisse, alors que je suis pas sensé aimer la réglisse).
Kyra a retrouvé l'usage de son bras.
Comme après chaque nuit dans un camping, ça traine. Kyra se réveille à 8h. Fuite de couche. Karine envisage de la promener dehors et de déjeuner à la réception du camping. Moi, je me recouche, car couché à 3h30 pour profiter du wifi du camping. A 9h30, Eliott se réveille et on sort... pour tomber sur Karine assise sur une chaise pliante, avec Kyra qui dort dans ses bras. En fait, Kyra s'est endormie dès qu'elles sont sorties et Karine ne pouvait pas ouvrir la porte du cc avec elle dans les bras. La nuit et le matin, ça caille dehors. Moi, j'ai bien dormi.
Donc, on quitte le camping un peu après 15h. Direction 66°33, le cercle polaire arctique, qui se trouve comme par hasard au centre du village du Père Noël. La poste est sympa. 15 millions de lettres reçues depuis qu'elle existe, 620 000 l'année dernière. Le top des pays d'origine : UK, Italie, Japon, Pologne, Roumanie... Il y a des paquets d'enveloppes des différents pays, vendu 3€ pour l'Unicef. J'apprécie l'idée. Nous, on a écrit nos cartes, qu'on peut poster pour le jour même, ou pour qu'elles soient envoyées à Noël. Et puis il y a quelques records, comme la lettre la plus longue : 410m, envoyée par plus de 2000 enfants de huit écoles d'une ville de Roumanie.
On zigzag un peu sur la ligne du cercle polaire, Kyra la longe. Eliott est mort de rire en disant qu'il ne fait pas plus froid de l'autre côté (23°, beau soleil). On est à 2400 bornes de Paris et plus de 800 du Cap Nord.
On grignotte dans le cc (salami et compagnie), on couche les enfants et on repart. Il est 21h.
Comme on a une journée dans la vue sur notre planning, on décide de sauter l'étape du lendemain, la mine d'améthyste. Un petit regret, mais il fallait faire trois km aller et autant retour, à pied, pour l'atteindre. Et avec les enfants, ce genre d'exploit, ça prend la journée.
240 km. C'est peu en France, mais ici, en cc, c'est 3h, en slalommant entre les rennes. La même routine : paysages superbes, soleil toujours à l'horizon, quelques cc qui pioncent sur le bas côté (et même des caravanes, qui en Scandinavie, ne se cantonnent pas aux campings, mais on le même usage que les cc), le Tomtom qui se remet systématiquement en mode nuit contre notre gré, et pas une cafét de station service d'ouverte. C'est mort pour le café du soir. On est aux antipodes des States où tout est 24 / 24, ou de la Turquie 'C'est fermé ? Non, regardez, pas de problème, je rouvre'.
Y'a juste un truc qu'on avait pas encore repéré, mais que l'on voit maitenant que le problème s'est posé avec la blessure de Kyra : on a quitté Rovaniemi depuis 1h30. Sur la route, les panneaux avec une croix rouge indiquent les hôpitaux... 50 à 100 km à l'avance. Karine se rappelle avoir vu dans une émission ou un magazine pour femme enceinte que genre un tiers des femmes finlandaises accouchaient chez elles : on comprend pourquoi.
13h20 Aujourd'hui, on a visité le village des chercheurs d'or de Tankavaara. Un village reconstitué avec tous les types de maisons de chercheurs d'or du monde. Ca manque un peu de people et de folklore, du coup, ça fait plutôt village fantôme d'après la ruée vers l'or.
Le musée est assez intéressant, avec les différentes manières de chercher l'or selon les pays, une reproduction de la plus grosse pépite jamais trouvée (72kg, Australie. On a noté l'adresse car la zone n'a pas encore été entièrement fouillée), une sorte d'aspirateur pour plongeur-orpailleur, etc... Par contre, c'est plus dur à suivre pour les enfants (ou pour les adultes qui tiennent par la main un enfant de 22 mois qui adore les caillous et que ces caillous constituent l'élément principal des décors).
On a mangé au resto à l'entrée du village. Notre premier resto avec des spécialités culinaires lapones. Le classique 'viande de renne, purée et confiture d'airelles' (qu'on avait déjà mangé en lounas ailleurs), la waffle de renne (gauffre repliée et fourrée à la viande de renne) et boulette de renne pour les enfants. Et une très bonne soupe en entrée aussi. Le menu, présenté dans une assiette d'orpaillage nous est proposé en français. Karine respire : 'Ah, enfin, on peut commander quelquechose en sachant ce qu'on va manger !'. Depuis Rovaniemi, le français est de plus en plus présent. Ici, le musée était aussi traduit. C'est la première fois. Donc, restaurant à l'accueil sympa et nourriture très bonne. La déco n'est pas en reste : collection de canettes de bière aux murs, collection de casquettes au plafond, voire dans un coin, de sous-vêtements féminins. Nombreuses affiches humoristiques et quelques pochettes de vinyls de jazz. Même les WC ont leur déco adaptée, y compris chez les ladies où j'ai jeté un oeil mais rien compris. Humour de filles, j'imagine. On croyait avoir trouvé le resto oublié par le Routard, mais non, je viens de vérifier et ils ne l'ont pas raté, avec les mêmes commentaires que moi, tout va bien.
J'y ai bu ma première bière Lapin Kulta, qui est aussi représentée dans le pays que la Kro en France. En plus, l'endroit ne pouvait être plus approprié puisque cela signifie 'L'or Lapon'. Pour la petite histoire, apprise au musée, c'était à l'origine le nom d'une société qui avait conçu une machine très couteuse pour récupérer l'or, et qui n'avait glané qu'une dizaine de grammes. Grosse faillite, mais pas pour la brasserie qui, 40 ans plus tard, reprend le nom... Tiens, ça me fait penser à la maison construite en bouteille de bière, dans le village. Il parait que dans beaucoup de village d'orpailleurs à travers le monde, la bouteille de verre servait à la construction de divers habitats. En tout cas, c'est ce que Kyra a préféré.
Après le resto, on est retourné dans le village pour orpailler nous même. Je suis donc reparti avec deux paillettes d'or, Eliott une, la plus grosse, et Oriana deux petits grenats. En faisant chacun le contenu d'une assiette, les pieds dans l'eau.
J'ai vu dans le musée que la France n'était pas en reste en matière d'orpaillage (le championnat du monde s'y est déroulé plusieurs fois) et je crois bien qu'on va se faire une petite virée d'une journée dans un de ces lieux, car c'était vraiment agréable.
Et avant de quitter l'orpailleur, celui-ci a proposé aux enfants de mettre des miettes de biscuit sur la paume de leur main et d'attendre. De gros oiseaux, des geais imitateurs, sont alors venus les picorer.
Pour clore la journée, on est retourné prendre notre goùter au resto. Café lapon : café dans une tasse en bois, lait, sucre, fromage (à tremper) et sel. Pour le sel, il s'agit d'une blague lapone, on est pas sensé s'en servir.
J'ai aussi acheté mon 3ème T-shirt souvenir en moins de cinq jours. Je ne me prive pas, car il va falloir que je refasse ma garde-robe : on a des mites dans notre placard à fringues. Ceux là sont donc bien emballés dans des sacs dans les placards opposés.
Au moment de repartir, on jette un coup d'oeil sur le thermomètre extérieur : 12°. Soit deux fois moins qu'hier ! Le soleil est toujours là, mais on est 240 km plus au Nord... Donc, si on a eu froid toute la journée, c'est normal, il faisait vraiment froid. Ca promet pour la nuit, où la température chutte drôlement entre 4h et 8h du mat.
Direction Ivalo, 50km plus loin. En route, on tombe sur un Lidl ouvert. Karine y trouve entre autre des pastilles anti-mites. Du Raid, avec la baseline en français s'il vous plaît : 'Toute une saison de protection contre les mites. Fraicheur lavande.'
On trouve un petit coin pas trop collé à la route à 4 km d'Ivalo et on mange des soupes chinoises.
23h15 On en est au dessert quand je vois par la fenêtre, à 3 mètres du cc, un lièvre arctique, debout sur ses pattes arrières. Il reste là le temps que tout le monde l'aperçoive (ce qui nous évite un classique d'Eliott 'ouins, j'ai pas eu le temps de bien le voir moi') et il repart, sur ses grandes pattes.
Reste encore à voir en liberté : élan, lynx, carcajou et ours. Ca commence à devenir challenge.
C'était pas officiel sur notre planning, mais on décide à l'unanimité d'aller voir l'explorateur Gilles Elkaim au camp Arktika, à Ivalo. C'est quand même lui qui nous avait fourni, par mail, l'adresse d'une véto pour que Saphyr soit en règle avant de passer la frontière, et on a résisté pendant un mois à ne pas attaquer notre dernier fromage, un comté, car on avait lu qu'au camp, ils appréciaient que les français qui venaient faire des expéditions en amènent. Et puis surtout, il y a son élevage de chien de traineau. Des races primitives sibériennes en voie de disparition. Les Taïmyrs et les Laïka Nenets. Dont une portée de deux ou trois mois...
J'avais bien noté la route, on tombe sur un petit panneau en bois 'camp Arktika' et on s'engage sur le chemin avec le cc. Environ 1,5 km de tout terrain, sans savoir si on s'engageait pour 1, 2, 5 ou 10 km... De toutes façons, le chemin ne permet pas le demi-tour. Ca y est, on voit le camp. Le jeune qui nous accueille semble un peu étonné de nous voir débarquer en cc, mais le contact se fait vite. Il est stagiaire et n'est là que depuis quelques jours. Puis vient une nana, qui va prévenir Gilles. On se présente, on lui explique notre parcours, il nous raconte l'histoire de l'élevage : tous les chiens sont issus des premiers chiens de l'attelage de son expédition de quatre ans en Sibérie (2002-2006). Puis, il nous confie à la nana, qui va nous présenter tous les chiens. Ils sont bien, ces chiens. Extrèmement sociables. Affectueux. Ils ont chacun leur maison et leur espace. En laisse, et donc pas tous ensemble dans un grand chenil, où les conflits ne manqueraient pas d'éclater. Avec cependant assez de chaine pour pouvoir cotoyer leurs voisins, frères ou soeurs de portée (mâles et femelles sont chacun dans une zone de ce village de chiens). Les chiens sont promenés individuellement chaque matin, ils vont se baigner dans le lac, bref, le paradis des chiens de traineau.
Ensuite, la nana, qui est stagiaire depuis un an et qui rempile pour une nouvelle année, nous fait entrer dans la cour des chiots. Et là, quel que soit l'endroit dans le monde où cela se passe, le plaisir est le même. Cinq chiots qui font les fous à nos pieds et nous bouffent nos chaussures, voire nos chaussettes et nos pulls. Kyra l'aura bien noté, c'est comme dans son livre quand le bébé chien fait une bétise.
Ca y est, on a déjà fait le tour. Il est temps maintenant de laisser nos hôtes reprendre leurs tâches. Un grand merci pour l'accueil après notre arrivée à l'improviste. Merci d'avoir donné si généreusement de votre temps. Oriana a déjà hâte d'avoir 8 ou 10 ans de plus pour venir faire un stage. L'idée de revenir passer quelques semaines ici dès que les enfants seront un peu plus grands a aussi germé dans mon esprit.
Un moment fort du voyage.
14h30 Nous voilà au Siida Museum, le musée de la culture sâme.
On commence par y manger.
La première salle est l'expo d'introduction à l'histoire sâme, avec une présentation des différentes langues et une grande frise de -10 000 à nos jours extrémement bien faite et riche en informations.
La seconde salle est constituée de deux parties. Elle forme un carré dont la bordure serait un couloir. Les deux côtés du couloir déroulent les 12 mois de l'année, avec d'un côté les changements de climat et la flore, et de l'autre les faits marquants sur la faune. C'est surtout visuel (photos et illustrations), moins interactif que d'autres musées, même s'il y a quand même des choses à toucher, comme les bois de renne, différents selon les saisons. Mais c'est suffisamment bien fait pour captiver Oriana et Eliott d'Aout à Juillet (on a commencé notre tour par le mois courant).
Sur le carré, la culture sâme : élevage de rennes, migration des peuplades, évolution des pratiques, croyances...
Pour finir, la partie musée de plein air, avec les différents types de constructions sâmes (y compris les gardes-mangers et étable de rennes). Moi, j'ai pas été emballé, estimant qu'on avait vu la même chose à Skansen par exemple, pourtant plus généraliste. J'ai trouvé que ça manquait d'explications, de dates, de géolocalisation... Karine a aimé. Le charmant couple de français (92) avec qui nous avions discuté dans le musée et qui avait commencé par l'extérieur pensait d'ailleurs qu'avec les enfants, on allait vraiment apprécier. Bref, c'est effectivement bien et nécessaire, car le musée sâme, pour être complet, se doit d'exposer aussi tous les types d'habitations sâmes, mais si on n'en est pas à son premier musée de plein air, c'est je pense un peu creux.
Par contre, toujours à l'extérieur, j'ai aimé le coin avec les différents types de pièges : à loups, à ours, à gloutons, à hermines. C'est essentiellement du genre gros écrabouillage, mais il y a quelques exceptions, comme le pendouillage de loup par la taille.
Voilà, encore un musée à ne pas rater.
20h On fait une fois de plus la fermeture. J'achète une fois de plus un T-shirt, sans l'excuse des mites.
La question qui se pose maintenant est : où va-t-on ? Demain, on doit être à 14h chez la véto, sur le chemin de la Norvège. Ici, il y a un supermarché et on doit acheter des trucs, avant l'inflation norvégienne. A 14km d'ici, il y a une grande ferme de rennes, avec danses folkloriques et lancer de lasso. Le grand show. On décide d'aller voir comment se présente cette ferme et d'aviser sur place.
En chemin, Karine et moi pensions à la même chose : on a les boules de quitter la Finlande. Karine pense qu'il nous manquait le bivouac dans la nature, la soirée feu de camp, la ballade en canoé. Beaucoup de choses qui nécessitent que les enfants soient un peu plus grands. On a beau se dire que la Norvège nous apportera son lot de bonheur, ici il ne nous a pas quitté. Envie de revenir, au centre ou au nord de la Finlande, ça c'est sur.
Bon on arrive à la ferme de rennes. Ouvert du lundi au vendredi à partir de 15h. Demain, c'est samedi et à 15h, on sera loin. Ca, c'est réglé, pas de disneyland same à 23€ par personne, pour reprendre quasiement les termes du Routard.
On rebrousse chemin et on se pose à l'entrée d'un départ de sentier.
On regarde les photos, on y mange, on couche les enfants et je pars promener Saph.
Des espèces de piaillements d'oiseau qu'on égorge. C'est quoi ça ? Merde, Saph est devant moi la tête dans la mousse, au sol. Elle a chopé un truc. Je m'approche et non, pour une fois, elle a pas osé, la bestiole hurle avant d'être croquée. Saphyr s'éloigne, dubitative. Il s'agit de leur fameux lemming ou leur rat trucmuche, dont on a jamais trouvé la traduction en français. En fait, c'est un genre de hamster, comme ceux du dessin animé Hamtaro. Mais en vraiment teigneux. Je le regarde de près et ça piaille de plus belle. Ca se tasse en arrière et ça montre les crocs, et, de temps en temps, ça tente une attaque vers l'avant avant de reprendre sa position. Super rapide le bidule. 20 mètres plus loin, rebelotte. Au 3ème, Saphyr est froze, elle n'ose plus avancer.
Je fais demi-tour, je réveille Oriana et je l'emmène. Je commence à me poser des questions quand on arrive à l'endroit où j'avais rebroussé chemin, sans rien voir. Puis ça y est, il y en a un qui tente de fuir en faisant le tour d'un arbre. Je le suis et Oriana l'attend de l'autre côté. Il lui passe sur les chaussures, avant de se sauver le long du chemin. 'Je m'en fiche si j'en vois pas d'autre. Il a marché sur ma chaussure. J'ai trop de chance, il a marché sur ma chaussure !'. Sur le retour, elle en débusque un deuxième, en mode aggressif, puis un 3ème et un 4ème...
Au moment où j'écris ces lignes, du haut de la capucine, à la lumière du soleil, je les entends piailler et je viens d'en voir passer un.
Un dernier cadeau de la Finlande ?
Je pars promener Saph avec Eliott. On tombe encore sur deux lemmings.
On reprend la route, les courses et la véto, à une heure d'Inari.
Pas évident pour l'adresse, mais j'avais repéré sur gmap avant de partir, c'est sur notre route vers la Norvège. La rue s'appelle Karigasniemientie. En fait, comme c'est utilisé partout en Finlande, ça veux dire 'route vers Kariganiemi' (dans l'autre sens, elle doit s'appeler 'Inarimentie' ?). La ville c'est Utsjoki, mais ça, mieux vaut ne pas en tenir compte, elle est à 100 bornes de notre destination. Le lieu dit, c'est Kaamasmukka, mais ça, ni Tomtom ni Gmap ne connaissent. Par contre, on a le numéro de la rue : 3955. On a la confirmation que cela correspond à des dizaines de mètres quand on voit une boite aux lettres avec 2743 et deux km plus loin, une autre avec 2970. En France, je connais certains villages où le principe des distances pour le numéro est le même (coucou Parrain), sauf que l'on s'exprime en métre. Ici, c'est fois dix.
On finit par y arriver. Le lieu mérite effectivement de porter un nom, puisqu'il y a deux bâtiments : la maison de la véto et un magasin / mini-camping, 30 m plus loin. Karine et Oriana vont chez la véto, mais comme elle n'est pas là, elles partent demander au magasin et il s'avère qu'elle y est, en train de passer l'aspirateur sur des peaux de rennes (beaucoup moins chères qu'ailleurs) avec une amie.
Après le traitement, on mange dans le cc et on va prendre un café dans le magasin et on retrouve la véto... car il s'avère que le magasin, c'est le sien, par celui de l'amie ! C'était donc une marchande de souvenirs vétérinaire, un métier peu fréquent.
18h Il est 17h, en Norvège.