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D'Istanbul à Pamukkale en passant par Ephèse et la Péninsule de Dilek
© Les-ombres
Carnet de voyage

D'Istanbul à Pamukkale en passant par Ephèse et la Péninsule de Dilek

Ephèse, plage de Pamucak, parc national de Dilek et Pamukkale.

Créé le 29/07/2019 - Mis à jour le 23/11/2019 

Mardi 23 Juillet

Journée de route et de petites courses, nous arrivons sur le parking d'Ephèse à la nuit tombée, 21h.

Seul fait marquant de la journée, l'achat d'un énorme melon en bordure de route. La cata, j'ai encore oublié de négocier. Je l'ai pris à 20 lirs et les tomates à 5. Plus du double du prix. Je ne sais pas ce que j'ai, jusqu'à maintenant, j'étais le roi du négoce mais en Turquie, pourtant un pays référence en la matière, je le sens pas. Faut que je me reprenne.

Tant qu'on est dans les foirades, à Istanbul, j'ai acheté une carte SIM, avec 10Go pour être peinard. Dans un magasin officiel Turkcell. Le gars me sort son cahier avec les tarifs, je paye avec confiance, même si ça me semblait cher. Là encore, je crois l'avoir payé le double du prix et surtout, pour seulement 6Go. A minima j'ai été arnaqué sur la capacité du forfait. Ça m'énerve, c'est le genre de truc que je rumine pendant des jours après. Le coup des classeurs avec les tarifs, ça déstabilise bien. J'ai fini par comprendre le truc avec les rabatteurs pour les restos. Ils ont leur menu, photocopie couleur et tout, avec leurs tarifs, bien supérieur à celui du resto pour qui ils bossent. Du coup, même si tu négocies avec eux, tu paies encore plus cher que le prix du resto. Bon, après c'est aussi un concept : tu t'assoies et t'as rien à faire, et il s'occupe de tout. C'est un peu comme le pourboire qu'on laisse aux serveurs au final.

Bin voilà, quand j'ai commencé à reprendre mes notes du jour, j'étais parti pour écrire : aujourd'hui, route. RAS. Finalement, je ne peux pas m'empêcher de blablater.

Mercredi 24 Juillet

Cette nuit, on a donc dormi sur le parking d'Ephèse, à quelques mètres de l'entrée, sur une espèce de parking secondaire en terre battue. Nous y avions été guidé hier soir par un gars qui y vit dans sa caravane et qui nous proposait de lui acheter son safran en échange du parking. J'ai précisé qu'on n'achetait rien, il nous a dit qu'on pouvait rester mais que demain, on devrait payer le parking (l'accès au site n'étant pas fermé, nous sommes passés hier soir en dehors des horaires, mais normalement, le parking est payant).

On commence la visite vers 10h, un peu inquiet sur les recommandations du Routard d'arriver très tôt, genre à l'ouverture à 8h30. En fait, pas de queue à la caisse. Parfois quelques attroupements aux points stratégiques de la visite mais rien de bien méchant. Alors oui, si vous voulez être seul dans le Grand Théâtre de 25 000 places, soyez le premier à entrer (moi c'est ce que j'avais fait pour les pyramides de Teotihuacan et j'avais adoré), mais sinon, pas la peine de stresser.

On fait le tour en 3 heures, ce qui pour une fois, correspond aux estimations du Routard (en général, nous on traine et on met le double). Très chouette site pour lequel je ne vais pas rentrer dans les détails, internet ou les guides papiers le fond déjà très bien. Je confirme qu'il faut aussi visiter les maisons en terrasse, une option payante supplémentaire qui vaut le coup. On y voit, en plus de l'excellent travail de restauration des pièces, des zones en cours de restauration avec tout le matos (poire, seringue, produit...) et des tables 'puzzle' où ils tentent de reconstituer les mosaïques. Impressive. A ne pas rater non plus juste en face des terrasses, les latrines d'époque. Gratuites elles, mais hors service par contre.

De retour au camping-car, le gars nous dit que finalement, pas besoin de payer le parking. Je crois que notre cc lui a servi d'appât pour capturer les deux autres ccs garés à côté de nous et qu'il a donc fait sa journée voire sa semaine de vente de safran grâce à nous. En tout ça, sympa, parce que s'il nous avait demandé les 10 TL du coût de stationnement, on n'aurait pas rechigné pour cette belle place à l'ombre.

On reprend la route pour... 5 km et la plage de Pamucak, après avoir fait un détour de 5 km pour faire des courses à Selçuk. A noter, ici, c'est comme en Albanie, mieux vaut acheter les fruits et légumes dans les marchés ou les étals extérieurs : souvent moins chers et toujours meilleurs que dans les superettes (qui d'ailleurs pour beaucoup n'en vendent pas).

On arrive en bordure de plage et on cherche un endroit où se garer. Un taxi nous faire signe 'devant, devant'. Oui mais devant, c'est la mer ! Je pars en éclaireur et effectivement, il y a une large bande de sable dur tout à fait praticable. C'est parti pour notre première plage en cc. D'ailleurs, on fait rapidement petit joueur puisque les locaux débarquent en voiture, longent la bande de sable dur et enchainent par la plage comme ils peuvent, pour s'arrêter à 10 m de l'eau. C'est sûr que ça fait moins loin pour sortir les tabourets et le barbecue.

18h et des poussières, le soleil se fait plus clément, let's go pour une mégabig baignade, suivi de notre premier bivouac sur la plage. Top soirée. En plus, j'ai de la bière au frais.

Jeudi 25 Juillet

Réveil à l'aube en ce qui me concerne. Parfait pour récupérer mon retard dans mes notes, le portable sur mes genoux et la chaise pliante face à la mer. Hop hop hop, 1ère partie du voyage en ligne. C'est quand même cool d'avoir un smartphone et une carte sim locale. Les années précédentes, je voyageais encore sans téléphone, avec juste... mon canif ? Petit à petit, on se transforme, on évolue. On abandonne certains trucs, on les remplace par d'autres. Et le smartphone, c'est certes la facilité, mais c'est quand même bien pratique. Surtout pour les photos 'instantanées'. Y'a juste pour les zooms et la prise de lumière de nuit que ça le fait pas, mais pour le reste, c'est quand pas mal.

8h30 Tiens, tout le monde est debout. L'appel de la mer. 1er petit déj' dehors à l'ombre du cc, et baignade express pour les enfants et moi, suivie d'une mosquée de sable sur la plage, juste au bord des vagues, histoire de bien galérer à monter et remonter les doubles remparts. On s'est contenté de 5 minarets, pour ne pas avoir à en payer un de plus à la Mecque, comme ce fut le cas pour la Mosquée Bleue.

Petite hésitation quant à la suite du planning : les enfants sont pour une journée 'vacances' mais on réalise qu'on n'est qu'à 30 km de la péninsule de Dilek. On pourrait y aller et revenir à Pamucak le soir. Finalement, notre voisin de plage, le seul cc présent, qui est français, vient discuter un moment avec nous. Du coup, on se remet définitivement en mode pause. J'attaque la 2ème et dernière bière achetée dans le coin, une autre variété d'Efes, et hop, on mange à nouveau dehors, en tournant autour du camping-car et du store, en même temps que le soleil se lance à notre poursuite. Un chien vient nous tenir compagnie. Je croie que les enfants l’appellent comme celui des Barbapapa, parce qu'il lui ressemble. Lolita. Mon préféré, restera toujours celui qui nous avait adopté quelques jours à San Pedro de Atacama, au Chili. On l'avait appelé SPA !

Après le repas, on se lance dans une partie de Trou du Cul, jeu qui parait-il s'appelle maintenant Président. Et je subis les règles génération 2000 qui n'existaient pas de mon temps, genre 'révolution'. Bref, soit je finis directement trouduc, soit je suis président mais je me laisse piéger et je réponds à une question du trouduc avant qu'il ait fini de distribuer et je deviens trouduc à la place du trouduc. Ça existait ça aussi ? Parce contre, je remets au goût du jour une règle propre à ma bande de potes, on n'appelle pas le vice-trou-du-cul comme ça, mais 'brosse à chiotte'. C'est quand même plus sympa.

J'enchaine ensuite sur un sudoku expert d'Oriana, car elle ne me croit pas quand je dis que je lui torche en moins de 20 min. Que dans tous les cas, ça fait trop longtemps que je n'en ai pas fait... Flûte, 20 min et 11 sec ! Je me suis laissé distraire par l'arrivée des loukoums du bazar aux épices sur la table.

Et voilà, déjà 18h40, le soleil s'est calmé, c'est re-l'heure de la baignade !

22h Ce soir, sur notre bande de sable dur, on est entouré de voitures, parce que le bulldozer a refait le fossé à deux mètres de notre cc et qu'ils ne peuvent plus aller se garer directement à 10 m de l'eau, sur la plage. C'est un peu dommage, moi j'aimais bien ce concept de plage-voitures, un peu comme le cinéma de plein air aux States. T'ouvres ta voiture, laisses la musique à fond style Charles Aznavour version rap, tu sors tes tabourets et ton petit barbecue et t'as les pieds dans l'eau. Et puis c'était sympa de regarder un gars se démener pour se désensabler (je n’avais pas fait le chacal, j'avais proposé mes plaques, mais il préférait ses 4 petites planches en bois...)

Vendredi 26 Juillet

8h Ce matin, à 4h06 précisément, Oriana avait lancé une chasse aux moustiques en solitaire. C'était festival d'étincelles et de pétarades, grâce à notre arme ultime, la raquette électrique. Elle semblait bien se débrouiller (score : 4) mais Karine a voulu que je descende de la capucine prendre le relai. Malgré mon bras blessé (2 piqures de ces maudits insectes), j'en ai quand même eu 2. Puis, à peine recouché, j'en entends un nouveau bzzz qui vient me narguer à l'oreille. Ça fera donc 3. Les autres ont préféré battre en retraite, ils n'auront pas tenu jusqu'à l'aube.

Départ pas trop tard, arrêt express pour acheter des sandwiches sur la route (çis, sucuk, kofte...) et nous voilà au Parc National de Dilek. 18 TL pour un cc, comme pour une voiture, et pour nous c'est payé automatiquement avec notre compte HGS des autoroutes.

Dans ce parc, il y a 4 plages accessibles aux visiteurs (les autres sont pour les phoques et la ponte des tortues de mer). La première plage est de sable, les deux suivantes, 4 km plus loin, de galets et la 4ème se trouve à 11 km de l'entrée et à 5 km à pied de la fin de la route selon le Routard. J'ai des doutes, moi je pense que la route s'y termine, mais on n’ira pas vérifier, on se pose sur la 3ème. On y mange nos sandwiches en regardant l'eau translucide. Puis Kyra s'écrit : 'là, un phacochère ! Euh, un sanglier !' Et c'est vrai ! On savait qu'il y en avait, mais on pensait que c'était comme pour voir le léopard d'Anatolie, espèce en voie d'extinction qui se trouve encore dans la péninsule; on pensait qu'il fallait faire une big rando. Mais pas du tout, les sangliers, on en verra finalement plein d'autres, ils viennent inspecter les alentours des tables de pique-nique, sont une bonne dizaine, parfois avec leur portée, et déambulent tranquillement autour des humains comme des pigeons parisiens.

La baignade est sympa aussi, même si marcher pieds nus sur les galets n'est pas évident, après on profite de l'eau transparente pour observer de nombreux poissons de couleurs variées.

19h et le pouce, c'est l'heure de quitter le parc, qui ferme, et où le bivouac n'est pas autorisé (zone de ponte des tortues). Sur le retour, je jette un coup d'oeil sur le point de départ des randos. Pas pour nous car à envisager sur plusieurs jours mais ça à l'air top, avec la possibilité d'observer les phoques sur l'autre versant, les tortues, des pélicans et des chevaux sauvages. Un coin vraiment sympa qui mériterait qu'on s'y attarde. Peut-être une prochaine fois. Ah oui, au moment où on montait dans le cc, un renard (un peu différent du renard européen que l'on connait) est passé tranquillement devant nous. Les animaux n'ont vraiment pas peur ici.

Une fois sorti du parc, on fait une courte halte à la grotte de Zeus, une grotte d'environ 50m, ouverte sur l'extérieur sur environ une dizaine de mètre, où l'on peut se baigner (même si c'est officiellement interdit). Ça a l'air bien comme ça, mais une fois qu'on y est, ça ne donne vraiment pas envie d'y nager dans la pénombre. Bref, vu que de toutes façons, on sort de la mer, on repart. Veni, vidi i reparti.

Vers 20h, on est en route pour Pamukkale. Après avoir laissé passer un potentiel bivouac qui nous ne tentait pas trop, puis renoncé à un autre parce que Karine préférait faire 30 km sur l'autoroute, puis raté la seule aire de cette autoroute, qui avait l'air top, parce qu'on discutait. On s'échoue dans le noir sur une toute petite station essence près d'un entrepôt-étable qui a son odeur bien à lui. Et il ne reste même plus d'Ayran (le lait salé) pour les filles au frigo. La cata totale. Ça ne me donne même pas envie de boire ma bière. Bref, il nous fallait un bivouac pourri, c'est fait.

Samedi 27 juillet

7h30 Finalement, pas si pourri que ça, j'ai bien dormi moi. Après sondage une fois tout le monde levé, on est unanime, on dort bien bercé par le passage continue des voitures sur la nationale à 10m de nos couchettes.

10h On repart. 5 km plus loin, une grande aire de station-service, puis une autre et encore une 3ème. Y'a des choses qui ne changent jamais.

On croise notre première cigogne sur la route et nous voilà à Pamukkale.

Le premier camping se trouve face à l'entrée du site. Bien, avec toboggan aquatique et tout, mais musique à donf et dans un coin très passant, avec la route vraiment pas loin. Et cher. Le second, à 500m de là, nous parait beaucoup mieux. Il y a aussi une piscine, deux machines à laver, et juste deux véhicules sur un terrain qui doit pouvoir en accueillir une dizaine. Négocié pour 2 fois moins cher. Ils ont aussi un immense resto, qui sert à accueillir des groupes qui sont de passage, en bus. Et ils proposent le buffet à volonté. Moins cher qu'un plat dans le village, alors on en profite et on se régale.

En attendant 18h que le soleil tape moins fort, que la foule qui se rend aux terrasses de calcaire soit moins dense, et aussi parce que c'est l'heure de visite conseillée par les locaux pour profiter de la meilleure lumière, on fait un peu de lecture ou d'internet. Oriana voulait trouver le code wifi avant que je ne le demande, mais là elle sèche. Normalement, c'est la reine du hacking sans logiciel. A Istanbul, elle nous en avait débloqué un en passant devant un opérateur. Elle essaie principalement les variantes du nom du lieu ou service, accolé à l'année, parfois l'année dernière pour ceux qui tarderaient à changer leur code. A Istanbul, c'est celui de 'Gulliver Tour' et le mdp était gulliver2019. Easy. Sauf que là, elle sèche, parce qu'il y a le nom du camping, Havuz Camping mais aussi celui du resto, Manzara. Ça double le champ des possibles. Je finis par aller demander au jeune du camping : manzara2020 ! Haha ! Il est mort de rire quand je lui explique qu'elle a essayé avec 2019 et même 2018, mais qu’elle n’aurait jamais pensé à mettre une année d'avance !

18h45. Notre retard habituel (je dis notre, mais ce n’est pas le mien, ils sont quatre contre moi et les horaires, j'ai cessé de lutter depuis longtemps) associé à la queue de 15 min qu'il y a encore pour prendre les billets et nous voilà partis pour la petite ascension vers les terrasses (je crois qu'on dit travertins en fait). Au passage, je demande jusqu'à quel âge c'est gratuit, le gars me demande quel âge ils ont, je réponds la plus jeune à 9 ans donc tant pis 5 places, il me dit non 4, je lui redis qu'elle a 9 ans, et il me précise que non, qu'elle a 8 ans et que je n'ai besoin que de 4 places. Ah, ok, je comprends vite mais faut m'expliquer longtemps. Tout ça dans un english franco-turc à couper au couteau. Pas facile la vie, mais merci !

Donc, l'ascension. Elle dure une vingtaine de minutes (donc le double pour nous, le temps de s'extasier en route) depuis l'entrée principale, au pied du village. Il y en a deux autres : l'entrée sud, celle de ceux qui arrivent avec les bus, et qui donne directement sur les hauteurs et les terrasses, après avoir traversé les ruines de Hiérapolis. Et l'entrée nord, qui donne aussi en haut de la falaise, mais de l'autre côté, sur la nécropole et qui nécessite de marcher 2 km avant d'arriver aux terrasses (tout en traversant l'incroyable champ de tombes).

Au départ, on voulait prendre l'entrée sud et partir tôt le matin. Sauf qu'on avait lu des commentaires d'autres voyageurs qui étaient ready à 8h, heure d'ouverture, et que tous ceux des bus étaient déjà là aussi. Donc on prend l'option 'soirée'. Ensuite, par flemme, on ne voulait pas monter pendant 20 min, sauf que le cc étant posé au camping à 500m de cette entrée, cela aurait été vraiment ballot de faire autrement.

Nous voilà donc prêt à faire la petite (tranquille) grimpette. C'est dès le départ qu'on enlève les chaussures. Moi j'avais imaginé ça autrement, d'après notre expérience des Salineras de Maras au Pérou (où on n'enlève pas nos chaussures, mais ça donnait une idée - fausse - de la configuration des bassins). En fait, on le découvrira une fois en haut, ce n'est que par cette entrée et en faisant cette montée que l'on enlève nos chaussures. Une fois en haut, on les remet. Les travertins, en haut, ne sont pas traversables, sauf par des abrutis qui veulent s'y prendre en selfie (et à l'heure où on arrive, il n'y avait plus qu'une pin-up et un gamin dont les parents avaient détaché la laisse).

Bref, il faut absolument prendre l'entrée principale, monter pieds nus avec l'eau qui dégoulinent de la colline et patauger dans les vasques artificielles qui agrémentent le parcours. Une expérience originale et agréable.

Ensuite, une fois en haut, on a tout le loisir d'observer les travertins de calcaire. Nous sommes arrivés pile poil quand le soleil se couchait et s'était magnifique. Mon côté râleur me faire dire que si on était arrivé juste 15 min plus tôt, on aurait aussi pu profiter des rayonnements du soleil sur l'eau calcaire et avoir droit à un autre paysage. Mais à choisir, y'a pas photo, enfin si justement, et mieux vaut tard que trop tôt. Moi j'ai encore eu le temps de foncer jusqu'à la nécropole et de voir entre autres le tombeau pris dans le calcaire, au bord de la falaise. Magnifique. Le champ de tombes plus que millénaires, de tout type (tombes, caveaux, tumulus) est aussi impressionnant. Au crépuscule, on ne serait pas étonné de croiser un vampire romain qui sort déjeuner. Pendant ce temps-là, le reste du groupe pouvait tranquillement voir le théâtre et le reste des ruines, mais ils ont préféré m'attendre sur un banc pour se préparer à la redescendette.

De nuit (il est 21h), pieds nus, c'est tout de suite un peu plus sport, même si les enfants courent devant puis reviennent nous dire qu'on traine vraiment...

La journée s'achève par un rapide repas dans le cc, avec entre autres des vaches qui rient achetées la veille, qui feront dire à Oriana 'c'est quoi ces vaches qui rit turques, y'a pas le fil rouge pour les ouvrir. Ah si, il est à l'intérieur ! Ouais, du coup ça sert vraiment à rien'. Bon pas top les vaches qui rient, et en plus toutes petites. C'est comme les Danettes au chocolat, pas chères, oui, mais deux fois plus petites !

Pour moi tout va bien, je m'offre une petite bière nocturne, une 'Bomonti', dont je découvre du coup la formidable histoire de cette brasserie d'Istanbul, sur internet. En plus, elle est bonne !

Dimanche 28 Juillet

7h30 Eliott et moi sommes levés. Avant les poules. Oui parce que dans le camping, nous sommes maintenant les seuls pensionnaires humains, les deux autres cc étant partis tôt ce matin. Mais il y a aussi une colonie de poules et quatre glouglous. Et un coq. Un coq furieux. Le coq doit être le symbole local, vu que j'en ai vu plein en terre cuite et en drapeau, en longeant la rue des souvenirs sur les 500m qui nous séparent du site. Ce coq doit le savoir, il se prend pour une star. Il se pavane comme une poule. Par contre, je dois reconnaitre que c'est un super gardien de poules. Dès qu'une de ses femmes s'éloigne à plus de 30 m, il part à toutes blindes à sa poursuite. Avez-vous déjà vu un coq partir à fond les ballons, en se dandinant sur ses deux petites pattes ? Impressionnant. Bon, après, il la ramène fissa, toujours à fond, et lui fait son affaire. C'est le prix à payer pour une tentative d'évasion.

Dans le ciel, c'est déjà le ballet des parapentes.

Franchement, camping super, même si les sanitaires sont du genre spartiate. Très calme. Tellement calme qu'à 5h du matin, ou hier à 22h, on entendait l'appel à la prière du village comme si on y était. Flemme d'attraper mon tel pour l'enregistrer, mais je me suis dit que demain, je le ferai.

Comme je me suis installé près du resto pour retaper mes notes, j'ai le droit à un petit thé, comme ça avait été le cas à notre arrivée.

Mais tout le monde (ou presque) est déjà réveillé, on n'attend pas plus et on saute dans l'eau de la piscine, avant le petit-déj.

Journée farniente aujourd'hui, à peine dérangés par deux tortues qui venaient à l'assaut du camping-car, et, comme c'est dimanche, à la techno-trans-aux-parfums-d'orient plutôt sympa en musique de fond de la piscine, qui est aussi occupée par quelques familles qui viennent juste pour la journée.

C'est bouquins pour tout le monde. Ça manque un peu de jeux de société, je trouve, mais je me vois mal faire un jeu de société en solo...

Le soir, nous allons grignoter un truc au village, en passant devant la rue qui mène à l'entrée du site et ses tonnes de rabatteurs de resto. Mais on plonge ensuite vers le centre du village, moins fréquenté, ou j'avais repéré dans la journée un petit resto qui fait des 'crêpes', wrap, pitas et pizzas turques. Pas de clim, pas de terrasse à l'étage, mais des locaux qui y mangent. Mon instinct ne m'avait pas trompé. On remange donc de ses pizzas en forme de canoë, et des espèces de crêpes roulées, les 'gozlemes', dont une aux épinards pas dégueu. Une bonne adresse, moins chère que sur la rue touristique forcément. C'est le Tikir Grill House. Le 1, car dans la même rue, un peu avant, il y a aussi le Tikir 2 !

Puis en rentrant, stop devant un marchand de glace, qui, vu l'heure, n'était même plus à son poste. Son voisin d'étal a dû aller le chercher. Glaces turques, élaborées en succession d'étages sur le cornet, à l'aide de la longue spatule. On a le droit au grand show, avec 'tiens moi le cornet - tu l'as ! tu l'as plus ! - t'as celui avec la glace tu te retrouves avec un vide - A l'endroit à l'envers - hop il tombe, il tombe pas etc etc'. C'était Kyra la première, et j'ai filmé pendant 1 min 30 ! Pour Eliott, Karine et Oriana, plus soft, mais quand même à un moment le contenu complet d'un pot de glace déposé à la spatule sur le cornet qu'on tient à la main ! Ça y est, je suis servi en dernier, sans trop de fioritures et il ne me reste plus qu'à payer. Je prépare mon coup, je lui tends le billet... que je reprends juste avant qu'il ne l'attrape. Il est sur le cul, celle-là il ne l'avait pas vu venir. Merci pour ton big show à une heure où tu avais fini ta journée, c'est une façon super agréable de terminer la nôtre.

Lundi 29 Juillet

Réveillé à 4h58 par le haut-parleur de la mosquée, je saute sur mon téléphone. Je n'aurai raté que la 1ère phrase. 5 min d'enregistrement, ce n’est pas rien !

7h Re-réveil, bientôt rejoint par Eliott. Il doit me rester juste assez de temps pour mettre cette partie en ligne avant d'aller à la piscine.

Aujourd'hui, on repart, à nouveau vers la côte, en suivant à peu près l'itinéraire prévu au début. Départ probable en fin d'après-midi, vu qu'ils ne semblent pas pressés de mettre les gens dehors (c'est pas le check out 11h qu'on peut trouver dans certains campings en France)

Ah oui, pas sur de l'avoir déjà dit : on aime la Turquie !

Piscine donc, puis repas au buffet à volonté du camping. Et puisque j'y pense, le moment semble assez approprié pour vous parler des serveurs turcs. Karine en avait gardé un précieux souvenir, de ses précédents séjours il y a 30 ans. Aujourd'hui, rien n'a changé, ils sont toujours formés à la même école, où on leur apprend la règle d'or : débarrasser promptement. Du coup, tu es observé en permanence et dès que tu poses ta fourchette et que tu sembles ne plus vouloir toucher à ton assiette, hop, elle disparait. Tant pis pour toi si la bouchée que tu avais encore dans la bouche t'empêche de dire non poliment et si tu comptais saucer... Trop rapide le serveur turc. On devrait les croiser avec des serveurs français, on obtiendrait peut-être la juste mesure...


Le reste du récit (avant / après) :

Carnets de voyage
(avant et après)
Les étapes du road trip
Turquie
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