Samedi 3 Aout
Nuit bruyante. Des chiens avaient décidé d'assurer notre protection, hier, et ont aboyés une bonne partie de la nuit...
Bon, aujourd'hui, c'est journée Patara : ruines (chouette, encore, disent les enfants, on adore les vieilles pierres moisies) et baignades (ah non, pas ça...) Ensuite, on va probablement accélérer notre parcours le long de la côte. Le 36° en journée quand on roule sans clim, ça va encore, mais le 26° au plus froid de la nuit, dans le camping-car sans un souffle de vent, c'est hard. Bref, en Cappadoce, il fait moins chaud. On ira bien sûr à Chimaera, peut-être à Aspendos puis on rentre dans les terres et les hauteurs.
Visite des ruines sous un soleil de plomb. Le théâtre est vraiment sympa. On y voit encore les deux cavités par lesquelles les spectateurs entraient, des marches taillées dans la pierre, plutôt que des pierres empilées en escalier et même une rangée de vrai sièges, sculptés, sur le gradin du milieu. J'ai compté 28 gradins la première fois, puis 36 la seconde, en partant d'un autre point, le Routard en compte 33, il est dans la moyenne ! Moi j'enchaine par la grimpette du chemin des chèvres, qui contourne le théâtre, pour bénéficier d'un panorama complet sur les ruines et partiel sur les plages, tandis que les autres préfèrent picoler nos réserves d'eau fraîche à l'ombre d'un résineux. Kyra repartira d'ailleurs avec des boulettes de sève à la main. Trop marrant, ça colle partout, voyons ce que ça peut donner dans le camping-car...
Puis on va jusqu'à la plage et on se pose au bar très sympa, pour le repas. On poursuit par la baignade, de bonnes glaces et même un épi de maïs chacun, qu'on avale avant d'arriver au cc. Puis on repart au même bivouac que la nuit dernière, à deux pas des ruines de Xanthos, qu'on voit depuis notre cc.
Dimanche 4 Aout
Incroyable nuit pas trop chaude grâce au camping-car garé à la perfection, avec une petite brise de travers bien salutaire. Le paradis, c'est ça, mais avec deux moustiques en moins.
Réveil à 8h, au chant des cigales. Petit déj' tranquille, toujours face à une partie des ruines. Une araignée spécialiste du camouflage sur épines de pin tente de venir nous chatouiller les pieds à deux reprises, mais on la refoule à chaque fois.
En route pour Chimaera maintenant !
La côte, quelques kilomètres avant Kas, est vraiment magnifique. On découvre l'eau turquoise en bas des falaises. Près de la moindre zone accessible à pied, des dizaines de voitures garées... non, jetées en vrac plutôt, sur le bord de route. Le gros bordel, ceux qui veulent juste rouler ne peuvent plus se croiser. Un peu comme sur la côte albanaise, mais en plus joli ici.
On traverse Demre puis Finike : deux villes de bord de mer avec plein de place pour y poser son cc, accès à la plage, aire de jeu. Bref, ça a l'air sympa mais il fait trop chaud.
Arrivé à Cirali, le village où se trouve Chimaera, on louvoie sur la petite route qui mène au bord de mer, en évitant les étals de souvenirs et les restaurants qui tiennent avec trois planches. On se faufile sur la dernière place du petit parking en terre battue et on file au resto à côté pour y boire un coup et éventuellement s'y restaurer. Super copieux, simple mais bon. Décidément, avec celui d'hier à la plage de Patara, les restos de plage assurent.
Baignade sympa dans l'eau toujours aussi chaude qui rafraîchit à peine. Moi je ne suis pas encore acclimaté au fait qui n'y a pas besoin de se mouiller la nuque et d'y aller sur la pointe des pieds, pour se jeter à l'eau. Mais, ce n’est pas si mal...
20h30 Rincés et prêts à aller à Chimaera (à 3km de la plage, vu la chaleur, on y va en cc). On fois sur place, il fait déjà nuit. On monte donc les interminables 700m sur 300m de dénivelé en transpirant abondamment, mais le jeu en vaut la chandelle. Des flammes (trop fort ma transition) plusieurs fois millénaires qui sortent des entrailles de la terre. Chut ! Ne réveillez pas le dragon qui sommeille en dessous. Des locaux nous offrent des chamallows, comme l'avait prédit Le Routard, que l'on fait griller aux flammes de méthane, puis on finit par redescendre, toujours à la lumière de nos smartphones, nouveau couteau suisse de l'homme 2.0. On dérange sans le vouloir un scorpion et une mante religieuse puis on rejoint le cc. De retour sur le bord de mer, on s'installe autour d'un terrain de football en terre battue, repéré à l'aller. On n'est pas les seuls, une dizaine de campeurs se sont disséminés tout autour du terrain. Mais personne ne franchit la ligne de touche. Le foot a ça de sacré ! Au lit sans manger pour les deux plus jeunes, tandis qu'Oriana, Karine et moi, on marche un peu vers la plage, dans l'espoir de laisser filer la suée.
Finalement, nous sommes refoulés par des gars de la protection des plages. 21h-6h, c'est fermé au public, réservé aux tortues. Mais on apprend qu'on peut venir à 6h pour assister à une éclosion. Cool !
Lundi 5 Aout
5h13 Goooooooooog Moooooooorniiiiing Turkey ! Allez, tout le monde debout, c'est l'heure, les coqs chantent, le soleil se lève, les tortues émergent du sable ! 6 heures moins dix sur la plage : personne. On commence à longer le rivage, un peu dépité. On est à une extrémité, on a 4 km devant nous. Mais bientôt, un attroupement. Des cordons sanitaires. Une scène de crime ? Un gars creuse dans le sable et sort de petites tortues. Une dizaine, qu'il laisse partir vers la mer, en demandant aux gens de s'écarter, pour les laisser voir le soleil qui se lève, à défaut de lune. Ce n’est pas des conneries, elles filent direct en diagonale vers cet autre astre. Quelques mètres plus loin, un autre gars les récupère et les met dans un seau. WTF ? C'est quoi ce souk ? Heureusement, vu que du coup, je pose pas mal de questions aux officiels, une nana me propose de servir d'interprète en anglais, et tout s'explique. Ce matin, à l'aube, ils ouvrent 'à la main' deux nids. Des nids identifiés le jour de ponte, il y a deux mois. Il y a 4-5 jours, la plupart des tortues sont sorties, seules, de nuit. Elles ont été comptées. Aujourd'hui, celles qui restent n'ont plus aucune chance de s'en sortir seules. C'est donc une espèce d'éclosion par césarienne qu'ils effectuent, en sortant les œufs restants. Ils comptent les œufs clairs, les mort-nés, les œufs pourris (trop de pluie cette saison) et quelques mignonnes petites tortues qui attendaient juste qu'on leur dégage le passage pour sortir de leur trou. Mais pour aller nager, elles devront encore patienter un peu. Le jour, mauvaise marée, trop de prédateur. Ce soir, elles pourront partir, en même temps que d'autres qui sortiront naturellement.
Nous, comme on n'a pas de prédateur, on prend vite un petit déj' au resto de la plage et on file se baigner une dernière fois, avant de prendre le chemin de la Cappadoce. Au départ, on embarque nos premiers stoppeurs, un couple de jeunes turcs backpackeurs. C'est juste pour une dizaine de kilomètres, puisqu'ils filent vers Féthiye, mais ça les met sur la nationale. Le temps de parler des meilleures choses à faire en Turquie : en 1er, (selon eux) du rafting je ne sais pas où, super parce que l'eau est froide. En second et en 3, je n'ai pas compris. En 4, la Cappadoce, ça tombe bien c'est là qu'on va. En 4.5, Konya, la capitale des derviches tourneurs, parce que je leur montre qu'on va d'abord là et en 5, Pamukkale (flemme de vérifier si ce n’est pas plutôt un m et 2 k...), ça c'est fait. On a encore le temps de parler de Décathlon. Bin oui, Décathlon, c'est la France et l'enseigne s'est super bien implantée en Turquie. Le burkini qui avait fait un scandale absurde chez nous à un succès de ouf ici. Mais nos auto-stoppeurs eux, sont plutôt tongues et serviettes microfibres. La Turquie, c'est un Islam ouvert et tolérant qu'on découvre, et du coup une très grande variété de tenues vestimentaires. Mais au final, pour tout le monde c'est Domyos et Quetchua. Des orteils au sac à dos. Et je réalise que c'est pareil pour moi : sandales, short-pantalon et même mon t-shirt customisé par Eliott venait de Décath.
On traverse maintenant Antalya. Karine nous jure avoir aperçu un panneau de limitation à 82 km/h. Oriana, qui a droit à son quart d'heure à la place du copilote confirme un peu plus tard, photo à l'appui.
Ah oui, puisque je suis déjà bien parti dans mes digressions, j'en profite pour préciser que le mot de passe du resto de Cirali, le Bilmigorum, c'est bilmigorum... A force de simplifier, on va finir par ne plus réussir à les trouver tout seul.
C'est reparti pour Louise Attaque sur l'auto-radio, après avoir eu le droit à un peu de BdA. On est dans un bon move.
18h 100km dans la montagne, le moteur se comporte bien. Nous sommes à 40 km de Seydisehir. Il fait froid. On s'arrête sur la route pour prendre un thé à un vendeur de miel. Ils ont toujours leur petit four devant leur étal. Un grand pour les maïs, un plus petit pour le thé. Forcément, à force de discuter (c'est un grand mot, parce qu'il ne parle que turc), on finit par goûter, négocier puis acheter un bocal de miel. On goûte aussi un truc super bon, que je regrette après coup de ne pas avoir acheté aussi. J'apprends plus tard dans la journée, en tombant par hasard sur une page du Routard, que c'est un breuvage typique des steppes d'Anatolie, une espèce de sirop à base de prunes et de raisins.
20h Une fois n'est pas coutume, nous sommes installés avant la nuit tombée. Ce soir, pas moyen d'échapper à la douche du coup. Super coin à nouveau déniché par les 'Macax' et signalé sur iOverlander. On est à quelques kilomètres de Konya, au cœur des steppes d'Anatolie. Et c'est beau ! Par contre, difficile à croire que ce matin encore, on fondait au soleil. Ici, ce soir, on se caille les miches. Eliott et Kyra sont sous notre couette dans la capucine et regardent un épisode de Tom Sawyer sur l'ordi, pendant que le repas se prépare.
Mardi 6 Aout
14h Matinée trainouille.
On contourne Konya, qui, pour ceux qui ne sont pas attentifs, est la capitale des derviches tourneurs. On ne s'y arrêtera pas parce que le spectacle (gratuit) n'a lieu que le samedi. Grosse ville de deux millions d'habitants, on préfère passer notre tour. On file donc en ligne droite, sur une très belle deux voies, encadrées par les plaines et dans le lointain, au nord à l'est et au sud, des montagnes jaunes. Nous sommes à 70 km du caravansérail de Sultanhani, avalant l'asphalte sur ce qui est probablement l'ancienne route de la soie. Sachant qu'il y avait un caravansérail tous les 35 km environ (distance journalière d'un chameau. On remercie encore le Routard pour ces petits détails), on devrait apercevoir des ruines dans le coin. Mais non, ce n’est pas si facile. Les grandes lignes droites, ça fait le bonheur de Kyra, qui a découvert hier que maintenant, elle pouvait lire en roulant, tant que ça ne tournait pas trop. Au risque de finir comme Eliott, qui lit parfois plus d'un livre par jour, mais n'aura pas vu grand-chose des paysages de Turquie.
16h Station essence, plein d'eau, et le thé offert. Comme on prend le temps de discuter un peu avec le jeune pompiste, on lui laisse une carte postale de la Tour Eiffel en souvenir.
Nous sommes maintenant passés à 2 repas par jour et à 16h30, c'est l'heure parfaite pour prendre le déjeuner-diner ! Nous sommes à Sultanhani. On ne s'arrête à aucun des 3 restos devant le caravansérail, trop proches des bus de touristes, mais on se contente de faire 150m, vers le village. Incroyable comme 150 tous petits mètres changent tout ! On entre dans un resto qui à première vue ressemble à un kebap basique, mais fréquenté par des locaux, et où les femmes sont voilées. A l'intérieur, un grand poster de la Mecque et des écritures arabes aux murs. On choisit nos plats et nos boissons. Ici on sert de l'ayran, mais pas de bière. Et on s'installe à l'étage. Le serveur, qui nous amène en plus des mezze, puis nos plats, puis des parts de pide offertes parce que c'est l'heure où le personnel mange et qu'ils veulent aussi nous faire goûter à leurs plats, puis des desserts genre flanc, puis le thé. Bref, le serveur, quand il vient nous déposer quelque chose à table, repart toujours en joignant les mains et en faisant un pas en marche arrière. Un service attentionné, un repas trop copieux et pour 120 TL à 5. Bref, le Suslu Lokantasi, un resto qu'on recommande ! Et pour le côté rigolo, à chaque fois qu'il quittait la table, on avait aussi droit à un 'aufwiedersehen'. C'est comme ceux du resto de Cirali qui y allaient du 'bon appettite' quand ils passaient devant nous !
19h Changement de programme de dernière minute. A Aksaray, on réalise qu'on sera un peu juste pour être à Göreme avant la nuit. N'en déplaise à tous ceux qui nous appellent les Roule'nuit, ce soir, on n'a pas envie de s'échouer dans le noir, fusse même dans un camping. Du coup, quand on voit le panneau qui indique le site touristique de Güzelyurt, je dis banco. Ça me rappelle quelque chose, je crois que c'est là que nichent parfois des cigognes, en haut de cheminée de fée. Après consultation de mes notes et du Routard, il s'avère que ce n’est pas là, mais pas loin, dans la vallée d'Ihlara. On prend donc plutôt cette direction et je regarde sur iOverlander s'il n'y aurait pas quelques bivouacs qui nous y attendraient. Par acquis de conscience, je cherche aussi sur P4N. Bah tiens, en sortie de Selime, il y a un terrain vague qui a l'air pas mal. Et devinez quoi, c'est à 700m de Yaprakhisar, où se trouve les cigognes. On stoppe 5 minutes à Selime, béats devant nos premières maisons troglodytes puis on poursuit jusqu'au terrain. Là, il y a déjà un cc et on est accueilli par un 'bonjour'. Un couple de retraités accompagnés d'un de leur fils. Le plus drôle, c'est que ceux sont eux qui ont ajouté le point sur P4N, il y a deux ans. Ceux sont des habitués de la Turquie, ça doit être quelque chose comme la 15ème fois qu'ils viennent. Le père adore les églises peintes de la - 2 secondes, je reviens... Sympa de prendre des notes dehors, mais je crois que je me suis installé sur une autoroute à fourmis géantes - églises peintes de la région donc. Ici, c'est le point de départ (ou d'arrivée) d'une rando de 12 km, de Selime à Ihlara, en passant par Belisirma à mi-chemin. D'ici, la 1ère partie est plus nature, puis de Belisirma à Ihlara, c'est plutôt pour y voir la quinzaine d'églises de la région. Bon, je doute que les enfants soient tentés par une rando d'une journée, mais ça a quand même l'air sympa.
Mercredi 7 Aout
Même pas 6h. Je me lève à cause du froid, qui déclenche chez moi un irrésistible appel à la nature (au boulot, on parle de pause technique, comme quoi le langage s'adapte au contexte). J'enchaine sur une promenade matinale (j'arrête de dire balade, car je ne m'en sors définitivement pas avec le nombre de 'l') et je vais jusqu'à la falaise pour revoir les maisons rupestres. Le soleil commence tout juste à les éclairer, c'est superbe. Sauf que trois chiens - des Bergers d'Anatolie, de gros balaises et qui jouent à domicile en plus - se mettent à aboyer et à me charger. J'attrape une pierre, je lève le bras. Ils comprennent, s'arrêtent et font même demi-tour. Sauf que je ne me sens pas de passer devant eux. Moi aussi, je fais demi-tour. Ils me suivent un moment, gardant plus ou moins leurs distances et rebroussant chemin à chaque fois que je me retourne et lève le bras. 1, 2, 3, soleil ! Je rentre et je me recouche au chaud dans la couette.
9h30 Petit déj à l'ombre de la rivière. Dommage qu'il y ait tant de déchets dans le coin. Ça mériterait une grande opération #clean4park mais j'avoue que devant l'ampleur de la tâche, je ne suis pas super chaud. Le pire, c'est qu'il y a trois énormes poubelles sur le terrain, mais elles sont renversées et c'est là que se trouve la plus grande concentration de déchets. C'est con, c'est juste le camion poubelle qui a décidé de ne plus passer les vider.
Oriana bouquine à côté de moi, mais la voilà face à un problème existentiel. Sa liseuse est tombée par terre et il y a de la terre collée à l'aimant, qu'elle n'arrive pas à enlever. Terre ferrugineuse. Je prends la peine de le signaler, parce que j'adore le mot ferrugineux. S'il y avait eu du sable saponaire, je l'aurais écrit aussi. Idem s'il venait à passer une déesse callipyge. Ou peut-être que je n’aurais rien dit. Mais j'aime le mot.
13h Appel à la prière. Appel d'une mosquée de Selime et quelques secondes plus tard, de celle de Yaprakhisar. On a la stéréo. Hier soir, dans le silence complet (soit juste avec les oiseaux en moins par rapport à maintenant), c'était vraiment surréaliste.
Nos voisins sont partis il y a une ou deux heures; il y a de fortes chances qu'on les retrouve au camping de Göreme. En attendant, j'ai discuté un peu 'villes souterraines' avec le gars. Moi, j'en avais identifié 4 ou 5. On compte en voir 2, dont une grande, touristique, probablement Derinkuyu et une autre plus petite, mais on ne savait pas laquelle. Lui nous en conseille une dont j'entends parler pour la première fois. Ça y est, on sort des blogs, des guides et des sentiers battus !
Après un petit tour à Yaprakhisar sur lequel je ne m'attarderai pas, on part en direction de Göreme. En fait si, je vais m'attarder sur Yaprakhisar. Soit on a raté un passage secret, soit c'est tout miteux. Pas vraiment de cheminées de fée et encore moins de cigognes (pourtant, elles devraient encore être là à s'occuper de leurs petits). C'est comme pour le panneau 'Star Wars Site' à l'entrée du village tout comme à Selime. C'est quoi ce délire, jamais entendu parler d'un tournage de Starwars en Turquie. Je checke direct sur le net (merci la sim locale pour cette instantanéité à lever les doutes) et c'est bien un mythe. Un jour, un gars a cru que le paysage correspondait au décor de Tatouine Episode I et ça s’est barré en sucette. Ceci dit, je dois dire que les maisons troglodytes dans les montagnes au loin, ça le fait bien quand même. Faudrait rappeler Georges pour lui dire qu'il peut peut-être s'y recoller ici.
Finalement, on ne va pas aller à Göreme direct (décidément), mais à Derinkuyu, puisque c'est sur la route.
16h30 On attaque la descente des 8 étages visitables (sur 10 connus) de la cité souterraine. Ça correspond à 30% de la surface déblayée, sachant qu'il en reste encore une bonne partie à découvrir. Il paraît même qu'il y aurait eu un tunnel reliant la cité de Kaymakli, à dix bornes de là. C'est juste dingue cette succession de pièces, de couloirs et conduits étriqués, et de trous. Les 3 enfants crapahutent dans tous les sens, trouvent des conduits non éclairés qu'on doit aller explorer avec eux à la lampe de poche, prennent des raccourcis, grimpent, sautent. C'est l'éclate. Parfois oppressant, surtout quand tu te retrouves coincé dans une pièce de 4 m2 avec 20 italiens qui braillent et se prennent en photos, mais, à partir de 17h30-18h, on se retrouve quasi tout seuls. Là, c'est le silence des entrailles de la terre. On n'en ressort qu'à 19h. Sacrée expérience qui pour une fois a vraiment conquis les enfants à 100%. Une fois dehors, on s'offre trois gözlemes faites devant nous. Il était temps, parce que ce midi, on avait juste mangé 3 chips en roulant.
Après avoir fait des mini-courses à la mini-superette du coin, on repart vers Göreme (encore !). Il commence à faire nuit. Plutôt que d'aller se planter au camping dans le noir (ce n’était pas déjà le risque hier ?), on opte pour un bivouac sauvage et on s'installe sur les hauteurs de Göreme. C'est une aire panoramique, mais pour la vue, faudra attendre demain, parce que les bords de la falaise sont occupés par 2 cc et une dizaine de voitures. On s'installe en retrait, on mange une salade et au lit.