Lieu de ponte de tortues caouannes, la plage abrite aussi de nombreux crabes bleu
Les tortues caouannes viennent pondre de juin à septembre, le long de la plage d'Iztuzu, sur 4 km. D'autres tortues, d'eau douce cette fois, trouvent aussi refuge dans le delta de Dalyan, la tortue molle du Nil (Trionyx Triunguis), qui doit son nom à sa carapace molle.
L'anglaise June Haimoff, 95 ans en 2018, est tombée sous le charme de ces tortues en 1980 et a créé une association et un refuge pour leur protection. Le site de "Captain June" ne semble plus mis à jour depuis 2017, et June n'habite plus sur place, mais on peut toujours voir sa baraque, maintenant transformée en mini-magasin de souvenirs pour sa fondation, mini-musée, mini-centre d'information.
Le 'Sea Turtle Reseach Rescue and Rehabilitation Center', Dekamer, a pris la relève. C'est une association soutenue par le WWF, entre autres, et où travaillent des volontaires, étudiants et professeurs de l'université de Pammukale. Il a vu le jour grace aux efforts de 'Captain' June Haimoff. Dans ce centre, on trouve quelques explications sur des panneaux, quelques dioramas, sur comment reconnaître les espèces etc... mais surtout, une dizaine de bassins, avec dans chacun une tortue blessée, ou, pour l'un d'entre eux, des bébés nés il y a moins de 48h et qui n'ont pas pu aller à la plage seuls.
Ne pas hésiter à poser plein de questions (en anglais) aux bénévoles, qui maitrisent le sujet. Pourquoi certaines tortues restent très longtemps au centre ? Quand les bébés seront-ils 'libérés' ? Comment se passe le suivi des tortues une fois réintroduite en la mer (elles seront pucées et suivies via satellites) etc...
On apprend aussi que sur leur littoral, il y a en été plus de 500 nids, avec plusieurs éclosions par nuit. Mais seuls les professionnels peuvent y assister...
La plage est agencée de manière à ce que tourisme et préservation animale cohabitent. Une bande de 15m de large, le long du rivage permet d'y poser ses serviettes, puis un espace aussi large est réservé aux tortues avant de laisser à nouveau la place aux vacanciers, avec un large espace pour les transats. Dans cette zone pour tortues, qu'on ne peut que traverser, se trouvent quelques nids, sur lesquels sont disposés une espèce de petit cône en fer, pour permettre de les repérer. Bien sûr, plus loin, il y a aussi des kilomètres de plage uniquement accessibles aux tortues.
A noter : en tant que site protégé l'accès à la plage (et son parking) est interdit de 19-20h à 8-9h.
A priori, la réserve naturelle 'Köyceğiz-Dalyan Special Environmental Protection Area' (Dalyan SEPA) peut aussi se visiter, à pied ou en barque, en longeant le delta depuis Dalyan par exemple. La faune y serait très riche. Le point de vue le plus apprécié est celui depuis la Station Radar (Bozburun Tepesi) qui surplombe la plage d'Iztuzu.
Il existe encore beaucoup d'autres sites de nidification le long de la côte, entre le delta de Daylan et Anamur (500 km plus à l'est)
Extrait de mon carnet de route
Nous voilà bientôt à Dalyan, sur la côte. Sur le bord de la route, des cactus. Ça faisait un bail qu'on n'en avait pas vus. Après voir fait les courses dans la ville, dans un supermarché uniquement fréquenté par des touristes anglophones, nous nous rendons à la plage d'Uztuzu. C'est une plage dont l'accès est interdit au public de 20h à 8h, car classée zone de préservation des tortues marines. Le lieu est très connu, car c'est une américaine (aujourd'hui âgée de 95 ans) qui s'était battue dans les années 80-90 pour empêcher la construction d'immeubles et d'hôtels. De sa campagne internationale et de son succès, et née une association gouvernementale encadrée par des chercheurs de l'Université Pamukkale, qui continue de préserver le site. La cahute de 'Captain June', comme on l'appelle, est toujours là, devenu un petit magasin de souvenirs a priori tenu par la famille.
Nous commençons donc par aller voir le refuge / hôpital des tortues. Quelques explications sur quelques panneaux, quelques dioramas, sur comment reconnaitre les espèces etc... mais surtout, une dizaine de bassins, avec dans chacun une tortue blessée, ou, pour l'un d'entre eux, des bébés nés il y a moins de 48h et qui n'avaient pas pu aller à la plage seuls. Quand nous arrivons, il y en a deux, mais avant de partir, une bénévole obtient l'accord du véto pour en remettre d'autres. Elle va les chercher dans une pièce à part et les dépose une à une dans le bassin, avec un gant, en s'assurant qu'elles ne coulent pas, trouvent le réflexe de nager et remontent donc à la surface. Il y en a une qui rate le test. Retour à l'infirmerie. Les autres tortues, adultes, sont là depuis plusieurs mois, qui suite à une amputation, qui pour des blessures d'hélice de moteur à la carapace... Je suis étonné d'en voir une là depuis neuf mois (le max), pour une infection aux yeux. Un bénévole m'explique qu'elle est en fait guérie depuis un moment, mais qu'ils attendent la bonne saison pour la relâcher, avec les accords scientifiques et gouvernementaux qui leur permettront de la pucer et de la suivre via satellites. Sur place, il y a aussi des bassins d'acclimatation, plus profond, où ils s'assurent que les tortues sont à nouveau capables de chasser des proies vivantes (crabes, petits poissons). On apprend aussi que sur leur littoral, il y a en ce moment plus de 500 nids, avec plusieurs éclosions par nuit. Mais seuls les professionnels peuvent y assister. Rien à voir avec le 'refuge' de la Ventanilla, au Mexique, où ils organisaient des sorties de nuit en quad, à fond la caisse et pleins phares, pour soi-disant voir les nids, et où les lâchés de tortues sont fait dizaines par les touristes, sans gants... Ici, sur la plage, sa partie accessible aux baigneurs est organisée de manière à ce que tourisme et préservation animale cohabitent. Une bande de 15m de large, le long du rivage permet d'y poser ses serviettes, puis un espace aussi large est réservé aux tortues avant de laisser à nouveau la place aux vacanciers, avec un large espace pour les transats. Dans cette zone pour tortues, qu'on ne peut que traverser, se trouvent quelques nids, sur lesquels sont disposés une espèce de petit cône en fer, pour permettre de les repérer. Bien sûr, plus loin, il y a aussi des kilomètres de plage uniquement accessibles aux tortues. Un très chouette lieu, un refuge sérieux et intéressant et une bonne baignade. On n'y verra donc pas d'éclosion, mais cela semble mieux comme ça.