Dimanche 14 Juillet 2019
11h30 On the road again, pour six semaines. 1ère étape, récupérer les enfants chez Papy et Mamie, 'en passant par la Lorraine', mais avant toutes choses, le rituel du kilométrage : 132 226 au compteur.
C'est parti pour 2h30 de route. Pas de 'oooh, on baisse d'un ton à l'arrière' ni de 'encore combien de temps ?', mais on ne peut pas dire que ça nous manque.
Fidèle à notre habitude, on a quand même réussi à partir plus tard que prévu. L'idée, c'était de rouler hier soir après le feu d'artifice, mais on s'est aperçu qu'un néon du plafonnier avait rendu l'âme. Comme on n'était pas chaud pour bouffer pendant 40 jours la gueule dans le noir (en vrai, on n'utilisait pas cette lumière, mais les leds des côtés, mais ça, on s'en rappelait plus), on a opté pour en racheter en France, pour partir serein. Et comme les Leroy de Lorraine sont fermés les dimanches 14 Juillet, on a décidé de dormir une nuit de plus à la maison. Avec tout ça, on a même réussi à rater le feu d'artifice.
Fin du flashback. Là on roule. 1er péage. Bouton d'appel. 'S'il vous plait monsieur, c'est écrit classe 3, et on est classe 2...' C'est un stagiaire d'été, il ne fait pas d'histoire, et le prix baisse de 40% environ. Faut dire qu'on est limite : 3,08m sur le papier. Mais puisqu'on a retiré l'antenne TV, on doit maintenant être en dessous. Dire qu'avant on ne savait pas qu'on pouvait demander de changer la classe du véhicule...
Nous arrivons à l'heure du repas (l'heure espagnole, pour ne pas changer), retrouvons nos enfants en pleine forme et près pour une promenade à travers champs.
Lundi 15
Comme de bien entendu, hier, après cette ballade à travers champs et vergers de mirabelliers, nous avons succombé au charme tranquille d'Hannonville-sous-les-côtes et profité de tout le confort de quatre murs, ceux à l'ancienne, de 40cm de large qui gardent si bien la fraîcheur à l'intérieur. Vraie douche, grands lits... Bref, maintenant qu'il est midi, on pourrait se mettre en route non ?
14h Voilà, on part !
14h20 Péage, et le classe 3 qui devient classe 2. Ça nous change des 'uno eje' d'AmLat, mais pas tant que ça.
Un autre truc qui ne change pas tant que ça, c'est le frigo. C'est reparti pour nous faire la saga de l'été. Le remake du remake. Sur gaz, il faut attendre 5 ou 6 tentatives pour qu'il daigne démarrer. Parfois même laisser passer une heure. Et la nuit, il finit par se coucher lui aussi. Quand même, le truc cool, c'est que depuis l'année dernière, il marche sur la batterie, quand on roule.
14h50 Péage. Re. Cette fois, la stagiaire rechigne. Vous faites combien ? Karine, au volant comme toujours, répond, 'euh, 3m je crois'. 'Madame, à partir de 3m...' Du coup, je lui dis de dire 2m96. 'Ah, mon mari me dit 2m96 exactement'. 'ok, je vous passe en classe 2'
15h10 132 630 km au compteur et nous voilà en Allemagne. On retrouve les toilettes à 50cts aux aires d'autoroute et rien de neuf par rapport à l'année dernière, à part les travaux sur l'autoroute, omniprésents. Le plan de relance économique, ce n’est pas juste un concept. Ils envoient du lourd sur le terrain. Ah oui, aussi beaucoup de parcelles de panneaux solaires, que je n'avais pas remarqué il y a un an.
21h40 On se pose en même temps que tombe la nuit, à quelques km de Nuremberg, sur un POI de ioverlander qui correspond à un grand magasin outdoor, tentes, cc et caravanes. Les voyageurs y sont welcome, sur les grands terrains qui servent de gardiennage, et ce jusqu'à 3 nuits gratuitement. Bien sûr, nous on arrive après 19h, la barrière est fermée, alors on a juste le droit de se poser sur le petit parking à l'entrée. Mais le lendemain, on pourra profiter d'une cafétéria et de l'aire de vidange.
Mardi 16
9h Le frigo clignote rouge. Normal.
15h on passe Passau et nous voilà en Autriche. 133 220 km. Achat de la vignette valable 10j (le minimum) et on repart. Pas d'aire sympa. On commence à avoir les crocs, mais on tente plus loin.
16h30 Je fais la queue pour commander 3 cafés à la station essence. Devant moi, un jeune.
- Soixante-dix euros, la onze (en français dans le texte)
- was ?
- la onze ! Soixante-dix !
- ...
- là, devant, gasoil, la onze.
- aarh, elf...
- Bin moi, j'parle pas ton elf. La onze quoi.
Visiblement, ce jeune français ne parlait pas l'elfe, mais pour ce qui était de se comporter en troll, il assurait.
20h Pour aller dormir près d'un lac, et en absence de carte détaillée (je n'ai pas téléchargé le détail, sur mes applis), on joue la sécurité et on sort 15km avant, au cas où il n'y aurait pas de sortie plus loin. Mauvaise pioche, après avoir traversé un village, on tombe sur une déviation, qui nous emmène sur une route au bout de laquelle on nous dit qu'il faut faire demi-tour, par un chemin de gravier, parce que plus loin, on ne passe pas. On fait donc demi-tour (on est sensé rejoindre l'autoroute là où on l'a quittée pour sortir un peu plus loin) et on croise un militaire. Il annonce qu'il nous a bien jaugé, qu’on n’a pas l'air de terroristes et nous explique que puisque nous sommes déjà dans la zone militaire interdite (ah, mince !), autant la traverser complétement et rejoindre notre lac plus rapidement. En chemin, nous croiserons deux biches qui sautillent comme des antilopes, plusieurs énormes lièvres, assis, oreilles dressées, aux aguets, et trois militaires au visage tout barbouillé.
Notre petit coin, à Neusield am See près de l'immense lac, à quelques kms au sud de Vienne et à l'ouest de la frontière hongroise, s'avère très sympa. Il y a des emplacements de camping délimités, gratuits. Hop, hop, on ajoute sur ioverlander !
Mercredi 17
Le frigo clignote rouge au réveil
11h40 On est prêt à partir !
12h On entre en Hongrie. 133570km et 28€ de vignette. Sur le papier, on aurait dû payer la moitié car <3,5T et moins de 7 personnes. Mais rien à faire. La nana finit par me dire qu'elle veut bien la faire à 14€, qu'elle s'en fout, mais que la police va nous allumer. Alors je laisse tomber. Sinon, c'est la 1ere fois pour tout le monde qu'on met les pieds en Hongrie.
18h15 à 18h45, on passe en Serbie. 1ère fois aussi pour tout le monde. 133 906 km.
20h On traverse le Danube et on s'arrête à la 1ère station essence sympa. Karine n'a fait que 497km au lieu de l'objectif 500 km quotidien, mais ça va, elle gère cet échec. Pour une station essence, on est pas mal. Assez de place pour pas être trop gêné par les camions la nuit. Cafétéria 24/24, toilettes, wifi et même douche très clean gratuite. Et un robinet pour refill notre réservoir d'eau. Royal.
Jeudi 18
8h Le frigo... ne clignote pas, la lumière est verte !
Hier, j'ai donné un coup de soufflette avec un gonfleur de pneu. Ça avait l'air de mieux démarrer, mais sans être parfait. Et j'ai aussi changé de tactique. Au lieu d'attendre que l'étincelle automatique fasse son job, je sors et j'y vais direct au briquet depuis l'extérieur. Là, ça marche tout de suite (pas d'inquiétude maman, c'est exactement le même système qu'un brûleur de gazinière). Si on ajoute à ça le fait que la bouteille de gaz était vide hier soir et qu'on est passé sur la 2ème (avec du gaz tout propre, pas un fond de bouteille) ... Voilà, lumière verte ce matin.
11h On part. Passage au péage. Détecté classe 3 par l'automate en l'entrée, déjà prêt à négocier à la sortie, mais l'humain corrige de lui-même et nous passe en classe 2 sans qu’on n’ait rien à dire.
18h45 134 445 km et on quitte la Serbie à 19h25. Encore un peu d'attente et un passage part un mini-système de fumigation (juste un nettoyage des pneus) et on est en Bulgarie, à 20h. Encore 15 min pour acheter la vignette et nous voilà à nouveau sur la route. Une autoroute, officiellement, mais avec une bonne portion de route pavée. On ne s'étonne plus de rien.
22h, soit 23h avec le changement de fuseau horaire, on se pose pour la nuit.
Vendredi 19 Juillet
11h Prêts à décoller. Sinon, le café bulgare a en commun avec le café serbe qu'il laisse deviner de sérieuses difficultés à venir avec le café turc. Je peux y lire ce mauvais présage dans l'épaisseur d'un cm de marc qu'on trouve au fond des tasses... Je vais peut-être finir par faire comme les locaux et me mettre au thé...
16h La queue pour les camions commence 6 km avant la frontière Bulgarie/Turquie. Je fais une estimation rapide, vu qu'ils laissent parfois de grand espace entre eux, ça doit faire entre 100 et 200 camions. Je vous laisse imaginer le nombre d'heures d'attente... Nous, on arrive dans la queue à 16h08. 10 voitures devant nous et en 10 min, le checkout pour la Bulgarie est fait. A nouveau 10 voitures et une longue attente pour le checkin en Turquie, mais à 17h20 on repart. Le compteur affiche 134 800 km.
Je profite d'un DAB à la frontière pour retirer du liquide. C'est bon, il me parle en français dès que je lui donne ma carte. Il se permet même de me tutoyer à la fin : 'n'oublie pas de prendre ton argent' qu'il me dit. Honnêtement, a-t-on encore besoin d'humain sur cette terre ? Les automates sont tellement parfaits.
On entre sur l'autoroute après que Karine ait vu un panneau genre 'vignette ici' mais que je lui ai dit de ne pas s'arrêter. Mauvaise idée, il fallait d'arrêter :-(, j'avais zappé l'utilisation de la vignette pour la Turquie. Moralité, on s'arrête sur le bas-côté juste après les postes de péage (on n'est pas les seuls) et je traverse l'autoroute des deux côtés (un peu flippant car ça ne peut se faire qu'à une cinquantaine de mètres des postes de péages) pour acheter l'autocollant dans le bâtiment qui se trouve en face de nous). Bon, en fait il s'avère que c'est juste un truc pour détecter ton solde sur un compte. On aurait probablement très bien pu payer normalement à la sortie. Retraversée de l'autoroute à pied.
21h30 Nous voilà posés à Istanbul, sur un parking à l'embouchure du Bosphore, après avoir donné de sérieuses sueurs froides à Karine sur les 3 derniers kilomètres. J'avais copiloté en suivant les informations de maps.me, qui nous faisait passer par le centre historique. La route était bien large sauf que sur la fin, elle était réservée au tram ! Obligés de descendre jusqu'à la mer dans des rues tarabiscotées sacrément en pente, à double sens mais sans la possibilité de se croiser et sans aucune certitude de cela soit ok jusqu'au bout. J'ai joué ma vie à quitte ou double sur ce coup-là. Mais maintenant, on est super bien, juste à côté d'un phare et d'une aire de jeux dans un grand parc. Des dizaines de familles sont installées par terre sur de grands tapis, avec leur barbecue et leur réchaud pour le thé (j'apprendrai plus tard qu'ils appellent ça semaver en turc, soit samovar en français, bien que ça ne ressemble pas à l'image que je m'en faisais). Après une traversée de la ville ambiance Guanajuato au Mexique, on se fait une soirée ambiance parc de Buenos Aires !
Samedi 20 Juillet
Musique et discussion bruyante jusqu'à 5h du matin, mais on était prévenu, d'après les commentaires Park4Night et iOverlander. Et suffisamment fatigués pour que ça ne nous empêche pas trop de dormir.
En fin de matinée, nous sommes prêts à partir explorer Istanbul. Bon, autant l'annoncer tout de suite, je ne suis pas tombé sous son charme. Les autres membres de la famille ont aimé, mais moi, ça ne m'a pas transporté. Nous commençons par remonter les petites rues du quartier de Kadirza, puis de Gedikpasa et enfin de Begazit, pour rejoindre le Grand Bazar. Ruelles étroites mais régulièrement un arbre ou un tout petit espace vert, qui donne une agréable sensation de fraicheur. Et des chats partout. Istanbul, la ville aux chats. Réputation amplement méritée. Des portées de chatons dans les moindres interstices de soupirail. Et pas mal de chiens aussi. Tous bagués à une oreille. De gros chiens errants bien massifs, mais très calmes.
Les enfants et Karine kiffent le Grand Bazar. Pour moi, c'est devenu trop moderne, aseptisé. On est vraiment trop loin de 'Hippie' de Paulo Coelho et autres récits du même type. On s'y perd toujours, mais différemment. C'est à peine plus exotique qu'une galerie marchande. Ça reste le plus grand bazar couvert du monde et les turcs étant ce qu'ils sont, tu es invité à entrer dans une échoppe tous les 10 mètres. Mais cela n'a pas le charme des médinas de Tunisie. Un truc que j'ai bien aimé, quand même, c'est de voir les serveurs déambuler avec leur plateau de tasses de thé, qu'ils distribuent aux différents marchands. Reste qu'à titre de comparaison, j'ai préféré l'ambiance, la cohue et les boutiques de la dernière Japan Expo à Paris.
On prend ensuite le tram bondé pour trois stations et on descend aux jardins du Palais de Topkapi. Des hérons y ont élus domicile dans un coin. Je fais la queue pour acheter les billets, option MuseumPass Istanbul, vite rentabilisé. Par contre, douche froide, les tarifs sont au double, voire pire que ceux annoncés dans le Routard 2019. Le cours de la lir a aussi beaucoup bougé, mais quand même ! En plus, contrairement à ce qui été annoncé dans le guide, rien n'est gratuit en dessous de 12 ans. Le Palais par exemple, c'est jusqu'à 8 ans. Deux places de plus que prévu à payer du coup. Bref, 220 TL par tête, 1100 TL au total, 200€ qui partent d'un coup. Sinon, au détail, le Palais c'est 70 TL, + 40 TL pour le harem. Et tant que je suis dans les comptes, j'anticipe avec la Basilique Ste Sophie : 70 TL (ou incluse dans le pass). La citerne-basilique, c'est 20 TL, non compris dans le pass. Dans tous les cas, c'est payant à partir de 8 ans, pas 12.
On commence donc la visite du Palais par ses harems. Une vraie bonne surprise. Bien sûr, il s'agit d'une reconstitution, et de nombreuses pièces sont en rénovation (= construction !), mais on rentre bien dans l'ambiance et c'est assez intéressant. Toujours d'après le Routard, on ne visiterait qu'une vingtaine de pièces, sur les 300 qui existaient à l'origine. J'ai eu l'impression d'en traverser un peu plus. L'avis du Routard est confirmé, c'est une visite qui vaut vraiment le coup. Des céramiques partout, des murs aux plafonds et un effet labyrinthique qu'on apprécie. On traverse ainsi, entre autres, les salles et la mosquée des eunuques noirs, les appartements de la reine-mère, l'impressionnant hall impérial, la cours des favorites, les cuisines et même plusieurs cabinets de toilette. Le Routard est très riche en infos sur cette partie, avec ses habituelles anecdotes qu'on aime retenir et raconter aux enfants : le choix de la concubine du soir, par lâcher de mouchoir, l'orchestre qui tournait le dos au sultan pour ne pas voir les femmes, les robinets dans le salon de Murat III qui coulaient en permanence, pour couvrir, selon les jours, les conversations ou les ébats...
Pour le reste du Palais, encore une fois, bof bof. Surtout que ce qui nous tentait le plus c'était la salle aux trésors, et qu'elle est en travaux pour... plusieurs années je crois. Il y avait aussi la salle des reliques, qui est censé être intéressante, mais faire l'immense queue pour voir trois poils de barbe sous verre, fussent-ils millénaires, très peu pour nous. Bref, ça, c'est fait.
On passe ensuite à la Basilique Ste Sophie. Certes, elle est aussi en rénovation, avec un immense échafaudage à l'intérieur, qui couvre la moitié de l'espace. Mais même si elle avait été à 100% admirable, elle n'a franchement rien de magnifique. En dix minutes, on en avait fait le tour. Dix de plus pour avoir une vue des balcons et encore trois pour tourner son pouce dans une colonne creusée à cet endroit par le passage de millions de mains et faire un vœu. Certes, la coupole et la nef sont jolies, mais quand même. Pour moi, ancienne église, puis mosquée, avant de devenir un simple lieu de visite depuis Atatürk, ce bâtiment n'est plus grand chose. Aucune âme.
Au suivant, la Basilique-citerne. Et une bien bonne surprise. 336 colonnes en sous-sol, dans une vaste cavité sur laquelle avait été bâtie une basilique. La citerne servait à approvisionner en eau le quartier, puis les grands monuments, dont le palais Topkapi. Bon, vu que je dois être dans une journée 'marabout' ou 'jamais-content', je m'autorise quelques reproches tout de même : les notes explicatives sur grands panneaux rétroéclairés qui te pètent les yeux dans la faible luminosité du lieu, faut oublier. Surtout quand ils ne sont pas positionnés au bon endroit. Tout le monde cherche à deviner le dessin de deux méduses sur deux colonnes spéciales, alors qu'elles se trouvent 30m plus loin...Et dernier regret, qu'il n'y ait que quelques cm d'eau au fond. A une lointaine époque, cela se visitait en barque. Il paraît même que James Bond l'aurait expérimenté dans un film.
On termine la journée par un sandwich près de la Mosquée Bleue et les enfants achètent une toupie (un peu différente des nôtres car on y fixe le fil, comme un yoyo). La nuit ne va pas tarder à tomber, on est donc un chouia trop tard pour les visites.
Retour au cc donc, toujours à la pointe du Bosphore, à 15 min de là, en faisant un petit détour par l'aire de jeu et le vendeur d'épi de maïs ambulant.
J'allais oublier : le frigo du camping-car est dans le vert sans interruption depuis hier.
Dimanche 21 Juillet
Musique et parlotte jusqu'à 5h du mat, again. Nos voisins les vendeurs de moules farcies rincées à l'eau du Bosphore qui ne faut surtout pas manger sous peine de rester coincé sur le trône plusieurs heures d'affilées ont le chic pour venir discuter et boire leur thé juste sous les fenêtres de notre camping-car. Instinct grégaire ?
On repart à l'assaut d'Istanbul pour une seconde journée. Istanbul, la ville des chats. Je l'ai déjà écrit ? Oui, mais c'est tellement vrai ! On commence par prendre le tram direction le bazar égyptien, le bazar aux épices qui n'a d'égyptien que le nom (lié aux impôts prélevés en Egypte), près de la Nouvelle Mosquée (très belle d'extérieur). Avant de rentrer dans le bazar proprement dit, on traverse le marché aux animaux et aux plantes, une succession d'étals qui forment un L, avec sur la partie extérieure, les magasins d'animaux et sur celle intérieure, quelques plantes. Côté animaux on en retrouve des spécialisés dans les croquettes pour chats, où on se sert comme dans les magasins de bonbons, en remplissant un sac à la louche. Il y a aussi des lapins, poussins et volatiles, dont des pigeons qui, paraît-il, peuvent prédire l'avenir (en lisant leurs entrailles ?) et plus étonnant, des barils de 10L avec dedans quantité de 'Doctor'... De belles grosses sangsues !
Le bazar est très chouette aussi, même s'il n'y a pas grand-chose à en dire, si ce n'est qu'on y trouve... des épices. Quand même, il y a aussi un très grand choix de loukoums et de baklavas. On ne résiste ni à l'un ni à l'autre. Et vraiment pas cher. Je suis peut-être juste dans une meilleure journée, mais je trouve ce bazar bien plus authentique que le Grand Bazar.
On poursuit à pied par le Pont de Galata, qu'on traverse sur son niveau inférieur, là où sont installés les restaurants. On y mange la spécialité locale, les sandwiches avec un poisson plein de petites arêtes dedans, et on rejoint l'autre côté tout en observant les lignes des pêcheurs qui eux sont sur le pont supérieur, au-dessus de nos têtes. Une fois à l'autre rive, on saute tous à pieds joints en même temps : on est en Asie... En fait, je découvrirai demain que pas du tout, puisque ce n'est pas le Bosphore que nous venons de traverser, mais la Corne d'Or, qui se jette dans le Bosphore un tout petit peu plus loin. De l'autre côté, toujours Istanbul, toujours la ville aux chats. On reste un bon moment avec une dame et sa petite fille qui nourrissent les chats du quartier et s'occupent de la portée du coin. Quatre ou cinq chatières à l'angle de la rue, plusieurs trop mignons chatons kawai qui dorment dans des interstices de tuiles juste à côté. Les chiens ne sont pas en reste, sur la place un peu plus loin, une énorme niche, avec une gamelle pleine. Nous grimpons les petites ruelles jusqu'à la Tour de Galata, où je fais la queue (40 min) pendant que les autres attendent à l'ombre en écoutant deux jeunes chanter des classiques locaux (insta : _mucahittt et Ayaz_Kaya04) et regardent de futures mariées faire leurs séances photos. De la Tour, la vue sur Istanbul et les principaux monuments historiques est vraiment incroyable. Pour moi qui aime avoir une vue d'ensemble des choses, c'est vraiment le top ! En redescendant, on passe par la case toilettes et là je vois un gars du personnel du resto de la tour faire ses ablutions dans les lavabos. Surprenant, le lavage de pieds jambes en l'air dans le lavabo !
Kebap dans le coin (notre classique déjeuner qu'on prend à 17h) et retour en tram jusqu'au quartier de Sultanamamet (pas bon l'orthographe, mais j'ai la flemme de rechercher). A nouveau une pause près de la Mosquée Bleue, le long de l'allée piétonne aux Obélisques et à la Fontaine Allemande (l'ancien hippodrome). A nouveau trop tard pour visiter la Mosquée. Pas grave, puisque c'est ainsi nous repasserons Lundi !
Sinon, j'ai beaucoup plus apprécié Istanbul ce 2ème jour. Le temps de repasser plusieurs fois aux mêmes endroits, ça permet de s'acclimater, de se l'approprier et de vraiment profiter.
Dimanche soir sur notre parking, même combat que la veille et l'avant-veille, voire encore plus animé. Des dizaines de familles dans le parc.
Lundi 22 Juillet
Nuit extrêmement bruyante, frigo au vert. J'anticipe un peu, je pars à la station essence pas loin pour acheter le petit-déj, pendant que les autres dorment. Nos déjà classiques büreks et dolu-dolu. En chemin, je croise un gars qui fait les poubelles pour en récupérer les plastiques. On les avait déjà repérés la veille, à remonter les rues pentues avec leur charrette tirée à la main, leur immense bac en osier rempli de déchets plastiques. Une manière musclée de traiter le recyclage, sous forme de petit boulot.
Cette fois, tout le monde s'étant (difficilement pour certains) levé tôt, on est dans les horaires pour la Mosquée Bleue. Les filles enfilent le voile avant d'entrer, on enlève nos chaussures et let's go. Première fois qu'on entre dans une mosquée, sauf peut-être pour Karine. Bon, encore une fois, je ne suis pas particulièrement touché. Mais les autres aiment. De belles mosaïques aux plafonds, pas toutes bleues d'ailleurs (j'aurais préféré), mais aussi une fois de plus, la moitié en rénovation, avec des toiles tendues qui simulent les mosaïques. Ça le fait moins je trouve.
En rentre ensuite au cc, pique-nique dans le parc puis on prend la route, avec cette fois la vraie traversée du Bosphore ! Ça y est, nous voilà en Asie ! Première fois pour quatre d'entre nous.
On roule un peu et on se pose pour la nuit sur une aire d'autoroute. A noter, et c'est valable pour toutes les aires, mais aussi pour de nombreux supermarchés, près des toilettes, des mini-mosquées (une pour hommes, une pour femmes), avec même des lavabos pour les ablutions. Etonnante culture.