Jeudi 10
On passe une bonne partie de l'après-midi au McDo, à se demander quels parcs on va faire à Orlando, et quand. Finalement, on a décidé d'éliminer ceux qu'on avait initialement prévus : Disney World, très proche d'Eurodisney et Epcot, qui ne nous branche plus trop. Le parc d'attraction d'Universal nous branche plus. Leur studio aussi, mais on peut le faire en Californie. Idem pour Seaworld (qu'on avait planifié en Californie). On a aussi un peu peur d'y aller un WE. Du coup, on décide de faire Orlando en remontant, ça ne fera pas un grand détour.
On poursuit donc le long de la côte. Il est 20h quand on passe à Daytona Beach. Une course bientôt ? De charité ce WE, mais pas de place en vente sur internet. On reprend la route et on s'arrête à Titusville.
Vendredi 11
Pour changer toujours, on a dormi au Walmart. Au petit matin, un gars qui distribue des tracts m'interpelle : 'Papa je t'aime' ? (c'est écrit sur le T-shirt que je porte offert par Eliott, ce que je lui explique). Il me répond, toujours en anglais que c'est bien d'avoir un fils qui parle français. Je lui explique que c'est plutôt normal, vu qu'on est français et là, il enchaîne direct la conversation en français, en m'annonçant qu'il est vraiment content de pouvoir parler français... Originaire de Nouvelle-Guinée, il vit depuis une vingtaine d'années en Floride...
Karine effectue le rituel du matin : emmener les enfants dans les toilettes 'Family room', voire les toilettes handicapé avec lavabo, du Walmart pour les débarbouiller et les crémer au frais ; à cause des boutons de chaleur dont Eliott et Kyra sont couverts. Le faire au cc, c'est la mort parce qu'ils suent plus vite qu'on ne peut les crémer... Il y a deux jours, en roulant (sans la clim hein, je rappelle qu’on ne l’a pas), on a eu une grande discussion avec Karine, sur les gens du voyage, chez nous. La critique est facile, mais si on creuse un peu, respect. Où dormir, quoi faire, comment vivre ? Un été, on avait halluciné de voir des mômes remplir leurs verres de glaçons avant de quitter un McDo, où ils avaient squatté un bon moment au frais, avec un coca pour 5. Nous, on a la tune, on veut juste économiser 40$ de nuit au camping pour pouvoir faire une sortie de plus. On râle quand on doit payer 10$ pour faire le plein d'eau, vider l'eau sale, vider les chiottes. On squatte des heures dans les McDo pour être au frais (et l'hiver, ce serait la même pour être au chaud), on se rafraîchit dans les supermarchés pour économiser l'eau et pour ne pas attraper des suées...
On souffre depuis une éternité de la chaleur, même si ça va un peu mieux (tout est relatif, ça veut juste dire qu'on peut dormir en caleçon, fenêtre ouverte, sans transformer le lit en piscine). Objectif du jour : baignade. On cherche une plage, on tombe sur la Marina de Titusville. Oh, on aurait dit un aigle sur le poteau électrique ! On discute avec un mec qui nous indique vaguement une plage (subtil jeu de mot involontaire), sur Merryt Island, en face de nous. On apprend qu'on peut aussi voir des dauphins, ici, près du port de plaisance. On passe un moment à scruter mais on ne voit que des panneaux 'attention aux lamantins'. Oriana a cru en voir un. Non, elle est 'sure' de l'avoir vu. N'importe quoi ! Karine croit en avoir vu un. Non mais arrêtez ! Mais si, c'est vrai, là : un gros corps émerge de l'eau, souffle un peu et replonge. Visible deux secondes max, mais bien présent quand même. Tout le monde en a vu au moins un dos. Parfait, on repart.
Hé ! Stop ! Là ! Un aigle ! Oriana l'a vu voler avec un gros poisson dans les serres, juste au-dessus de sa tête. Bientôt, c'était elle qu'il embarquait. Ce n’était pas une hallu. On continue vers la plage. Hein ? Quoi ? Il y a des dizaines d'aigles en fait ! Et des vautours qui bouffent une charogne le long de la route. Marécage à gauche comme à droite. C'est beau. La plage, elle, est encore payante. 5$ pour les deux heures qu'il nous reste, vu que c'est 6AM - 6PM et qu'il est déjà 16h (c'est notre éternel problème). Pas de douche pour se rincer, mais tant pis, il fait trop chaud, on y va quand même.
Au tour de Karine de péter un câble quand il faut partir à 18h et qu'on a à peine eu le temps de se rincer dans le cc et que de toutes façons, ça sert à rien car aussitôt fait à nouveau en sueur. Arrivée des bibittes qui piquent, tout ça tout ça...
Soirée McDo (je vais leur écrire pour une demande de sponsoring je crois) un peu morose. En plus, pas de prise pour recharger les divers appareils. Bon, on est à côté de Cap Canaveral. Y va ou y va pas ? Des avis très enthousiastes et d'autres qui descendent le site en flammes : parc d'attraction nul (ah bon, c'est sensé en être un ?), bâtiment avec clim à mourir de froid (nous, on met ça dans la colonne des points positifs). Audio guide en français qui ne marchent pas. Rien n'est traduit (nous, ça nous choque pas)... On se dit que finalement, ce serait comme visiter Paris sans voir la Tour et on décide de se lever tôt pour y être à 9h.
Walmart forever. The best place ever...
Samedi 12
7h Café solitaire au Burger King pour changer. Pas si solitaire en fait, je discute 45 min avec un mec, look like Bruce Willis, qui a pas mal voyagé. J'ai la liste avec tous les pays good beer, good wife... Marrant, un mec a priori classique, short, T-shirt et casquette, mais qui parlait le russe, l'espagnol, un peu allemand et français... Un mec de Boston exilé en Floride, parce que certes, ici il fait toujours chaud, mais ailleurs, l'hiver existe, et ça, c'est pire parait-il !
Cap Canaveral. Et on a failli ne pas y aller ?! Incroyable. La visite du site de lancement, en bus, est déjà très bien. Puis les films / shows : 'décollage Apollo' et '1er pas sur la Lune'. Puis reproduction grandeur nature d'une fusée de plus de 100m, avec chaque partie décomposée et détaillée (module d'alunissage, capsule d'amerrissage...) Au passage, une petite question à un ingénieur du Centre de Contrôle qui a servi pendant 40 ans... Encore un film / show : 'Atlantis'. Puis le shuttle Launch Experience. Bon, là, c'est pas le mieux, Startour à Disney est pas plus mal. Et l'Imax 'Journey to space'. Plein les yeux. De quoi relancer les vieilles aspirations d'explorations martiennes enfouies dans les cœurs. Beaucoup d'émotions aussi, pour Challenger en 86 et moins connu, Columbia en 2003, avec une pensée spéciale pour Kalpana Chawla qui partageait mon livre de chevet, Jonathan Livingston le goéland...
En rentrant, dans le marais qui borde la route, tiens, un alligator !
Je finis la journée comme j'ai commencé celle d'hier, en discutant avec un gars trop content de pouvoir parler français. Originaire d'Haïti cette fois.
Dimanche 13
Matinée tranquille puis suite de la visite d'hier, avec le Hall of Fame inclus dans le prix du billet. A part la time line de l'aventure spatiale et le diagramme de la succession des missions avec la rotation des astronautes ('Lottery to the Moon'), rien de bien intéressant. Quelques objets, mais rien que du déjà vu par rapport au Musée de Washington. Et la plupart des trucs interactifs ne marchent pas. Même le simulateur où on peut monter à 5 est décevant : il s'agit d'un film classique à l'écran et non en vue subjective. Un peu ridicule du coup.
Un peu de route jusqu'à Palm Beach. 1ère averse. Bon, les splendides maisons, une fois la nuit tombée, ne sont pas si impressionnantes. Ok, pour certaines, avec leurs allées et leur piscine éclairées, ça en jette quand même un peu. Pas de grosse voiture en vue par contre.
Lundi 14 - Mardi 15
Brunch royal au Denny's pour fêter les 19,37 / 20 de moyenne aux épreuves du Brevet des Collèges d'Oriana. On savait qu'elle avait la meilleure mention, mais on ne connaissait pas les notes... Comme dirait Darth Vader : Impressive, most impressive.
Deux jours dans un motel. Piscine, clim... Une bonne parenthèse dans le périple. Il fait toujours très chaud, malgré les trois ou quatre averses torrentielles par jour. Oriana rassemble tout son courage (un peu poussée aux fesses) et planche un après-midi sur un devoir de math.
Mercredi 16
Là, pour le coup, il pleut pour de bon depuis l'aube. Journée de grosses averses.
Jeudi 17
Nuit d'orage sur le parking de W. dans le nord de Miami. Soit dit en passant, achat d'un drap housse 120x90 : 9$; vrai concombre : 2$. Cherchez l'erreur !
Ocean Drive, Miami Beach. Sous la pluie, c'est très tendance. Cocktails pour les adultes (Private : et pas shrimp, papa, bien que ce soit aussi sur la carte) : 36 oz Morito. Repas pour les enfants. Verdict d'Oriana : notre premier vrai restaurant ! Effectivement, les plats de pâtes étaient vraiment bons, et pour le lieu, pas si cher. Quant au mojito, je ne pourrais le décrire : étant dans les happy hours, j'ai enchaîné avec un Martini Chocolate. Incapable de coucher une phrase cohérente du coup. Une dizaine de sortes de Martini, mais je les soupçonne d'appeler martini un peu n'importe quoi. Pauvre Bond. Mais c'était un très bon bailey's au chocolat.
Vendredi 18
Nuit à marquer d'une croix rouge. X. J'ai fait la croix; pour le rouge, il risque de passer à la trappe lorsque je vais copier-coller-publier les notes sur le site, mais l'intention y est. Cette nuit, on n’a pas dormi sur le parking d'un W. On a dormi sur un parking à l'abandon, en compagnie d'autres camions... juste à côté de W. D'ailleurs, c'était un Neigthbourough W. Un peu comme nos Carrefour Market. Petit cours de W. : Il y a les W. de voisinage, les W. et les W. Supercenter. Les 24/24 et les autres. Ceux qui acceptent les RV pour la nuit et les autres. En général, on a l'équation Supercentre + 24/24 = nuit ok. Mais ce n'est pas toujours vrai. Il faudrait ajouter une inconnue, x, qui est la loi appliquée dans la ville concernée (rien à voir avec X, qui est la croix rouge). Hier, par exemple, avant de trouver notre petit parking, on s'est fait jeter du Super W. de Homestead.
Toujours dans le domaine des maths : pourquoi ce matin ai-je payé mon café 56 cents ? C'est la seconde fois qu’il n’est vraiment pas cher. Sauf que hier soir, dans le même McDo, il était à 1.12 $ ! Est-ce qu'ils font une happy hour de 6 à 7 AM ? ... Après y avoir déjeuné avec les autres, j'ai obtenu la solution de ce nouveau problème : des fois, j'ai droit à un 'senior coffee'. C'est juste une question d'âge. J'ai demandé vers quel âge on y avait droit. C'est variable mais à partir de 40, c'est ok. Me voilà rassuré, je ne fais pas mon âge, sauf le matin au réveil !
Après-midi à l'Alligator Farm. Plutôt que nous enfoncer dans les Everglades et payer un air boat la peau des fesses pour pas forcément voir d'alligator, on a à nouveau choisi l'option touriste : 20 min d'air boat avec un aperçu des marécages et de la mangrove. Des virages pour se tremper et pour le fun, et les alligators à la ferme par centaines. De toutes les tailles (tout mimi à un an). Trois shows included : man vs alli. A la fin, on a pu prendre des petits dans nos mains. Man vs snake. Idem. Et le nourrissage des gros énormes. Un mini-zoo spécial reptiles et deux animaux qui n'avaient pas leur place et pour qui j'avais vraiment de la peine : un puma dans un petit espace et une chouette d'Europe. A part pour ces deux-là, c'était vraiment bien.
Samedi 19
J'ai cru que j'allais mourir d'asphyxie à l'entrée du Visitor Center Ernest F. Coe. Les gens se pschittent d'anti-moustique comme des oufs. J'ai aussi vu un super Monopoly 'National Park' (Papa, si on avait pu se le trimballer partout pendant encore 11 mois, tu y aurais eu droit pour ton anniv...) Je viens de comprendre la frénésie du pschitt : ils sont fous ces moustiques ! A peine 5 min dehors et au moins 5 piqures.
On entre dans le parc proprement dit. L'information lumineuse annonce la couleur pour ceux qui ne seraient pas encore sortis de leur voiture. Période de ponte. 'Mosquitoes High Level'. Chaussettes, chaussures, pantalons pour les enfants et dès qu'on sort du cc, passage à la bombe, à tour de rôle. C'est simple, tu sors du cc et le temps qu'on commence le pschitt, tu as déjà deux ou trois piqures...
Ensuite, c'est que du bonheur : d'abord les criquets. On avait lu un commentaire de gens qui disaient avoir vu des alligators et de criquets. Ouais, mais on s'en fout un peu non ? Mais faut voir la taille des bestiaux ! Ok, ça mérite d'être signalé ! Puis l'anhinga, qui a donné son nom à cette ballade. C'est un snake bird, ou bird snake, je me rappelle plus mais bref, un oiseau qui bouffe des serpents. Un peu comme un héron, mais pattes palmées. On l'a vu nager sous l'eau, il assure. Puis il se pose sur un arbuste et déploye ses ailes, pour les faire sécher. Puis les gros et longs poissons, les Florida Gar. Et puis les gators. Juste sous nos pieds, sous le ponton de bois. On n’est pas censé s’approcher à moins de 5 m, mais là, il faut bien passer. 50 cm... On en verra encore 4 ou 5 autres, de très près. Et pour finir, une tortue. J'en cherchais une depuis un moment dans l'eau. Effort récompensé. Elle répète son manège : aspiration, 5 min de plongée à fouiller la vase... Karine en repérera une autre, modèle XXL (longueur d'un bras ?) mais malgré notre attente, on ne la verra pas remonter. Un dernier tour dans le coin riche en alligators et vite, on retourne au cc. 2h30 de ballade, c'est la limite de couverture du produit anti-moustique dans le coin. Toute cette faune... Des moments qu'on prendra vraiment plaisir à revoir. Quand même, photographier des animaux en captivité, c'est sympa, mais en liberté, même si le rendu sera souvent moins bien, c'est quand même autrement plus 'adrénalisant'.
Dimanche 20 (2 mois de voyage)
3ème nuit sur notre parking désaffecté.
Puisque je suis à jour dans mon récit, j'en profite pour vous faire part d'un - presque - intemporel. Presque parce que normalement, ça devrait pas l'être du tout : ça concerne Halloween. La date est fixe. 31 Octobre. Mais intemporel quand même, parce que ça fait 3 semaines que j'aurais pu vous en parler. Les magasins (enfin, les W.) sont déjà blindés d'articles pour l'évènement. Céréales, biscuits apéritifs, T-shirt ('I'm so sweet that's scary' pour les filles ou encore 'Keep calm and scarry on'. Je cite de mémoire, désolé pour les vrais anglophones) et bien sûr, les costumes et décos de jardin (Message personnel : à vous faire pâlir d'envie Dany !). SW et citrouilles se marient très bien aussi. Great !
14h Key Largo. Karine a vu un iguane tout vert avec la peau qui pendouille sous le cou et du jaune autour des yeux. Oriana et Kyra confirment.
16h Islamorada. A ne pas rater, au 77.5 Mile Marquer, chez Robbie's, on y nourrit le tarpon (non petit, pas tapon non plus). Il y en a plus d'un qui a poussé son cri d'effroi quand il s'est fait gober le poisson tenu du bout des doigts. Moi, j'ai touché le jackpot, the King of the Tarpons m'a avalé la main. Tout autour quelques paillottes de souvenirs ambiance hippies et pléthore de motards. Tout le long de l'unique route des keys aussi d'ailleurs. Ca n'arrête pas. Mention spéciale pour celui du gang 'Thug' qui porte le T-shirt 'No club. Thug. Only Thug'. Tout droit sorti de Sons of Anarchy... Mention spéciale aussi pour le marchand de mini-planche de surf avec des slogans qui déchirent, style 'Nous adorons les nuits dont on ne peut pas se rappeler, passées avec les amis qu'on oubliera jamais', ou encore 'On n'est jamais plus fort que les boissons qu'on mélange, que les tables sur lesquelles on danse et que les amis avec qui on fait la fête'. En fond sonore, Bob Marley et Gun's Roses...
Arrivés quelques minutes trop tard pour le coucher de soleil à Key West. Reste l'ambiance nocturne de la ville, avec une rue très animée. Key West est réputée pour accueillir les freaks de tous poils. De nombreuses personnalités, d'Hemingway aux Beatles, y ont séjournées. Effectivement, on croisera un vieux barbu avec un perroquet, sur l'épaule, une femme édentée en costume de sirène faisant la manche... Karine a aimé. Peut-être parce qu'on y a mangé la fameuse Key Lime Pie. Un film qu'elle avait vu, avec une nana qui cherchait désespérément la vraie bonne Key Lime Pie avant de mourir (une carte postale pour celui ou celle qui retrouve le titre). Pour moi, contre toute attente, la magie n'a pas opéré. Peut-être parce que je n'ai pas pu en savoir plus sur la semaine annuelle du tournoi de poker des bikers. Les bikers étaient tous là, mais je n'ai pas vu les jetons... J'en garderai juste le souvenir de 'Key West, Mile Marker 0 de la US 1'.
Lundi 21
Marathon Key, Sombrero Beach. On avait repéré la plage hier. Encore un coin à ne pas manquer. Au peine sur le front de mer qu'on se retrouve face à face avec un gros iguane. Il y en a partout. Ils descendent des palmiers ou sortent des buissons dès que le soleil n'est pas caché par un nuage. On déjeune avec eux; ils aiment les pastèques...
Une journée à nager dans l'eau chaude, à faire des devoirs, et, comme si les iguanes ne suffisaient pas, à voir un serpent noir, un banc de poissons volants et deux espèces de rat sauteurs... Les enfants n'ont même presque pas été tentés par l'aire de jeu ! Par contre, malgré la crème solaire, on a morflé. La fin de journée se fait sentir sur les épaules.
Demain, on avait prévu de faire du snorkeling à Key Largo, où se trouve à priori la 3ème plus grande barrière de corail du monde. Un state park sous-marin. Ça restera un loupé pour nous; avec nos coups de soleil, ça ne serait pas raisonnable.
Karine est courageuse. Elle roule 2h après le coucher des enfants et on rejoint notre parking à Homestead. Moi, j'ai lâchement enchaîné les mini-siestes jusqu'au terminus.
Mardi 22
Cours de Karine aux enfants sur les iguanes, après prise d'infos sur le net (la question essentielle étant est-ce qu'ils font leur nid dans les palmiers ?). C'est une espèce invasive arrivée clandestinement par bateau depuis l'Amérique Centrale. Karine n'a pas fini son cours, on n’a pas la réponse à la question essentielle...
Changement de programme. Plutôt que d'aller directement dans le nord des Everglades, on fait un petit détour vers le nord de Miami, à Sunrise, où se joue un match de hockey ce soir (moins cher en Floride qu'au Canada, merci Annie pour l'info). Florida Panthers contre les Stars de Dallas. On a gagné ! Enfin, les locaux, les Panthers, ont gagnés ! Ils mènent 3 - 0 à la fin de la seconde période et se font remonter 3 - 2 à la fin de la 3ème. Ce qui nous a valu les deux dernières minutes de folie où pour tenter d'égaliser, les Stars ont joué sans gardien et avec un 6ème attaquant à la place ! Bien qu'il ne s'agissait que d'un match de présaison, on a quand même pu admirer une petite baston sur le terrain. Un vrai match de hockey quoi !
Mercredi 23
Re-changement de programme. Finalement, on se rend compte qu'on a eu notre compte d'Everglades. C'était génial, pas besoin d'en demander plus. Alors on renonce à la ballade en tram à Shark Valley et on file directement à Orlando pour Universal Studio (c'est le cliffhanger pour le prochain épisode...)
Jeudi 24
1ère nuit au Motel (Days Inn Orlando/International Drive, 5858 International Dr), à 20 min à pied des parcs Universal (2 km). De 10hà 20h, nous avons eu le temps de faire tout le parc Island of Adventure. Très peu d'attente aux attractions. 15 min en général, avec une à 45 min. On les enchaîne dans l'ordre : le monde des Super Héros avec les 'tasses' (style Alice chez Disney), une tour avec des sièges qui s'élèvent à pleine vitesse, puis l'aventure de Spiderman. Cette dernière est extra : à mi-chemin entre le simulateur et le parcours en véhicule, avec des lunettes 3D qui pour une fois ne me piquent pas les yeux, et donc des effets à couper le souffle. Projection d'eau, chaleur d'explosion, sensation de chute. Quand on tombe d'un immeuble avant d'être rattrapé dans les filets de Spiderman, on s'y croirait vraiment.
Les décors du parc sont extrêmement soignés. Wolverine ou Magnéto sur panneau géant, des X-men en costume qui déambulent et cabriolent et même un distributeur de journaux dans la rue 'Stan Lee' avec les news sur l'évasion des supers vilains. Les files d'attente des attractions sont agrémentées de décors et mise en scène (un peu dans le style Startour de Disney) et parfois, on n’a même pas le temps de tout regarder que c'est déjà notre tour.
Puis la zone Toon Lagoon, ambiance Popeye the sailor, avec quelques attractions pour les plus jeunes et un grand splash dans une bouée pour 10. Vous croyez savoir ce que signifie être mouillé dans une attraction ? Si vous n'avez jamais fait celle-là, vous êtes très très loin du compte. On en ressort dégoulinant, de la tête aux pieds. Caleçon et chaussettes inclus, pas un coin de vêtement de sec. On se prend des vagues d'eau ! Heureusement, on était prévenu (Merci Ade) et les petits avaient un change... Ouais, les petits seulement... Let's go pour le second splash, style pitoune, et changement de vêtements ensuite. Bon, celui-là, il mouillait moins. Mais toujours plus que ce que j'avais connu jusqu'alors.
Jurrassik Park. On zappe le grand splash de cette zone vu que Karine, Oriana et moi sommes presque secs. Un petit parcours dans les airs en simili-delta plane pour les enfants, qui ont le droit d'être accompagnés d'un adulte (l'attraction est interdite aux adultes seuls) et escalade dans un parcours de pont de cordes et de grottes, pendant que les plus grands faisons chacun notre tour l'attraction principale du monde d'Harry Potter. Celle-là, elle est époustouflante. Déjà faire la queue dans le château est un bonheur ! Les serres avec la mandragore, le grand hall, les tableaux animés... Waouh. Et l'attraction, un parcours 3D à couper le souffle (mince, je crois que j'ai déjà utilisé l'expression aujourd'hui) : voler sur un balai et s'immiscer dans un match de Quidditch est un must do ! Puis une mini montagne russe familiale et un autre pied dans le vide avec tête en bas (qu'Oriana aura l'occasion de refaire en fin de journée dans le noir. On était qu'elle, un autre gars et moi pour le dernier tour !) Petit spectacle de chanteurs de Poudlard Beat Box et zou, au monde suivant. Mais franchement, le monde d'Harry Potter, le village sous la neige et le château : splendide. Evidemment, on achète des dragées surprises de Bertie Crochue chez Honneydukes.
Vient ensuite Le Continent Perdu. Une zone plus ancienne. Le décor, toujours nickel, est un peu plus old school. On y verra le spectacle de Sinbad, avec combats et cascades, et la Fureur de Poséidon, autre spectacle, mais sur un parcours de plusieurs scènes où on est un peu plus en immersion. C'est le cas de le dire, vu le thème. A un moment, il a fallu traverser un vrai vortex d'eau, un tunnel avec de l'eau tournant à grande vitesse sur la paroi intérieure. Kyra avait trop peur pour passer !
Dernier monde, 'Seuss Landing', plus pour les enfants dans un univers à la Alice aux pays des Merveilles assez déroutant. Ça nous a donné envie d'en savoir plus sur les héros : Dr Seuss, Thing 1 et Thing 2, the Cat in the hat... Petit parcours en 'train' style Peter Pan de Disney, carrousel, aire de jeu et autre parcours style train. Parfait pour finir la journée.
20h, on rentre tranquillement. Avec Kyra sur les épaules pleines de coups de soleil en ce qui me concerne. Dur, la vie de super héros.
Vendredi 25
En route pour le second parc Universal. En ce moment, il ouvre de 8h à 17h en raison des soirées Halloween. C'est un spécial Walking Dead. On l'aurait bien fait avec Karine, mais le motel ne fait pas de baby sitting. Hier soir, on a pu voir la foule qui entrait dans le parc. Nombreux étaient déguisés ou en tout cas portaient des t-shirts sortis pour l'occasion. C'était déjà une mini-parade !
Bon, on arrive vers 10h (dur de se lever après la journée d'hier). L'attraction principale, les Minions, a déjà 45 min de queue. On zappe. Shrek 4D, 25 min d'attente. Plus raisonnable. Les enfants adorent. Moi, j'ai un peu plus de mal. Je ne supporte pas trop les lunettes 3D (les attractions d'hier, c'était sans soucis, mais celle-là doit avoir un autre système, plus proche des films au ciné). Un petit coup de flippe pour Eliott quand on sent une colonie d'araignées nous passer sur les jambes !
Puis un énorme roller coaster - euh, je veux dire montagnes russes) pour Karine et Oriana, pendant que je reste avec les plus jeunes (j'adore les montagnes russes, mais ici, je suis plutôt dans le trip 'attractions d'animation'). Pendant ce temps, on fait la queue pour rencontrer Shrek, Fiona et l'Ane. 'On fait une pause dans 10 min !'. 8 personnes devant nous.
'- Dans 5 min'. 3 personnes.
'4 min'. 2 personnes.
'3 min'. 1 personne. Elle entre et ils annoncent qu'ils pausent juste après elle ! C'est quoi leur compte à rebours pourri ? Comme s'ils ne pouvaient pas mettre la corde à la fin de la queue, pour ne pas que les gens attendent pour rien ? Comme dans les supermarchés quoi !
Passons à Transformer 3D. Là, les lunettes sont ok. Peu d'attente dans un décor très riche. On est les nouvelles recrues pour sauver une base scientifique. Ecrans TV, présentation des personnages... et attraction au top. Décidément, j'adore leur système de parcours en 'wagonnet' avec projection 3D. On est vraiment transporté. Eliott et Kyra ont décidé qu'ils adoraient les Transformers maintenant !
Puis on part vers 'Woody Woodpecker's Kidzone'. Des attractions plus old school. Le contraste apporté par cet espace plus ancien du parc est impressionnant. Un show avec des animaux dressés assez marrant et une bonne introduction au principe du blue screen. Et puis E.T. Les décors de la file d'attente sont super, le parcours en pseudo-vélo (toujours style Peter Pan de Disney) est vieillot mais chouette. C'est comme de revoir E.T. : coup de vieux sur les images, mais toujours autant d'émotions. Par contre, Kyra dira : 'c'était pas terrible, j'ai pas compris quand fallait sauver sa planète'. Elle n'a pas capté que le chemin parcouru dans la succession des décors était chronologique. Déjà trop habituée aux nouvelles technos où finalement, toute l'aventure se succède devant le même écran ? Il faudrait lui expliquer qu'à chaque changement de scène, c'est comme si on tournait une page d'un livre. Tous les enfants peuvent-ils encore comprendre facilement une 'ligne de temps' ou ont-ils besoin d'un compteur qui s'incrémente comme dans 'Il était une fois la vie' ?
Changement de monde. MIB, un Buzz l'éclair like où on shoote des aliens. Tous les cinq dans la même voiture, c'est l'éclate.
Un petit tour avec les Simpsons en 3D dans leur parc d'attraction qui part en cacahouètes. En passant, ça m'a permis de voir comment fonctionnait le système (moins bien 'camouflé' que dans les attractions plus récentes) : en regardant sur les côtés, on voit les autres 'wagonnets'. On est tous devant un grand écran type IMAX, les voitures restent sur place mais les mouvements dans toutes les directions donnent une réelle sensation de déplacement. Quand on tombe du grand huit virtuel, on s'y croit vraiment.
Et puis voilà le monde (2ème partie) d'Harry Potter (avec possibilité de rejoindre l'autre parc avec le Poudlard Express). On l'a d'abord raté. On est passé devant l'entrée sans la voir : un mur en trompe l'œil avec une entrée sur le côté. Ok, c'est le 9 3/4 de KingCross... Nous voilà sur le Chemin de Traverse. Fantastique, énorme, mémorable. La boutique d'Ollivanders avec des dizaines, des centaines, des milliers de baguettes - au moins une vingtaine de différentes. Hier, de l'autre côté, il y avait un vendeur itinérant de baguettes et on avait déjà failli craquer pour une baguette à 40$ minimum. Chez Ollivanders, l'impulsion d'achat est énorme. On se raisonne : on ne va pas la trimballer pendant un an. Mais quand même... Regrets de Karine et Oriana, mini-crise de Kyra. On se console en buvant une Bièraubeurre. Ils ont trouvé la recette parfaite. Un peu de sirop de caramel, un genre de chantilly pour la mousse, quelques bulles. Je suis sûr que c'est 'J.K. Rowling approuved' ! L'attraction principale, un parcours 3D dans les profondeurs de la banque de Gringotts, avec un combat avec un dragon. Encore une fois : waouh !
Changement de monde. On zappe 'Bettlejuice' avec les enfants et 'La revanche de la momie'. On est aussi hors horaires pour le 'Blues Brothers Show'. Nous voilà donc devant l'attraction du film Twisters. Après une attente devant des écrans de TV d'interviews des réalisateurs et acteurs, une grande scène avec des animations/automates : explosion de la pompe à essence, pancarte qui s'effondre, borne d'incendie arrachée et évidemment, projection d'eau quand la tornade arrive sur nous. Très bien fait... pour l'époque. Là encore, le contraste est impressionnant avec les attractions récentes. Par contre, ça m'a donné envie de revoir le film (téléchargé en rentrant au motel ;-) ). D'autant que les états concernés par les tornades, on va pas tarder à y passer et que c'est encore la saison...
Déjà presque 17h. Je tente la traversée du parc à pas de course pour faire Terminator 2. Trop tard. Même désillusion pendant ce temps pour Oriana, qui voulait refaire le super grand huit. On ne peut pas gagner à tous coups.
Le parc reste faisable en une journée, y compris les attractions qu'on a volontairement évitées, si on arrive à l'ouverture ou s'il n'y a pas de soirées spéciales et s'il n'y a pas plus de monde qu'aujourd'hui. Ceci dit, les queues sont prévues pour faire patienter deux ou trois fois plus de monde qu'il n'y en avait... Pour conclure sur les aspects pratiques, il y a un système fast pass qu'on peut acheter en même temps que le billet et qui doit vraiment valoir le coup en cas d'affluence : files spéciales avec toujours moins de 5 min d'attente, sans contrainte d'horaires comme à Eurodisney. Et autres trucs vraiment super et gratuit, le mode 'single rider' pour de nombreuses attractions pour grands. Tu ne fais pas de queue, tu arrives et tu sers de bouche-trou dans une rangée. Oriana et Karine ont d'ailleurs fait des attractions 'ensemble' en arrivant dans la file à quelques secondes d'intervalle !
3ème nuit au motel. Les petits s'endorment avant que je ne sois revenu avec les plats à emporter...
Samedi 26
On s'offre une nuit de plus au Motel. Farniente, lessives, devoirs...
Au dessert de midi (soit à la fin de notre petit déj, car on est définitivement passé à 2 repas par jour), on attaque les bonbons de Bertie Crochue. Ca faisait bien 10 fois que Kyra demandait si c'était le moment... Les saveurs possibles : banane, poivre noir, bleuet, essieux, barbe à papa, cerise, cannelle, saleté, ver de terre, cérumen, herbe, pomme verte, guimauve, œuf pourri, saucisse, sorbet citron, savon, tutti-frutti, vomi, pastèque. Aujourd'hui, on se sera partagé le verre de terre, cannelle et cerise.
On s'aperçoit à 19h qu'il est déjà tard et qu’on n’est pas encore allé à la piscine. En ce qui me concerne, c'est fin de la rédaction du devoir de maths d'Oriana. Sans la version au format papier, sans scanner ni imprimante, ça aura été douloureux : j'avais une version OpenOffice sans l'option Math, il a fallu retélécharger et installer. Puis jongler avec l'éditeur de formules pour les équations, fractions et autre racines carrées. Puis télécharger et installer Géogébra pour faire les graphiques et courbes. D'autres figures faites sur papier et prise en photo. Restait encore un schéma à compléter et là, à part superposer la courbe version numérique avec celle d'Oriana faite sur papier, en jouant avec l'opacité sur Photoshop, je ne voyais pas trop... De toutes façons, c'est l'heure d'aller repêcher les crevettes qui barbotent encore dans la piscine.
Dimanche 27
Levé de bonne heure. Impression du schéma rebelle à la cybercafét du Motel ! Oriana n'aura plus qu'à refaire sa courbe par-dessus avant de le prendre en photo...
Comme toujours, départ bien après l'heure réglementaire et route vers Crystal River pour voir les lamantins. Arrivée dans un des deux States parcs, fermé, mais accessible, le dimanche. Cool, ils ont un robinet d'eau pour remplir le réservoir.
Ah, j'allais oublier, sur le chemin, on cherchait un camping pour faire le plein. On en trouve un et je demande à utiliser la dump station. Il me demande si je reste une nuit. Ce à quoi je réponds que j'ai juste besoin de faire le plein d'eau. Il me répond qu'il ne peut rien pour nous, si on ne reste pas une nuit. Je lui demande si c'est une blague. Non. Je lui précise, qu'évidemment, on va payer le prix demandé, comme ça s'est fait dans tous les campings où on est passé depuis deux mois. Rien à faire. Je ne sais pas combien il paie les 100l d'eau, mais je lui explique qu'il vient de perdre 10$. Et nous, on a fait le plein gratis un peu plus tard. Parfait !
On passe à la marina, toujours en quête de lamantins. Une tortue esseulée, un poisson volant solitaire et de l'eau pas très 'crystal'. Quelques panneaux d'information nous apprennent que s'il y a bien quelques lamantins à demeure, la vraie concentration (la plus importante au monde) d'individus a lieu de mi-novembre à fin mars. Un squat au McDo complète nos fraiches connaissances : ils migrent tous les hivers à Crystal River pour profiter de la vingtaine de sources d'eau chaude qui se déversent dans la baie (et où l'eau, de source, est donc très claire et facilite l'observation). A l'inverse, l'été, ils repartent ou s'ils restent, s'éloignent des côtes au petit matin pour bénéficier d'une eau moins chaude. C'est bien beau tout ça, mais ça ne nous dit toujours pas si les iguanes dorment dans les arbres... L'idée de faire 3h de bateau pour peut-être voir un lamantin de loin ne nous branche pas. Grosse déception de Karine, qui avait en tête une photo du livre des Tsaganos, une de nos premières lectures quand on avait décidé de faire un tour du monde...
Toujours dans le même McDo, un petit épisode surnaturel : je commande l'happy meal habituel de Kyra. Après avoir demandé les nuggets, elle me demande : 'what kind of drink ?' '- orange juice' 'what ?' 'orange juice' 'What kind of drink ? ' (Elle me montre le distributeur de boissons) '- orange juice' (elle me fera pas changer d'avis) 'Not the sauce, the drink ! Apple juice ? Orange juice ?' 'Yes ! Orange juice !' 'Aaaaaah, Oraaaaaange juice !'. Bin, c'est ce que je dis depuis une heure, non ?
Lundi 28
1000km avant notre prochaine étape, en Louisiane. On va passer par le sud de l'Alabama et du Mississipi, mais les points qu'on aurait aimé faire sont très au nord et pas forcément très parlant pour les enfants : Memphis (sud du Tennessee), Muscle Shoals, pour la musique. Montgomery pour Rosa Parks et le boycott des bus en 56 (il a duré plus d'un an, on en apprend tous les jours !) et pour les Freedom Rides en 61.
15h Stop dans une Rest Area. Les moucherons hargneux sont de la partie. Je ressors une règle d'or de l'Art de la Guerre : toujours rester en mouvement. Ça ne marche pas trop mal...
Flûte, nouveau souci électrique. La vidange de l'eau du chauffage s'est déclenchée on ne sait pas quand pendant qu'on roulait. Normalement, ça arrive si on passe sous la barre des 5°C... Evidemment, on n’avait pas coupé la pompe (je ne citerai pas de nom), du coup, notre belle eau toute neuve gagnée à la sueur de notre front s'est faite la malle. Peu probable que ce soit un hasard, car il y a trois jours, en allant chercher un truc dans le cc après la journée à Universal, ça venait aussi de se passer (heureusement que je passais pile à ce moment - eau pas encore évaporée sur la place de parking - car vu que la pompe fonctionnait, on aurait tué la batterie). Et là, pour le coup, le cc était à l'arrêt depuis 24h. Difficile de trouver un facteur déclenchant... A suivre...
18h30 Quincy, nord-ouest de la Floride, notre premier champ de coton...
On passe devant Tallahassee. Je ne sais pas pourquoi mais ce nom me rappelle quelque chose. Un film ?
... des miles encore. Bruel, Thiéfaine...
19h30 Des trombes d'eau... Et malgré tout, il fait encore chaud...
Good day pour Kyra : elle a la collec complète des cadeaux Hello Kitty de McDo. Just in time, parce que la nouvelle série, Transylvania 2, vient de commencer. En fait, ça faisait longtemps qu'il lui manquait un objet, mais rien à faire, out of stock dans tous les McDo. Mais là, je vois une nana qui attendait sa collègue aux caisses avec l'objet posé juste devant elle. Du coup, je demande au vendeur s'il en a encore. Réponse classique : 'oui bien sûr', et il revient ensuite pour me dire que non. Mais là, miracle, la nana qui avait entendu qu'il ne manquait que ça à Kyra, propose de lui laisser le sien. Elle a eu le droit à un gros 'thank you' de Kyra !
Mardi 29
Notre 1er Dunkin Donuts. On en a déjà croisé des tas, mais rarement près de nos lieux de réveil. Pas si mal, même si au réveil j'ai dû partager ma demi-douzaine de donuts avec les autres. En plus, aujourd'hui, c'est la journée internationale du café. Café gratuit. Mais sinon, on a un problème : c'est le 3ème fast food où je comprends plus rien à ce qu'ils me disent, et réciproquement. D'ailleurs, jusqu'à maintenant, on était clairement identifié comme français quand on parlait entre nous. Maintenant, on nous demande : 'vous venez d'où ?' Va bientôt falloir sortir le guide 'G'palemo' du Routard ?
On roule. Arrêt sur une rest area extra : des robinets près de certaines places de parking. Et hop, le plein d'eau ! Et encore mieux, juste à la sortie, une dump station en accès libre ! J'en ai aussi profité pour prendre au Visitor Center le fascicule 'Plan Hurricane', qui explique en détail comment évacuer de cette autoroute (dont les deux côtés ne doivent alors aller que dans un sens) et comment trouver un abri de secours... Côté musique, c'est Raphael, qui se prête vraiment bien à la route. On reste beaucoup dans le registre des chanteurs français qu'on connait parce qu'on a l'adhésion des enfants, et qu'avec le bruit, il faut connaitre les paroles ... Un pickup roule sur la bande d'arrêt d'urgence. Il projette des graviers... et on gagne un petit impact sur le pare-brise. Va falloir appeler carglass...
19h30... euh non, 18h30 depuis l'Alabama ! Louisiane nous voilà !
Et sinon, quelque part aujourd'hui, on a passé les 10 000 km de route
18h30 'Bienvenue en Louisiane' écrit en français sur le bord de l'autoroute.
On dort en banlieue nord-est de la Nouvelle-Orléans.
Mercredi 30
Tout d'abord, je tiens à remercier Tom de nous avoir rappelé que la Louisiane était le berceau de True Blood. Mémoire rafraîchie, on réalise que c'est aussi celui de 'Les originaux' (spin off de quoi déjà ? Vampire Diaries ?) et de la plupart des aventures des vampires et sorcières d'Anne Rice. Tout de suite, ça nous met dans l'ambiance (qui n'est pas celle des bayous de Bernard et Bianca).
Journée au Quartier Français de N-O. On regarde un bateau à aube se préparer à partir, le Natchez. On n'embarque pas car, à moins de faire une croisière en remontant tranquillement jusqu'à Memphis, si on se contente d'un tour de 2-3h, on ne voit du Mississipi que les berges industrielles.
On se balade dans les rues. J'adore le style des maisons, avec leurs balcons dont l'armature est en fer forgé, avec leurs entrées surélevées, avec leurs volets pour fermer les portes. Et avec les rainbow flags sur de nombreux établissements, qui s'annoncent clairement gay friendly. On s'arrête un peu écouter un groupe devant un resto, puis on traverse le marché français qui est bien sympathique aussi. On y trouve de tout : on passe devant un stand Tabasco - l'unique usine de Tabasco du monde est en Louisiane - avec une bonne centaine de saveurs (Oriana a pensé à son papy : on a une photo !), puis devant un stand de têtes d'alligator... Il y a aussi de nombreux t-shirts très chouettes. Mon addiction me titille et Karine me pousse à céder à la tentation. Mais je pense à la place qu'il me reste dans le placard du cc et je résiste. En plus, il y en a trop de bien, je n’arrive pas à me décider.
On va manger chez Johny's Po-boys, où on mange les meilleurs po-boys de la région selon le Petit Futé. C'est peut-être vrai, mais les po-boys, ce n’est pas pour nous, on ne retentera pas. Il s'agit de sandwich, dans ce qui se rapproche le plus de la baguette de chez nous, mais bien sûr, mou, dans lequel on met n'importe quoi dedans (n'importe quel vrai plat quoi). Ce n'importe quoi est effectivement bon, mais dans un sandwich, ça n'a pas de sens, ça déborde de partout, bref, c'est immangeable avec les doigts. Et à 60$ pour 3 sandwiches et une assiette de crevettes à la friture, c'est franchement abusé. A éviter.
On se ballade encore jusqu'au cimetière St Louis, pour voir les tombes surélevées : en raison du sol marécageux, les tombes ne sont pas enterrées, mais dans des stèles ou des caveaux à même le sol. On aimerait voir celle supposée de Marie Laveau, une grande prêtresse vaudou, dont il paraît qu'il y a des marques de griffes partout sur le cave. Raté : ça ferme à 15h30 et de toutes façons, il fallait retirer un permis pour pouvoir visiter le cimetière en visite guidée uniquement...
On reprend la ballade. Bourbon St. s'anime, surtout du côté sexshop et peepshow. Mais ça reste très discret, les enfants ne remarquent rien. La rue passe en mode piéton. Un groupe de jazz s'installe au milieu. A un moment, un groupe de coureurs, une centaine, descendent la rue. Le groupe continue de jouer, imperturbable, comme un rocher au milieu d'un torrent. Des gens bizarres font leur apparition avec la tombée de la nuit. Un homme avec un haut-de-forme, un couple chaperon rouge / loup en mère-grand. Un éboueur se met à danser devant le groupe. Ca y est, la fête est là. Plus loin, deux danseurs nous font un show, d'autres, type mimes, work for tips. Un joueur de grattoir propose à Eliott et Kyra d'essayer et leur tend les cuillères. Et bien sûr, du jazz, mais aussi du hip-hop ou du hard rock, qui sort de la plupart des bars. Détail amusant ici, on prend surtout des bières 'to go' et on boit en se baladant.
Par contre, il est 20h30 (il fait nuit depuis 1h30) et les deux plus jeunes s'écroulent. C'est mort pour aller voir un concert...
New-Orléans... Faudra qu'on revienne en amoureux, ou alors avec eux, mais dans 4 ans !
McDo en banlieue, on les réveille pour manger et prendre le frais. Kyra charme la serveuse : je l'envoie chercher mon café; elle revient avec une glace et 3 jouets... Juste avant de partir, à la TV du McDo, on tombe sur un extrait du DVD best of des meilleurs 'Yee aaah' de tous les temps. Dany, on a tous pensé à vous !
Jeudi 1er octobre
7h Je prends mon café dans une station essence, faute de fastfood près du W. (au fait, W., c'est l'abréviation pour Walmart). J'ai le droit à un café gratuit parce que je viens de France ! Le gérant est d'origine algérienne, aux states depuis 10 ans, et on prend autant de plaisir l'un que l'autre à échanger en français.
Je suis dehors pour écrire et j'ai froid ! Depuis deux jours, les nuits rafraîchissent et en journée, il y a un petit vent agréable, même si dès 10h on a très chaud !
13h On est sur la Highway 61 'Blue Trail'. Une carte postale envoyée au premier qui cite 5 chansons de compositeurs différents qui y font référence !
Repas au resto cajun près de Laura Plantation. On n’a qu'une heure devant nous (avant la visite) et on doit pleurer pour qu'elle prenne notre commande, puis on attend les plats 30 min. C'est bon sans être de la grande cuisine. Eliott pourra quand même se vanter d'avoir mangé un hamburger à la viande hachée d'alligator et Kyra du poisson chat frit !
La visite de la plantation de Laura est un bon moment. En fait, visiter la maison et les jardins n'a rien d'extraordinaire, mais écouter l'histoire des propriétaires racontée par un guide qui parle français et s'appuie sur les mémoires de Laura (qui a quand même vécue 101 ans et a pu en écrire des trucs), ça c'est bien. Bien sûr, dans notre petit groupe de francophone, il y avait des vieux relous :
- vous avez appris où le français ? demande Mr Relou au guide.
- Bin ici, c'est ma langue.
- Ah, mais c'est quoi comme français ?
- C'est le français...
- Oui, mais quand même, vous n’avez presque pas d'accent, ce n’est pas comme le canadien par exemple.
Pendant ce temps, les suisses francophones à côté de nous se bidonnent...
On aura aussi appris quelques définitions. Par exemple, on avait jamais réalisé que cajun, c'était juste une prononciation différente de cadien. Et que créole, qui vient du portugais et signifie 'créer', correspond à 'tout ce qui est né ici' : les gens, la musique, la bouffe, le style de maison. Concernant les gens, c'est surtout une manière de se différencier des 'américains', les descendants des anglais. Les créoles, ceux sont les cadiens, venus de France ou des déportations d'acadiens du Canada, mais aussi les amérindiens et les noirs, qu'ils soient esclaves ou affranchis. Les plantations 'américaines' sont blanches, dedans comme dehors, les plantations créoles ont des pièces de toutes les couleurs à l'intérieur...
Concernant les jardins, on y identifiera nos premiers plans de canne à sucre et... des bananiers !
Après la visite, on discute un peu avec les suisses, qui rentrent demain et ont fait trois semaines d'Ouest en Est. Elles (deux nanas et leur mère) nous conseillent de faire les bayous, même si Norbert est actuellement en vacances...
On passe ensuite devant la plantation d'Oak Alley, justement pour voir la célèbre (et très belle) Alley de Oaks.
Et on fait plusieurs arrêts photos pour les champs de canne à sucre (sur ordre du chauffeur, qui trouve ça presque aussi touchant que les précédents champs de coton). Perso, je préfère les bâtons de canne à sucre à sucer, un peu comme les bâtons de réglisse (sur le principe, pas sur le goût).
Vendredi 2
Cette nuit, on s'est mis sous les couettes !
Karine et moi regrettons trop de ne pas avoir vu de vrai concert à la Nouvelle-Orléans. Parce qu'Eliott et Kyra étaient trop fatigués, on allait passer à côté ? On fait demi-tour. Ce soir, ce sera jazz à N-O ! Et tant qu'à faire, au mythique Preservation Hall (qui, soit dit en passant, n'est pas mentionné dans le Petit Futé).
Nous arrivons devant la façade toute décrépite un peu avant 19h, pour la session de 20h, et une vingtaine de personnes attendent devant nous. Trente minutes plus tard, il y en a une centaine derrière. Les suivants attendront pour la session suivante, la salle accueillant entre 100 et 130 personnes.
Quelques minutes avant l'arrivée des 7 jazzmen, on entre dans la salle. Elle ne doit pas faire plus de 50 m2, grand maximum. Grace aux enfants, nous sommes invités à venir nous asseoir par terre, au premier rang. Derrière nous, 5 rangées de bancs, puis derrière encore, les autres, debouts.
Ils font leur entrée. C'est le moment de ranger bien sagement les appareils photos. On se contente d'ouvrir les yeux (ou pas) et d'écouter.
Le plus âgé, Charlie Gabriel, saxophoniste de 85 ans, chuchote son choix de chanson à l'autre senior à sa gauche, puis au plus jeune, le trompetiste Branden Lewis, à sa droite, qui fait alors la moue (et ceci à chaque choix de morceau) avant de jeter les premières notes de sa trompette. Régulièrement nous sommes invités à participer en frappant la cadence ou en reprenant le refrain des parties chantées.
... 45 minutes s'écoulent sans qu'on s'en aperçoive. C'est un moment hors temps, mais pourtant bien trop court. C'est fini. On serre la main aux artistes. On échange même quelques mots, et on ressort ahuri dans la rue, avant d'être emportés par d'autres musiques. Car à la Nouvelle-Orléans, elle ne s'arrête jamais vraiment.
Ça a été pour moi la plus belle expérience de ces deux derniers mois. Preservation Hall fait partie du livre '1000 choses à voir dans le monde'. Je confirme ; aucun doute là-dessus.
Samedi 3
Kyra se réveille dorénavant en annonçant le nombre de jours avant son birthday. Ce matin, elle s'offre un petit déj' au lit.
On se met tranquillement en route... En fait, non, on se prend la tête sur l'itinéraire. Le Petit Futé ne nous aide pas vraiment à faire nos choix. Ca y est, on roule vers le pays cajun. Des champs et des champs de cannes à sucre.
Le soir, on mange à Pizza Hut. Le serveur est un black baraqué... avec des ongles de 5 cm et un style efféminé. Pour le coup, bienvenue au bar de Sam de True Blood ! On a ressorti les pulls, ce soir, il fait frisquet.
Dimanche 4
Pendant nos courses au W., on croise un mec fier d'échanger quelques mots en français. Il a appris avec ses grands-parents et aussi à l'école, plus jeune. Je troue le cul à Karine et Oriana quand il me demande qu'elle est ma maitrise d'ouvrage et que je réponds informaticien sans hésiter ! Mon accent anglais les fait bien marrer, mais quand il s'agit de comprendre le français cajun...
Nous passons l'après-midi à Jungle Garden, à Avery Island, juste à côté de l'usine Tabasco (la seule au monde). Jungle Garden, c'est 10% Jungle et 90% Garden. Un grand parc très bien entretenu et qui préserve quelques endroits un peu sauvages. Pas de quoi faire un détour, mais c'est agréable. A la bonne saison, tout est fleuri ; mais on est pas à la bonne saison ! A la bonne saison, il y a des centaines de millier d'aigrettes blanches. Là, on a pu les compter sur le lac : 0 ! (on en verra une sur un plan d'eau un peu plus loin). Bon, on a quand même vu un cerf passer à 30m de nous, un festival de poissons sauter entièrement hors de l'eau pour gober des trucs, et des grenouilles. Pour Kyra, c'était une journée magnifique : 'on se ballade tranquillement, on peut regarder le paysage, on voit des animaux, on peut courir. Ça, on aime vraiment. C'est vraiment super, là.' On aura aussi croisé beaucoup de nanas en robe de mariée ou d'autres en train de prendre la pause pour faire leur book.
Ce soir, il fait vraiment froid : 18°C. Nos pyjamas d'hiver reprennent du service.
Lundi 5
Galère du matin : trouver de l'argent. En Louisiane, pas de Bank of America (avec laquelle BNPP à un accord, ce qui nous permet de retirer sans frais). 1ère banque : les choix sur le distributeur sont décalés par rapport aux flèches à toucher. Trop déroutant et je comprends pas ses messages... Bank of Iberia. Pas d'ATM (= DAB) pour piéton. Je suis obligé d'aller à celui pour voiture à pied (notre cc ne passe pas en hauteur). A chaque fois que je fais mon code, il me renvoie sur le message d'acceptation des frais. Ça finit par marcher... enfin, par passer cette étape, pour me faire jeter juste après. Je retente en demandant moins. Nada. Ok, retournons au W., ils ont des distributeurs en général. Raté, c'est une autre banque qui est dans la galerie marchande. 500$ à l'ATM. Refus. 200$ ? Refus. La nana au guichet se propose de la faire de son côté (en me demandant le code au passage). Refus... Ça craint. On tente encore une dernière banque avant de renoncer à la visite du jour, à payer obligatoirement en cash. Refus pour 500$, ok pour 200$. Ouf !
Puis on se rend chez Norbert Leblanc, le légendaire et authentique cajun 'fier de parler français'. L'espèce de Père Noël à la longue barbe blanche chasseur d'alligator. Sauf qu'on comprend pourquoi c'était si dur de trouver son adresse sur internet... on arrive devant chez lui et non devant un embarcadère du Lake Martin ! Du coup, on ose pas sonner et on l'appelle au tel. Bon, les suisses rencontrés à Laura plantation nous avaient prévenus, il est en vacances. Il nous donne le numéro d'un collègue. Moins pittoresque et surtout en anglais, on hésite et on opte pour aller voir le lac. Là, on tombe sur Shawn, du 'cajun swamp tour', le pote en question, et sur la vue du lac : impossible de ne pas le faire. Le mec est d'emblée super accueillant et les abords du bayou sont magnifiques.
On embarque une heure après avec il me semble deux texans, deux québécois et quatre français. Encore une fois, une sortie époustouflante (j'ai fait un effort, j'ai pas dit à couper le souffle, pour changer un peu) : le paysage varie beaucoup durant ces deux heures de balade en petit bateau à moteur. A cette époque, on est les seuls sur le bayou, même pas un seul moustique ! D'abord le lac, avec ses abris de chasseurs, avec un emplacement couvert pour les canots, puis une vaste étendue de nénuphars, puis le bayou proprement dit : l'eau peu profonde, les lentilles, les arbres. Les alligators qui se dorent au soleil, en équilibre sur des troncs flottants, les tortues qui font de même (Shawn nous expliquera par la suite qu'on était dans la 'Turtle power hour'), des grenouilles, assez petites pour déambuler à la surface, sur les lentilles, des aigrettes blanches, des anhingas, des grands hérons bleus, un petit héron vert, des 'poulet d'eau' qui sautent de nénuphar en nénuphar, un pic-vert, un hallucinant hibou halluciné, des belles grosses araignées, des petits oiseaux surnommés 'Two step' comme la danse, parce qu'ils frétillent leur queue en permanence et un nid de bébés alligators. Ils naissent en septembre et avaient donc moins d'un mois. Ils restent avec leur mère pendant 3 ans, donc la mère peut se balader avec des 'bébés' de la taille d'une main, de deux ou de trois... Il ne manquait que les serpents. Mais quand je demande qu'elle est la 'snake power hour', il me répond : 'February : power snake month'. On les voit surtout parce qu'ils éclosent à cette période et qu'une multitude d'oiseaux s'en régalent en plongeant en piqué. C'est donc surtout des serpents volants qu'on observe. Armelle, tu sais quand passer en Louisiane ! Au final, les Everglades, c'est super, les bayous, encore mieux !
Avant de partir, on apprend qu'en fin de semaine, c'est le grand festival de musique acadienne (y compris avec des groupes du Nouveau-Brunswick). Ça aurait probablement été l'occasion d'écouter du Zydeco mais non, on maintient notre décision de reprendre la route.
Même s'il a à nouveau fait bien chaud aujourd'hui, ce serait bête de rater les parcs nationaux d'Utah à cause du temps.
Petit pique-nique gouter (pâtes et jambon !) au bord de la rivière et on reprend la route. Objectif lointain : Dallas, Tx