A Çirali, les flammes du Mont Chimère s'échappent de la montagne depuis plus de 2500 ans
Le mont Chimaera se trouve à environ 3 km du centre de Çirali et de sa plage. L'ascension, depuis le parking, jusqu'aux principaux foyers de flammes prend une bonne demi-heure, et doit faire environ un kilomètre. La montée n'est pas difficile, mais reste assez éprouvante, surtout l'été, par fortes chaleurs. Mieux vaut prévoir de grandes quantités d'eau avant de se lancer.
Nous, nous sommes partis à 20h, et l'accès au site était alors gratuit, mais il arrive que des locaux tentent de récupérer le prix d'un billet sur le lieu de départ...
Une fois en haut, il y a au moins deux sites. Le premier, où presque tout le monde s'arrête permet de voir les flammes millénaires sortir de la terre sur une vingtaine d'orifices différents, disséminés sur une surface d'environ 100m x 50m. Ces feux (Yanartaş), qui brûlent en permanence depuis plus de 2500 ans sont dûs à la combustion du méthane et de l'hydrogène qui s'échappent de la montagne.
Les locaux ou les touristes 'avertis' auront pris soin d'emmener avec eux quelques chamallows à faire griller sur les flammes. C'est un peu la tradition et cela contribue grandement au côté convivial du lieu.
Plus haut, sur la droite de ce site, il y a un sentier qui mène à un second site, au moins 500 m plus loin, qui n'est pas du tout fréquenté la nuit.
Prévoir les lampes de poche pour une visite de nuit, car le lieu n'est pas du tout éclairé, et ce n'est pas les flammes qui sortent des entrailles de la terre qui vous permettront de vous déplacer de nuit.
A noter que les flammes sont plus importantes en hiver et plus visibles à la tombée de la nuit.
Pour la petite histoire, ces flammes du Mont Chimère pourraient être à l'origine de l'animal mythique éponyme, la Chimère (c'est celui avec la tête d’un lion, le corps de chèvre et la queue d'un serpent).
La plage s'étend sur plus de 2 km. Côté Sud, il y a un parking de terre battue, avec juste à côté un restaurant-bar, le Bilmigorum, qui sert à toutes heures, dès 8h. La nourriture y est correcte, le service attentionné. Le cadre est ouvert et agréable, avec un accès direct à la plage. Pratique, le restaurant dispose de 2 cabines de douche extérieure gratuites, ce qui permet de se rinçer après la baignade.
A l'opposé, du côté Nord de la plage, qui est moins fréquenté et plus sauvage, il y a un terrain de football où il est possible de s'installer pour bivouaquer (tente ou camping-car). Un court chemin mène à cette partie de la plage.
L'accès à la plage est interdit (et surveillé) de 20h à 8h, lors des périodes de ponte des tortues marines.
La plage est en soi agréable mais le principal intérêt que nous lui avons trouvé, est qu'elle fait partie des lieux de ponte protégés des tortues marines. Elle est donc surveillée et interdite d'accès la nuit, de 20h à 8h l'été, mais il est possible, tôt le matin, d'assister à une ouverture de nid.
Le principe est le suivant : lorsque les tortues viennent pondre, le nid est identifié, marqué et protégé. Les équipes de protection peuvent donc facilement connaitre la date d'éclosion. Cette éclosion reste naturelle, interdite au public et sans intervention humaine, hormis le fait de compter les bébés qui rejoignent seuls la mer.
Mais 5 jours plus tard, à l'aube, le nid est ouvert. La présence du public est autorisée à ce moment. Un membre de l'équipe de protection trie les oeufs restants (morts-nés, pourris, non fécondés...) et sauve en général une dizaine de bébés tortues qui n'avaient pas réussi à s'extraire seuls dans les cinq jours précédents.
Ces bébés peuvent faire quelques mètres vers la mer (en suivant le soleil, ce qui est assez amusant) avant d'être récupérés pour être ensuite relachés de nuit, en même temps qu'une autre éclosion naturelle.